de buster » Dim 6 Sep 2020 12:40
À ceux qui disent que Renault fait de la F1 depuis 43 ans, c’est mal connaitre l’histoire des trois marques qui composent Renault Sport.
La RS01, première monoplace Renault Sport (nom créé à cette occasion), n’étant autre que l’aboutissement de l’Alpine A500, étudiée par André de Cortanze pour le châssis et Bernard Dudot pour la conversion turbo du moteur Gordini V6. Elaborée en 1976 en tant que prototype-laboratoire et intensivement testée sur des circuits français et espagnols afin de préparer discrètement la mise en visibilité du nom Renault en championnat l’année suivante. Jean Redelé ayant déjà été très marginalisé à cette époque. En contraste, Renault avait maintenu l’appellation Renault Alpine pour les A442 et les A443 - ces dernières victorieuses au Mans en 1978 - ce qui explique peut-être que quatre décennies plus tard on en soit venu à occulter le rôle joué par Alpine dans la présence française dans les catégories monoplaces F3 et F2 (la Elf 2J qui avait donné à Jean-Pierre Jabouille le titre de champion d’Europe n’étant autre qu’une Alpine A364 affinée).
Renault Sport est né de la fusion du motoriste Gordini et du constructeur de châssis Alpine. Gros sentiment que Renault n’a pas su exploiter deux marques qui avait une image et une histoire sportive. Le positionnement de Renault en tant que marque généraliste qui a visé les volumes et non un positionnement spécifique par marques pour dégager des marges comme le fait le Groupe Volkswagen avec Lamborghini, Audi, Volkswagen - Seat, Skoda et comme souhaite le faire Lucas Di Meo avec Alpine, Renault et Dacia a toujours empêché Renault Sport de décoller en tant que marque sportive puisque trop associée à son propriétaire généraliste à la légitimité sur les segments haut de gamme et sportifs pas vraiment reconnue. la plus grosse ânerie a été d’associer Dacia à Renault. Les gens qui achètent une Dacia ont le sentiment d’acheter une Renault à très bas prix et à certainement rendu l’acheteur de Renault comme un acheteur de véhicules de compromis qualité prix, renvoyant les autres catégories de clients vers des marques comme Peugeot pour sa nouvelle gamme de SUV, chez Volkswagen / Audi qui proposent des finitions plus haut de gamme et des véhicules qui dégagent plus de marges car vendus plus chers. Volkswagen a une meilleure image de marque en matière de qualité de finitions que Renault, malgré les tentatives de montées en gamme avec la Talisman et la nouvelle Espace qui ont bénéficié de l’aide de Mercedes pour leurs qualités de finitions et de fabrications.
Surtout les questions environnementales sont omniprésentes et les réglementations de plus en plus contraignantes, les constructeurs généralistes ne peuvent plus mettre sur le marché des modèles sportifs, sinon avec un prix exorbitant gonflé à coup de malus en tout genre. C’est la raison pour laquelle la gamme Renault Sport a été réduite à peau de chagrin et que le futur de la Mégane R.S. est en question. Seule l’Alpine A110 survit dans ces conditions dans le Groupe Renault. Cette logique de positionnement de marques est la bonne solution pour moi car Renault n’a tiré aucun bénéfices commerciaux de son activité F1, même lors des titres gagnés en 2005 et 2006.
La marque Renault ne disparaît pas car elle s’appelera Alpine powered by Renault E-Tech puisqu’il est obligatoire d’avoir le nom du châssis plus le nom du motoriste.