.:: Répétitions générales – Partie 1 ::.
Entre le lancement d’une monoplace et sa première course, 800 personnes tentent de trouver fiabilité et performance. Récit d’une course contre la montre au sein du Renault F1 Team.
A Monaco, le 1er février dernier, la Renault R25 était présentée pour la première fois au public. Flashes, discours, journée de fête. A Enstone et à Viry-Châtillon, cependant, l’atmosphère était beaucoup plus studieuse. Le compte à rebours, en effet, était lancé : chaque jours qui séparait le Renault F1 Team de la première course de la saison devait être mis à profit. Démonstration.
Tester, encore et toujours. Avant même d’avoir été présentée à la presse et aux sponsors, la nouvelle voiture a effectué ses premiers tours de roues à Valence. Christian Silk, en charge de l’équipe d’essais pour Enstone, supervisait les opérations. « Avant Noël, nous avions utilisé une voiture intermédiaire afin de gagner du temps dans notre programme: validation de l’électronique, utilisation de certaines pièces mécaniques, évaluation des pneumatiques. », dit-il, « Dès que la R25 est entrée en piste, nous avons d’abord cherché à en vérifier la sécurité. Ensuite, nous avons commencé à apprendre la nouvelle voiture en privilégiant surtout la fiabilité. » Les sorties en piste s’effectuent alors sur des durées limitées. A chaque retour au stand, tous les paramètres sont étudiés, vérifiés. Les mécaniciens, quant à eux, découvrent leur nouvelle machine lors des premiers essais. Les ingénieurs responsables des principaux organes mécaniques font le déplacement et sont prêts à réagir au moindre problème. La recherche de la performance ? Elle est prévue pour bien plus tard.
Viry : adapter, peaufiner. Pour les hommes de Viry-Châtillon, les séances d’essais permettent d’utiliser le RS25 dans un environnement nouveau « Bien sûr, les bancs d’essais nous permettent de recréer une bonne partie des conditions de course et de bien connaître notre V10, mais rien ne remplace la piste. », explique Matthieu Dubois, en charge de l’équipe d’essais moteur. Avant le baptême du feu, le RS25 avait passé avec succès 24 processus d’endurance au banc d’essais. Il n’empêche : Viry se ménage toujours la possibilité d’apporter des changements sur les soupapes ou les pistons avant la première course. Certaines pièces, comme le bloc ou le vilebrequin, ne peuvent en revanche subir aucune modification à temps pour cette échéance. « Les essais nous permettent non seulement de valider les simulations, mais également d’optimiser l’installation du moteur dans le châssis et d’adapter son comportement. »
Chercher la fiabilité. La fiabilité est la préoccupation numéro un lors des premiers roulages. Celle-ci naît avant tout d’une organisation rationnelle. « De nos jours, une F1 est l’évolution de la monoplace de la saison précédente », explique Tim Wright, en charge de la fiabilité à Enstone, « Il est alors aisé de mieux comprendre l’interaction entre ses différents composants et de garantir un bon niveau de fiabilité. Le danger potentiel intervient sur les nouveautés. » Le succès repose alors sur le compromis établi entre prise de risques et conservatisme. Une monoplace fiable d’emblée permet ainsi de rogner, peu à peu, sur certains éléments, et de parvenir à la performance maximale. Ce système est bien plus productif que l’inverse.
Rejoignez-nous demain pour la deuxième partie - une course contre la montre à Enstone pour produire les pièces à temps, et tout embarquer pour Melbourne !
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