- Le circuit :
Jusqu'en 2001, les monoplaces se tenaient cachées dans la partie forestière. Trop longtemps. Alors, Hermann Tilke a ramené l' "Hockenheimring Baden Württemberg" de 6,825 à 4,574 km, pour porter le spectacle de 45 à 67 tours. L'architecte préféré de la FIA a créé deux zones "chaudes", chacune aux extrémités de la Parabolika. Au bout, une large entendue goudronnée accueille les plus hardis en difficulté. Mais le reste est assez monotone.
Beaucoup de virages à basse vitesse : du couple moteur disponible à bas et moyen régimes et une excellente traction sont des agréments essentiels.
L'Hockenheimring se place dans la catégorie haute des circuits classiques de la mi-saison. Le moteur passe 63% du tour à plein régime. Vitesse maxi : 330 km/h au bout de la Parabolika (950 mètres).
- Renault au Grand Prix d’Allemagne à Hockenheim
Le circuit de Hockenheim a accueilli 30 Grands Prix de Formule 1 depuis 1970. Les mécaniques Renault y ont brillé à de nombreuses reprises.
La première participation d’une monoplace frappée du Losange à un Grand Prix d’Allemagne organisé à Hockenheim date de 1978. Neuvième sur la grille, Jean-Pierre Jabouille doit abandonner en course après 5 tours. L’année suivante, le Français y réalise la pole position et abandonne tandis qu’en 1980, Renault précise son arrivée aux avants-postes avec les 2ème et 3ème positions de Jabouille et Arnoux sur la grille. Mais pas de victoire à l’arrivée. En 1981, les deux RE30 monopolisent la première ligne mais, une fois encore, la première marche du podium se dérobe : deuxième place… tout comme en 1982 !
Il faut attendre 1991, et le partenariat avec Williams, pour voir une mécanique Renault s’emparer de la victoire. Nigel Mansell réalise également la pole position, tandis que Riccardo Patrese s’empare du meilleur tour. Même chose en 1992, avec la même équipe et les mêmes pilotes. L’année 1993 marque la troisième victoire consécutive de Renault à Hockenheim, cette fois avec Alain Prost. Le Français avait lui aussi réalisé la pole position.
En 1995, Michael Schumacher remporte sa première victoire à domicile sur Benetton-Renault tandis que Damon Hill, sur Williams-Renault, s’était emparé de la pole position. L’année suivante, Damon Hill réalise le « hat trick » pole-meilleur tour-victoire, un exploit que Gerhard Berger réalise à son tour en 1997 avec une Benetton-Renault.
En 2001, année du retour de Renault en tant que motoriste de Benetton, Giancarlo Fisichella et Jenson Button se classent respectivement 4ème et 5ème. Ensuite, dans sa course vers la conquête du titre 2005, Fernando Alonso impose une monoplace 100% Renault pour la première fois à Hockenheim.
Au final, ce sont donc 7 victoires que le Losange a récoltées sur le fameux tracé allemand : 1 en tant qu’équipe à 100%, 4 avec Williams et 2 avec Benetton. - Données techniques :
Les derniers aménagements du circuit de Hockenheim ces dernières années ont transformé ce qui était jusqu’à lors un circuit ultra rapide dans la forêt en un tracé exigeant un niveau d’appuis moyen et demandant aux équipes de trouver le compromis idéal entre une très longue ligne droite et le stadium, secteur beaucoup plus lent. L’intérêt de ce circuit du coup très complet est d’offrir de nombreuses opportunités de dépassements, pour le plus grand plaisir des spectateurs !
Aérodynamisme : Comme les circuits de la dernière génération « Tilke », Hockenheim est caractérisé par de longues lignes droites suivies de virages plus serrés et d’épingles conçus dans le souci d’offrir toujours plus d’opportunités de dépassement. Avec une ligne droite aussi longue, une bonne vitesse de pointe est essentielle pour faire face à ses concurrents pendant la course mais elle ne doit pas être trouvée en compromettant pour autant le grip nécessaire pour le Stadium, où un niveau d’appuis moyens est indispensable pour être performant.
Freins : Avec Bahreïn, ce circuit est un des tracés les plus difficiles du championnat pour les freins. Une bonne stabilité au freinage est déterminante, notamment dans l’épingle numéro 6 où il est très facile et fréquent de bloquer ses roues, surtout dans le contexte électronique actuel. L’équipe sera donc particulièrement vigilante en ce qui concerne le système de freinage et son refroidissement.
Suspensions : Les longues lignes droites et les secteurs plus lents obligent les équipes à faire des compromis en termes de mise au point des suspensions. Mécaniquement, il s’agit d’opter pour un réglage assez souple puisqu’il n’y a pas de changement de directions particulièrement rapide sur ce circuit. On opte généralement pour un train avant plus dur, afin de donner au train arrière une meilleure motricité pour la sortie des virages lents tout en conservant une bonne stabilité de freinage, qui sera essentielle pour pouvoir dépasser, dans le virage numéro 6 par exemple.
Pneus : Ce circuit est relativement sévère pour les pneus, c’est pourquoi Bridgestone a donc prévu de fournir aux équipes les pneus durs et médiums de sa gamme 2008. Ce n’est pas tant la charge latérale qui s’avère être la plus sévère mais davantage les zones de réaccélération et de freinage qui font de ce circuit d’Hockenheim un rendez-vous difficile. Ce sera d’ailleurs la première fois que l’équipe utilisera les pneus Bridgestone dernière génération sur ce tracé, c’est pourquoi cela a été un élément très important de son programme d’essais ici même la semaine passée. Au mois de Juillet, dans cette région d’Allemagne, il peut faire chaud, très chaud même, ce qui couplé aux besoins de motricité, obligera l’écurie à surveiller avec attention l’usure des pneus arrière notamment et au problème de bullage éventuel qui rendrait la voiture très instable.
Moteur : Le circuit d’Hockenheim n’est désormais plus aussi exigeant pour le bloc moteur qu’il l’était par le passé. Mais avec 63% du tour à pleine charge, il reste néanmoins au-delà de la moyenne du championnat. En l’absence de virages à très haute vitesse, la principale difficulté reste la longue ligne droite. Un moteur souple, avec du couple se révèlera aussi essentiel pour les phases de relance. Le risque de températures élevées nécessitera également un suivi rigoureux des températures et des risques éventuels de surchauffe. - En 2006 :
La course s'est déroulée par une température très élevée, culminant à 50°C sur la piste au moment du départ. Renault espérait alors que ce facteur allait jouer en sa faveur après des qualifications disputées dans des conditions bien plus fraîches. Cependant, cela n'a pas été le cas. Les pneumatiques de Fernando Alonso et Giancarlo Fisichella ont été victimes d'un phénomène de bullage à divers stades de la course : dans le premier relais pour l'Espagnol, dans le deuxième pour l'Italien. Dans les deux cas, le problème est intervenu à un moment stratégique de la course et a empêché gagner des positions.
Course :
- Présentation du GP 2008 :
Fernando, le Grand Prix de Grande-Bretagne s’est déroulé dans des conditions quasi apocalyptiques. Vous avez marqué trois points… Quel était votre état d’esprit à l’issue de la course ?
J’avais dit que sous la pluie tout pouvait arriver, cela a finalement été le cas. Cela a été une course difficile, avec des conditions de piste très changeantes. Nous n’avons pas fait le bon choix en termes de pneus lors de mon premier arrêt et j’ai beaucoup usé mes enveloppes. Contrôler la voiture était devenu très délicat, surtout en fin de course. Nous aurions pu peut être faire un meilleur résultat mais au final, j’ai pu marquer trois points, ce qui, du point de vue du championnat et des attentes de l’équipe, était important.
Le cap de la mi-saison est désormais passé. Comment voyez-vous la suite du championnat ?
Il est important pour nous de continuer de progresser car nous espérons tous bien finir cette saison et briller à quelques occasions. Nous ne sommes pas pour le moment en mesure de rivaliser avec les équipes leaders, mais nous avançons dans la bonne direction, l’équipe travaille beaucoup et de mon côté, je tâche de faire mon maximum.
Nous redécouvrons cette saison le Grand Prix d’Allemagne à Hockenheim. Quelles sont les exigences de ce tracé selon vous ?
C’est une piste très physique pour les pilotes. Il peut faire assez chaud, ce qui rend cette épreuve généralement aussi difficile pour les mécaniques. En ce qui concerne la voiture, la vitesse de pointe en ligne droite est nécessaire, mais pas autant qu’elle pouvait l’être par le passé, lorsque le circuit était différent. Dans les virages lents, l’adhérence est toujours faible mais il est possible de compenser avec de bons réglages mécaniques et une voiture facile à conduire. Pour être rapide à Hockenheim, le bon compromis est toujours difficile à trouver.
Pensez-vous que la R28 saura se montrer performante sur le circuit allemand ?
Nous avons roulé trois jours la semaine dernière sur ce circuit pour justement avancer dans la mise au point de la monoplace et aborder cette course dans les meilleures conditions possibles. La météo n’a pas toujours été fantastique mais nous avons tout de même pu avancer dans notre programme et disposons d’une bonne base de travail pour entamer nos essais vendredi. La R28 s’est montrée performante sur plusieurs circuits très différents, il faut maintenant réussir à concrétiser notre potentiel.
Nelson, bilan mitigé pour ING Renault F1 Team à l’issue du Grand Prix de Grande-Bretagne. Vous avez fait une belle qualification, un solide début de course mais avez finalement dû abandonner. Quelle est votre analyse ?
J’étais très déçu de devoir abandonner, surtout car j’étais bien placé et que la voiture fonctionnait bien. Cela aurait pu être un très bon résultat pour nous mais je me suis laissé piéger lorsque la piste était détrempée. On peut cependant retenir que la voiture était performante à Silverstone et ce, tout au long du week-end, et que j’ai fait une bonne qualification dans le Top 10, juste derrière Fernando.
Silverstone marquait la mi-saison. Quels sont vos espoirs pour cette seconde moitié de championnat ?
D’un point de vue personnel, ma priorité sera de poursuivre mon apprentissage et de progresser en tant que pilote. Nous avons montré lors des deux dernières courses que la voiture était compétitive et nous devons maintenant capitaliser là-dessus pour marquer plus de points et essayer de revenir au championnat. Nous nous préparons à disputer plusieurs courses en Europe, sur des circuits que je connais déjà pour y avoir couru dans d’autres séries et cela devrait sans aucun doute me faciliter les choses.
Hockenheim est un des circuits que vous connaissez. Que pouvez-vous nous en dire ?
C’est un circuit amusant, j’ai couru ici plusieurs fois en GP2, mais cela reste très différent de la Formule 1. C’est un tracé exigeant, avec plusieurs points de freinage importants et il est essentiel d’avoir une voiture bien équilibrée, stable au freinage et avec une bonne motricité et un bon niveau de grip en virages plus lents. Le fait d’avoir tourné trois jours en essais ici la semaine dernière nous permet d’aborder ce Grand Prix avec une bonne base en termes de réglages.
Quels seront vos objectifs ce week-end ?
Comme toujours, j’essaierai d’entrer dans les points. Je sui très motivé et j’ai hâte de courir en Allemagne. Je pense qu’une fois de plus la lutte sera très serrée dans le peloton et il faudra se battre pour entrer en Q3 en qualifications. Je pense qu’il est réaliste de viser les points. Toute l’équipe donne son maximum et travaille très dur pour la course à venir, ce serait donc une belle récompense de faire un bon résultat.
Alan, si on revient sur la course de Silverstone, qui s’est déroulée dans des conditions de piste pour le moins changeantes ; avez-vous été satisfait par le résultat final ?
C’est partagé. Si c’est une bonne chose de marquer des points, on a aussi clairement la sensation que l’on pouvait viser plus haut. Nous savons maintenant que notre choix de ne pas changer les pneus de Fernando à son premier arrêt était une erreur qui a finalement compromis la suite de sa course. De même, le week-end de Nelson s’est conclu de façon décevante lorsque la piste était détrempée et qu’il a perdu le contrôle de sa monoplace. Cela nous a sans aucun doute coûté une double arrivée dans les points !
Fernando était très performant tout le week-end. Comment analysez-vous sa prestation ?
Fernando s’est montré remarquable et a su exploiter la voiture à son maximum. Le plus dur avait été fait la semaine précédant le Grand Prix lorsqu’en essais nous avons travaillé sur l’équilibre de la voiture. Il s’est montré très performant en début de course, mais à son premier arrêt, il y avait 50% de chance pour qu’il pleuve et nous avons choisi de ne pas changer ses pneus. Finalement cela n’a pas payé mais il fallait essayer car nous avons déjà vu par le passé que ce type de décisions pouvait fonctionner.
Et que pensez-vous du week-end de Nelson ?
C’est vraiment dommage que sa course se soit terminée prématurément car il faisait jusque là une très belle course. Il avait souffert un peu lors des essais la semaine précédant le Grand Prix mais tout est entré dans l’ordre le week-end de course, ce qui laissait présager un solide résultat de sa part. Il s’est bien qualifié, juste derrière Fernando, avec une charge d’essence raisonnable, et réussissait à tirer son épingle du jeu sur un circuit qu’il connaît bien. Il a pris un très bon départ mais comme d’autres pilotes, a perdu le contrôle de sa voiture lorsque la piste était détrempée et s’est retrouvé coincé dans les graviers.
On a la sensation que l’équipe n’a pas encore totalement concrétisé son potentiel...
Oui, c’est un peu ça. Malgré les points marqués à Silverstone, nous avons le sentiment d’avoir manqué une occasion. C’est souvent le cas lorsque vous n’avez pas pu concrétiser ce dont vous pensez être effectivement capable. Mais nous en avons tiré les leçons qui s’imposent à l’issue de cette première moitié de saison et sommes déterminés à nous montrer plus forts dans la seconde !
Il n’y a pas eu de course à Hockenheim l’an dernier. Quels sont les défis que représente ce circuit ?
C’est un circuit exigeant notamment pour les pneus et les freins. Mais nous nous sommes toujours plutôt bien débrouillés par le passé et il est possible de doubler. Ce sera la première fois que nous courons à Hockenheim avec cette génération de pneumatiques Bridgestone et l’évaluation des enveloppes était donc notre priorité lors de nos essais ici la semaine dernière. Nous avons enregistré beaucoup de données et tâcherons de continuer dès les premiers roulages vendredi.
Quels sont vos objectifs ce week-end ?
Après nos essais de la semaine dernière, nous abordons cette course de manière sereine. Nous aimerions nous battre pour la victoire bien entendu mais nous devons aussi nous montrer réalistes et sur la base de notre niveau de performance relatif lors des deux dernières courses, je pense que nous pouvons viser le Top 10 pour nos deux voiture en qualifications et à partir de là, espérer marquer des points dimanche après-midi. Nous avons plusieurs évolutions aérodynamiques pour cette course et nous savons que la voiture peut être performante. Nous sommes donc plutôt optimistes ! Nous sommes concentrés sur ce que nous avons à faire, nous voulons continuer à remonter dans le peloton et essayer de décrocher la quatrième place au championnat Constructeurs.