de polo1006 » Sam 24 Juil 2010 09:20
GP d'Allemagne: Essais libres, mode d'emploi
HOCKENHEIM (Allemagne) (AFP) - Odeur douceâtre de produits mécaniques dans l'atelier, espaces immaculés dans le reste du box, l'écurie Renault a ouvert vendredi la porte de ses stands à l'AFP, pour décrypter lors du Grand Prix d'Allemagne de Formule 1 ce qui se trame durant les essais libres.
Si intéressants que les télévisions se privent généralement du plaisir de les diffuser, ces entraînements pré-qualificatifs s'avèrent pauvres en informations pour le suiveur lambda. Le vendredi, les équipes étudient et vérifient. Elles tutoient rarement le chrono.
"Les F1 sont de petits bijoux soumis à rude épreuve pendant les week-ends de course. Entre chaque GP, ils sont entièrement démontés, revus, passés en maintenance. Un certain nombre de pièces sont changées. On a déjà besoin des essais pour vérifier que tout est bien remonté", explique Eric Boullier.
Les différents pneus mis à chaque course à la disposition des écuries doivent aussi être expérimentés pour "comprendre leur dégradation et leur comportement", poursuit le directeur de la structure. Et les voitures roulent avec différentes quantités d'essence.
Les nouvelles pièces sont également testées. "Le vendredi, s'il y a de nouveaux éléments, les deux pilotes vont se les partager. Le vendredi soir, on évalue ce qui a marché et le choix est fait de monter ces pièces sur les deux voitures ou pas", selon un cadre de Renault F1.
Comme toutes les écuries, Renault s'installe plusieurs ateliers lors de chaque Grand Prix, dont un à l'arrière de ses stands, où différents composants mécaniques sont entreposés, à l'abri des photographes, caméras de télévision et surtout des concurrents.
De l'autre côté de la palissade à l'inverse, exposés à l'oeil des professionnels, pilotes et machines sont couvés par mécaniciens et ingénieurs. Les monoplaces sont nettoyées à chaque retour de piste. Une question d'image, mais aussi de performance, explique-t-on chez Renault.
A Hockenheim, de nouveaux ailerons avant devaient être testés, ainsi que des éléments d'ordre mécanique. Las, Robert Kubica, et à moindre mesure Vitaly Petrov, se sont plaints d'une R30 (monoplace 2010) trop sous-vireuse. D'où l'affairement autour des suspensions des leurs voitures une fois au garage.
Le Polonais et le Russe ont aussi dû, comme leurs concurrents, affronter la pluie, qui a inondé la première séance et légèrement perturbé la deuxième.
"La journée a été difficile. La météo nous a fait utiliser les quatre types de pneumatiques (deux pour le sec, deux pour la pluie) à différents moments. Cela ne nous a pas permis d'effectuer de vrais essais. Nous nous sommes concentrés sur les gommes", regrette Kubica, 13e le matin et 8e l'après-midi.
"Nous avons tenté de beaucoup rouler avant tout afin de voir de quelle manière la piste évoluait et de se faire une idée du comportement de la voiture", analyse Petrov, 5e et 12e.
Quid alors des temps des deux hommes ? "Il y a plus de performance le samedi matin (lors de la troisième et dernière séance d'essais libres, NDLR), car on se prépare tous un peu pour la qualif. On met la voiture et les pilotes en conditions", annonce Eric Boullier.
Et ceux de la concurrence ? "Red Bull et les Ferrari sont plus vites que nous. Etrangement les McLaren sont lentes, mais je pense que demain matin (samedi) elles le seront beaucoup moins", observe le Français. Quant à Mercedes : "on ne sait pas si on est devant ou derrière, on sait que ça va se jouer au dixième près."