- Le circuit :
Le Circuit de l'Albert Park est un circuit non permanent situé autour de lac d'Albert Park, à seulement quelques kilomètres au sud de Melbourne.
Pour un circuit urbain (ou plutôt semi-urbain, car plusieurs des routes ont été reconstruites spécifiquement en ayant à l'esprit le Grand Prix) la voie est relativement large et rapide. Il est comparativement lisse et donne quelques occasions de dépassement. Cependant, le terrain plat et les glissières de sécurité ne permettent pas d'avoir une bonne vue de la piste.
La première édition du Grand Prix d'Australie sur ce nouveau circuit fut courue en 1996. Avant cette date, et depuis 1985, le Grand Prix se déroulait sur le circuit urbain d'Adélaïde.
Alors que l'événement lui-même est immensément populaire, de nombreux riverains continuent de protester contre l'organisation de la course. L'installation de tribunes, barrières de sécurité et autres infrastructures qui commence environ 3 mois avant le déroulement du Grand Prix ainsi que le bruit occasionné par la course sont autant de désagréments pour les habitants de cette banlieue située autour d'un parc habituellement très calme.
Record du tour : 1:24.125 - M Schumacher (2004)
- Données techniques :
Plein régime : 66% du tour
Freinage : 16% du tour
Force G la plus importante : 3,5 dans le virage 11, pendant 0,5 secondes
Vmax : 310 km/h
Vitesse la plus haute en virage : 230 km/h au virage 5
Vitesse la plus faible en virage : 80 km/h au virage 15
Changements de vitesse par tour : 60
Distance entre la grille de départ et le premier virage : 290 m
Aileron arrière : L’Albert Park requiert des niveaux d’appui relativement élevés. La voiture a donc beaucoup d’aileron arrière. Pas autant qu’à Monaco, mais plutôt similaire à Barcelone ou à Silverstone.
Freins : Ici, l’usure des freins se situe dans la zone entre moyenne et haute. Pas aussi violente qu’au Canada, mais ce ne sera pas le circuit où nous monterons les plus petites écopes.
Suspension : Il faut une voiture suffisamment souple pour tirer le maximum du potentiel d’adhérence de la surface glissante de l’Albert Park. Etant donné que les routes du parc se transforment en circuit pour la seule fois de l’année, les réglages évoluent au cours du week-end pour s’accorder avec l’amélioration de la piste. En contrepartie de l’obligation de souplesse, les changements de direction imposent un réglage plus ferme pour faciliter la réactivité. Un avant précis est important parce que le sous-virage est un facteur potentiellement prépondérant. La priorité est d’avoir de l’agilité dans les changements de direction pour les chicanes et la précision en entrée de courbe, même si la motricité a aussi son importance dans certaines portions.
Pneus : Les gommes choisies sont les médiums et les tendres. Ce circuit n’est pas particulièrement exigeant pour les pneus.
Aileron avant : Il est proportionnellement plus chargé pour contrer le faible grip de la piste qui peut provoquer du sous-virage.
- Notes de piste, avec Alan Permane :
C’est un circuit où la piste évolue sensiblement. Entre les premiers essais libres et les qualifications, elle peut devenir plus rapide de trois secondes au tour. La météo peut se révéler très chaude une journée et très fraiche le lendemain. Nous avons connu des week-ends avec 14°C en qualifications et 40°C pendant la course. Cela peut changer très rapidement et il faut régler la voiture de façon à s’adapter aux deux situations.
Normalement, à cette période de l’année, la température tourne autour de 25 degrés et c’est très agréable. Cela ne crée aucun problème, mais il faut garder un œil en permanence sur les prévisions parce que cela peut changer brusquement. Cela affecte non seulement la température du moteur, mais aussi l’utilisation des pneus. S’il y a une chance que la température grimpe ou tombe de manière significative, il faut trouver un compromis dans les réglages de qualification et de course.
Virage 1 et 2 : La fin de la ligne droite est la portion la plus rapide du circuit, autour de 300 km/h. Elle commande un gros freinage pour le virage 1. Le bac à graviers en fin de cette ligne droite reçoit beaucoup de passage au cours du week-end. Et particulièrement au premier tour.
Virage 3 : Il offre une bonne possibilité de dépassement.
Virage 11 et 12 : Cette chicane très rapide se négocie au-dessus de 200 km/h et le vibreur de bonne dimension offre un challenge supplémentaire.
Virage 13 à 15 : Comparé au reste du circuit, ce secteur est relativement lent. Mais inversement, on peut y gagner beaucoup de temps.
Virages 15 et 16 : C’est l’endroit où vous avez besoin d’une voiture parfaite. Ces deux derniers virages sont très lents et ce sont ceux où la voiture peut faire la différence. Si vous trouvez 5% de grip en plus ici, vous gagnerez 2 dixièmes au tour, ce qui est beaucoup.
- Le circuit de Melbourne côté moteur :
Avec une succession de courtes lignes droites, de chicanes à passer en deuxième ou troisième vitesses, ce tracé aux seize virages demande un appui aérodynamique moyen-fort. Une bonne traction mécanique est indispensable. Le pilote a besoin d’un moteur qui ait du répondant lors des accélérations pour tirer le meilleur parti des courtes lignes droites. Il sera intéressant de voir comment les teams vont s’adapter à l’interdiction des échappements soufflés. Cette année, la FIA a mis en place une réglementation plus stricte en termes de cartographie du moteur et a modifié la géométrie de la sortie des échappements.
Il y a un secteur rapide dans les dernières portions du circuit qui demande une bonne vitesse de pointe. Les caractéristiques du tracé australien ressemblent à celles de Valencia, avec la nécessité de disposer d’une bonne souplesse et de réactivité de la part du groupe propulseur.
Le circuit de l’Albert Park est celui où la consommation d’essence est la plus élevée, en raison de la grande sollicitation du moteur entre les virages lents et moyennement rapides. De fait, le chargement en essence est l’un des plus importants de la saison.
Temporaire, la piste emprunte un tracé urbain, ce qui signifie que le revêtement — chargé de saletés et de feuilles mortes — n’offrira que très peu d’adhérence en début de week-end. Si ces saletés s’engouffrent dans les pontons en trop grande quantité, elles peuvent alors avoir un effet néfaste sur le système de refroidissement. Le revêtement abrasif du circuit peut également faire extrêmement chauffer les pneus, la résultante étant l’accumulation de boules de gomme sur la piste. Elles peuvent notamment obstruer le filtre à air et contribuer à l’encrassement des pontons.
La situation géographique de Melbourne, située entre la mer et la montagne, peut entrainer plusieurs changements de conditions météorologiques au cours d’une même journée. Ce phénomène peut se produire pendant la course et provoquer l’entrée de la voiture de sécurité. Dans ces circonstances, il est important de préserver la consommation de carburant. Il y a deux façons de gérer la situation : économiser du carburant et permettre au moteur d’être davantage utilisé pour le reste de la course, ou essayer de brûler autant de carburant que possible pour alléger la voiture et terminer avec le carburant nécessaire. D’après les essais hivernaux, il semble que la dégradation des pneus arrières soit moins importante, ce qui rendra plus facile l’estimation de la consommation de carburant pendant la course.
- L'an dernier :
Course :
- Présentation du GP 2012 :
"L’intersaison a été encore plus courte cette année, nous avons donc été occupés tout l’hiver. En plus du travail habituel d’intégration des moteurs, d’essais au banc et d’essais en piste, il y a plusieurs nouveaux défis auxquels nous avons dû faire face."
"L’un de ceux-ci a été de mettre en place une équipe pour travailler avec notre nouveau partenaire, Williams. Nous avons commencé à y travailler après l’annonce de cette collaboration, en juillet dernier. C’était le moment idéal pour commencer à réfléchir ensemble sur l’association moteur-châssis, une fois que les grandes lignes de la voiture avaient été tracées. Nous avons ensuite discuté des opérations en piste, pour définir comment nous pourrions servir Williams au mieux. Comme nous avons commencé à travailler tôt, il a été assez facile de mettre tout cela en place, ce qui a été confirmé par le nombre élevé de kilomètres que nous avons été capables de parcourir lors des essais hivernaux."
"Il y a également eu un autre défi, celui du changement de la réglementation concernant les moteurs. Si ça ne représente pas des changements fondamentaux, cela nous a amené à des changements de protocole et une réévaluation de certaines données, comme la cartographie."
"Nous avons le sentiment que nous sommes bien préparés à débuter cette saison. Ce n’est jamais évident de faire un pronostic avant un premier Grand Prix mais nous sommes très satisfaits du nombre de kilomètres parcours avec chacun des teams. Nous sommes confiants dans le fait de pouvoir conserver la souplesse et la réactivité qui ont été notre force en 2011."
- Red Bull Racing
"Les essais ont été intenses ces dernières semaines mais je pense que nous avons fait de bons progrès avec la voiture. On ne sait jamais trop où on en est avant d’être à Melbourne et même là-bas il faut encore attendre les qualifications. J’ai envie de savoir alors je suis impatient d’y être ! J’ai hâte d’être dans un avion et d’aller tout en bas du globe pour reprendre la compétition. Nous allons enchainer l’Australie et la Malaisie, deux circuits vraiment opposés qu’il est dur de comparer. Melbourne n’est pas un circuit permanent, il est assez bosselé et sévère pour la voiture. Sepang est beaucoup plus fluide en tant que circuit permanent, avec des virages rapides. Ce sont deux bons circuits et l’Australie est un des meilleurs pays où aller."
"Ce sera mon 11ème Grand Prix d’Australie et je suis impatient d’y être. La première course suscite toujours énormément d’intérêt et cette année ne sera pas différente. En plus il n’y a pas meilleur endroit pour commencer que l’Australie. Cette course, c’est l’un des meilleurs évènements sportifs que l’on ait en Australie. Il y a toujours un gros soutien du public et des drapeaux australiens partout. Je suis fier d’être Australien et j’ai toujours le thème du drapeau sur mon casque toute l’année, pas seulement pour mon Grand Prix. Mon objectif est de décrocher la pôle et ensuite gagner pour la première fois chez moi, je ne vise rien d’autre. J’espère que notre voiture en sera capable, nous avons passé de longs mois à la préparer au mieux."
Traduction par Nextgen-Auto.com
- Lotus F1 Team
Quels sont vos objectifs pour votre retour en F1 avec Lotus F1 Team?
Je vais essayer de faire du mieux que je pourrai et nous verrons où cela nous mènera. Pour la première course, en Australie, nous voulons surtout un week-end sans ennui majeur ni erreur. Je ne sais pas vraiment où nous nous situerons sur la grille, personne ne le sait. Si vous regardez les temps des essais d’hiver, vous constatez que c’est très serré. Nous ne savions pas comment travaillaient les autres, avec quelle quantité de carburant et cela fait une grosse différence. Nous aurons une idée plus précise après les essais libres à Melbourne et nous saurons exactement où nous en sommes à l’issue des qualifications.
Comment vous sentez-vous maintenant dans l’équipe, après les tests hivernaux ?
Je me sens très bien dans l’équipe. Nous continuons à apprendre, mais tout se passe en douceur, sans aucun problème. C’est beaucoup mieux ainsi pour démarrer la saison.
Vous revenez après deux années d’absence et une semaine d’essais a été annulée. Vous sentez-vous prêt néanmoins ?
On voudrait toujours avoir plus de temps pour se préparer. Mais c’est ainsi et il faut faire avec. La première semaine à Jerez nous a permis de bien rouler, sans gros souci de fiabilité sur la voiture, ce qui est une bonne chose. Nous n’avons connu qu’un problème lors de la deuxième session à Barcelone et il a été corrigé, cela ne se reproduira donc plus. Maintenant, il ne reste plus qu’à tout mettre en ordre et à m’assurer que je presse bien le bon bouton au bon moment. Peut-être quelques jours d’essais en plus n’auraient-ils pas fait de mal. Mais je suis confiant. Tout ira bien, le moment venu.
Nouvelle équipe, nouvelle voiture, nouveau règlement, cela ne fait-il pas beaucoup à apprendre ?
Cela reste la course et la plupart des choses n’ont pas beaucoup changé. Le DRS et le KERS sont juste deux boutons sur lesquels il faut appuyer. En essais, il arrive de presser dessus trop tard ou trop tôt, mais cela ne changera pas grand chose. Les pit stops sont un peu plus courts qu’avant, mais rien de fondamentalement différent. Vous arrêtez la voiture et vous repartez.
Avez-vous une idée de l’endroit où vous pourrez vous situer sur la grille à Melbourne ?
Nous pourrions être en dernière ligne ou en première. Nous verrons bien sur place.
Que pensez-vous de votre équipier, Romain Grosjean ?
Il est très sympathique. Je ne le connaissais pas encore. Nous avons couru l’un contre l’autre, mais nous ne nous étions jamais vraiment parlé. Il est un peu plus jeune que moi, mais cela fait aussi quelque temps qu’il n’a pas couru en Formule 1. Nous verrons bien. Je pense qu’il sera bon et c’est agréable de travailler avec lui.
A quel point êtes-vous impatient de courir de nouveau en F1 ?
Tout le monde a envie de courir. C’est ce que les gens aiment. Qui peut affirmer que les essais sont mieux que la course ? Tous les pilotes d’essais vous le diront, ils veulent courir. Bien sûr, je trouve que cela a un peu changé par rapport à ma première période, avec les dépassements, mais globalement, le sport reste le même. Cela s’annonce excitant et ceux qui sauront le mieux exploiter les pneus seront probablement en position de force.
Avez-vous des buts personnels cette saison ?
Non. Nous verrons bien où nous en sommes lors des premières courses et nous jugerons à partir de là. Nous donnerons le meilleur de nous-mêmes et de la voiture.
L’Australie vous avait plutôt bien réussi. Est-ce le bon endroit pour commencer l’année ?
L’Australie est un endroit très agréable même si elle est loin de l’Europe. Le circuit, en lui-même, n’est pas le plus difficile du calendrier. J’avais été heureux de marquer mon tout premier point dès ma première course à l’Albert Park, comme je l’ai été de mes podiums et de ma victoire en 2007. Le circuit n’a pas changé alors je sais où je vais…
Pensez-vous que l’Albert Park conviendra à la E20 ?
C’est un circuit qui réclame une bonne motricité et les conclusions des essais nous disent que c’est une des qualités de la E20. Une bonne maniabilité et un freinage efficace sont aussi nécessaires et je me sens à l’aise avec la voiture dans ces domaines. Alors je pense que nous serons bien. La piste peut se révéler un peu glissante au début du week-end et le climat de Melbourne n’est pas toujours très chaud. La météo peut même être un peu compliquée. Ce sera la première course, donc je ne sais pas comment nous situer par rapport à nos adversaires. Mes ingénieurs ont mené des simulations et, d’après les données enregistrées en essais, nous avons une idée de la façon dont la voiture peut se comporter à l’Albert Park. Mais nous n’aurons aucune certitude avant d’entrer en piste. C’est très difficile de l’évaluer, mais je crois et j’espère que nous serons en bonne position.
Comment vous sentez-vous à l’aube de votre première saison complète en Formule 1 ?
Mes pensées sont tournées vers l’Australie et je me sens très bien dans l’équipe. Les essais d’hiver se sont magnifiquement passés et nous travaillons tous très bien ensemble. Évidemment, il nous manque un tiers des essais d’avant saison, ce n’était pas prévu à l’origine ! Mais le petit souci que nous avons subi lors de la première session de Barcelone peut se voir comme une bonne expérience. Tout le monde a travaillé deux fois plus dur pour revenir à Barcelone la deuxième semaine et cela montre notre force pour la saison à venir.
Êtes-vous déjà venu à l’Albert Park ?
Je ne suis venu qu’une fois en Australie, en 2009, quand j’étais troisième pilote de l’équipe. Le pays est fantastique. J’adore Melbourne et j’espère que le circuit me conviendra. Il a l’air magnifique en tout cas. L’ambiance est très spéciale aussi. C’était un de mes circuits préférés même lorsque je ne pilotais pas. Alors j’imagine ce que cela peut donner quand je roulerai là-bas.
Toutes les séances d’essais se sont déroulées sur le sec et Melbourne est connue pour sa météo capricieuse. Quand avez-vous roulé en F1 sur le mouillé pour la dernière fois ?
Au Brésil en 2009, aux essais libres 3. Cela fait un bail ! Mais je me sens prêt si la piste est glissante et j’essaierai de m’en accommoder le mieux possible. J’aime bien courir sous la pluie, ce sera peut-être un petit avantage pour moi.
Le simulateur à Enstone n’est pas encore opérationnel. Comment vous êtes-vous préparé pour l’Albert Park où vous n’avez jamais roulé ?
J’ai regardé beaucoup de vidéos de caméras embarquées. J’ai aussi passé beaucoup de temps avec mes ingénieurs à décortiquer les données du circuit de la saison dernière. Je vais rouler le plus possible lors de la première séance libre pour apprendre le tracé, accumuler les kilomètres et me donner une connaissance de la piste. Mais évidemment, j’ai hâte d’avoir accès au simulateur lorsqu’il sera en fonction, très bientôt…
Que pensez-vous de l’Albert Park, en particulier du fait qu’il ne soit pas permanent et que son revêtement évolue sensiblement ?
Le circuit est ce qu’il est. Il va s’améliorer mais cela ne fait que nous aider. Cela ne se sent pas spécialement dans la voiture, cela se constate seulement dans la progression des temps au tour. Le niveau d’adhérence augmente, les chronos s’améliorent et vous vous habituez à ces meilleurs tours ! D’après ce que j’ai vu sur les caméras embarquées, la piste me semble bien et elle a l’air fun à piloter. J’espère qu’elle conviendra à la E20.
Que visez-vous cette année ?
Donner le meilleur de moi-même à chaque fois que je monte dans la voiture. Tirer le meilleur de la voiture et de moi-même ! Faire le moins d’erreur possible. Je veux marquer des points chaque fois que l’opportunité se présentera. Mais je ne me suis pas fixé d’objectif précis, comme une position. Je veux seulement faire du mieux possible, bien faire mon travail et apporter de bons points à l’équipe.
Avez-vous des habitudes particulières avant la course ?
J’avais des habitudes, mais aujourd’hui je ne suis pas obnubilé par le fait de les respecter. C’est quelque chose qui m’est devenu plus familier. Généralement, je monte dans la voiture du côté droit, mais cela ne veut pas dire que je ne monterai jamais du côté gauche. J’essaie de me détendre, de me placer dans le bon état d’esprit et ensuite de me dire : « allez, on va courir maintenant ! » Prendre le départ d’un Grand Prix est une expérience fantastique ! Je bous d’impatience d’y être !
Quel genre d’émotion ressentez-vous sur la grille, après le tour de formation ?
Il faut rester très calme. Quand vous êtes au top, vous êtes vraiment très calme mais aussi très vigilant. Il faut être prêt à s’élancer dès que les feux s’éteignent. C’est quelque chose de très dur à réaliser avec précision, cette conjonction de concentration et d’attention maximales.
Qu’avez-vous pensé des réactions à votre retour en Formule 1 ?
Je suis surpris qu’on en ait fait autant en France, mais cela me fait plaisir. La voiture semble performante, alors cela apporte encore plus d’intérêt. Nous sommes tous très enthousiastes.
Le degré d’intérêt des médias vous a-t-il vraiment étonné ?
Dans un sens, oui. Mais je préfère me trouver dans cette position plutôt que de n’intéresser personne et ne pas être en Formule 1. C’est bien que des gens prêtent attention à ce que vous faites, c’est bon signe. J’espère que cela va continuer.
Comment voyez-vous la saison à venir ?
De manière positive. Lors des essais, vous ne savez jamais comment travaillent les autres. Mais concernant Lotus F1 Team, nos pilotes étaient enchantés de la facilité de pilotage de la voiture et de sa performance globale. La E20 réagit très bien aux demandes des pilotes et aux modifications des ingénieurs. Aussi, l’ensemble forme une bonne base de travail. Bien sûr, nous ne savons pas où nous nous situons par rapport aux autres. Mais nous sommes convaincus que la compétition sera plus serrée cette année et nous espérons être parmi ceux qui comptent.
Deux nouveaux pilotes, n’est-ce pas une part de risque ?
La continuité a du bon parfois, mais nous devons aussi faire des choix. Nos deux pilotes sont fantastiques. Kimi est un champion du monde, son retour est bon pour la Formule 1, pour les fans et formidable pour l’équipe. Son expérience est inestimable et son implication plus forte que jamais. Il mène l’équipe dans la bonne direction. Et en Romain, nous avons un pilote de grand talent qui a déjà démontré qu’il saisit la chance qui lui est offerte. Il progresse à grande vitesse et je pense qu’il va faire du bon travail encore cette année. Nous avons un superbe duo de pilotes.
Quels enseignements tirez-vous des essais d’avant-saison ?
Les designers et toute l’équipe ont fait de l’excellent travail cette année. Les tests ont montré que la voiture est un vrai progrès, en termes de forme et de finition. Elle s’est montrée également fiable dès le début. Nous ne récupérerons jamais les quatre jours perdus à Barcelone, mais c’est déjà derrière nous. Nous avons beaucoup roulé à Jerez et pas mal à Barcelone lors de la deuxième session. La voiture est fiable et nous avons tiré le plus possible des huit jours d’essais avant de partir à Melbourne.
Quels sont les objectifs de l’équipe en 2012 ?
Nous voulons être vus et nous comporter comme un des top teams dans ce sport ultra compétitif. Pour moi, cette année sera placée sous le signe des progrès que nous accomplirons au cours de la saison. Ce sera bien plus encourageant que tout espoir de résultat ou autre. Si nous pouvons terminer l’année plus haut dans le classement, je serai ravi et ce serait la meilleure récompense pour nos sponsors et pour l’équipe. C’est clairement un but. Nous voulons faire mieux, nous voulons être meilleurs, nous voulons plus de podiums et si nous avons la chance de gagner une ou des courses, je serai plus qu’heureux. La progression au cours de la saison sera l’objectif principal.
Avez-vous été encouragé par la façon dont l’équipe a réagi, vite et positivement, au problème de châssis ?
C’était un problème inattendu et nous aurions préféré nous l’éviter. Mais il est clair que la manière dont l’équipe a réglé ce problème nous a montré sous notre meilleur jour. Tout le monde s’est attelé à la tâche et s’est focalisé sur la solution, pas sur ce qui n’avait pas fonctionné. Notre approche pour résoudre le problème a été bonne. Tout a été modifié très rapidement et avec le même souci de qualité que nous voyons partout sur la E20. Cet ennui est désormais derrière nous et cela devrait être tout pour les surprises.
2012 est une année de construction pour 2013 et au-delà. Quel est le projet à long terme ?
Notre organisation est forte et efficace. Nous souhaitons maintenant nous renforcer sur nos points forts et nous assurer que nous sommes capables d’utiliser nos ressources au mieux pour développer plus de concepts et une voiture plus efficace chaque année. Si vous fixez vos objectifs de plus en plus hauts tous les ans, vous progresserez. L’équipe a bien construit ses actifs, consolidant son unité CFD, augmentant sa soufflerie à 60% et avec un simulateur très bientôt en fonction… Nous disposons d’une grande quantité de moyens et de tout ce qui est nécessaire pour être un top team. L’investissement est un facteur clé et il est constant dans notre organisation. A la fin de cette année, d’autres projets viendront pousser nos objectifs. Ce sont les prochaines étapes pour nous permettre de devenir encore plus forts.
Comment vous sentez-vous personnellement à l’aube de la saison 2012 ?
Après la difficile saison 2011 – c’était ma deuxième année en Formule 1 – je me sens d’humeur beaucoup plus positive et encouragé par tout ce que je vois dans l’équipe. Nous allons dans la bonne direction. L’an dernier s’est révélé être une dure expérience dont chacun a tiré les leçons. Place à la course !
Quelles ont été les principales difficultés provenant des règlements 2012 ?
Le point le plus important, et de loin, est l’abolition des diffuseurs soufflés. Ce seul élément a été prédominant la saison dernière sur toutes les voitures. Aussi les instances dirigeantes et les équipes ont-elles convenu qu’il fallait restreindre ce boulevard de développement. Le règlement 2012 laisse toujours l’opportunité de bénéficier d’un appui résiduel issu des échappements, mais très réduit en comparaison avec celui de 2011. Autrement dit, le challenge pour 2012 consistait à réinventer le dessin de la voiture sans les diffuseurs soufflés qui commandaient les designs de 2011.
Comment se passe le travail avec Kimi Räikkönen ?
Je dois dire que cela a été un plaisir immense lors des tests hivernaux. Il a été capable de soutenir une distance de course dès son premier jour sans aucun signe de lassitude. Il était clair, d’emblée, qu’il est revenu dans une forme physique impeccable et avec un enthousiasme de junior pour réussir. C’est un vrai plaisir pour les ingénieurs de travailler avec lui, il donne un feedback très clair et d’une manière très civilisée.
Comment Romain a-t-il abordé son challenge ?
Romain est un jeune talent plein de fraicheur. A Jerez, il a montré ses capacités à réaliser des chronos très respectables. A l’évidence, il a assimilé toutes les informations que nous lui avons données après ces premiers tests et il a tout appliqué la fois suivante à Barcelone. Cela a été une très agréable surprise de trouver un pilote aussi réceptif à notre apport et qui se montre capable de réagir et de mettre en application les enseignements aussi vite et de manière aussi intelligente.
A propos du montage de la suspension avant, à quel point était-ce un coup d’arrêt ?
L’expression coup d’arrêt est appropriée : nous avons perdu quatre jours d’essais. Le point positif est que notre voiture s’est avérée fiable lors de la première session, autrement dit, la base était déjà solide. Nous n’avions donc pas vraiment de doute sur notre capacité à effectuer un gros kilométrage, une fois le défaut sur le châssis corrigé. Néanmoins, cela nous a fait perdre du temps pour les réglages, ainsi qu’une opportunité pour nos pilotes d’accumuler les kilomètres et pour toute l’équipe c’est un manque sur la connaissance des pneus. Autant d’inconvénients mal venus, mais rien de mortel cependant.
Comment avez-vous pu régler le problème si rapidement ?
Le diagnostic a été très rapide. A la fin de la journée, nous avions déjà un nouveau dessin pour corriger le défaut. La difficulté, alors, a été de gérer l’implantation de cette correction suffisamment vite pour être prêts pour la seconde session de Barcelone.
L’attention des médias s’est focalisée sur ce souci de châssis, mais avez-vous subi d’autres ennuis sur la E20 ?
Nous avons constaté des fuites d’eau mineures à Jerez, mais nous y avons remédié rapidement et facilement. Tout va bien maintenant. Un autre ennui s’est fait jour sur une colonne de direction à Barcelone, mais en dehors de cela, la voiture est excellente depuis le début.
Que pensez-vous des pneus Pirelli 2012 ?
Ils ont l’air de bien fonctionner avec la E20. Nous avons pu réaliser des bons chronos et nous avons constaté une bonne mise en température. La dégradation semble aller dans le sens des courses que le public apprécie. Les pneus ne se détruisent pas trop vite pour éviter que les courses ne deviennent une litanie insensée de pit stops. Mais ils proposent un écart de performance suffisant entre les différents types de gomme pour que le spectacle reste intéressant.
La voiture qui courra en Australie sera-t-elle identique à celle de Barcelone ?
Si vous regardez attentivement, nous avons prévu quelques petites surprises pour l’Australie.
L’esthétique des nez cassés a fait beaucoup parler. Quel est votre sentiment sur le sujet ?
Je suis d’accord, ce n’est pas très beau, mais vous finissez par vous y habituer.
En terme de potentiel, pensez-vous que la E20 puisse défier le top quatre ?
C’est ce que nous visons et je crois que nous pouvons dire haut et fort que nous en sommes capables. Cela dit, la hiérarchie de la grille est notoirement difficile à lire d’après les essais hivernaux.
- Williams F1 Team
"Le circuit de Melbourne est bien. J’adore ce genre de circuit urbain et j’espère donc que ce week-end sera bon pour nous. Cette fois-ci je connais le circuit et je suis plus à l’aise avec l’équipe et la voiture, cela devrait donc m’aider. L’équipe a énormément travaillé cet hiver pour faire progresser la voiture et je me suis moi-même donné à fond. C’est très excitant que la saison commence, car nous allons enfin découvrir les performances réelles de toutes les voitures au cours de ce week-end."
"Je suis impatient d’être en Australie. Environ un mois après la dernière course de la saison, vous commencez à ressentir le besoin que cela recommence, mais là cela fait quatre mois que j’attends et ça commence vraiment à devenir urgent. Monter en piste avec la voiture le vendredi matin va être très excitant. J’espère que nous serons tout de suite compétitifs. J’ai déjà roulé sur le circuit de l’Albert Park lorsque j’étais chez HRT en 2010 et j’avais aussi remporté trois victoires en F3 sur ce circuit en 2006. Cet endroit me rappelle donc de bons souvenirs. Nos essais privés de cet hiver ont été très prometteurs, mais on ne peut jamais savoir ce que les autres font durant ces séances."
Traduction par Nextgen-Auto.com
- Caterham F1 Team
""Après trois bonnes semaines d’essais, nous nous dirigeons en bonne forme vers Melbourne. Nous avons clairement progressé par rapport à l’endroit où nous avions commencé 2011 et ce fut vraiment un long chemin à parcourir depuis début 2010. Mais nous restons très réalistes quant à ce que nous pouvons faire cette saison. En dehors de quelques problèmes lors de la deuxième séance d’essais notre fiabilité a été bonne," poursuit Kovalainen. "Vitaly et moi, avons montré que nous étions proches du rythme que nous voulons. Mais comme chacun le sait, les tests ne nous disent pas vraiment quoi que ce soit sur l’endroit où vous êtes par rapport aux autres. Donc nous ne saurons pas vraiment quoi que ce soit avant samedi à Melbourne. Quoi qu’il arrive, quand nous serons là-bas, j’aurai juste hâte de commencer. J’ai eu un bon hiver, on a travaillé dur et je me dirige vers la saison 2012 avec un meilleur sentiment que jamais. J’ai fait quelques changements personnels (nouveau management avec IMG, ndlr) en dehors du circuit qui devraient m’aider à me concentrer encore plus sur mon travail avec l’équipe et sur les progrès que nous avons fait avec la voiture cette année."
"Melbourne sera un bon week-end pour moi en général car j’apprécie beaucoup ma vie avec ma nouvelle équipe. Il est encore tôt mais j’ai reçu un excellent accueil de la part de tout le monde et je commence à construire une bonne relation avec mon ingénieur donc je pense que nous aurons une bonne année devant nous quoi qu’il arrive. Nous avons passé beaucoup de temps à Barcelone pour affiner les réglages spécifiquement pour moi et nous avons encore du travail à faire en Australie. Nous avons quand même réellement fait des progrès lors des derniers essais, et j’ai pas mal d’espoir pour Melbourne. Melbourne est évidemment un endroit qui sera toujours spécial pour moi. L’année dernière, j’étais monté sur mon premier podium en Formule 1 là-bas et j’avais reçu un super accueil de la part des fans australiens. De ce côté je suis sur que ce sera la même chose cette année. Je pense qu’il est assez clair que nous ne serons pas en mesure de nous battre pour le podium mais l’objectif sera de pousser les équipes de milieu de grille aussi dur que nous le pouvons. Et qui sait ce qui pourrait arriver... Habituellement, il y a pas mal d’abandons en Australie et il y a un ou deux endroits sur la piste qui ne permettent aucune erreur. J’espère donc que nous serons à l’arrivée et en mesure de profiter de tout ce qui pourrait se passer devant."
"Melbourne 2012 sera une course très importante pour nous, et que je suis probablement plus excité à son sujet que pour toutes les courses auxquelles nous avons déjà participé durant nos deux premières années de F1. Nous n’étions déjà plus la même équipe, début 2011, mais malgré tout, la plupart du temps, nous étions seuls : nous avions une avance confortable sur les deux autres nouvelles écuries, celles qui ont également fait leurs débuts en 2010, mais nous n’étions pas encore sur les talons des équipes de milieu de grille. Lors de la majeure partie de la saison dernière, nous semblions nous situer parfois à un cheveu des équipes devant nous. Il est temps pour nous de viser une place dans le milieu de la grille, et nous avons tout mis en place pour que cela se fasse. Si nous y arrivons, et si nous nous retrouvons à nous battre avec des écuries comme Williams, Toro Rosso ou Sauber, je crois que ça serait un exploit incroyable, car nous sommes partis d’une usine vide en septembre 2009. Et si nous ne devions pas être capables de les chatouiller au début de la saison, ça ne sera pas en raison d’un manque d’efforts. Quoi qu’il en soit, nous continuerions à nous battre durant toute l’année pour combler la différence qu’il y aurait avec les équipes qui se trouvent devant nous."
"Les dépassements ne sont pas faciles à Melbourne, et l’aide du KERS et du DRS sera précieuse, également pour nous, puisqu’on utilisera pour la toute première fois le système KERS lors d’une course. En termes de développement depuis les derniers essais, nous aurons un nouvel aileron avant, et également une nouvelle option de carrosserie pour le refroidissement. L’aileron avant sera un développement aérodynamique logique, qui fait partie de la totalité du dessin de la voiture, mais ça sera tout de même un aileron jamais utilisé avant Melbourne. L’option concernant le refroidissement nous donnera l’occasion d’optimiser tout ce qui sera en rapport avec le compromis refroidissement / performances aérodynamiques, qui est un vrai progrès par rapport aux configurations testées à Barcelone. La course de Melbourne pose les habituels défis d’un circuit qui n’est pas permanent, sur des routes qui sont utilisées une seule fois par année, pour le Grand Prix. Cela signifie que le grip évolue constamment durant le week-end, et peut rendre difficile la recherche de l’équilibre optimal à trouver avant la course. Cette année, les pneus utilisés seront les ‘tendres’ et les ‘mediums’ desquels nous avons obtenu de précieuses données durant les essais de pré-saison, bien que les conditions soient toujours différentes d’un circuit à l’autre. La température ambiante, à Melbourne, peut se situer vers les vingt degrés Celsius, et ce n’est pas éloigné de ce que nous avons vu en Espagne au mois de février. Mais la nature du circuit est différente, et impose des exigences assez élevées pour les freins et sur la stabilité. Par conséquent, maximiser la traction en sortie des virages lents devient généralement une priorité. Puisque les voitures auront une vitesse moyenne assez élevée sur ce circuit, la configuration aérodynamique des appuis sera relativement peu élevée."
Traduction par Nextgen-Auto.com