- Le circuit :
Aux antipodes, Melbourne a l'avantage d'offrir un climat estival en plein mois de mars. La cité de l'Etat de Victoria ouvre traditionnellement le Mondial (à part 2006) et le Landernau très européen de la F1 n'y est pas dépaysé. Melbourne est en effet la plus européenne des villes australiennes, riche d'une importante communauté italienne et grecque. La baie est moins jolie que celle de Sydney mais elle compte plus de 500 hectares de parcs.
Mi-urbain, l'Albert Park est d'abord un circuit non-permanent. Les premiers pilotes à rouler le vendredi rencontrent une "green track", autrement dit un bitume sale à l'adhérence faible mais très évolutive. Au fil des essais, les voitures déposent de la gomme et le niveau d'adhérence s'améliore nettement. D'un dessin intéressant, ce tracé peu bosselé est exigent pour les pneus et les freins.58 tours x 5,303 km - 307,574 km
Record du tour : 1:24.125 - M Schumacher (2004) - Données techniques :
Le circuit d’Albert Park à Melbourne est un étrange mélange qui se compose d’un tracé permanent et d’une partie urbaine temporaire. Il en résulte une variété de virages particulièrement intéressante et une surface en perpétuelle évolution tout au long du week-end de Grand Prix. La mise au point de la voiture présente un véritable challenge rendu d’autant plus compliqué par le fait que les 16 virages que compte le circuit sont presque tous différents les uns des autres, chacun présentant le pilote avec un nouveau défi.
Aérodynamisme : L'Albert Park joue dans la même cour que Silverstone ou Sepang en ce qui concerne l’aérodynamisme et demande un niveau d’appuis moyens à élevés. Les virages rapides critiques sont peu nombreux mais exigeants. Avec l’introduction du flap réglable de l’aileron avant, les pilotes pourront ajuster l’angle jusqu’à 6 degrés deux fois par tour de piste (une fois pour changer l’angle et une seconde fois pour remettre le flap à l’angle initial). Le système pourrait être utilisé afin de régler la voiture entre deux virages ou pour aider le pilote à suivre une voiture de plus prêt. Un certain nombre de virages particulièrement rapides comme les virages 11 et 12 sont peut-être les virages les plus exigeants du circuit.
Fernando Alonso explique : « Il faut être très précis sur cette partie du circuit. Nous prenons ces virages à plus de 200 km/h et l’approche du virage 11 est délicate car la vision est rendue difficile par le mur et on ne voit le vibreur que très tard. Si on fait une erreur au virage 11, on perd une place au virage 12 et ceci peut ruiner le tour. »
Un niveau d’appuis élevé devrait permettre aux pilotes une bonne sortie des virages lents permettant une bonne accélération sur la ligne droite.
Suspensions : Une voiture saine dans les changements rapides de direction sera un atout dans les enchaînements de virages d’Albert Park. Il est donc nécessaire d’opter pour un réglage de suspensions plutôt dur tout en étant également suffisamment souple pour permettre une bonne stabilité au passage des vibreurs et au freinage ; un éternel compromis auquel les ingénieurs de l’écurie devront se plier pour garantir un package performant et sûr.
Freins : Le circuit de Melbourne fait partie des circuits les plus exigeants pour le système de freinage avec six freinages à plus de 300 km/h. Ce n’est pas la sévérité de ces freinages mais leur fréquence qui rend l’exercice australien particulièrement difficile. Le circuit peut être bosselé par endroit mais rien de dramatique non plus ; une voiture souple permettra de ne pas bloquer les roues lors des freinages importants.
Pneus : Compte tenu du fait qu’il s’agit d’un circuit non permanent en partie, la piste sera sans doute très sale en début de semaine et se chargera doucement en gomme au fil des séances de roulage. Cette année voit l’introduction des pneus slicks et l’équipe portera sont attention sur la performance des pneus slicks super-tendres and medium de la gamme Bridgestone Potenza durant les essais libres. Les températures souvent élevées du circuit d’Albert Park joueront un rôle déterminant dans le choix du type de gomme que les pilotes préfèreront utiliser.
Moteur : Melbourne sollicite les moteurs V8 avec près de 66% du tour à pleine charge. Le secret d’un bon tour ne dépend pas tant de la vitesse de pointe mais surtout d’une bonne reprise pour permettre de bien sortir des virages lents qui commandent les longues lignes droites. C’est notamment le cas dans les virages 14, 15 et 16, comme l’explique Nelson Piquet :
« La voiture a généralement tendance à sous virer à ces endroits rendant difficile l’accélération à la sortie. Le système KERS pourrait faire une différence et nous aider à accélérer à la sortie de ces virages lents, à défendre une place, ou tout simplement aider à améliorer un chrono. »
- L'an dernier :
Renault a su tirer parti d'une course particulièrement disputée pour décrocher une quatrième place au Grand Prix d'Australie 2008 avec Fernando Alonso. La joie de ce premier résultat a cependant été tempérée par l'abandon de Nelson Piquet qui n'a malheureusement pas été en mesure de voir l'arrivée de son premier Grand Prix, à la suite d'un incident de course dans le premier tour ayant endommagé sa monoplace.
Après une séance de qualifications difficile la veille, Fernando Alonso et Nelson Piquet s'élançaient respectivement des 11ème et 20ème places sur la grille mais l'équipe était confiante et espérait finir dans les points pour cette course d'ouverture. Cela semblait réaliste à l'issue du premier tour alors que les deux pilotes Renault avaient réussi à se frayer un chemin dans le peloton pourtant agité. Nelson, revenu en 12ème position, a très vite dû réaliser que sa monoplace avait été endommagée lors du départ, ce qui a finalement écourté sa première course.
Malgré plusieurs périodes sous Safety Car, Fernando a mené une course particulièrement agressive pour finalement revenir à la quatrième place après plusieurs dépassements musclés dans les derniers tours de course.
Course :
- Présentation du GP 2009 :
Fernando, après les bons résultats en fin de saison 2008, pensez-vous pouvoir continuer sur cette lignée en 2009 ?
C’est certainement notre intention ! La fin de la saison 2008 fut en effet très positive et notre objectif cette année est d’être en position de nous battre pour le championnat. Cependant, avec tous les changements dans la réglementation qui entrent en vigueur cette année, personne ne sait vraiment comment Melbourne va se dérouler. Et avec ce que j’ai pu constater lors des séances d’essais, les équipes étaient relativement proches les unes des autres. Nous allons certainement devoir nous battre à Melbourne.
Malgré un programme d’essais restreint dû aux nouvelles règlementions, êtes-vous satisfait avec la R29 ?
La première séance d’essais, à Portimao au Portugal, était difficile et nous n’avions pas eu de chance avec le mauvais temps. Mais nous avons rapidement amélioré la voiture avec l’introduction de nouvelles pièces, lors des essais suivants. Nous avons travaillé sur la mise au point et avons beaucoup appris de la voiture. A présent, elle roule bien. Ce qui est important à présent, c’est de continuer à améliorer la monoplace et de travailler sur les développements tout au long de la saison.
Que pensez-vous de l’introduction des nouvelles règlementations ?
Le KERS et le flap réglable de l’aileron avant vont donner au pilote plus de travail dans le cockpit. J’ai beaucoup travaillé pour m’adapter à ces nouveaux systèmes lors des séances d’essais afin que je puisse en sortir le maximum à Melbourne. Je suis très satisfait de notre système KERS et j’espère qu’il nous procurera un avantage en début de saison. Je ne suis pas certain qu’il aille faciliter les dépassements, par contre, il nous aidera à améliorer nos chronos.
Qu’espérez-vous de Melbourne ?
Le circuit d’Albert Park nous a bien réussi dans le passé et j’espère que nous aurons un weekend positif. Je pense aussi que l’ordre auquel nous étions habitués, c’est-à-dire une domination Ferrai - McLaren, pourrait changer. Avec l’introduction des nouvelles règles, je crois que plusieurs écuries vont être en mesure de se battre pour le podium et j’espère bien que nous en ferons partie.
Nelson, vous entamez votre seconde saison en Formule 1 ; êtes-vous impatient ?
Oui, tout à fait. J’ai beaucoup plus confiance en moi et je suis impatient d’être à Melbourne. J’ai énormément appris en 2008 et je compte à présent mettre à profit toute cette expérience. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère de la Formule 1 et nous avons fait de bons progrès lors des séances d’essais. Nous avons donc beaucoup d’espoir pour Melbourne.
Comment s’est passé l’adaptation aux nouvelles réglementations introduites cette année ?
Les voitures sont différentes cette année et tous les pilotes ont du s’adapter. Il a fallu tout apprendre sur le système KERS et le flap réglable. Ce fut un vrai défi pour les ingénieurs et les pilotes. Nous avons également dû nous adapter aux pneus slicks qui sont de retour et cela me plait beaucoup car ils rendent les choses plus intéressantes.
Que pouvez-vous nous dire d’Albert Park ?
C’est un circuit qui présente des défis intéressants. La mise au point de la voiture est un challenge car nous sommes sur une piste avec une alternance de tracés permanents et temporaires, de virages lents et d’autres parties plus rapides. J’adore Melbourne, c’est une ville superbe. Les fans viennent en grand nombre et l’atmosphère est géniale.
Quel objectif vous êtes-vous fixé pour Melbourne ?
Parce qu’il est difficile de savoir où nous nous situons par rapport aux autres équipes, il n’est pas évident de se fixer un objectif précis. Par contre, nous savons que nous avons une bonne voiture donc je pense que nous allons être compétitifs à Melbourne. Je vais faire de mon mieux pour atteindre Q3 en séance de qualification et j’espère pouvoir récolter des points.
Pat, l’équipe a eu un programme chargé cet hiver. Comment cela s’est-il passé ?
Je pense que nous sommes aussi prêts que nous pouvons l’être mais, avec les nouvelles réglementations concernant les essais, la voiture a fait moins de kilomètres comparé aux saisons précédentes. Le mauvais temps, qui a souvent sévi durant les essais hivernaux, nous a freiné un peu. Par contre, quand la voiture était sur la piste, elle a très bien roulé, je ne suis pas inquiet.
Quelles sont vos impressions concernant le niveau de fiabilité de la voiture ? Les pilotes sont-ils satisfaits ?
Lors de notre première sortie au Portugal, nous n’avions qu’un seul jour sans pluie et la voiture était difficile à rouler. Il nous fallait nous habituer aux nouvelles caractéristiques de l’aérodynamique. Depuis, nous avons fait des modifications en vue du premier Grand Prix de la saison ; Fernando et Nelson sont satisfaits de la fiabilité de la voiture. Elle se pilote à présent beaucoup plus de la manière souhaitée.
La nouvelle réglementation impose des changements très radicaux. Est-ce un défi que vous avez aimé relever ?
J’aime relever des défis. Je crois qu’il faut, de temps en temps, introduire des changements. Je ne dis pas qu’il faut commencer à zéro tous les ans mais cela faisait un bon moment que rien n’avait changé. Il y a énormément de choses auxquelles il va falloir s’habituer : l’aérodynamique, les restrictions opérationnelles lors des essais et bien sur le système KERS, une technologie sur laquelle nous avons dû tout apprendre. Au début, on ne pensait peut-être pas qu’on allait arriver à trouver une solution. Toutefois, nous avons réussi à bien faire fonctionner le système grâce aux membres de l’équipe qui ont travaillé très dur.
Quel est l’objectif à atteindre lors de cette première course de la saison ?
L’objectif mit en place en début de saison est toujours le même : être sur le podium et nous trouver en mesure de nous battre pour le championnat. Il ne serait pas raisonnable d’avoir d’autres objectifs que ceux-ci. Par contre, une fois la saison entamée, il est possible d’ajuster ces objectifs pour rester réalistes. Mais je pense que nous avons une bonne voiture avec laquelle nous pourrons être compétitifs. Je suis relativement confiant et je pense que nous pouvons avoir un bon début de saison.