- Le circuit :
La création du circuit urbain de Valence s'inscrit une tendance initiée par Bernie Ecclestone et visant à multiplier les courses en ville, tout en surfant sur la forte popularité de la F1 en Espagne suite aux titres mondiaux de Fernando Alonso.
Un accord entre le « grand argentier » de la F1 et la société Valmor Sport pour l'organisation de l'épreuve est trouvé au début de l'année 2007 et porte sur une durée de sept ans. Le dessin du circuit sera confié à l'architecte allemand Hermann Tilke, maître d'oeuvre de la plupart des nouveaux tracés du championnat du monde. Le feu vert à l'organisation de l'épreuve est donné par les élus locaux en juin 2007. Bernie Ecclestone avait d'ailleurs créé une polémique en Espagne en laissant entendre quelques semaines plus tôt que la tenue du Grand Prix serait conditionnée par le résultat des élections du 27 mai 2007 et la réélection de Francisco Camps, membre du Parti Populaire (PP), à la présidence du gouvernement régional. Accusé d'ingérence dans le processus démocratique, Ecclestone avait par la suite nié le sens donné à ses propos.
D'une longueur de 5,473 kilomètres, avec 25 virages, le circuit est tracé sur le port, à proximité des installations de la Coupe de l'America. Il utilise pour l'essentiel des voies de circulation déjà existantes, mais également des portions spécialement conçues pour l'occasion. L'un des endroits les plus caractéristiques du circuit est le passage sur un pont pivotant. Malgré son caractère urbain, le tracé est plutôt comparé aux circuits semi-urbains de Montréal et Melbourne, et cela en raison de la grande largeur de la piste et de l'excellente condition du revêtement, qui le distinguent des circuits urbains utilisés en Amérique du Nord.
Le circuit est inauguré fin juillet 2008 à l'occasion de courses de Formule 3 et de GT espagnoles, avant d'accueillir le 24 août le Grand Prix d'Europe 2008, 12e manche du championnat du monde 2008.
Record du tour : 1:38.683 - T Glock (2009)
- Données techniques :
Plein régime : 59% du tour
Freinage : 16% du tour
Force G la plus importante : 2.7 dans les virages 19 et 20, pendant 2 secondes
Vmax : 317 km/h
Vitesse la plus haute en virage : 295 km/h au virages 23 et 24
Vitesse la plus faible en virage : 65 km/h au virage 25
Changements de vitesse par tour : 62
Distance entre la grille de départ et le premier virage : 450 m
Effet du carburant : 0,28 s au tour par tranche de 10 kg
Consommation du carburant : 2,55 kg par tour
Aileron arrière : Même si Valence est un circuit en ville, il ne réclame pas le maximum d’appui comme Monaco ou Singapour. Il en demande, cependant plus que Montréal. Les réglages ici sont un compromis entre une faible trainée pour une bonne vitesse de pointe en ligne droite et un appui suffisant pour bien passer les nombreux virages.
Freins : Les exigences sur les freins sont relativement élevées, mais pas au point d’égaler celles du Canada. La nature du circuit impose un freinage progressif, ce qui permet de réduire les risques de faire des plats sur les pneus. En particulier au début du week-end, quand la piste est encore très sale.
Suspension : Une bonne motricité en sortie des virages lents est essentielle. Cela implique un train arrière souple avec le réglage du train avant en accord. La clé ici est d’éviter le sous-virage excessif dans les angles à fort braquage sur ce circuit étroit.
Pneus : Pour la quatrième fois cette année, Pirelli a désigné les gommes médium et tendre. Le premier composé est assez dur pour un tracé en ville et manquera probablement de grip, surtout lors des premiers roulages, sur une piste encore verte.
Aileron avant : Il faut ici plus d’appui qu’à Montréal, mais pas autant que sur un circuit permanent Pour aider à la suppression du sous-virage dans les virages lents, l’aileron avant doit générer une charge suffisante pour créer un bon grip en entrée.
Moteur : Valence comporte plusieurs virages lents qui demandent une bonne motricité pour s’en extraire. Cela crée une certaine exigence pour le moteur mais aussi pour les reprises, l’arrivée de la puissance moteur en souplesse devenant un facteur important.
- Notes de piste, avec Alan Permane :
Le tracé comporte deux lignes droites et un assortiment de virages, des épingles serrées aux grandes courbes larges en passant par les virages radiaux. Les fréquents changements de direction donnent une extrême importance au réglage des cartographies moteur pour bien sortir des virages. Une attention particulière doit être portée aux virages 12 et 13, qui forment une courbe en rayon et commandent la plus longue ligne droite du circuit.
Virages 1 : L’un des plus rapides du tracé. Les pilotes passent ce droite à 300 km/h. Exigence d’appui maximum ici pour obtenir la meilleure adhérence possible des pneus.
Virages 2 à 5 : Au premier tour de course, le 2 peut se révéler très encombré, le gros freinage avec les pneus froids créant un fort risque d’accrochage. Pour bien négocier l’enchainement droite-gauche, puis gauche droite des virages 2 à 5, une bonne motricité et une bonne agilité dans les changements de direction sont nécessaires.
Virages 9 et 10 : Le pont qui fait partie des virages 9 et 10 est un élément unique et il a déjà piégé bon nombre de pilotes ces dernières années. Comme ce pont est mobile, il comporte un petit creux à la jointure de ses deux parties. Mais cela n’affecte pas les voitures.
Approche du virage 12 : Un des passages les plus rapides du circuit commande l’entrée dans un des virages les plus lents, le 12. Ce qui impose au pilote de toucher légèrement les freins pour éviter de faire des plats sur les pneus. Surtout en début de week-end sur une piste très sale.
Virages 14 à 17 : Une autre courbe rapide qui débouche sur un virage à droite lent. Problématique identique à celle du virage 12, à laquelle s’ajoute une série de pièges à haute vitesse entre le virage 18 et le dernier virage.
- Le circuit de Valence côté moteur :
Les trois derniers circuits utilisés auront été des tracés urbains, mais ils sont tous très différents. Monaco est étroit et sinueux, avec une vitesse moyenne basse, Montréal est une succession de longues lignes droites et d’épingles serrées tandis que Valence se caractérise par une vitesse moyenne d’environ 200 km/h. La piste est relativement lisse comparée aux revêtements bosselés de Monaco et du Canada.
La vitesse moyenne est augmentée par les longues lignes droites, mais modérée par le nombre important de virages. Le circuit de Valence a même le plus grand nombre de courbes de la saison ! Sur les 25 virages, 10 sont pris sur les trois premiers rapports, à des vitesses relativement modestes. Le moteur doit donc délivrer une bonne puissance maximum sans que le couple soit dégradé dans les virages.
Le côté « on-off » de ce circuit et les courtes accélérations qui en découlent signifient que la consommation est une des plus importantes de l’année. La quantité d’essence embarquée au départ sera donc parmi les plus lourdes.
Contrairement à la plupart des autres circuits, le premier virage suivant le départ tourne doucement avant de se resserrer fortement. Cela permet aux monoplaces de frôler les 300 km/h avant le virage n°2. Les pilotes disposant d’un KERS sont quasiment certains de l’utiliser pour défendre leur position ou attaquer leurs rivaux dès les premiers mètres. Une autre stratégie consiste à sauvegarder le KERS pour d’autres portions du circuit. Ce peut être payant si le pilote attaqué a déjà utilisé ses 400 kJ d’énergie et qu’il ne peut pas répliquer, surtout sans DRS lors des trois premiers tours !
Le deuxième secteur est le plus long en terme de temps, mais une grande partie de la distance est constituée de la ligne droite de 970 mètres reliant les virages 10 et 12.
Le troisième secteur comprend deux des virages les plus lents du circuit (17 et 25), mais aussi des enchaînements plus fluides. A partir du virage n°17, les pilotes se faufilent dans les courbes aux alentours de 280 km/h. Le virage final (n°25) casse cette vitesse pour faire tomber les monoplaces de 295 à 65 km/h dans l’épingle. Ces virages permettent au KERS de se recharger complètement entre le dernier virage et la ligne de chronométrage.
- L'an dernier :
Course :
- Présentation du GP 2012 :
Le Championnat du Monde de F1 prend maintenant la direction de Valence pour la huitième manche de la saison. Le GP d’Europe est disputé sur le circuit empruntant les rues et la zone portuaire de la ville espagnole. Le tracé suit et enjambe les quais installés pour l’Americas’ Cup en 2007.
Long de 5,419 km, ce circuit semi-permanent se caractérise par son revêtement lisse et son profil rapide. Singulier par rapport aux autres tracés urbains du championnat, il impose un pourcentage élevé de pleine charge. Les sections à haute vitesse sont toutefois cassées par de nombreux virages lents et moyens. Il s’agit donc d’un challenge pour les ingénieurs, qu’ils soient en charge du châssis ou du moteur.
"C’est un gros challenge de définir la bonne cartographie pour Valence. Les virages sont assez similaires : dix sont pris en première, deuxième ou troisième et donc à des vitesses assez basses. Comme leurs caractéristiques sont proches, la moindre erreur se transformera en désavantage pour le reste du tour."
"Au-delà de ces virages lents, il y a d’autres aspects intéressants à prendre en compte. La nature « on-off » du tracé joue un rôle essentiel sur la consommation, qui atteint quasiment celle de Melbourne. Mais comme il fait généralement plus chaud à Valencia, nous consommons un petit peu moins en course."
"Malgré les hautes températures, qui font de Valencia un des rendez-vous les plus chauds de l’année, le refroidissement ne pose pas de problème particulier. Les longues lignes droites permettent de faire circuler l’air frais sous le capot moteur."
"Nous sommes impatients de ce Grand Prix. Faciliter le pilotage avec peu de couple et à moyen-régime est une des forces du moteur Renault, car nos ingénieurs savent programmer la cartographie pour délivrer le couple progressivement. Cela permet au pilote de contrôler le patinage et de ne pas trop dégrader les pneus. Toutefois la pression est sur nos épaules pour continuer une série en cours : il y a eu au moins une voiture motorisée par Renault dans les points au cours des 68 dernières courses !"
- Red Bull Racing
"A Valence, la vitesse moyenne sur un tour dépasse les 200 km/h, ce qui fait de ce tracé l’un des plus rapides de la saison. Les dépassements sont possibles là-bas, mais seulement en prenant quelques risques. Cela s’explique par le fait que les voitures provoquent de grosses turbulences aérodynamiques et celles-ci mettent du temps à disparaître à cause des hauts murs qui bordent la piste. Cela nous fait perdre de l’adhérence et dans certains cas extrêmes, il faut lever le pied. La ligne droite des stands est assez particulière, car elle n’est pas très longue et qu’elle se termine par un long virage à droite que nous négocions à 290 km/h."
"Il est évidemment très difficile de prévoir comment cela se passera pour nous à Valence, car en ce début de saison il y a déjà eu sept vainqueurs différents et des podiums très différents. Notre objectif principal sera d’améliorer nos positions dans les deux championnats. Moi je vais bien sûr me concentrer sur le classement des pilotes et l’équipe sur celui des constructeurs. Je sais que tout le monde à l’usine de Milton Keynes a travaillé d’arrache-pied depuis le Grand Prix du Canada."
Traduction par Nextgen-Auto.com
- Lotus F1 Team
Quelle est votre analyse du GP du Canada ?
Cela n’a pas été un week-end limpide pour moi, même si le résultat final n’est pas si mauvais. Le vendredi pour les essais libres, il faisait frais et la pluie était annoncée pour l’après-midi alors nous avons mené un programme différent. Ensuite, le samedi, en qualifications j’ai connu un problème d’hydraulique et je me suis classé douzième. En course, j’ai gagné quelques places, mais cela aurait pu être mieux si les choses avaient tourné différemment. Je suis resté bloqué derrière des voitures moins rapides pendant un bon moment et je n’ai pas pu les passer grâce au pit stop. C’est dommage, mais c’est la course.
Comment se comportait la voiture en course ?
Elle était beaucoup mieux. Le problème hydraulique avait été réparé et il n’est pas revenu. Par ailleurs, il faisait beaucoup plus chaud que les jours précédents et la E20 fonctionne mieux dans ces conditions. Encore une fois, elle s’est très bien comportée sur un circuit d’un type différent et c’est encourageant. Espérons que cela continue à Valence.
Vous avez été bloqué dans le peloton à Montréal. Etait-ce si difficile de dépasser ?
C’était très frustrant. Je déteste rester coincé derrière une autre voiture ! Je pensais que les dépassements ne poseraient pas de problème à Montréal, mais finalement, ce n’était pas si simple. La zone de DRS n’était pas très longue, elle ne faisait pas toute la ligne droite et c’était difficile de prendre le sillage de la voiture devant moi. D’autant plus si cette voiture utilisait aussi son DRS pour tenter de passer celle qui la précédait. Si je m’étais mieux qualifié, je n’aurais pas connu ces soucis, mais cela arrive parfois.
A l’issue de cette course, quel était votre sentiment ?
La frustration, parce que je pense que j’aurais pu faire mieux. Maintenant, j’ai pris des points pour le championnat et c’est le plus important, surtout cette saison.
A Valence, ce sera la troisième course en ville consécutive, la quatrième de la saison. Pouvez-vous faire une comparaison entre elles ?
Valence est un circuit en ville, mais son tracé ne ressemble pas à Melbourne, à Monaco ou à Montréal. Des quatre, il est le plus rapide. Il fera probablement très chaud, or nous sommes généralement bien dans ces conditions et je compte là-dessus.
Vous avez eu des difficultés en qualifications pour différentes raisons et là encore, c’est un circuit où il faut bien se qualifier…
En effet, les qualifications seront très, très importantes à Valence. Bien sûr, il y aura un avantage à partir du côté propre de la piste parce que les rues ne servent de circuit qu’une fois par an. Il n’est pas facile de dépasser et il faudra voir si le DRS apporte une aide efficace.
Quel est le secret d’un bon résultat à Valence ?
Tout est une question de régularité. Il est tellement facile de perdre du temps avec de petites erreurs.
Sept courses et autant de vainqueurs différents. Pouvez-vous être le huitième?
J’adore gagner et c’est toujours ce que j’essaie de faire. Je n’ai encore jamais gagné à Valence, alors c’est un objectif intéressant. La dernière fois que j’ai couru ici, j’ai terminé troisième après être parti de la sixième place sur la grille. Ce n’était pas trop mal.
Après votre performance à Montréal, pensez-vous que votre première victoire est proche ?
L’écart qui nous sépare de la victoire n’est pas si grand. Il faut juste se qualifier en meilleure position. Ce n’est pas notre point fort cette saison, mais nous travaillons pour y remédier. Nous avons eu des difficultés le vendredi et le samedi au Canada, mais nous avons beaucoup appris sur la voiture et c’est toujours cela de pris pour les prochaines courses.
Vous n’en avez pas parlé sur le moment, mais qu’est-il arrivé à votre pied pendant la course au Canada ?
Après la course, j’avais des ampoules sur la plante d’un de mes pieds. Quand vous pilotez, avec l’adrénaline, vous n’y faites pas attention, mais ensuite, cela devient assez douloureux. Heureusement, le physio de Kimi avait des pansements qui m’ont soulagé pendant le vol retour vers Paris. Mais ce n’était pas bien grave.
Vous appréciez les circuits en ville et Valence en est un. Il fera sans doute très chaud aussi. Tous les signaux semblent au vert pour un bon week-end pour vous, non ?
Cela se présente bien en effet. J’ai fait mes débuts en F1 ici, en 2009 et cela réveille de bons souvenirs. Et de toute façon, j’aime bien ce circuit. L’ambiance est toujours excellente, le centre-ville est tout proche et le port de la Coupe de l’America est un bel endroit. Le circuit, en lui-même, est intéressant. Il comporte des virages en deux ou troisième, des passages rapides, des gros freinages et en général, le temps est splendide. Sur le papier, ce circuit pourrait nous convenir. Je l’espère, en tout cas !
Le revêtement est assez dur, comparé à Monaco et à Montréal. Un paramètre qui a convenu à la E20 cette année. Pensez-vous que cela se répète ici ?
Normalement, c’est un bon point pour nous. La stratégie sera différente ici, je crois. Nous ne ferons pas qu’un seul stop comme à Montréal, c’est sûr ! D’habitude, il fait très chaud ici et associé avec la dureté de la piste, cela a souvent mené à des stratégies à trois arrêts. J’espère que la météo sera stable tout le week-end pour que nous puissions nous préparer le mieux possible pour la course.
Vous avez brillé en GP2 ici. Cela vous donne-t-il plus de confiance avant la course ?
J’ai obtenu un podium dans la course principale de GP2 en 2008 et je menais celle du dimanche avant qu’un concurrent me sorte ! Ensuite, j’ai gagné ici en 2011, donc c’est un circuit où je me sens à l’aise, pas de doute. Déjà, cela aide de connaitre le circuit, cela permet de ne pas perdre de temps pour trouver la cadence parce que vous savez où sont les points de freinage, les trajectoires, les virages. Évidemment, c’est un peu différent en Formule 1, mais au moins, j’ai des bonnes bases avant le week-end.
Vous restez sur un très bon résultat au Canada. Que pensez-vous pouvoir réaliser à Valence ?
Je dois arriver à chaque week-end de course avec la victoire en tête. Aborder la course de toute autre manière serait partir du mauvais pied. Je vise premièrement de meilleures qualifications, ensuite un départ propre et nous verrons bien ce qui se passera après. C’est formidable de se battre devant et c’est ce que je veux faire à chaque fois. Mais la lutte est terriblement serrée cette saison. Alors, le plus important est de prendre des gros points encore une fois pour l’équipe. Si nous commençons par être forts d’emblée dans le week-end, je pense que nous pourrons nous battre pour le podium ou même pour la victoire. Nous verrons où nous en serons après les qualifications et j’espère que nous finirons par un nouveau très bon résultat !
Eric, Montréal a dû vous offrir un soulagement après le dur week-end de Monaco…
Oui. Honnêtement, nous savions la voiture rapide, mais nous ne nous attendions pas à finir aussi haut dans le classement. Romain a très bien piloté et, même si nous savions qu’il était très bon quand nous lui avons offert un siège de titulaire, il continue à nous surprendre. Il est diablement rapide !
Et Romain, a-t-il été surpris par quelque chose cette année ?
Demandez-lui, mais je suis sûr qu’il ne s’attendait pas à une pareille ovation lorsqu’il est passé à l’usine la semaine dernière ! Oh, et je pense qu’il a été surpris après le GP du Canada lorsque ses ingénieurs lui ont dit qu’il aurait pu encore faire pas mal de tours rapides avec ses pneus.
Valence sera-t-il un challenge totalement différent ?
Les pneus seront différents, nous aurons les tendres et les médiums. Il faudra nous réhabituer à eux. Cela dit, la température de la piste devrait être élevée, le revêtement est plus abrasif qu’à Montréal et il y aussi plus de virages. Tout cela devrait bien convenir à la E20.
Comment vous impliquez-vous dans le dialogue technique au cours d’un week-end de course ?
Comme vous le savez, j’ai un passé d’ingénieur. Pour un Team Principal, cela aide à comprendre les réglages de la voiture. Je peux aussi émettre quelques suggestions de temps en temps parce que j’ai déjà connu des situations ou des problèmes similaires dans le passé. Mais je n’interfère jamais dans les conversations sans raison. Nous avons un groupe d’ingénieurs parmi les plus forts du paddock et ils savent ce qu’ils font.
Quelle est la clé d’une grosse performance cette année ?
Si vous voulez être performant, il faut tout mettre dans l’ordre au cours du week-end. Le moindre détail peut avoir un impact négatif sur la performance pendant tout le week-end. Nous l’avons vu avec Kimi à Monaco lorsqu’il fait l’impasse sur la première séance et à Montréal avec son problème d’hydraulique en qualifications. Certains disent que la F1 est devenue une loterie, mais je ne suis pas d’accord. Je trouve cette saison plutôt passionnante et très difficile pour les ingénieurs.
Comment être sûr de faire un week-end impeccable ?
D’abord, vous devez vous préparer pour chaque course aussi méticuleusement que possible. Rien ne doit être laissé au hasard. Nous avons établi un programme très précis pour les essais libres qui nous permet de faire notre travail le vendredi sans tenir compte des concurrents. Cela dit, nous ne pouvons rien faire contre les changements climatiques ou les pannes mécaniques.
Après sept courses, vous avez forcément une idée des forces et des faiblesses de la voiture…
Oui et elles sont visibles par tous. La E20 ménage ses pneus quand la température est élevée et elle semble compétitive sur tout type de tracé. Mais nous devons hausser le rythme en qualifications et également améliorer la performance de la voiture quand la température tombe. Nous avons déjà de bonnes pistes. Quelques-unes seront appliquées à Valence et nous verrons ce qu’elles donnent.
Quel est votre jugement sur la performance de l’équipe au Canada ?
J’étais ravi du résultat pour Romain et également content que Kimi ramène des points utiles. Toute l’équipe a bien géré la course, en particulier les pit stops et d’excellents jugements sur ce que nous pouvions tirer des pneus, d’après le programme consciencieusement construit le vendredi. Cela a été le plus satisfaisant parce que le programme en question a dû être mené dans un ordre inhabituel suite aux menaces de pluie. Notre sentiment à l’issue des deux séances était que la voiture était performante et c’était bon de le voir concrétisé le dimanche. En particulier après des qualifications où nous n’avons pas évolué au niveau attendu.
La gestion des pneus a été déterminante à Montréal et Romain a accompli sa tâche beaucoup mieux que la plupart des autres. Aurait-il pu aller encore plus loin avec son second train ?
En fait, nous aurions pu aller beaucoup plus loin. Il restait encore beaucoup de gomme sur ses enveloppes à la fin de la course. Romain a effectué vraiment une excellente performance et la voiture se montrait très compétitive avec les tendres. Si vous observez les voitures qui ont fait deux arrêts, leur relais médian se situait dans le même rythme que celui de Romain et il a continué ainsi jusqu’à la fin. Après son deuxième arrêt, Lewis [Hamilton] ne distançait Romain qu’à raison de 4 dixièmes au tour avec des pneus plus jeunes de 37 tours.
Excellente en course, la E20 peine à exprimer son potentiel en qualifications. Focalisez-vous votre attention sur ce problème ?
Nous avons souvent été diaboliquement rapides en qualifications avec les gommes les plus dures, mais nous avons été un peu courts avec les gommes les plus tendres. C’est un problème sur lequel nous travaillons en ce moment. Vous pouvez voir des voitures très rapides en qualifications mais moins compétitives en course. Apparemment, notre voiture n’est pas parmi les plus rapides en qualifications, mais elle offre un très bon rythme en course. Ce n’est pas une mauvaise combinaison et je la préfère à la précédente. Mais si nous voulons gagner des courses, nous allons devoir améliorer nos performances en qualifications. Cela ne demandera pas beaucoup, il nous manque juste ce petit plus si nous voulons viser la plus haute marche.
Quelles sont les principales difficultés de Valence, comparées à Montréal ?
Valence n’est pas spécialement connu pour la difficulté de ses virages, mais il y en a définitivement plus qu’au Canada. L’asphalte est un petit peu plus dur et à cette période de l’année, Valence est en principe une fournaise. Tous ces facteurs jouent en notre faveur. J’avais quelques inquiétudes à Montréal sur la possibilité d’exprimer les qualités de la E20 mais tout s’est bien passé. Valence est a priori plus à notre avantage et j’espère que nous pourrons obtenir à nouveau un très bon résultat.
La perspective de courir dans la chaleur à Valence est-elle réjouissante ?
En général, nous attendons l’été avec impatience, mais cela ne veut pas dire que nous recherchions la canicule. Quarante degré de température au sol, comme nous devrions trouver à Valence, n’est en aucun cas la chaleur d’une rôtissoire. Il peut faire beaucoup plus chaud que cela.
Théoriquement, Valence devrait mieux s’accorder aux qualités de l’équipe que Montréal. Alors quel résultat vous satisferait à Valence le dimanche soir ?
Difficile à dire de but en blanc. Mais honnêtement, je ne crois pas qu’il y ait eu une course cette année où nous étions incapables de monter sur le podium. J’espère qu’il en sera de même à Valence.
- Williams F1 Team
"Valence est un défi pour les pilotes car il combine une piste en ville qui est utilisée par des voitures de tourisme toute l’année avec des sections de circuit plus traditionnel. Il peut donc être difficile de trouver le set up idéal. C’est assez rapide avec quelques longues lignes droites mais il y a aussi des virages lents et il faut donc trouver un juste équilibre pour bien faire. Nous développons constamment la voiture et elle montre une bonne constance sur les longs runs. J’espère que nous pourrons faire mieux que lors des deux dernières courses et ramasser quelques bons points"
"Les circuits urbains sont toujours un challenge pour les pilotes et Valence n’est certainement pas différent. Ce circuit nécessite une bonne vitesse de pointe et un bon système de freinage pour faire face aux durs freinages. Notre rythme au Canada n’était pas vraiment le reflet du potentiel de notre voiture mais, nous avons travaillé dur pour en comprendre les raisons. J’espère que nous pourrons mettre cela derrière nous et obtenir un meilleur résultat ici"
"Après les deux derniers résultats, nous sommes désireux de démontrer une amélioration de notre équipe et que nos deux voitures entrent dans les points. Valence est une piste difficile pour les pilotes et la voiture. Et on attend une grande évolution de la piste tout au long de week-end donc la gestion des pneus sera une nouvelle fois cruciale."
Traduction par Nextgen-Auto.com
- Caterham F1 Team
"Cette piste n’est pas ma préféré de la saison mais c’est une super ville où se rendre. L’ambiance autour de l’événement dure toute la semaine et c’est bien pour la F1. La piste en elle-même est un autre circuit temporaire, à moitié urbain. La surface est très lisse et les vibreurs ne sont pas vraiment un problème. C’est un peu du accélération/freinage et vous devez trouver rapidement un bon rythme pour gérer les lignes droites qui se terminent par des virages serrés. Il faut prêter attention au taux d’usure des freins et à leur refroidissement. Les options de refroidissement des freins sont un peu semblables à celles vues au Canada mais la piste en Espagne évolue beaucoup plus qu’à Montréal. Donc nous devrons examiner de près les options de configuration pour gérer au mieux la dégradation des pneumatiques tout au long du week-end."
"C’est toujours bon de revenir à Valence. C’est une ville que je connais bien car j’ai vécu ici pendant quelques années lorsque je roulais en GP2. Et j’ai de bons souvenirs car j’y ai remporté ma première course en GP2 en 2007. Mais jusqu’à présent, mes résultats en F1 n’ont pas été très bons ici. C’est toujours un bon défi et je suis impatient de revenir avec Caterham. Je pense que la course de Valence et la suivante à Silverstone pourraient être très positives pour notre équipe. Nous avons quelques mises à jour à venir sur nos voitures lors des deux prochaines courses et nous continuons à surveiller comment l’écart avec les équipes de devant se réduit petit à petit. Tel est l’objectif de cette année. Nous travaillons aussi dur que nous pouvons pour arriver au point où nous pouvons nous battre contre quelques voitures qui sont toujours devant nous. Nous étions plus proches que jamais de la Q2 à la régulière au Canada. Donc nous verrons si les améliorations que nous aurons à Valence et à Silverstone nous aideront pour y arriver."
"Ce sont des moments très excitant pour tout ceux qui travaillent pour Caterham F1 Team et pour tout le groupe Caterham. Au cours des deux prochaines courses, à Valence et Silverstone, nous verrons le fruit d’un travail acharné accompli par tout le monde à l’usine avec un certain nombre d’améliorations importantes sur la voiture. Bien sûr, nous sommes honnêtes avec nous-mêmes et nous savons que ces mises à jour seules ne suffiront pas à nous frayer un chemin dans le milieu du peloton. Il s’agit de rejoindre le groupe de devant en faisant évoluer notre voiture au même rythme ou même plus rapidement que nos concurrents. Nous avons les personnes et les ressources en place pour atteindre notre objectif qui est de marquer un point cette année. Nous sommes sans cesse plus proche du groupe de voitures de devant et nous sommes maintenant très proches."
"Nous avons quelques mises à jour assez importantes qui apparaîtront à Valence et à Silverstone. Nous verrons quelques nouveaux éléments aérodynamiques à Valence et quelques autres modifications mineures. Nous ne savons pas exactement ce que ça va nous apporter tant que nous ne sommes pas en piste donc nous sommes prudemment optimistes pour nous rapprocher encore un peu plus du milieu du peloton."
Traduction par Nextgen-Auto.com