- Le circuit :
Le circuit de Valencia est, avec celui de Singapour, le dernier inscrit au calendrier du championnat du monde de Formule 1. Comme son homologue Asiatique, le tracé Espagnol présente la particularité de serpenter dans les rues de la ville, et plus précisément sur le théâtre de la prestigieuse Coupe de l'America. Long de 5,440km, le tracé est composé de 25 virages, dont une majorité à gauche (14). Les F1 devraient y atteindre des vitesses maximales de 320km/h et les simulations prévoient un tour bouclé en 1:37 environ, soit une moyenne horaire de près de 200km/h, très éloignée des standards du circuit urbain de référence (Monaco, environ 160km/h).
- Renault au Grand Prix d'Europe
Le Grand Prix d’Europe n’a eu de cesse de passer de pays en pays…Il s’est en effet déroulé en Angleterre, sur deux sites différents, en Espagne, en Allemagne pour ces 17 éditions. Renault a pris part à 15 de ces événements et est monté à 12 reprises sur le podium, dont 3 victoires et trois doubles podiums.
Le premier Grand Prix d’Europe s’est déroulé à Brands Hatch au Royaume-Uni, qui était à l’époque l’avant dernière course du championnat en 1983 et où Alain Prost avait alors failli rater le titre de champion du monde. C’était également la première année de la collaboration Lotus-Renault. Renault prenait d’ailleurs la pole avec la Lotus de Elio de Angelis et décrochait un double podium avec Alain Prost, deuxième, devant la Lotus de Nigel Mansells, mais derrière son rival, Nelson Piquet sur Brabham. Mansell décrochait également ce jour là le meilleur tour. En 1984, ce Grand Prix se déroule alors sur le nouveau circuit du Nürburgring mais les Renault ne marquent à l’époque aucun point. Sur six voitures au départ, seul les deux Ligier relient l’arrivée à la septième et à la dixième places. En 1985, la course se tient à Brands Hatch une nouvelle fois et voit Ayrton Senna monter sur le podium avec sa Lotus. Puis, pendant huit ans, le Grand Prix d’Europe disparaît du calendrier.
Pendant l’ère du V10, c’est à Donigton Park que cette course européenne a refait son apparition. La météo capricieuse pousse le public a resté très discret mais les plus téméraires ont pu assister à une superbe victoire de Ayrton Senna, sans doute une des plus belles de l’histoire de la discipline, devant Damon Hill, le local de l’étape, et Alain Prost sur les Williams-Renault. L’année suivante, direction Jerez, et c’est Michael Schumacher qui s’impose devant son rival de l’époque au championnat, Damon Hill. En 1995, le Grand Prix d’Europe est de retour au Nürburgring et Michael Schumacher, au volant de sa Benetton – Renault s’impose après une lutte musclée avec Jean Alesi sur Ferrari dans la deuxième moitié de la course. L’année suivante, la course a toujours lieu en Allemagne et la victoire revient à Jacques Villeneuve, alors que l’année suivante, il terminera troisième, mais avec son titre en poche à Jerez, Renault quitte donc la discipline au plus haut !
Depuis le retour de Renault en F1 en 2001, le Grand Prix d’Europe s’est toujours déroulé au Nürburgring et le Renault F1 Team est entré dans les points chaque année depuis 2002 : une cinquième place pour Button en 2002, une quatrième position pour Alonso en 2003, une quatrième et une cinquième places pour Trulli et Alonso en 2004, la victoire d’Alonso en 2005 avec Fisichella à la sixième position,en 2006, une deuxième et une sixième place et le point de huitième place en 2007 pour Heikki Kovalainen. Cette année, le Grand Prix d’Europe se déroule à Valence, sur un nouveau tracé urbain près de la marina où s’est disputée la 32ème édition de l’America’s Cup. Long de 5,440 km et avec près de 25 virages, le nouveau tracé de Valence va certainement devenir un lieu incontournable de la Formule 1 dans les années à venir et ING Renault Team espère bien briller dès la première édition ! - Données techniques :
Situé sur la marina de Valence, ce nouveau tracé promet d’être une des attractions du calendrier dans les années à venir. Entouré de murs de bétons, ce circuit compte près de 25 virages et combine des courbes à haute et moyenne vitesse tout en étant suffisamment large pour offrir plusieurs zones de dépassement. Une bonne vitesse de pointe ainsi qu’une bonne stabilité au freinage seront déterminantes de même qu’un bon niveau de grip mécanique pour se montrer performant de manière générale sur l’intégralité du tour.
Aérodynamisme : Le dessin du tracé fait que les équipes opteront pour un niveau d’appuis embarqués relativement faibles, similaires à ceux utilisés à Montréal lors du dernier Grand Prix du Canada. Cette configuration est en effet possible car il n’y a pas de virages à très haute vitesse et une bonne vitesse de pointe sera essentielle pour la longue ligne droite. Cependant, les équipes ne pourront finaliser leur package aéro avant la fin des essais car le niveau d’adhérence de la piste évoluera énormément au fil du week-end.
Freins : Le circuit prévoit d’être particulièrement exigeant pour les freins, comme celui de Bahreïn. On compte plusieurs gros freinages à plus de 300km/h, comme les virages 12 et 17, des virages en seconde qui seront un véritable défi pour le système de freinage de la R28. Le refroidissement demandera donc une attention toute particulière et les équipes opteront très certainement pour des écopes relativement grandes.
Mise au point : Les pilotes auront besoin d’une voiture réactive et bien équilibrée pour faire face aux nombreux changements de direction que compte ce tracé. Mais comme toujours, il s’agira de trouver le meilleur compromis entre une voiture bien équilibrée et une suspension suffisamment souple pour optimiser le grip mécanique en sortie de virage lent notamment. Les pilotes devront monter sur quelques vibreurs, principalement en sortie, mais on ne prévoit pas que cela soit une difficulté majeure de ce circuit et cela ne sera donc pas un paramètre déterminant dans la mise au point de la R28. Une bonne stabilité au freinage par contre se révèlera essentielle, notamment en bout de ligne droite, afin d’éviter les blocages de roues qui pourraient être dramatiques de par la proximité des murs et la taille des dégagements.
Pneus : Bridgestone fournira les pneus tendres et extra-tendres aux équipes du plateau pour cette douzième épreuve du championnat du monde, comme c’était déjà le cas en Hongrie. Cette gamme devrait offrir un meilleur niveau de grip, d’autant que la surface sera sans doute très glissante en début de week-end. Mais comme tout circuit urbain, la piste évoluera beaucoup au fur et à mesure des séances et se chargera en gomme. Il faudra attendre les premiers roulages pour juger du niveau d’abrasion général de ce circuit.
Moteur : Les lignes droites, des chicanes à moyenne vitesse, des épingles font de Valence un circuit où le moteur sera utilisé en mode « on-off ». Avec 55% du tour à pleine charge, ce qui est inférieur à la moyenne du championnat, ce tracé ne devrait pas être trop exigeant pour le bloc moteur. Puisqu’il n’y a pas de réel pic de puissance requis, la clé d’un bon chrono reposera davantage sur le couple et une bonne relance dans les virages lents qui commandent les longues lignes droites. Une voiture bien équilibrée permettra de limiter le sous-virage en courbes lentes et permettra au pilote de réaccélérer tôt, ce qui sera plus important et efficace du point de vue du chronomètre.
- Présentation du GP 2008 :
Fernando, en Hongrie, ING Renault F1 Team a marqué avec ses deux voitures et remonteainsi au Constructeurs. Un résultat encourageant pour la suite du championnat ?
Nous avons progressé et nous progressons encore, ce qui est très encourageant effectivement ! En Hongrie, nous étions dans le rythme, la voiture se comportait bien et nous avons montré que nous continuions d’avancer et que nous sommes clairement déterminés à remonter au championnat pour décrocher la quatrième place. Je pense que c’était important pour le moral de l’équipe de faire un solide résultat avant le break estival. Nous revenons ainsi encore plus motivés pour la suite de la saison !
Après Barcelone, vous vous préparez à courir ce week-end une nouvelle fois en Espagne, à Valence. Est-ce quelque chose d’important pour vous ?
Oui, bien entendu ! Je suis très content de pouvoir courir chez moi, en Espagne, une seconde fois ! C’est un sentiment tellement fort de pouvoir courir dans son pays, devant ses compatriotes que je suis content de pouvoir le vivre deux fois cette année ! J’avais dû abandonner à Barcelone alors que nous faisions une belle course, j’espère cette fois pouvoir concrétiser un solide résultat, d’autant que le circuit sera une découverte pour tous les pilotes du plateau.
Il s’agit comme vous le dites d’un nouveau circuit. Un défi intéressant pour vous ?
Oui, pour moi mais aussi pour toute l’équipe qui travaille depuis plusieurs mois déjà sur la préparation de cette course. Je pense que cela permet aux pilotes de se révéler quelque peu, de souligner leur capacité d’adaptation mais je ne me fais pas vraiment d’illusions, ça ira très vite pour tout le monde ! Il faudra juste faire en sorte de trouver ses marques et les réglages plus vite que les autres pour tirer son épingle du jeu !
C’est un circuit urbain comme Monaco, où vous êtes généralement très à l’aise. Pensez-vous que cela pourra être aussi le cas à Valence ?
C’est vrai que j’aime les circuits en ville, c’est un défi vraiment intéressant, la sensation de vitesse et la prise de risque sont des sensations très fortes au volant. Je vais essayer de bien avancer dans la mise au point de ma monoplace avec mes ingénieurs pour espérer faire un solide résultat, je ferai en tout cas mon maximum pour ce second Grand Prix en Espagne !
Nelson, vous avez fait une course solide en Hongrie, ce qui vient confirmer votre beau résultat obtenu en Allemagne. Est-ce le déclic que vous attendiez ?
Je ne sais pas vraiment mais ce qui est certain c’est que je suis content d’avoir marqué des points en Hongrie. C’était important pour l’équipe, pour moi. Le week-end s’est de manière générale très bien passé. La voiture réagissait bien, j’ai beaucoup tourné lors des essais du vendredi et du samedi matin, j’étais dans le rythme et je me sentais à l’aise. C’est toujours plus agréable de vivre ce type de course et j’espère continuer ainsi pour la suite de la saison.
Vous vous préparez à disputer le premier Grand Prix d’Europe à Valence, un circuit que tous les pilotes du plateau découvriront. Comment abordez-vous cette course ?
Disons que pour moi cette année, j’ai eu à découvrir plusieurs circuits, l’avantage cette fois, c’est que je ne serai pas le seul ! Je pense que du point de vue du championnat c’est intéressant de voir de nouvelles pistes, c’est un défi supplémentaire pour les pilotes mais aussi pour les équipes. En ce qui me concerne, j’ai beaucoup travaillé avec l’équipe pour aborder cette course au mieux, j’essaierai de me mettre rapidement dans le rythme et de profiter du moindre tour d’essais pour trouver mes marques.
Que pensez-vous du tracé à proprement parler ?
C’est un circuit routier, ce sera donc forcément délicat mais d’autant plus intéressant également ! C’est toujours plus difficile de découvrir un nouveau circuit mais comme je l’ai dit, ce sera cette fois le cas de toutes les équipes et de tous les pilotes du plateau, ce sera donc intéressant de voir ceux qui seront à l’aise le plus rapidement.
Quelles sont vos attentes pour cette nouvelle course ?
J’aimerais continuer à faire un solide week-end de course : avec de bons essais le vendredi, une séance de qualifications dans le Top 10 et un bon rythme en course avec si possible des points à la clé. C’est dans tous les cas comme cela que j’aborderai cette course. Après le break estival, je suis bien reposé et j’ai vraiment envie de faire une belle fin de saison.
Pat, revenons sur la dernière course en Hongrie. Comment évaluez-vous le niveau de performance de l’équipe sur ce dernier Grand Prix ?
Je pense que cela a très probablement été notre meilleur résultat jusque là cette saison. Si le résultat de Nelson en Allemagne a été davantage remarqué, nous étions les premiers à reconnaître que la chance avait été déterminante dans l’obtention de ce podium. En Hongrie, les choses ont été différentes puisque nos deux voitures se sont montrées compétitives tout au long de la course, que nous nous sommes battus avec de solides concurrents et ce, à armes égales. Dès le début de ce week-end en Hongrie, nos voitures étaient dans le rythme : nous nous sommes bien qualifiés, nous avons fait une course solide et nous avons mis au point une stratégie adaptée pour décrocher un bon résultat. Ces points ont été largement appréciés et seul McLaren marque plus que nous sur cette course.
Fernando a répété son résultat d’Australie et a décroché la quatrième place. Parlez nous de son week-end en Hongrie…
Cela a été un solide week-end pour Fernando même si on peut être un peu déçu d’avoir laissé filer Raikkonen en fin de course. Si je reconnais que Raikkonen disposait d’une voiture plus rapide, je pense encore aujourd’hui que nous aurions pu rester devant après notre deuxième arrêt. Finalement cela ne s’est pas passé comme cela et nous manquons l’occasion de monter sur le podium mais cela reste malgré tout un très bon résultat pour Fernando.
Nelson a fait preuve d’une belle maturité ce week-end encore…
Nous espérions tous qu’après Hockenheim, il allait retrouver confiance en lui et cela a finalement été le cas : il était calme, confiant et s’est très bien débrouillé en qualifications puisqu’il est entré en Q3. Ensuite, il a fait une excellente course, comme à Hockenheim, et n’a pas commis de véritables erreurs. Il était rapide lorsqu’il devait l’être, a su gérer ses pneumatiques et a mené une course solide et intelligente.
L’équipe a su maintenir en course son rythme pressenti en qualifications. Pensez-vous que cela sera le cas sur les prochaines courses également ?
Il faut garder en tête que la Hongrie est un circuit très spécifique et même si Fernando a fait un travail remarquable en maintenant Raikkonen derrière lui jusqu’à son dernier arrêt, cela n’était pas nécessairement révélateur du rythme des deux autos. Pour preuve, dès que Raikkonen est passé, il s’est montré beaucoup plus rapide que nous. Mais je pense que le reste du week-end est tout de même significatif de nos récents progrès sur la R28 depuis plusieurs courses maintenant. Notre niveau de performance en Hongrie nous a montré que nous progressons dans la bonne direction et cela me porte à croire que nous pouvons décrocher cette quatrième place au championnat avec la troisième voiture la plus rapide du plateau !
Quelle est selon vous la hiérarchie en ce moment ?
Nous avons assisté à un week-end décevant de la part des BMW et au contraire un bon pour Toyota mais je ne crois pas que la hiérarchie ait radicalement changé pour autant. Il y a des tendances qui se dégagent : BMW semble en légère perte de vitesse, Toyota au contraire progresse. On ne peut pas pour autant dire que les récentes courses changent quoi que ce soit aux forces en présence mais cela confirme certainement ces tendances.
Si on parle de Valence maintenant, une deuxième course à domicile pour Fernando. Comment l’équipe se sent-elle à l’approche de cette course ?
Nous sommes impatients de disputer chaque course du calendrier, je crois que nous nous réjouissons de découvrir un nouveau circuit et de nous attaquer aux nouveaux défis qu’il représente. Nous apprécions le fait de visiter de nouveaux circuits, de nouvelles destinations et l’équipe a pu recharger ses batteries avec la coupure estivale. Ce sera sans aucun doute un week-end très intéressant…
Valence est une inconnue pour tout le monde. Est-ce que cela redistribue quelque peu la donne ?
Les équipes sont habituées à découvrir de nouveaux circuits. Le fait d’arriver sur un nouveau tracé permet surtout de voir la capacité des équipes à s’adapter et à faire face au changement, ce qui est la raison principale pour laquelle j’apprécie ce genre de challenge !