- Le circuit :
Bernie Ecclestone a planté le chapiteau de la F1 dans le désert, sur un archipel de 35 îles coincé entre l'Arabie saoudite et le Qatar. Sa superficie, 710 km2, est l'équivalent de six fois Paris intra-muros, sa population de 672.000 personnes.
Hermann Tilke a dessiné le tracé de ce circuit à 250 millions d'euros. Les pilotes l'ont vite adopté pour sa complexité, qu'illustre le virage N.7, en fort dévers. Le N.9 propose à la fois de braquer, freiner et rétrograder en 1ère. 1090 mètres, c'est par ailleurs la plus longue ligne droite du championnat.
Manama est un des tracé les plus durs pour les freins. Le bitume est en revanche extrêmement agressif et le choix en matière de pneus est crucial.
Principale inquiétude : le vent qui transporte le sable. Les motoristes rajoutent des filtres dans les boîtes à air. Ce corps étranger qu'aucun V8 ne peut "digérer" peut augmenter le taux de casse.
Seuls Renault et Ferrari ont gagné depuis la 1ère édition (2004, 2007, 2008 pour Ferrari, 2005 et 2006 pour Renault).
Record du tour : 1:30.252 - M Schumacher (2004)
- Données techniques :
Le Circuit International de Bahreïn comprend plusieurs défis intéressants pour les écuries, même si ce tracé n’est pas réputé pour ses virages à haute vitesse. Avec de longues lignes droites, des zones de freinage importantes et plusieurs secteurs à basse vitesse, ce circuit nécessite une voiture précise et réactive. Un moteur solide, un bon niveau de grip mécanique et un bon équilibre au freinage seront les clés d’un tour rapide sur ce tracé de Sakhir.
Aérodynamisme : L'équipe utilisera un package aérodynamique similaire à celui de Melbourne et de Sepang même si l’absence de virages à haute vitesse à Sakhir signifie que les appuis embarqués pourront être moins importants que lors des deux premières courses. Les trois longues lignes droites pourraient nécessiter un package aérodynamique plus léger qui cependant risquerait de rendre la voiture plus nerveuse au freinage.
Réglage châssis : Il est toujours délicat de trouver le compromis idéal entre un bon équilibre dans les virages rapides et des suspensions suffisamment souples pour gagner en efficacité dans les secteurs plus lents qui requièrent un bon grip mécanique. Il s’agit également de minimiser le sous-virage en sortie de virages lents, pour permettre aux pilotes de garder de la vitesse pour les lignes droites. Une bonne stabilité au freinage est également essentielle, notamment au virage numéro 10 où le pilote doit pouvoir braquer pour entrer dans le virage tout freinant.
Freins : Le circuit de Sakhir fait partie des tracés les plus exigeants pour les freins, comme Montréal. Avec trois gros freinages à plus de 320 km/h en première ou seconde, la voiture doit être stable pour ne pas bloquer les roues arrière. Outre leur sévérité, c’est aussi la fréquence des freinages qui est à noter, notamment entre les virages 4 et 13, où les freins n’ont pas le temps de refroidir. Freiner est devenu cette année plus délicat de par l’absence des aides au pilotage et une erreur dans les virages lents 10, 13 ou 14 pourra coûter plusieurs positions aux pilotes qui se seront laissés piéger.
Pneus : Les pneus ne sont pas particulièrement sollicités à Sakhir de par l’absence de virages à haute vitesse. L’usure des pneumatiques n’est préoccupante même si la température des pneumatiques est à surveiller puisqu’elle peut grimper fortement en raison de la température très élevée du tarmac et des freins. La présence de sable sur la piste implique que le niveau de grip est généralement faible. Les pilotes doivent donc se montrer particulièrement vigilants dans leur trajectoire pour essayer de garder leurs enveloppes aussi propres que possible.
Performance moteur : Le Circuit International de Bahreïn est un bon test pour le moteur avec près de 63% du tour à pleine charge mais les moteurs actuels ont d’ores et déjà montré cette saison qu’ils savaient fonctionner malgré des conditions météorologiques extrêmes. Il faudra être vigilant cependant au sable qui peut rentrer dans les moteurs et ainsi sévèrement impacter leur niveau de performance. - L'an dernier :
Renault aura connu un week-end difficile sur le Circuit International de Bahreïn l'an passé avec Fernando Alonso qui termina cette troisième épreuve du championnat du monde à la dixième position et Nelson Piquet obligé d'abandonner sur un problème de boîte de vitesses. Après s'être qualifiés en dixième et quatorzième positions, l'équipe s'était faite à l'idée qu'il serait sans doute difficile d'entrer dans les points mais était restée optimiste et espérait remonter en course. Les deux pilotes du Losange ont su tirer parti d'un premier tour de course particulièrement agité pour remonter dans le peloton mais Fernando a été ensuite percuté au deuxième tour ce qui a endommagé son aileron arrière alors que Nelson est parti en tête-à-queue sur une plaque d'huile, séquelle d'un incident impliquant une monoplace concurrente. Les deux pilotes ont donné leur maximum tout au long de la course mais Fernando n'a malheureusement pas réussi à faire mieux qu'une dixième place. Les efforts de Nelson ont également été écourtés alors qu'il souffrait de problème de boîte de vitesses après son deuxième arrêt, ce qui l'a finalement obligé à abandonner. Un week-end à oublier donc pour Renault.
Course :
- Présentation du GP 2009 :
Fernando, l’équipe a fait un grand pas en avant en Chine mais vous n’avez pas eu beaucoup de chance dimanche après-midi...
Oui, c’est vrai. Ne pas avoir marqué de points est une fin de weekend décevante alors que dans l’ensemble il a plutôt été positif. Nous avions montré un grand potentiel. Les nouveaux éléments qui ont été ajoutés à la voiture nous ont donné un gain de performance significatif et l’équipe a fait un très bon travail afin de les apporter à temps pour le Grand Prix de Chine. La qualification en première ligne sur la grille de départ a prouvé le réel progrès qui a été fait. Cela a aussi été très encourageant pour toute l’équipe. Malheureusement, comme nous n’étions pas chargés en départ de course, j’ai dû faire mon ravitaillement sous la safety car au moment où celle-ci est rentrée. Et ceci à plus ou moins signifié la fin de ma course car je me suis retrouvé dernier. C'était une de ces journées durant lesquelles vous faites les mauvais choix au mauvais moment.
Nous serons à Bahreïn ce weekend, un circuit où vous avez gagné dans le passé. Vous appréciez ce circuit ?
J’y ai en effet de bons souvenirs car je m’y suis imposé en 2005 et 2006 avec Renault. C’est un circuit atypique de par les vents de sable qui balaient la surface du tracé et les conditions peuvent changer à chaque tour. Il faut donc être prudent. Il offre des opportunités de dépassements, surtout dans les virages 1 et 4. C’est un circuit très éprouvant pour les freins car il y a beaucoup de zones de freinages. Dès les premiers essais de vendredi, ce sera un paramètre que nous garderons en tête et sur lequel nous nous appliquerons afin de nous assurer de ne pas rencontrer de problèmes durant la course.
A votre avis, quels sont les accomplissements possibles ce weekend ?
J’espère que nous pourrons répéter la performance démontrée en Chine, être en Q3 et nous battre pour marquer des points. Nous sommes encore dans les premières étapes du championnat et l’équipe a déjà fait d’énormes progrès. Je pense donc que nous pouvons toujours nous battre pour le championnat. Nous apporterons encore de nouveaux éléments une fois en Europe et, à ce stade de la saison, il est important de marquer le plus de points possibles à chaque course afin d’être dans la bataille en fin de saison.
Nelson, encore une course sous la pluie et un autre weekend difficile pour vous et pour l’équipe...
Oui, après la course sous la pluie intense en Malaisie j’espérai un weekend sans pluie et quand il s’est mis à pleuvoir avant le début de la course, je savais qu’elle allait être difficile. La visibilité était mauvaise et l’aquaplaning permanent, et j’ai endommagé la voiture. Le résultat est donc décevant mais j’espère mettre ce weekend derrière moi et être en mesure de me battre à Bahreïn où nous aurons de nouvelles pièces sur ma voiture.
Est-ce un circuit que vous appréciez ?
Pour être honnête, ce n’est pas un de mes circuits préférés mais certains endroits sont intéressants comme les virages 5 et 6. Il y aura pas mal de poussière sur le circuit et il faut juste faire en sorte de rester sur le partie propre du circuit et essayer de ne pas commettre d’erreurs. Nous revenons dans un climat chaud qui sera éprouvant pour les pilotes. Par contre la chaleur sera sèche contrairement à l’humidité constante de la Malaisie.
Quels sont vos objectifs ce weekend ?
Un bon résultat en qualifications est nécessaire afin de pouvoir choisir une bonne stratégie de course. Et si les nouvelles pièces sont mises à temps sur ma voiture, je pense pouvoir être en mesure d’atteindre Q3, me mettant en bonne position pour marquer mes premiers points de la saison. L’équipe travaille dur sur le développement de la voiture et je suis convaincu que nous serons plus compétitifs à Bahreïn et je ferai le maximum de chaque opportunité.
Bob, encore une course sous la pluie, pouvez-vous résumer la performance de l’équipe en Chine ?
Nous sommes très satisfaits de la performance de base de la voiture et nous avons fait un grand pas en avant avec le nouvel extracteur. C’est satisfaisant car l’équipe a travaillé très dur afin de le produire. Malheureusement, nous n’avons pas obtenu le résultat escompté dû à la stratégie que nous avons été obligés d’adopter avec les conditions de course.
Le nouvel extracteur a-t-il été à la hauteur des attentes et verrons-nous encore des améliorations ?
Il a certainement été à la hauteur de nos attentes et il nous apporté les résultats attendus. Nous sommes donc satisfaits et il y a plus à venir. C’est un développement nouveau pour nous, nous faisons donc le maximum pour continuer à l’améliorer. Nous travaillons également sur d’autres nouveaux projets qui sont déjà en cours.
Quant Nelson sera-t-il équipé du nouvel extracteur ?
La voiture de Nelson sera équipée du nouvel extracteur à Bahreïn. Il n’était simplement pas possible d’en fabriquer deux à temps pour la Chine. Je pense que nous avons fait un excellent travail en réussissant à en apporter un ici en Chine.
Le KERS a été enlevé en Chine, sera-t-il de retour à Bahreïn ?
Comme nous l’avons déjà dit, nous évaluons le KERS à chaque course. Ce n’est pas un système qui est effectif partout, cela dépend de la nature du circuit ; nous l’évaluons donc à chaque course.
Que pouvons-nous attendre de l’équipe à Bahreïn ?
Je pense que nous pouvons être relativement confiants et que nous pouvons répliquer le genre de performance constatée lors de la séance de qualifications en Chine. Nous avons désormais une bonne performance de base. Et, s’il ne pleut pas, nous avons toutes les chances de pouvoir marquer des points.