- Le circuit :
Circuit permanent situé à 50km au sud de Liège, dans une région de thermalisme, Spa-Francorchamps enthousiasme les pilotes par son tracé qui marie les longues lignes droites et les courbes rapides et techniques.
Entre son cadre verdoyant et son relief plus accentué qu'ailleurs, le toboggan des Ardennes offre de surcroît, le tracé le plus long de tous les circuits de F1 actuels.
<center>44 tours x 7.004 km = 308.176 km
</center>- Renault au Grand Prix de Belgique
Les moteurs Renault ont participé à 22 Grand Prix de Belgique, pour la première fois en 1978 alors que la course se déroulait à Zolder (Renault n’avait alors pas participé à l’épreuve belge en juin 1977 car la RS01 du Losange avait débuté en F1 un mois plus tard). En 22 éditions, Renault a décroché 7 pole positions et est monté à 16 reprises sur le podium dont 5 fois sur la plus haute marche (avec Alain Prost, Ayrton Senna, Damon Hill deux fois et Michael Schumacher). Dans l’ère moderne de Renault F1 Team, l’équipe a décroché une pole position (2004) et est monté une fois sur le podium (deuxième place pour Fernando Alonso en 2005).
Si Renault a participé pour la première fois au Grand Prix de Belgique en 1978, il aura fallu attendre 1980 pour voir l’équipe arriver au bout de la course, avec René Arnoux en quatrième position à Zolder. Les voitures de la Régie avaient verrouillé la première ligne en 1982 mais avaient dû abandonner alors que cette course voyait périr Gilles Villeneuve en qualifications.
En 1983, la Formule 1 retrouvait le circuit de Spa-Francorchamps pour la première fois depuis 1970, le circuit avait alors été remodelé. Prost répétait son exploit de 1982 et décrochait la pole position et pouvait cette fois s’imposer et remporter la victoire, la première de Renault au Grand Prix de Belgique. Son coéquipier, Eddie Cheever, était à ses côtés sur le podium, en troisième position, remportant ainsi le deuxième de ses quatre podiums pour l’écurie française.
En 1984, c’est à Zolder que se disputait l’épreuve belge, course qui a vu Derek Warwick terminer à la deuxième place (décrochant ainsi le deuxième des cinq podiums que l’équipe a décroché cette saison là). Spa-Francorchamps s’imposait ensuite en 1985 pour accueillir le Grand de Belgique chaque saison. C’est en 1985, que Ayrton Senna participait pour la première fois à cette épreuve dans les Ardennes et remportait sur sa Lotus-Renault la première de ses cinq victoires en Belgique, alors qu’il s’élançait cette fois de la seconde place sur la grille. L’année suivante, il terminait deuxième derrière la Williams-Renault de Nigel Mansell.
Pendant l’ère V10, c’est en 1992 que les premiers succès arrivent alors que Mansell et Patresse sur Williams-Renault terminaient derrière la Benetton de Schumacher. Ont suivi ensuite un double podium en 1993 avec Hill sur la plus haute marche et Prost en troisième position et la victoire de Hill l’année suivante suite à la disqualification de Schumacher. En 1995, Michael Schumacher décrochait une victoire sans conteste après s’être élancé depuis la 16ème place et Hill dans son sillage qui ramenait les points de la deuxième place. Il s’agissait de la dernière victoire de Renault dans les Ardennes alors que Jacques Villeneuve, pole man en 1996 et 1997 ne pouvait alors pas faire mieux que deuxième place en 1996 derrière la Ferrari de Schumacher.
Lors du retour de Renault en 2001, Spa allait souligner la première pointe de succès lorsque Giancarlo Fisichella permettait au V10 grand angle de monter pour la première fois sur le podium alors qu’il s’était élancé depuis la huitième place sur la grille. Depuis, l’écurie française a réussi à boucler le Grand Prix de Belgique à trois reprises (2002, 2004 et 2005) et n’a marqué des points qu’à une seule occasion, avec la deuxième position de Fernando Alonso en 2005. Heikki Kovalainen et Giancarlo Fisichella auront à cœur de venir gonfler ses statistiques ce week-end alors que la F1 retourne dans les Ardennes pour la première fois depuis 2005.
- Renault au Grand Prix de Belgique
- Données techniques :
Spa-Francorchamps est sans aucun doute le circuit de F1 le plus complet du calendrier actuel. Il combine des vitesses de pointe de 320 km/h avec des épingles que les pilotes abordent à 70 km/h, plusieurs courbes en sixième et bien entendu l’unique Eau Rouge. Si cette partie du circuit et le rapide gauche de Blanchimont ne seront plus aussi exigeants qu’ils ont pu l’être par le passé, certains virages comme notamment Pouhon, en aveugle en sixième, permettront toujours aux pilotes de faire la différence sur ce tracé belge. A cela s’ajoute le temps plus qu’imprévisible des Ardennes qui fait que parfois le circuit peut être détrempé dans une de ses parties et tout à fait sec dans les autres…- Châssis
Spa est un test très sévère pour les monoplaces de Formule 1 modernes. La vitesse moyenne au tour est élevée, les charges aérodynamiques élevées et prolongées et tous les paramètres de la monoplace sont poussés à leur limite.
Le circuit propose un nombre important de virages « type aéro » (seulement 6 des 19 virages du circuit sont pris à des vitesses inférieures à 150 km/h) et cela devraient pousser généralement les équipes à utiliser des appuis aérodynamiques élevés afin de maximiser le grip dans les courbes, comme c’est le cas à Silverstone par exemple. Cependant, Spa a d’autres exigences : deux longues lignes droites à pleine charge s’avèrent être des opportunités de dépassements réelles. Cela signifie qu’une fois encore, la vitesse de pointe est un facteur critique et le niveau d’appuis doit être déterminé en fonction. En conséquence, les équipes optent généralement pour une configuration aérodynamique similaire à celle utilisée lors de la campagne nord américaine permettant d’atteindre des vitesses de pointe de l’ordre de 320 km/h avec les moteurs V8 (en comparaison aux 340km/h atteints à l’époque des moteurs V10). L’efficacité aérodynamique (appuis maximum pour une traînée minimum) sera la clé du succès une fois encore sur ce circuit.
En termes de suspensions, on opte à Spa pour un compromis relativement dur afin de garantir un bon niveau de performance aérodynamique dans les virages rapides et un changement de direction rapide dans les chicanes. Cependant, une bonne motricité sera également prépondérante en sortie de la dernière chicane et à l’épingle de La Source. Spa est le circuit le plus exigeant de la saison en ce qui concerne les pneumatiques et ce n’est donc pas une surprise si Bridgestone a opté pour les deux mélanges les plus durs de sa gamme 2007 pour cette épreuve du championnat.
Les hauteurs de caisse sont limitées par les forces subies au moment de la compression de l’Eau Rouge. Depuis le pied de la colline jusqu’à son sommet, la hauteur de caisse de la voiture peut varier de près de 25mm et si la voiture talonne trop, le pilote risque alors de perdre le contrôle. Avec les moteurs V8 et le règlement aérodynamique actuel, l’Eau Rouge s’attaque quasiment à fond, à près de 300km/h. Les pilotes perdront sans doute 10km/h dans cette section du circuit mais l’essentiel sera de garder autant de vitesse que possible pour pouvoir maintenir sa position dans la longue ligne droite qui précède les Combes.
C’est peut être en ce qui concerne les freins seulement, que le circuit de Spa ne se montre pas particulièrement exigeant. Le tracé belge compte trois freinages très importants, avant les virages 1, 5 et 18. Mais cela reste un des circuits les plus faciles pour le système de freinage compte tenu du nombre important de virages à hautes vitesses qu’il propose.
- Moteur
Avec Monza, Spa est le circuit le plus exigeant pour les nouveaux V8, qui n’ont d’ailleurs jamais couru ici en course. La séance d’essais du mois de Juillet était importante à ce niveau pour vérifier le fonctionnement général du moteur sur ce circuit.
Le cycle d’exploitation est donc particulièrement sévère avec 73% du tour à pleine charge (seul Monza est plus élevé avec 77% du tour à pleine puissance). De plus, le circuit belge comporte deux longues périodes à pleine charge de plus de 20 secondes, la plus exigeante étant celle de La Source jusqu’au Combes, qui comporte également L’Eau Rouge, soit près de 23 secondes à pleine charge. Cela expose le moteur et ses éléments accessoires à des forces G négatives et positives extrêmes au moment de la compression et de la montée. Il s’agit d’un facteur à prendre en considération dans le système d’huile afin de garantir l’alimentation du moteur.
Spa est aussi le tour le plus long du calendrier et ce circuit a une pénalité liée à la charge d’essence embarquée très élevée. Dans le format de qualifications actuel, cela signifie qu’un moteur ayant une consommation réduite s’avèrera être un avantage certain !
- Châssis
- En 2005 :
Fernando Alonso termina le Grand Prix de Belgique 2005 en deuxième positon après une course maîtrisée, où il a contrôlé son rythme pendant les 44 tours du circuit de Spa-Francorchamps, dans des conditions très glissantes. Son co-équipier Giancarlo Fisichella a abandonné après un accident dans le Raidillon au tour 11.
Fernando et Giancarlo sont partis des quatrième et treizième positions, sur une piste humide avec des pneus ‘pluie'. Fernando a occupé la quatrième position pendant le première partie de la course, tandis que Giancarlo remontait rapidement le classement – de la P14 au premier tour, il était en P7 au tour 10. Cependant, il a ensuite perdu le contrôle de sa R25 dans le virage le plus rapide du circuit, le Raidillon de l'Eau Rouge. Heureusement, il est sorti indemne de l'accident.
Quant à Fernando Alonso, il a suivi une stratégie à deux arrêts, passant aux stands pour la première fois lors de la neutralisation de la course après l'accident de Fisico, ensuite au tour 32. Au fur et à mesure que le circuit séchait, les pneus ‘sec' devenaient une option de plus en plus séduisante, mais Fernando a maintenu sa troisième position et un rythme élevé sans pousser sa monoplace à ses limites. L'accident de Juan-Pablo Montoya l'a promu à la deuxième position dans les derniers tours et au même moment, le circuit était assez sec pour changer de pneumatiques ; cependant, un grand écart à ses poursuivants lui a permis de gérer son avance en fin de course et il a passé la ligne 7 secondes devant Jenson Button.
<center>Qualifications :
(A noter que Giancarlo Fisichella a été pénalisé de 10 places pour changement de moteur)
Course :
</center>
- Présentation du GP 2007 :
Heikki, vous avez terminé votre Grand Prix d’Italie comme vous l’avez commencé, à la septième position…
Oui c’est vrai. Nous étions un peu déçus de ne pas avoir pu remonter et de ne pas avoir tirer profit de l’abandon de Massa pour marquer plus de points mais l’équipe n’a commis aucune erreur et nous terminons à notre place. Malgré cela, nous maintenons notre record de 100% de Grand Prix terminés et je marque des points pour la cinquième fois d’affiler. Il faut maintenant se concentrer sur la course qui nous attend ce week-end.
Vous vous préparez à disputer votre premier Grand Prix de Belgique à Spa. Vous êtes impatients ?
Oui, très ! C’est un circuit fantastique et j’ai de bons souvenirs de ma course en GP2 en Belgique. Le tracé de Spa est vraiment très beau, très vallonné avec des combinaisons de virages très intéressantes pour les pilotes et pour les ingénieurs. C’est sans doute un des plus beaux rendez-vous du calendrier et un superbe challenge pour les pilotes avec notamment les virages 2, 3 et 4 de l’Eau Rouge.
Vous avez roulé à Spa en Juillet dernier. Une séance importante ?
C’est toujours un plus de pouvoir faire une séance d’essais sur un circuit de Grand Prix, d’autant que l’équipe n’avait pas couru ici en 2006. Cela nous a permis de dégrossir la mise au point de la monoplace, le niveau aérodynamique, la répartition de freinage, les suspensions… Nous avons identifié une bonne base de réglages que je l’espère nous pourrons faire évoluer tout au long du week-end pour avoir une voiture compétitive.
Pourquoi pensez-vous que les pilotes apprécient tant le circuit de Spa-Francorchamps ?
C’est ce que je qualifierai d’un circuit ancienne mode, non pas en termes d’infrastructure mais en termes de tracé. C’est un circuit très rapide avec des virages très exigeants, presque dangereux. A Spa, le pilote peut vraiment faire la différence. Même si sa voiture n’est peut être pas fantastiquement bien réglée ou même la meilleure du plateau, le pilote pourra, s’il est très courageux, entrer plus fort, accélérer plus tôt, ne pas lever le pied. Sur ce tracé, on voit vraiment la différence entre les pilotes et je pense que c’est ce qui plaît !
<center>.:: Giancarlo Fisichella ::.</center>
Giancarlo, vous auriez sans doute espérer mieux pour votre Grand Prix à domicile le week-end dernier…
Pour être très honnête, après avoir été gêné en qualifications, je savais que le week-end serait difficile ! Partir 15ème n’est jamais bon signe pour faire une bonne course le dimanche. Mais j’ai attaqué, je n’ai rien lâché. Je termine 12ème et c’est sûr que j’espérais faire mieux pour mon Grand Prix, en Italie. Mais il reste encore quatre courses et nous allons tâcher de bien travailler pour chacune d’elle.
Spa-Francorchamps est généralement très apprécié dans le paddock… Vous êtes content de retrouver le Grand Prix de Belgique au calendrier ?
C’est un circuit exceptionnel, c’est vrai et sans doute le meilleur du point de vue des pilotes. L’Eau Rouge est un virage fabuleux, très impressionnant derrière le volant même si avec le V8, il est tout de même moins exigeant. Mais c’est un circuit où le pilote est un paramètre important si ce n’est primordial et c’est d’autant plus excitant !
Pensez-vous que la R27 puisse être performante à Spa compte tenu de la configuration de ce tracé ?
Nous avons déjà pu constater cette saison que notre voiture semblait plutôt bien se comporter sur des circuits à faibles appuis aérodynamiques, où la vitesse de pointe est importante. Même si les appuis sont plus importants à Spa qu’à Monza, le circuit belge exige peu d’appuis et je pense que nous avons une chance d’être compétitifs ici, nous ferons de toute façon notre maximum pour que ce soit effectivement le cas !
La pluie peut parfois s’inviter pendant le week-end. Est-ce quelque chose qui vous inquiète ?
Absolument pas. En Belgique, à cette période de l’année, il est en effet très possible d’avoir à rouler sous la pluie ou d’avoir à faire face à des conditions de piste très changeantes. Cela ne me dérange pas. Je suis plutôt à l’aise sous la pluie. Cela viendra sans doute pimenter encore davantage ce Grand Prix !