- Le circuit :
Le circuit « actuel » fut modifié à diverses reprises et est dorénavant un circuit permanent limité à 7 004 mètres « de bonheur ». En effet, il s'agit toujours d'un circuit très rapide et vallonné, reprenant une partie de l'ancien tracé, qui présente toutes les caractéristiques appréciées par les plus grands pilotes mondiaux des différentes catégories et où les bolides peuvent toujours dépasser les 320 km/h. Les vainqueurs à Spa sont reconnus comme des pilotes talentueux au « gros cœur » tant il est remarquable d'y réaliser une pôle position ou d'y franchir la ligne d'arrivée en premier.
Spa-Francorchamps est également célèbre pour ses caprices météorologiques. Régulièrement, le circuit se trouve différemment exposé selon les secteurs, par endroits sec et stable tandis que d'autres parties sont humides et glissantes.
Nombre de conducteurs et de supporters apprécient le circuit. Les courses y sont rarement ennuyeuses et beaucoup disent qu'il est le circuit le plus spectaculaire de chaque catégorie.
D'octobre 2006 à mai 2007, le circuit a été modernisé et sa sécurité encore améliorée. Il a vu la construction de nouveaux stands F1 aux normes FIA, la modification de la chicane avec son accès aux stands, l'allongement et élargissement de la ligne de départ F1, l'aménagement d'un dégagement à l'épingle de « La Source », la modification de la sortie des stands qui se fait maintenant avant le raidillon, la création et l'asphaltage de nombreux dégagements, ainsi que la construction de nouvelles tribunes.
Record du tour : 1:38.708 - F Massa (2008)
- Données techniques :
Spa-Francorchamps est sans aucun doute le circuit de F1 le plus complet du calendrier actuel. Il combine des vitesses de pointe de 320 km/h avec des épingles que les pilotes abordent à 70 km/h, plusieurs courbes en sixième et bien entendu l’unique Eau Rouge. A cela s’ajoute le temps plus qu’imprévisible des Ardennes qui fait que parfois le circuit peut être détrempé dans une de ses parties et tout à fait sec dans les autres...
Châssis : Le circuit propose un nombre important de virages « type aéro » (seulement 6 des 19 virages du circuit sont pris à des vitesses inférieures à 150 km/h) et cela devraient pousser généralement les équipes à utiliser des appuis aérodynamiques relativement élevés afin de maximiser le grip dans les courbes, comme c’est le cas à Silverstone par exemple. Cependant, Spa a d’autres exigences : deux longues lignes droites à pleine charge s’avèrent être des opportunités de dépassements réelles. Cela signifie qu’une fois encore, la vitesse de pointe est un facteur critique et le niveau d’appuis doit être déterminé en fonction. En conséquence, les équipes optent généralement pour une configuration aérodynamique avec un niveau d’appuis moyen afin de privilégier la vitesse de pointe et atteindre près de 320 km/h. L’efficacité aérodynamique (appuis maximum pour une traînée minimum) sera la clé du succès une fois encore sur ce circuit.
Suspensions : En termes de suspensions, on opte à Spa pour un compromis relativement dur afin de garantir un bon niveau de performance aérodynamique dans les virages rapides et un changement de direction rapide dans les chicanes. Cependant, une bonne motricité sera également prépondérante en sortie de la dernière chicane et à l’épingle de La Source.
Pneumatiques : Avec Barcelone, Spa est le circuit le plus exigeant de la saison en ce qui concerne les pneumatiques et ce n’est donc pas une surprise si Bridgestone a opté pour les deux mélanges les plus durs de sa gamme 2008 pour cette épreuve du championnat.
Hauteur de caisse : Les hauteurs de caisse sont limitées par les forces subies au moment de la compression de l’Eau Rouge. Depuis le pied de la colline jusqu’à son sommet, la hauteur de caisse de la voiture peut varier de près de 25mm et si la voiture talonne trop, le pilote risque alors de perdre le contrôle. Avec les moteurs V8 et le règlement aérodynamique actuel, l’Eau Rouge s’attaque quasiment à fond, à près de 300km/h. Les pilotes perdront sans doute 10km/h dans cette section du circuit mais l’essentiel sera de garder autant de vitesse que possible pour pouvoir maintenir sa position dans la longue ligne droite qui précède les Combes.
Freins : C’est peut être en ce qui concerne les freins seulement, que le circuit de Spa ne se montre pas particulièrement exigeant. Le tracé belge compte trois freinages très importants, avant les virages 1, 5 et 18. Mais cela reste un des circuits les plus faciles pour le système de freinage compte tenu du nombre important de virages à hautes vitesses qu’il propose.
Moteur : Avec Monza, Spa est le circuit le plus exigeant pour les V8. Le cycle d’exploitation est donc particulièrement sévère avec 72% du tour à pleine charge (seul Monza est plus élevé avec 76% du tour à pleine puissance). De plus, le circuit belge comporte deux longues périodes à pleine charge de plus de 20 secondes, la plus exigeante étant celle de La Source jusqu’au Combes, qui comporte également L’Eau Rouge, soit près de 23 secondes à pleine charge. Cela expose le moteur et ses éléments accessoires à des forces G négatives et positives extrêmes au moment de la compression et de la montée. Il s’agit d’un facteur à prendre en considération dans le système d’huile afin de garantir l’alimentation du moteur.
Spa est aussi le tour le plus long du calendrier et ce circuit a une pénalité liée à la charge d’essence embarquée très élevée. Dans le format de qualifications actuel, cela signifie qu’un moteur ayant une consommation réduite s’avèrera être un avantage certain !
- L'an dernier :
Ils ne sont finalement pas nombreux à avoir jeté l’éponge (non essorée) de Spa-Francorchamps sur accident. Un seul l’a fait lorsque la piste était sèche. La déroute de Nelson Piquet ne passera donc pas inaperçu chez Renault. A plus forte raison que le Brésilien devait jouer la carte de la constance avec une stratégie (à 1 seul pit stop et des pneus durs) qui ne devait payer qu’en fin de parcours. A plus forte raison également que le losange devait, comme Toyota, pouvoir compter sur ses 2 pilotes en mesure de marquer des points à la régulière en vue de la fin du championnat.
L’écurie Anglo-Française pouvait néanmoins compter sur Alonso, remarquable d’un bout à l’autre du Grand-Prix de Belgique au cours duquel il a souvent occupé le 4è rang. Seul regret : s’il avait changé de pneus un tour plus tôt (au 42è, comme Nick Heidfeld) c’est bien lui et non Heidfeld qui serait monté sur la dernière marche du podium de Spa-Francorchamps. En effet, Fernando devançait l’Allemand d’une dizaine de secondes avant l’arrivée de la pluie.
Course :
- Présentation du GP 2009 :
Fernando, vous avez marqué trois points à Valence. Pensez-vous avoir tiré le maximum lors de ce week-end ?
Il est certain que nous étions déçus après la séance de qualifications, car nous pensions être assez compétitifs et envisagions de nous placer plus haut sur la grille de départ. Mais nous avons eu un problème de freins. Les équipes sont si compétitives cette année que chaque dixième de seconde est important. De plus, les temps sont très serrés, surtout lors des qualifications. Nous étions plus performants durant la course et marquer trois points est un résultat correct si l’on considère le fait que nous nous sommes élancés de la huitième place. J’aurais voulu remercier mes fans espagnols avec un meilleur résultat mais pour être entièrement honnête, je pense que nous avons tiré le maximum de cette course.
Spa est un de vos circuits préférés. Pourquoi est-il si spécial ?
C’est un des circuits traditionnels du calendrier. Il fait partie de l’histoire de la F1 et l’atmosphère y est particulière. Tous les pilotes aiment courir à Spa, qui présente un des challenges les plus intéressants du calendrier. Les virages rapides sont impressionnants, surtout Eau Rouge et Pouhon. C’est toujours un réel plaisir de piloter une F1 sur ce circuit.
Quelles sont vos attentes pour ce weekend ?
Spa est un circuit où il est essentiel d’avoir une voiture très complète : le tour est long et il est, par conséquent, important de peaufiner la mise au point de sorte à être compétitif dans tous les secteurs. Le circuit présente des virages rapides, des virages lents et de longues lignes droites où une bonne vitesse de pointe est indispensable pour effectuer un dépassement ou pour défendre une position, surtout à l’approche des Combes. Notre voiture a été performante ces derniers Grand Prix, je pense donc que nous pouvons être rapides à Spa.
Romain, vous avez disputé votre premier Grand Prix à Valence. Avez-vous pris du plaisir lors de cette première course ?
Oui, c’était un week-end très spécial pour moi. J’ai pris beaucoup de plaisir à chaque seconde de la course et je remercie toute l’équipe pour son soutien permanent. Tout était nouveau pour moi et j’ai du apprendre très rapidement. Mais j’ai réussi à me sentir à l’aise avec la voiture et la confiance est venue de manière graduelle tout au long du weekend. Globalement, je suis satisfait de ma performance. Je suis content d’avoir fini la course et j’ai pu accumuler pas mal d’expérience. J’ai également beaucoup apprécié de voir les mécaniciens m’applaudir sur le muret des stands à l’arrivée. Il me faut à présent poursuivre dans cette voie à Spa, bien travailler avec mes ingénieurs, et continuer à faire des progrès.
Qu’avez vous fait les jours suivant votre premier Grand Prix ?
Après le Grand Prix, je suis resté à Valence encore un jour pour profiter de la ville et pour me détendre un peu avant de retourner à Genève. Mardi, je suis retourné au travail, à la banque*, histoire de garder les pieds sur terre ! Je pense qu’il est important pour moi de continuer ce travail car j’y prends du plaisir et cette routine a toujours bien fonctionné pour moi par le passé.
Spa-Francorchamps, est-ce un circuit que vous connaissez-bien ?
Oui, c’est un de mes circuits favoris. Je le connais très bien pour y avoir remporté la course longue de GP2 l’an passé. Spa est un des circuits traditionnels et j’ai hâte de pouvoir piloter ma F1 dans des virages tels que l’Eau Rouge. Après avoir couru sur un circuit urbain, il sera bon de nous retrouver sur un circuit plus conventionnel, qui présente de belles courbes et de continuer à apprendre à connaître la R29.
Quel sera votre objectif ce week-end ?
L’équipe m’a jusqu'à présent beaucoup aidé. Elle ne m’a pas mis sous pression mais j’aimerais être plus compétitif à Spa et me rapprocher de Fernando. Je sais que j’ai encore beaucoup à apprendre, et je prendrai les choses par étapes. Je verrai la manière dont se déroulent les essais libres avant de me fixer des objectifs. Il faut également prendre en compte le fait que la météo est difficile à prédire à Spa. Il y a un risque de pluie, il nous faudra donc être prêts à réagir à chaque opportunité qui se présentera à nous.
Bob, Fernando a marqué trois points à Valence. Etes-vous satisfait avec ce résultat ?
Il a été agréable d’entrer à nouveau dans les points mais, globalement, nous étions déçus car nous avions espéré plus à Valence et nous pensions être en mesure de nous battre pour un podium. Fernando était rapide durant les essais libres et nous étions relativement confiants d’avoir le potentiel pour nous placer en haut de la grille de départ en qualifications. Malheureusement, nous avons eu des soucis de freins et nous nous sommes qualifiés en huitième position. Au final, prendre deux places sur un circuit où les dépassements sont très difficiles, c’est sûrement le maximum que nous ayons pu faire durant la course.
Romain a fait ses débuts avec l’équipe. De quelle manière évaluez-vous sa performance ?
Romain a fait un travail remarquable pour son premier Grand Prix. Il s’est bien adapté à l’équipe et a forgé de bonnes relations avec ses ingénieurs. Sur le circuit, il s’est montré raisonnable et constant. C’est vraiment tout ce que l’on peut attendre de quelqu’un qui fait ses débuts avec peu d’expérience en Formule Un. Je suis certain qu’il va continuer à mûrir et à faire des progrès tout au long des prochains Grand Prix.
Parlez-nous des challenges techniques que Spa-Francorchamps présente et de la performance espérée de la R29...
C’est un circuit technique qui présente une grande variété de challenges avec des secteurs rapides et d’autres plus lents. Nous ne disposons pas de la voiture la plus performante du plateau. Ceci est du au fait qu’il manque encore à la R29 un peu de performance globale. Nous ne souffrons pas d’une faiblesse en particulier qui pourrait nous pénaliser sur un certain circuit. Si je me base sur la performance des dernières courses, nous pouvons espérer un niveau de compétitivité similaire à Spa.
Quelles sont les nouveautés pour ce week-end? Le KERS sera-t-il utilisé ?
Nous continuons à apporter des nouveautés à la R29 et pour les deux prochaines courses, nous aurons un package aérodynamique à faible appui. Nous ne planifions pas d’utiliser le KERS à Spa mais nous le considérerons pour Monza car nous pensons qu’il pourrait y présenter un réel avantage.
De quelle manière l’équipe gère-t-elle le développement de la R29 en parallèle du projet 2010 ?
Continuer à développer la R29 tard dans la saison et travailler sur la R30 en même temps veut dire que nous utilisons toutes les ressources dont nous disposons. Nous gérons les choses semaine après semaine tout en continuant à travailler dur à l’amélioration de la R29. Nous sommes très chanceux car les règles aérodynamiques resterons les mêmes l’an prochain et, de ce fait, nous pouvons transférer ce que nous apprenons de la R30 sur la voiture de cette année, mais il faut avouer qu’à ce stade de la saison, la majorité de nos efforts vont se concentrer sur l’année prochaine.