- Le circuit :
Le circuit international de Shanghai est un circuit permanent de sports mécaniques situé près de Shanghai en Chine qui a été inauguré le 6 juin 2004. Le Grand Prix de Chine de Formule 1 s'y déroule depuis 2004.
Sa construction a coûté 450 millions de dollars. Il a été conçu, au même titre que les nouveaux circuits de Bahreïn et de Malaisie, par le designer allemand Hermann Tilke. Contrairement à la croyance populaire, la ressemblance de la forme du tracé avec le caractère chinois shàng (?), qui signifie « plus haut » ou « supérieur », n'était pas intentionnelle, mais une pure coïncidence. Il se caractérise, comme tous les circuits d'Hermann Tilke, par une succession de courtes lignes droites et de virages serrés, afin de favoriser les dépassements. Mais les grandes courbes rapides qui mettent en avant les qualités de pilotage des concurrents sont absentes.
Le circuit a été également utilisé pour le Grand Prix moto de Chine de 2005 à 2008.
Record du tour : 1:32.238 - M Schumacher (2004)
- Données techniques :
Plein régime : 55% du tour
Freinage : 15% du tour
Force G la plus importante : 3,6 dans le virage 7, pendant 3,4 secondes
Vmax : 315 km/h
Vitesse la plus haute en virage : 240 km/h au virage 7
Vitesse la plus faible en virage : 68 km/h au virage 14
Changements de vitesse par tour : 51
Distance entre la grille de départ et le premier virage : 450 m
Aileron arrière : Légèrement moins d’appui qu’à Sepang et à l’Albert Park pour s’accorder avec les possibilités de dépassement offertes par les deux grandes lignes droites à Shanghaï.
Freins : Shanghaï n’est pas un circuit très exigeant pour les freins. Quelques zones de fort freinage, imposant jusqu’à 5 G en décélération – virage 1 vers le 2, virages 6, 11 et 14 – mais ils sont suffisamment distants sur le tour pour permettre aux disques et aux plaquettes de refroidir.
Suspension : Les vibreurs sont de hauteur réduite, ce qui implique que la garde au sol peut être plus basse que d’habitude. La zone de freinage bosselée du virage 1 met à l’épreuve les qualités d’amortissement de la voiture. Les réglages doivent être orientés sur une agilité dans les changements de direction imposée aussi bien dans les courbes rapides (virages 7 et 8 ) que dans les virages lents (virages 2 et 3, puis 9 et 10).
Pneus : Pirelli a désigné les gommes médiums (marquage blanc) et tendres (jaune). L’asphalte n’est pas particulièrement abrasif et les températures pas vraiment élevées, la dégradation ne sera donc pas très forte. Mais la voiture subit d’importantes forces latérales dans les virages 1, 8 et 13.
Aileron avant : Il est légèrement moins chargé que sur les deux circuits précédents.
Moteur : Shanghaï se situe au milieu de l’échelle des contraintes pour les moteurs. Il comporte une longue ligne droite où le moteur est utilisé à pleine charge, mais le reste du tracé comprend 16 virages à moyenne ou basse vitesse. Ce qui signifie que le moteur est utilisé sur des plages de régime plus faibles. La ligne droite entre les virages 13 et 14 est la plus longue du calendrier de la F1. Les rapports de boite sont donc calculés avec minutie pour gérer l’accélération et la vitesse maxi, en tenant compte des réglages aéro, de la puissance, de la météo et de l’utilisation du KERS et du DRS. Des rapports courts favorisent l’accélération, un dernier rapport long permet une vitesse de pointe plus élevée.
- Notes de piste, avec Alan Permane :
Le tracé comporte deux lignes droites et un assortiment de virages, des épingles serrées aux grandes courbes larges en passant par les virages radiaux. Les fréquents changements de direction donnent une extrême importance au réglage des cartographies moteur pour bien sortir des virages. Une attention particulière doit être portée aux virages 12 et 13, qui forment une courbe en rayon et commandent la plus longue ligne droite du circuit.
Virage 1 et 2 : Ils sont bosselés, ce qui déséquilibre la voiture. Cela rend délicat le freinage en entrée du 1. Celui-ci commande directement le 2 et peut être considéré comme une seule courbe qui s’ouvre et impose une forte charge sur le train avant. Une bonne gestion des pneus à cet endroit aidera pour leur longévité.
Virage 3, 6 et 10 : Fortes exigences en motricité en sortie de ces virages.
Virage 4 : Gros freinage en entrée.
Virages 7 et 8 : Nécessité d’avoir de l’agilité dans les changements de direction rapides.
Virage 9 : Freinage en entrée compliqué. Il est très fort et arrive à la suite de courbes à haute vitesse. La sortie est importante parce qu’elle prépare la voiture pour le virage 10 et l’entrée sur la ligne droite.
Virage 13 : Il offre du banking et un challenge intéressant pour les pilotes.
Virage 14 : Un des endroits où la vitesse est la plus élevée de la saison. Les pilotes doivent ralentir à la fin de la ligne droite. Même si c’est un des plus durs freinages du circuit, ceux-ci sont assez espacés sur le tour pour permettre aux freins de refroidir. Ce circuit n’est pas très dur pour les freins.
- Le circuit de Shanghai côté moteur :
Plus longue ligne droite de la saison, la portion reliant les virages 13 et 14 mesure 1 300 mètres. Le RS27 y reste à pleine charge pendant près de 18 secondes. En ajoutant la ligne droite des stands (700 mètres) et les autres phases d’accélération, le RS27 est à pleine charge sur 53% du tour, soit environ 50 secondes pour une boucle de 1’33’’.
Selon ce temps passé à pleine charge, l’étagement de la boîte de vitesses doit être calculé pour donner suffisamment d’accélération sans compromettre la vitesse de pointe. Une boîte courte favorise l’accélération, mais un rapport final plus long permet de gagner en vitesse de pointe. Les ingénieurs recherchent donc les meilleurs compromis, tant sur la monoplace que sur le moteur, pour optimiser la performance globale en qualification et en course.
L’endroit le plus lent du circuit se situe entre les virages 1 et 4, lorsque l’angle se referme avant une courte ligne droite. Profiter d’un maximum de souplesse dans cette portion peut grandement améliorer le temps au tour. La règlementation 2012 interdisant les échappements soufflés, la perte d’appui sur le train arrière donne une place prépondérante à la motricité. Pour aider le pilote à sortir des virages lents, il faut un maximum de couple. Trop de patinage peut coûter du temps et accentuer l’usure des pneumatiques.
Les deux premiers secteurs sont composés d’un mélange d’épingles serrées et de virages à rayon constant. Les fréquents changements de direction imposent une cartographie optimisée afin de donner un maximum de réactivité au moteur. A l’opposé de l’enchaînement complexe regroupant les virages 1 à 4, la longue courbe enchaînant les virages 12 et 13 conditionne la longue ligne droite.
Prévue pour le week-end, la pluie est une variable supplémentaire à prendre dans la préparation dans la mesure où les conditions humides se traduisent par une diminution de la consommation. Le sens du vent peut également affecter les performances aérodynamiques dans la longue ligne droite. Même si ce paramètre n’influe pas directement sur le fonctionnement du moteur, une monoplace qui roule face au vent mettra davantage de temps à atteindre son régime maxi et consommera plus de carburant. La richesse du mélange et la consommation d’essence sont assez délicats à évaluer.
Avec ce Grand Prix placé au début du printemps, les températures sont assez variables. En moyenne, on peut passer d’une dizaine de degrés à un peu plus de 20°C. Des températures basses permettent d’avoir davantage de puissance mais augmentent la consommation. L’an passé, il faisait bien plus froid durant la course que durant les qualifications. Réalisées dès le vendredi soir, la sélection de l’étagement de la boite de vitesses et la stratégie avaient tenu compte de ce paramètre.
L’emplacement géographique de la piste propose un autre paramètre inhabituel. Le circuit de Shanghai est situé à côté d’une zone industrielle et de plusieurs usines qui produisent du béton. Une grande concentration de particules de poussière est donc présente dans l’atmosphère. Un filtre à air similaire à celui utilisé en Hongrie pour contrer les particules de sable fin est utilisé en Chine.
- L'an dernier :
Course :
- Présentation du GP 2012 :
Après trois semaines sans compétition, le Championnat du Monde de Formule 1 reprend ses droits avec la neuvième édition du Grand Prix de Chine, troisième manche de la saison 2012. Cette course est disputée depuis 2004 sur le Shanghai International Circuit, dans la périphérie de la plus grande ville du pays.
La piste de 5,451 kilomètres impose des contraintes modérées aux moteurs. Si l’interminable ligne droite oblige le V8 à délivrer sa pleine puissance durant une longue période, le reste du circuit se compose de seize virages moyens ou serrés qui se traduisent par une exploitation du moteur à des régimes relativement bas.
Cette course est connue pour être imprévisible. En près d’une décennie, seul un pilote (Lewis Hamilton) s’y est imposé plus d’une fois ! Le moteur Renault compte deux victoires avec Fernando Alonso, sur la route de son premier titre mondial en 2005, et Sebastian Vettel, qui signait en 2009 la première victoire d’une Red Bull Racing — Renault.
"Pour les moteurs, la Chine est un rendez-vous à part dans le calendrier. Nous avons une mixité de contraintes avec la très longue ligne droite de retour et la ligne des stands, où le moteur est soumis à une pression extrême, et deux premiers secteurs sinueux bien moins sévères. Sur la plupart des tracés, on rencontre l’un ou l’autre de ces paramètres. Monza, par exemple, est très rapide et requiert beaucoup de puissance alors que la Hongrie, au contraire, réclame surtout du couple."
"A Shanghai, il faut trouver un compromis. Nous cherchons à proposer un moteur assez réactif pour profiter d’un maximum de vitesse en entrée et sortie de courbes avec un étagement de boîte de vitesses établi pour maximiser l’accélération. Le SREC sera un autre atout majeur pour dépasser dans la longue ligne droite avant le virage 14."
"Après un début de saison sur les chapeaux de roues, nous avons eu un peu plus de temps pour respirer. Nous avons pu analyser les performances des deux premières courses et ajuster nos objectifs. L’un des points capitaux était la casse du moteur de Pastor Maldonado à Sepang. Nous avons été surpris car nous n’avions pas eu de casse dans ce domaine depuis longtemps. La première analyse, faite sur place, conclut qu’un piston a cassé. Nous pensons que c’est un accident isolé. Mais, au cas où, nous avons monté de nouveaux moteurs (deux par client) pour la Chine, avec une nouvelle définition de pistons."
- Red Bull Racing
"La piste en Chine est assez unique en raison de sa taille. Elle est large, ce qui laisse pas mal d'espace pour les dépassements. Il y a aussi beaucoup de dégagements ; même les endroits qui d'habitude sont étroits, comme la zone des stands, sont confortables à Shanghai avec beaucoup d'espace. J'ai connu de bonnes courses en Chine par le passé. Nous avons connu un superbe résultat en 2009 lorsque nous avons remporté la première victoire de l'équipe, il y a aussi de bons souvenirs de 2011 avec la deuxième place. J'espère que nous pourrons finir à nouveau à une bonne place et marquer de gros points."
"Shanghai est une piste qui m'a réussi dans le passé. Je n'y ai pas encore remporté de victoire mais j'ai réussi des podiums mémorables, en particulier lors de la course où il a plu très fort en 2009 avec une troisième place en étant parti dix-huitième sur la grille. Je m'attends à ce que cette course soit elle aussi enthousiasmante, mais j'espère commencer à une meilleure place sur la grille de départ. En général, il fait assez frais, alors c'est très différent de ce que nous avons connu en Malaisie. Ce sera intéressant de voir comment les longues lignes droites influent sur les forces et sur les faiblesses de chaque équipe. L'enchaînement des virages sur le restant du tracé est quelque chose où je prends énormément de plaisir."
Traduction par ESPN-F1.com
- Lotus F1 Team
Deux courses passées déjà. Comment vous sentez-vous ?
Deux de passées, mais il en reste encore dix-huit. Jusque-là, cela ne s’est pas trop mal déroulé pour moi et la course n’est pas vraiment différente de ce que j’ai connu avant. Je me sens bien avec la E20, c’est certain. Nous avons travaillé pour adapter la direction exactement comme je le souhaite et nous y sommes presque. Aucun doute, la voiture est rapide et c’est vrai en qualifications comme en rythme de course. Les deux premières courses ont été un peu frustrantes à cause de ma position de départ à chaque fois. Je n’aurais jamais dû partir d’aussi loin en Australie et la pénalité pour changement de boite de vitesses en Malaisie m’a coûté des places au final aussi. Mais c’est la course.
La E20 montre, en effet, un excellent rythme…
Nous pouvons le dire, jusqu’à maintenant. Elle s’est révélée très rapide en qualifications les deux fois. Romain était troisième en Australie et j’ai réalisé le cinquième temps en Malaisie. J’aurais même dû faire mieux à Sepang parce que j’ai commis deux petites fautes dans mon dernier tour en Q3. Sans cela, je pouvais finir quatrième ou troisième. Je sentais que la voiture avait la vitesse. A l’évidence, elle était très bonne en qualifications.
En course, elle n’est pas mal aussi. Vous avez recommencé à signer le meilleur tour…
Dans ces conditions météo, la course était difficile et, franchement, la meilleure approche consistait à se battre pour garder le 5è place. Quand je suis ressorti des stands avec les slicks, la visibilité était tellement nulle que je voyais à peine la trajectoire sèche. Une fois que je my suis habitué, j’ai pu rouler assez vite pour garder ma position. Je sentais bien que la voiture avait de la réserve et que j’aurais pu la pousser un peu plus, mais ce n’était pas le moment de prendre des risques. Réaliser le meilleur tour en course est agréable, mais pas autant que gagner.
Quelles étaient vos sensations avec les Pirelli pluie ?
C’était la première fois que je roulais avec les nouveaux pneus pluie. Quand les feux se sont éteints, il m’a fallu y aller doucement parce que je ne savais pas comment ils allaient se comporter. Nous n’avions fait qu’un tour d’installation avec auparavant et nous ne savions même pas comment ajuster l’aileron avant pour une course sur le mouillé. Mais le départ s’est bien passé, j’ai gagné quelques places. Mais il y a eu un accrochage devant moi entre deux voitures et j’ai été obligé, encore une fois, de passer dans l’herbe, comme en Australie pour les éviter. J’y ai perdu quelques positions, mais j’ai réussi à passer le premier tour.
Quelle est votre opinion sur le circuit de Shanghaï ?
C’est juste un circuit comme un autre. Je n’ai pas de circuit ou de tracé favori. Il est assez similaire à l’Albert Park et à Sepang dans ses exigences par rapport à la voiture et cela devrait être bon pour nous. Nous aurons des évolutions sur la E20 et cela aussi devrait nous aider. Cela dit, je suis sûr que les autres équipes apporteront aussi des nouveautés. Donc nous ne saurons pas où nous en sommes avant d’être en piste.
Vous avez plutôt bien réussi en Chine auparavant. Est-ce agréable d’y revenir ?
J’y ai gagné en 2007 et c’est vraiment un bon souvenir parce que c’était l’année où j’ai remporté le championnat du monde. C’est un vrai circuit avec de bonnes possibilités de dépassement. Notre voiture se montre bonne, alors nous verrons bien ce qui se passera en piste.
Êtes-vous satisfait du développement de la E20 et de l’évolution de votre relation avec l’équipe ?
L’équipe travaille énormément pour nous maintenir dans la bonne direction. A l’évidence, nous disposons d’une voiture aussi bonne que solide, sur laquelle on peut travailler. Elle s’est montrée rapide partout jusqu’à maintenant. Les conditions climatiques et les aléas des deux courses précédentes ont fait que nous n’en avons pas encore vu le meilleur. Quant à ma relation avec l’équipe, je m’y sens très à l’aise. Il est clair qu’ils sont des compétiteurs, comme moi et c’est la meilleure manière de tirer le maximum de la saison.
Après un temps de repos et de réflexion, comment jugez-vous ce début de saison ?
Nous pouvons dire avec certitude que la voiture est performante. Nous avons atteint la Q3 lors des deux premières courses et cela le prouve. Nous avons été capables de lutter pour la première ligne en qualifications et en course, notre rythme est bon. J’espère qu’en Chine, le Grand Prix aura un déroulement plus normal, au départ comme pendant la course, sans traverser des torrents comme à Sepang et que nous pourrons obtenir le bon résultat dont nous sommes capables.
Deux courses très brèves. Est-ce un problème pour vous maintenant ?
Lorsque vous commettez des erreurs, il faut l’admettre et ne pas les répéter. Mais quand ce n’est pas votre faute, eh bien, ce n’est pas votre faute. Les deux premières courses ont été dures et je n’ai obtenu aucun résultat. D’un autre côté, je sais que nous pouvons faire de grandes choses lors des prochaines courses. Ma saison démarre vraiment en Chine.
Que pensez-vous du circuit de Shanghaï ?
Ce sera la première fois que je roulerai sur ce circuit. J’ai regardé des images de caméras embarquées et il me plait. J’espère qu’il conviendra à la E20. Nous avons un nouveau package dont j’espère qu’il nous apportera un plus. J’ai très envie de découvrir un nouveau circuit. Il comporte plein de virages intéressants, d’après ce que j’ai vu. Si j’obtiens un bon résultat, je suis sûr que je vais l’adorer.
Le nouveau package aéro de la E20 vous enthousiasme-t-il ?
C’est formidable de voir à quel point l’équipe nous soutient et travaille énormément pour nous offrir des évolutions. Notre début de saison a été prometteur et nous voulons avoir ce qui se fait de mieux dans tous les domaines. Alors un nouveau package aéro ne peut que créer de l’enthousiasme. Je brûle d’envie de voir à quoi il ressemble et de le tester en piste. Ensuite, et c’est le plus important, je veux voir le gain sur les temps au tour.
Les deux premiers Grands Prix vous ont donné un peu de temps en piste. Comment vous sentez-vous avec la voiture et pensez-vous pouvoir tirer 100% de ses capacités ?
J’ai des super sensations avec la E20. En Malaisie, nous avons remarqué des choses intéressantes et nous en apprenons toujours plus sur sa façon de réagir. Nous avons ressenti une bonne impression en Australie et en Malaisie. Concernant les réglages, il y a des domaines où nous savons ce qu’il faut faire et d’autres domaines où nous savons ce qu’il ne faut pas faire. Je suis persuadé qu’à Shanghaï nous trouverons le bon réglage plus vite que lors des deux premières courses. Je pense qu’il reste une marge pour que je me sente plus à l’aise et en confiance avec la E20. Mais c’est une voiture très agréable à piloter et elle devrait être encore mieux avec le nouveau package aéro. Et elle devrait s’améliorer encore par la suite avec les futures évolutions…
Pour votre retour en F1, avez-vous trouvé les deux premières courses intenses, surtout avec l’enchainement de deux Grands Prix ?
Un week-end de course prend beaucoup de temps et d’énergie. Mais quand vous êtes dans la voiture, l’adrénaline prend le dessus et vous ne sentez plus la fatigue. En revenant à la maison, vous avez besoin d’un peu de repos, c’est normal. Vous vous détendez et c’est là que vous ressentez la fatigue. Pendant un week-end de course, il se passe tellement de choses que vous n’avez pas le temps de sentir la fatigue.
Par rapport à l’an dernier, à votre avis, quelle est notre place aujourd’hui ?
Définitivement, nous avons fait un grand pas en avant. Il nous faut juste pouvoir le montrer lors d’une course normale. Nous sommes bien en qualifications, peut-être la deuxième ou la troisième équipe, ce qui est très bon. Il reste des zones à améliorer en course, mais nous sommes vraiment dans le coup cette saison.
Eric, quel est le bilan pour l’équipe après les deux premières courses de la saison ?
Une expression pourrait le résumer, tout n’est pas mauvais. Certains côtés sont satisfaisants. Notamment la performance de la E20, clairement bonne en qualification comme en course. Les deux pilotes ont réussi d’excellentes qualifications, Romain en Australie et Kimi en Malaisie. Kimi a démontré qu’il ne lui avait pas fallu longtemps pour se souvenir des exigences de la F1 et il est déjà dans le rythme comme en attestent ses deux courses très solides, compte tenu de sa position de départ. Par ailleurs, la voiture semble très bien utiliser et user ses pneus et c’est un élément prometteur, comme sa facilité de réaction aux changements de réglages.
En contrepartie, nous avons plusieurs points dans la colonne déficit. Le nombre de tours de Romain en course tient sur les doigts d’une main. Kimi a pris le départ loin sur la grille pour différentes raisons : mauvais timing de l’équipe en Australie, changement de boite de vitesses en Malaisie. La conséquence de tout cela est que nous n’avons marqué que 16 points au championnat constructeurs alors que nous avions le potentiel pour beaucoup plus.
D’un point de vue personnel, je ressens un peu de frustration parce que nous n’avons pas concrétisé comme nous l’aurions dû. Nous savons que nous pouvons faire mieux et nous espérons le prouver lors des prochaines courses. D’un autre côté, je suis si fier du travail de l’équiper cet hiver que je ne peux m’empêcher d’avoir un petit sourire.
Que fait l’équipe maintenant ?
Les éléments positifs que nous avons, nous donnent une base solide pour marquer de gros points cette saison. A l’évidence, nous sommes en bonne posture pour essayer d’atteindre notre objectif, la quatrième place du championnat constructeurs. Le package aéro que nous apportons en Chine est la preuve que nous ne négligeons aucune piste. Nous nous attachons à développer et améliorer la E20, les deux pilotes connaissent leurs objectifs et travaillent en harmonie avec l’équipe. Nous pouvons attribuer la plupart des aspects négatifs des deux premières courses à la malchance ou à des facteurs qui nous serviront de leçon. Nous comptons bien assurer de nombreux points au championnat dans le futur immédiat, avec les deux voitures dans le top 8.
Quel est le sentiment à Enstone, maintenant que la E20 a prouvé sa valeur en conditions de course ?
Après la déception de la fin de saison 2011, tout le monde a travaillé extrêmement dur pour créer ce que James Allison décrit comme la meilleure voiture jamais produite à Enstone. Seul un top team est capable d’une telle réaction. Avant le début de la saison, nous sentions que la E20 possédait un solide potentiel et cela a été prouvé lors des deux premiers Grands Prix. Il reste beaucoup de travail, évidemment, mais l’ambiance à Enstone a été galvanisée par les remarquables performances de la voiture à l’Albert Park et à Sepang. La E20 est bonne et nous travaillons avec acharnement pour la rendre encore meilleure.
Quel regard portez-vous sur les performances des deux pilotes ?
Compte tenu du fait qu’ils reviennent après deux ans d’absence tous les deux, ils ont réussi de bonnes performances. Kimi a montré qu’il n’avait pas perdu le rythme. Il est rapide en qualifications et très constant en course. Sa gestion des pneus est également impressionnante et son feedback technique très précis. Il a très bien piloté lors des deux courses et son meilleur tour en Malaisie montre qu’il peut « envoyer » comme avant. Romain s’est révélé rapide lui aussi. Il faut simplement qu’il termine ses courses. Sa saison démarre en Chine.
Le team a annoncé quelques nouveaux grands sponsors. Comment progressez-vous dans ce domaine ?
Avoir été capables d’accrocher des noms comme Microsoft et des marques du groupe Unilever, comme Clear et Rexona, cette année, sonne comme une fantastique reconnaissance de notre travail en tant qu’équipe. Ces entreprises reconnaissent non seulement la valeur de la Formule 1, mais aussi la valeur de notre équipe. Nous pouvons être fiers de notre héritage à Enstone et nous espérons bien le faire fructifier grâce à de bons résultats dans le futur. Nos partenaires et sponsors en constituent un aspect vital. Le fait d’avoir pu attirer d’aussi grands noms dans le climat économique actuel est un accomplissement formidable pour toute l’équipe.
Quel est votre avis sur votre « niveau de jeu » après deux courses?
Nous sommes plutôt emballés par la performance de la voiture. Même si nous ne l’avons montré qu’en qualifications et dans le morceau séchant de la course à Sepang, je crois que nous avons toutes les raisons de conclure que nous étions rapides, sur ces courses au moins, en qualification comme en course. L’usure des pneus sur notre voiture est bonne avec le réglage correct et nous avons été capables de traduire en course notre performance des essais.
Que verrons-nous de différent sur la voiture en Chine?
Nous apportons de nouveaux éléments qui devraient nous faire gagner jusqu’à deux dixièmes au tour. Cela peut paraitre minime, mais compte tenu de la faiblesse des écarts cette saison, c’est déjà beau. J’espère que ce sera plus que ce que nos adversaires gagneront…
Ciblez-vous des domaines particuliers sur la voiture pour le développement?
Nous devons continuer à améliorer les temps au tour de la voiture et pour ce faire nous cherchons les développements dans tous les domaines. Une zone que nous avons identifiée est les arrêts au stand. Nous consacrons de gros efforts d’ingénierie dans cette direction. Les points particuliers sur lesquels nous travaillons sont les écrous de roue et les pistolets pneumatiques. En regardant nos concurrents, il est clair que nous pouvons gagner du temps dans cet exercice.
Quelles sont les difficultés des courses lointaines enchainées?
Cela concerne principalement la logistique, le planning et le production, dans le sens où il faut avoir suffisamment de pièces pour les deux courses, puisqu’il est impossible de se réapprovisionner dans l’intervalle.
Les courses lointaines successives sont aussi éprouvantes pour les membres de l’équipe qui travaillent sans discontinuer pendant deux courses. Les journées sont très longues, il n’y a pas de journée de repos et cela vient à la suite d’une dure période, celle des essais hivernaux.
D’un point de vue développement, le programme est connu longtemps à l’avance et l’équipe à Enstone fait en sorte d’apporter les composants en temps et en heure par rapport à ce programme. Cela signifie que nous ne prévoyons pas d’évolution notable pour la seconde de ces courses enchainées, puisqu’il n’y a pas vraiment l’opportunité de le faire.
La Chine et Bahreïn présentent-ils des difficultés similaires pour la voiture?
Les deux premiers circuits où nous sommes allés, Albert Park et Sepang, ont des exigences au-dessus de la moyenne en matière d’efficacité aérodynamique, avec de nombreux virages à haute et moyenne vitesse. A Shanghaï et à Bahreïn, l’accent est plutôt mis sur les virages à basse vitesse. En comptant les essais d’hiver, nous avons roulé sur quatre circuits – pas tous aux caractéristiques super aérodynamiques – et la E20 s’est avérée forte sur chacun. Nous escomptons donc de bonnes performances en Chine et à Bahreïn.
Les deux pilotes sont nouveaux et reviennent après un break de deux ans. Pensez-vous qu’ils peuvent apporter plus?
Oui, je le pense et c’est valable pour les deux. Concernant Kimi, nous avons travaillé pour qu’il se sente plus à l’aise dans notre voiture et il doit pouvoir donner sa pleine mesure. Quant à Romain, il s’est montré excellent en qualifications mais nous n’avons pas réellement pu juger ses qualités en course puisque ses efforts ont été anéantis prématurément en deux occasions. Tout ce que nous avons vu jusque-là nous indique qu’il est capable de réussir lorsque la course est vraiment lancée, alors nous n’avons pas d’inquiétude à ce sujet.
Quoi de neuf à propos de la direction de Kimi ? Est-elle exactement réglée comme il le veut ?
Malheureusement, ce n’est pas aussi simple que d’inverser la position des boutons sur volant ! Notre dernier réglage lui donne assez d'assistance dans les courbes à haute vitesse et forte charge, mais nous devons encore lui fournir un système d’assistance avec la finesse qu’il désire. Nous progressons dans ce domaine, mais le style de pilotage de Kimi est de trouver les limites sur le train avant et d’ajuster la voiture délicatement autour de ces limites. Il ne peut y parvenir qu’avec une direction lui procurant un feedback extrêmement fin. Nous faisons de gros efforts pour lui offrir cet équipement parfait afin qu’il puisse aller chercher les derniers dixièmes en qualifications.
- Williams F1 Team
"Shanghai est l’un de mes circuits préférés et je suis vraiment impatient d’être à la course. Le circuit offre une belle combinaison de virages lents et moyens et des belles séquences amusantes. C’est également difficile car il n’est pas simple de se rapprocher de la voiture de devant pour profiter de la zone de DRS. Nous avons montré un bon rythme lors des deux premières courses et j’espère que nous pourrons continuer à nous améliorer ici et à amasser quelques points."
"La voiture se comporte bien et montre un rythme soutenu donc je suis confiant quant à nos chances en Chine. Je n’y ai pas couru depuis deux ans et je vais devoir travailler dur pour réapprendre la piste mais j’ai de bons souvenirs de ce circuit. Il a un bon mélange de virages lents et rapides et de bonne possibilités de dépassement. J’ai eu une bonne course en Malaisie et j’espère continuer sur cette bonne forme à Shanghai."
"La caractéristique principale du circuit c’est qu’il est agressif avec les pneus et la piste sera un test sévère pour la FW34. Ce sera une bonne indication de la façon dont nous avons amélioré notre gestion des pneus par rapport à l’an dernier. Bien qu’il y ait l’une des vitesses maximales les plus importantes du calendrier, la sévérité sur les freins n’est pas très élevée. La perte de temps en passant par la voie des stands est importante et la probabilité d’avoir une voiture de sécurité en course est assez haute avec en moyenne une sortie par course. Le temps peut être assez variable à Shanghai avec des grandes variations de température et une probabilité de pluie importante. Mais j’espère que ce ne sera pas aussi important que ce que nous avons rencontré à Kuala Lumpur !"
Traduction par Nextgen-Auto.com
- Caterham F1 Team
"Shanghai est un bon standard des pistes modernes. C’est un mélange de virages lents et moyens avec une très longue ligne droite et un virage serré au bout qui donne une bonne occasion de doubler. Et il y a une série de virages serrés qui ne vous donnent jamais l’impression que vous les prenez parfaitement. Ce circuit n’est pas trop dur pour les freins mais vous avez quand même besoin d’une voiture stable si vous voulez attaquer dans chaque zone de freinage. Et vous avez aussi besoin d’une bonne traction pour sortir des virages lents et mettre la pression sur les voitures de devant tout au long du tour. La clé se situe probablement au niveau des virages 11, 12 et 13. Soyez sûr d’avoir un bon freinage au virage 11 et d’avoir autant de vitesse que possible dans les virages 12, 13 et sur la ligne droite. Grâce à ça, vous pourrez peut être vous battre en fin de ligne droite."
"Ce serait évidemment idéal de répéter mes résultats de 2010 et de 2011 en 2012 avec Caterham mais je pense qu’il est encore un peu trop tôt dans la saison pour que nous obtenions un point en Chine. Ce n’est pas un circuit particulièrement difficile du point de vue du pilotage, il n’est pas très technique mais vous devez vous assurer d’être rapide dans les sections serrées qui vont des virages 1 à 4 et 11 à 13 avant la longue ligne droite. Vous pouvez gagner ou perdre beaucoup de temps dans ces deux zones. La voiture doit donc être bien réglée et voir un juste équilibre entre la vitesse de pointe nécessaire sur la longue ligne droite qui mène au virage 14, ce qui signifie moins de traînée, et les virages plus lents dans les secteurs 1 et 3 qui réclament beaucoup plus d’appuis."
"Le travail à l’usine s’est intensifié. Nous devons suivre le rythme de développement. Cette année nous pouvons le faire, contrairement à l’an passé où nous n’étions ni en position financière ni en position logistique de le faire. C’est un autre signe que nous allons dans la bonne direction. Avant les deux premières courses, nous avions déjà une idée assez claire de notre situation par rapport aux autres et les performances que nous avons vues ont confirmé qu’il nous fallait encore travailler pour réduire l’écart avec les voitures devant nous. Il nous faut améliorer le rythme en qualifications en faisant un meilleur usage des pneus tout le week-end. A l’usine, la principale tâche est d’améliorer l’aérodynamique. C’est ce qui nous permettra de décrocher enfin ce premier point que nous désirons."
"Nous savons que nous avons encore de la marge pour extraire le meilleur de la voiture mais aussi des pneus, que ce soit en qualifications ou en course. Depuis que nous sommes rentrés, nous avons analysé tous les détails à l’usine et avons repéré nombre de points d’améliorations. Plusieurs plans ont été mis en place que nous testerons dès Shanghai. En Chine, nous utiliserons une configuration avec beaucoup d’appuis aérodynamiques alors nous avons une carrosserie qui permettra d’accroitre la charge tout en ayant une meilleure efficacité en termes de refroidissement. Nous aurons des températures certainement inférieures à celles vue en Malaisie. Nous continuons à apprendre notre KERS. Et nous aurons aussi quelques évolutions pour les freins, même si le tracé de Shanghai n’est pas spécialement exigeant dans ce domaine."
Traduction par Nextgen-Auto.com