- Le circuit :
Le circuit international de Shanghai est un circuit permanent de sports mécaniques situé près de Shanghai en Chine qui a été inauguré le 6 juin 2004. Le Grand Prix de Chine de Formule 1 s'y déroule depuis 2004.
Sa construction a coûté 450 millions de dollars. Il a été conçu, au même titre que les nouveaux circuits de Bahreïn et de Malaisie, par le designer allemand Hermann Tilke. Contrairement à la croyance populaire, la ressemblance de la forme du tracé avec le caractère chinois shàng (?), qui signifie « plus haut » ou « supérieur », n'était pas intentionnelle, mais une pure coïncidence. Il se caractérise, comme tous les circuits d'Hermann Tilke, par une succession de courtes lignes droites et de virages serrés, afin de favoriser les dépassements. Mais les grandes courbes rapides qui mettent en avant les qualités de pilotage des concurrents sont absentes.
Le circuit a été également utilisé pour le Grand Prix moto de Chine de 2005 à 2008.
Record du tour : 1:32.238 - M Schumacher (2004)
- Données techniques :
- L'œil du pilote avec Robert Kubica :
Le Circuit International de Shanghai est impressionnant. Les structures sont remarquables et quelque peu sur-dimensionnées, même si l’on ne voit pas cet aspect quand on est dans la voiture.
Le tracé est très technique et il est nécessaire de pouvoir compter sur une voiture performante à la fois dans les virages lents et rapides. Une bonne vitesse de pointe et une bonne stabilité des freins sont aussi très importantes. Trouver la mise au point idéale est par conséquent relativement difficile et il faut faire souvent réaliser des compromis sur l’équilibre aérodynamique. Ainsi, la plupart des monoplaces préféreront avoir plus d’appuis et sacrifieront la vitesse de pointe en ligne droite.
Le début du tour présente un réel défi technique car c’est un cercle complet. Je trouve cette partie difficile car le virage est si long et rétréci qu’on ne peut pas voir la corde. La longueur du virage nous oblige à freiner de manière progressive afin d’être aussi rapide que possible. On y souffre aussi de sous-virage et on peut perdre sa trajectoire en prenant trop large pour le deuxième virage.
Le circuit présente ensuite plusieurs virages rapides de suite tels que les virages sept et huit. Il s’agit d’un enchaînement ; il est par conséquent important d’avoir une bonne trajectoire à la sortie du virage sept afin d’être idéalement placé pour aborder le virage huit. Votre trajectoire peut changer quelque peu dans le virage sept, cela dépend du sous-virage rencontré, mais la plupart des voitures prendront la même trajectoire dans cette partie.
Les virages 11 et 12 sont des virages lents mais la sortie du virage 12 est assez difficile. Il faut accélérer tôt car le virage s’ouvre sur le 13, assez relevé, et qui amène à la longue ligne droite. Il faut faire attention à ne pas se faire piéger par le survirage dans le virage 12 mais une fois qu’on accélère, on ne lève plus le pied. Il y a souvent du sous-virage dans le virage 13 et la vitesse peut vraiment souffrir à l’entrée de la ligne droite. Celle-ci est très longue et on en profite pour faire des ajustements sur le volant ou pour parler par radio.
L’épingle du virage 14 présente une bonne opportunité de dépassement, c’est également la zone de freinage la plus importante du tour. On essaie toujours de freiner le plus tardivement possible et il faut faire attention de ne pas bloquer une roue car cela pourrait coûter pas mal de temps. C’est un virage ardu et il est difficile de trouver le point de freinage optimal tout au long du Grand Prix.
Le dernier virage, le virage 16, a l’air simple, mais on peut facilement y commettre une erreur et perdre du temps. Il faut accélérer très tôt mais il y a une petite bosse au milieu, ce qui le rend plus difficile encore. - L'an dernier :
Renault repartira bredouille de Shanghai, après un grand prix humide. Le mauvais timing du ravitaillement d’Alonso – au 7è tour, alors que la voiture de sécurité s’apprêtait à rentrer aux stands ! – a rejeté le double champion du monde au dernier rang derrière Nico Rosberg, qui venait d’effectuer la même manœuvre. Remonter aux avant-postes en s’infligeant bien involontairement un tel handicap était mission impossible et Fernando échoue à la porte des points.
Transparent en qualifications, Nelson Piquet a été égal à lui-même en course en partant plus qu’à son tour à la faute. Trois sorties de piste, un changement de museau et 3 pit stops étaient incompatibles avec une remontée dans les points et une stratégie ne prévoyant originellement qu’un seul ravitaillement.
Course :
- Présentation du GP 2010 :
Vous avez connu un bon weekend en Malaisie avec une quatrième place. Etiez-vous satisfait de ce résultat ?
Si vous m’aviez offert la quatrième place en début de weekend, je l’aurais prise. Tout comme en Australie, cela a été une nouvelle bonne performance de la part de toute l’équipe et globalement un bon weekend. Nous avons pris les bonnes décisions durant la séance de qualifications et nous avons bien réagi aux variations des conditions météorologiques. En course, j’ai gagné deux places au départ, ce qui s’est révélé très important pour le résultat final. Avoir marqué 30 points en deux courses est un bon bilan. Nous n’aurions pas pu espérer davantage.
L’équipe apporte de nouveaux développements à chaque course. Sentez-vous une amélioration de la voiture ?
Il est bon de voir l’équipe s’acharner de cette manière. Elle apporte de nouvelles pièces à chaque course mais en temps que pilote il est parfois difficile de juger un gain de performance concret lorsqu’on pilote sur un circuit différent chaque semaine, qui plus est dans des conditions météo variées. Par exemple, Sepang est à l’opposé du circuit de Melbourne et requiert des caractéristiques différentes de la voiture. Grâce aux datas, nous savons que la voiture va en s’améliorant.
Avez-vous hâte d’être au Grand Prix de Chine ?
Ce n’est pas mon Grand Prix préféré, mais toutes les courses sont aussi importantes les unes que les autres et offrent le même potentiel de points. Le circuit est assez intéressant car il présente quelques virages inhabituels comme le n°1, qui fait presque un cercle complet. Il est relativement difficile techniquement parlant. Shanghai est assez similaire au tracé de Sepang, avec une palette étendue de virages, je pense donc que nous pourrons y être compétitifs. Nous disposerons également de nouveautés techniques, qui devraient nous aider à nous rapprocher encore de la tête de peloton.
Que pensez-vous de la saison après trois courses ?
Bien sûr, Bahreïn a été décevant et il a été bon de rattraper le coup avec deux bons résultats consécutifs. Nous savons que notre voiture n’est pas encore la plus rapide du plateau mais nous avons pris les bonnes décisions durant les courses et je pense que nous méritons vraiment les résultats obtenus. Il n’y a pas de réelles surprises cette année. La plupart des écuries sont très proches les unes des autres en termes de performance avec Red Bull, McLaren et Ferrari en haut de la hiérarchie. Nous sommes juste derrière avec Mercedes ; il y a ensuite les batailles serrées entre Force India, Williams et Toro Rosso. Avec un plateau très serré, nous devons continuer à nous battre afin de nous rapprocher du top et de garder l’avantage par rapport aux équipes qui se trouvent derrière nous.
Vitaly, vous avez encore réalisé un début de course remarquable en Malaisie. Quels souvenirs en gardez-vous ?
A Sepang, il a été difficile de dépasser autant de voitures au départ qu’à Bahreïn ou en Australie, mais j’ai tout de même gagné deux positions. J’étais à l’aise en première partie de course et j’ai beaucoup aimé les batailles que j’ai livrées avec les pilotes autour de moi, surtout celle avec Hamilton. Nous avons effectué un arrêt très tôt et avons chaussé les pneus durs, ce qui a probablement été une erreur car j’ai souffert d’un manque de grip comparé aux « options ». Au final, ce n’était pas bien grave car ma course s’est arrêtée sur un problème de boîte de vitesses.
Vous avez à présent pris le départ de trois Grands Prix en F1. Êtes-vous satisfait de la manière dont se passent les choses ?
Je suis satisfait de mes relations de travail avec l’équipe, surtout avec les ingénieurs qui m’ont vraiment aidé à m’adapter à la Formule 1. J’ai passé autant de temps que possible avec eux, à discuter des systèmes, de la mise au point, et des points à améliorer. Ce qui est décevant, c’est de ne pas avoir fini les courses, et surtout d’avoir été obligé d’abandonner si tôt à Bahreïn et en Australie. Cela a limité mon expérience. Pour le moment, je sais seulement ce que c’est que de compléter la moitié d’une course en termes de gestion des pneumatiques et d’adaptation aux différentes charges d’essence, alors ce n’est pas idéal.
La prochaine course aura lieu à Shanghai. Que pensez-vous de ce circuit ?
J’y ai couru en GP2 et je n’aurai pas à apprendre le tracé. C’est un circuit qui présente pas mal de défis avec bon nombre de virages de types différents. Il est donc très technique et il est difficile de trouver l’équilibre idéal. Il y a pas mal de longs virages comme le numéro 13, dans lesquels la voiture a tendance à sousvirer. Il est difficile d’y accélérer tôt et cela est toujours frustrant. Bien sûr, je n’en ai que l’expérience du GP2 et je suis certain que cela sera encore plus difficile dans une F1.
Quels sont vos objectifs ce weekend ?
La priorité sera d’essayer de réaliser la distance de la course et donc d’accumuler l’expérience. J’aimerais également me rapprocher du top 10 et j’espère être en mesure de me battre pour les points. Il me faut continuer à travailler sur ma performance en séance de qualifications afin d’entrer en Q2 et, je l’espère, en Q3. Voici mes objectifs.
James, l’équipe a marqué 30 points en trois courses – vous devez être ravis de ce début de saison…
Je pense que nous avons pris un excellent départ. Nos résultats, en effet, ont quelque peu dépassé nos espérances compte tenu du niveau de compétitivité de la voiture en début de championnat. Nous avons profité des opportunités qui se sont présentées à nous et nous en avons tiré de bons résultats. C’est une bonne manière de débuter la saison.
L’équipe a fait les louanges des efforts de Robert Kubica par rapport à son éthique de travail. De quelle manière a-t-il revigoré l’écurie ?
J’ai été impressionné par son attitude et par le fait qu’il ait autant soif que nous de remonter l’équipe en haut de la hiérarchie. Il se tient constamment informé des nouveautés qui arrivent pour la voiture et il travaille très dur. Cela aide à motiver l’équipe tout entière.
Vitaly continue d’impressionner. Comment évaluez-vous son début de saison ?
Je pense que sa plus grande force est mentale surtout lors des moments cruciaux. Sa performance en début de course, ainsi que son approche de la séance de qualifications, sont un bon exemple de cette qualité. Vitaly ne laisse pas la pression l’emporter. Il a manqué de chance et n’a pas terminé de course et nous sommes vraiment désolés de l’avoir déçu par deux fois avec des problèmes qui lui ont coûté deux bonnes courses. Il se rapproche un peu plus de Robert chaque weekend en termes de rythme et je pense que cela va continuer toute la saison. Je suis confiant que si nous lui donnons une plateforme fiable, il fera du bon boulot pour nous et sera en mesure de marquer des points chaque weekend.
La R30 est très proche de Mercedes en termes de performance : pourrez-vous les dépasser dans les prochaines semaines ?
Je le pense car, pour le moment, les Mercedes sont juste devant nous en rythme de qualifications alors que nous avons semblé posséder un petit avantage en rythme de course à Sepang. Nous aurons quelques nouveautés en Chine avec notamment l’arrivée d’un nouvel aileron avant et d’un fond plat. Même si cette évolution n’était pas suffisante pour dépasser Mercedes en qualifications, elle devrait nous permettre de nous lancer à leur poursuite. Et, si nous pouvions être devant en début de course, je pense que nous avons la performance pour le rester.
Quel est le degré d’agressivité du programme de développement 2010 comparé à 2009 ou aux années précédentes ?
Nous n’avons pas caché le fait que notre intention était d’être agressif dans le développement de la voiture en 2010. Un développement agressif veut dire avoir des idées efficaces et de les mettre sur la voiture aussi rapidement que possible. Notre rythme de développement aérodynamique actuel est plus intense que jamais ; il est au moins le double par rapport à l’an passé. De plus, l’usine fait tout son possible afin de produire les éléments, en à peu près deux fois moins de temps par rapport à 2009.
Quel atout le centre CFD de simulation numérique représente-t-il dans le développement de la R30 ?
C’est un élément fondamental de tout département aérodynamique aujourd’hui et sans lui, nous ne pourrions tout simplement pas développer la voiture au même rythme. Actuellement, plus de la moitié des gains aérodynamiques réalisés sur la voiture proviennent de la CFD.
L’équipe prévoit-elle des améliorations d’ordre mécanique en plus des nouveautés aérodynamiques ?
Pour toute équipe, le design et le développement d’une voiture durant la saison sont dominés par des améliorations d’ordre aérodynamique car c’est ce secteur qui a le plus d’impact sur la performance. Des projets d’ordre mécanique sont cependant en cours, notamment au niveau de la suspension et du système de freinage. Ceux-ci sont en général assez discrets car ils sont souvent une accumulation de plusieurs douzaines de petites choses et ne sont pas aussi visibles que les nouveautés aérodynamiques.
Parlez-nous du challenge technique que représente le circuit de Shanghai. La R30 y sera-t-elle performante ?
La plus grande différence à laquelle les voitures peuvent s’attendre à Shanghai, ce sont les conditions climatiques bien plus fraîches qu’en Malaisie et en Australie. Nous devrons nous assurer que les pneumatiques fonctionnent de manière correcte dans ces conditions. Nous espérons faire un autre petit pas en avant à Shanghai et je pense qu’un objectif réaliste est de faire entrer les deux pilotes dans les points.
- La vie sur la route : maintenir les monoplaces en bonne santé
Les baies de travail à Enstone ont été bien vides récemment. Avec quatre courses lointaines d’affilée, cela fait à présent plus de cinq semaines que les R30 ne sont pas rentrées au bercail. Malgré l’aspect glamour de la vie sur la route, maintenir les voitures en bonne santé sans repasser par la case départ est un réel challenge. Quelles sont donc les mesures mises en place afin d’assurer que les R30 restent saines et prêtes pour la course ?
Tout d’abord, il faut mentionner le fait que les équipes dépendent fortement du fret aérien qui transporte leur matériel, voiture comprises, dans monde entier. S’il est vrai que les châssis ne sont pas encore retournés à Enstone, une bonne partie des éléments constitutifs de la R30 ont été régulièrement ré-expédiés à l’usine. En fait, plus d’une tonne de frêt aérien est revenue à Enstone depuis la Malaise la semaine dernière. Dans les caisses, un grand nombre d’éléments de carrosserie et de composants de suspension qui avaient besoin d’entrer en maintenance.
« Chaque pièce a une durée de vie en termes de design et une durée de vie en termes de service, » explique James Allison, Directeur Technique. « Lorsqu’un composant atteint le kilométrage limite, il faut l’ôter de la voiture. Il est alors envoyé à l’usine pour inspection, même si c’est depuis l’autre bout de la planète. C’est le cas, par exemple, de nos composants de suspensions en carbone : il faut les tester après chaque Grand Prix afin de localiser toute faiblesse potentielle. Il s’agit de sécurité. »
Avoir à envoyer autant de fret à Enstone est un réel défi logistique. C’est pourquoi des membres de l’équipe sont souvent amenés à transporter des pièces en bagages sur des vols commerciaux. C’était en fait la seule manière de respecter les délais imposés par les deux courses qui se sont suivies, l’Australie et la Malaisie : il a fallu rapatrier les pièces à Enstone, effectuer les révisions nécessaires, et les renvoyer à Sepang en moins d’une semaine.
La révision des pièces n’a pas uniquement lieu à Enstone. Un expert est en effet présent sur chaque course afin de garder un œil sur les composants cruciaux. « Nous pouvons vérifier un bon nombre de matériaux en composite à l’aide d’ultra-sons, afin de déceler toute faiblesse, » explique Alan Permane, Chef Ingénieur. « Si nous montons un nouvel aileron avant, nous pouvons utiliser cette technique pour scanner certains points de l’aileron et déceler d’éventuelles fractures liées au travail de la pièce. Nous inspecterons l’aileron après le tour d’installation et ensuite après chaque run pour être certain que tout fonctionne comme il le faut. »
Pour faire face aux imprévus, il est également important d’être réactif. L’équipe l’a découvert à Melbourne lorsque l’arceau de la voiture de Vitaly a été endommagé lors de son évacuation par camion. Dans ce cas, il n’y a que le bureau d’études qui puisse aider. Celui-ci a préparé un kit de réparation et l’a expédié vers Sepang pour qu’il soit apposé sur la voiture. Sans cette réactivité, il aurait été très difficile pour l’équipe de course d’effectuer les réparations sur place.
Malheureusement, alors que la plupart des composants de la voiture auront été entretenus ou remplacés depuis Bahreïn, on ne peut pas faire grand chose quant à l’apparence des voitures durant les courses lointaines. Repeindre est un luxe et il faudra attendre. Les deux R30 porteront donc quelques cicatrices issues des batailles auxquelles elles se sont livrées durant les premiers Grand Prix. Ce n’est rien de bien méchant, juste quelques éclats ici ou là. Les voitures seront repeintes lorsqu’elles rentreront de Chine, la semaine prochaine. Elles seront alors flambant neuves pour la saison européenne !