de noux » Dim 1 Juil 2007 09:51
« Les qualifs » de Fisichella, dans le stand de Renault-F1
Beaucoup de pression mais un calme étonnant et un immense professionnalisme dans le stand Renault, hier après-midi à Magny-Cours. : Renault Presse
Très rare de suivre les qualifications d'un Grand Prix au sein d'une écurie. Hier, Renault nous a offert cette chance, dans son « garage » de Magny-Cours.
MAGNY-COURS (de l'un de nos envoyés spéciaux). 13 h 56, hier, dans le stand Renault. Giancarlo Fisichella et Heiiki Kovalainen grimpent dans leur monoplace au milieu d'une véritable fourmilière. Ils sont une quarantaine d'ingénieurs et de mécaniciens à travailler autour des deux voitures. Tous plus calme les uns que les autres malgré la pression énorme qui pèse sur leurs épaules. Les pneus sont dans leur couverture chauffante. Chacun attend l'ordre du team-manager pour envoyer les monoplaces en piste. La température s'est légèrement élevée et un ingénieur se précipite sur l'aileron avant de l'auto de Kovalainen pour apporter une petite retouche à son inclinaison. La direction de course passe le feu vert à 14 h mais les deux pilotes ne s'élancent, en pneus durs, qu'1'45» plus tard. « Il nous faut économiser les « tendres », explique un technicien. Leur nombre est limité pour les essais et pour la course. »Fisichella et Kovalainen sont les premiers en piste pour ce premier « run » d'un quart d'heure qui éliminera les six pilotes les moins rapides. Le Finlandais signe le premier chrono de référence (1'16''054) avant d'être rapidement surclassé par Hamilton (1'14''805). Et au bout de quatre tours, les deux Renault sont rappelées à leur stand. Puis relâchées en pneus tendres.Dans nos écouteurs, nous entendons alors Fisichella se plaindre de sous-virage dans certaines courbes. Pas d'affolement dans le garage. On demande aux deux pilotes de rentrer. Ils repartiront à moins de trois minutes du terme de la séance. Et là tout va mieux. Kovalainen boucle la « Q1 » à la 5e place, « Fisico » à la 12e. « Ça passe et c'est l'essentiel », entend-on près de nous.Mais le plus dur reste à faire pour terminer dans les dix premiers de la « Q 2 ». Dans les sept minutes de battement entre ces deux séances, les ingénieurs ont évalué en un temps record le vrai potentiel des voitures. Déterminant pour arrêter la quantité d'essence à mettre avant le dernier quart d'heure des « qualifs », le réservoir des voitures étant ensuite plombé jusqu'au départ.A 14 h 22, la piste est à nouveau ouverte. Mais dans sa cahute juchée sur le muret, de l'autre côté de la piste de décélération, le team-manager de Renault-F1 n'est pas pressé. Une véritable partie de poker menteur s'est, une nouvelle fois, engagée entre les écuries de pointe. Coulthard est le premier à craquer. Tout le monde lui emboîte le pas. Avant de donner le feu vert à ses hommes, Steve Nielsen, le directeur sportif, consulte le GPS donnant l'état exact du trafic sur la piste. Heikki et « Fisico » sont à nouveau lâchés. Ils négocient parfaitement ces quinze minutes malgré une modification du « grip » de la piste nivernaise excessivement sensible au moindre rayon de soleil, au plus petit nuage. Ils terminent respectivement en 7e et 8e position. « Satisfaisant mais on peut encore mieux faire », lance l'Italien.Le problème pour Renault c'est qu'un trop grand nombre de pneus tendres neufs a été utilisé lors de cette première demi-heure. Et il ne lui en reste plus qu'un seul train par voiture contre trois à Hamilton. Pas grave. Le « Q3 » est parfaitement bien négocié par les deux hommes. De l'appui est remis sur l'aileron de Kovalainen qui se plaint, lui aussi, de sous-virage. A 15 h, le Finlandais, 6e, termine juste derrière « Fisico ». Les deux Renault sont en 3e ligne. « Notre meilleure qualif de la saison. » Applaudissements. Et déjà on se penche sur la course où la stratégie jouera un grand rôle. Mais dans ce domaine Renault-F1 est également bien armé. Ne vient-il pas d'engager un Canadien, auparavant chargé du calcul des probabilités dans la gestion des machines à sous dans les casinos de Las Vegas ?Jean-Claude VIRFEU.