.:: GP de Grande-Bretagne 2008 ::. - Le circuit :
Construit sur un terrain d'aviation, Silverstone a accueilli le premier gp, sous l'appellation "Grand Prix d'Europe", le 13 mai 1950. D'authentiques fans s'y pressent mais les organisateurs sont tellement persuadés du caractère incontournable de leur épreuve qu'ils ont longtemps négligé sa desserte et le confort des spectateurs. Le tracé de Northamptonshire est un circuit étalon pour proposer pratiquement toute la panoplie de courbes très rapides comme Copse et l'enchaînement hautement réjouissant Maggotts-Becketts-Chapel, très lentes comme le Complex dans la partie finale, ou des portions ultra rapides telles la ligne droite de Hangar.
L'efficacité aérodynamique est primordiale et le bon compromis en réglages compliqué. Le bitume est l'un des plus agressifs mais côté moteur, la contrainte n'est pas sévère. Le site expose les monoplaces au vent et à une instabilité que les pilotes détestent. Un facteur qui rend l'étagement de la boîte de vitesses délicat. Enfin, la météo est souvent versatile.
60 tours x 5,141 km - 308,355 km
- Renault au Grand Prix de Grande-Bretagne
Silverstone, le circuit où tout a commencé avec le premier Grand Prix de l’histoire de la Formule 1 en 1950 et où Renault débutait en 1977. Pendant l’ère turbo, le Grand Prix de Grande-Bretagne alternait entre Brands Hatch et Silverstone, ce qui signifie que Renault n’a couru sur le vieil aérodrome que 5 fois entre 1977 et 1986. A cette époque, Renault est monté trois fois sur le podium, une seconde place pour René Arnoux en 1979, une victoire pour Alain Prost en 1983 et une troisième place pour Jacques Lafitte et sa Ligier-Renault en 1985. En 1981, la course s’annonçait prometteuse avec une superbe première ligne 100% Renault mais n’apportait pas satisfaction avec les abandons de Prost et de Arnoux, avant le drapeau à damiers.
L’ère V10 annonçait quelque chose de différent. En 1989, Patrese partait à la faute et manquait ainsi l’occasion de monter sur le podium alors qu’en 1990, Thierry Boutsen finissait sur la seconde marche. C’est en 1991, que tout a commencé avec Nigel Mansell. Deux victoires indiscutables en 1991 et 1992 avec Ricardo Patrese, son coéquipier, qui complétait un superbe doublé en 1992. Renault a ainsi continué sur sa lancée de victoires consécutives jusqu’à son retrait de la discipline avec Prost décrochant la victoire en 1993, Hill en 1994, la Benetton de Herbert en 1995, Villeneuve en 1996 et en 1997, devant Jean Alesi et Alexander Wurz à ses débuts pour un triplé Renault.
Pour sa troisième ère en F1, Renault a connu un début plus mitigé sur le tracé britannique avec une performance discrète en 2002. Jarno Trulli était en tête en 2003 après s’être élancé de la deuxième position sur la grille mais il ne passait la ligne d’arrivée qu’à la 6ème place. Il aura fallu attendre 2005 pour voir Renault monter sur le podium, avec une seconde place pour Fernando Alonso. Suivra ensuite l’écrasante victoire de l’Espagnol en 2006, où il décrochait la pole position, la victoire et le meilleur tour !
L’an dernier, Heikki Kovalainen et Giancarlo Fisichella entraient tous deux dans les points et décrochaient respectivement la 7ème et la 8ème placs. Sur la lancée du dernier Grand Prix de France, nul doute que Fernando Alonso et Nelson Piquet auront à cœur eux aussi de marquer des points en Angleterre d’autant que c’est un circuit qu’ils affectionnent tous deux.
Au total, Renault a remporté 9 victoires, 18 podiums et 10 pole positions à Silverstone depuis son premier départ sur le sol britannique au Grand Prix de 1977. - Données techniques :
Le degré d’exigence du circuit de Silverstone a beaucoup évolué de par l’entrée en vigueur du moteur V8 et le niveau d’appuis embarqués toujours plus important. Les virages qui jusque là demandaient aux pilotes la chute d’un rapport, ne nécessitent plus qu’un léger soulagement de la pédale d’accélérateur jusqu’à Vale où il faut freiner, un peu. Avec une période à pleine charge de l’ordre de 66% du tour, les moteurs sont soumis à rude épreuve sur cet ancien aérodrome. La vitesse moyenne en virage est de 180 km/h mais la voiture doit également aborder une partie plus lente et plus complexe en fin de tour et s’adapter à une surface bosselée et capricieuse. Un mot pour décrire Silverstone ? Sélectif, aussi bien pour les pilotes que pour les monoplaces.
Appuis aérodynamiques : Les appuis embarqués à Silverstone sont moyens à élevés, du même type que ceux utilisés à Magny-Cours lors de la dernière course. Les appuis importants sont nécessaires pour la première partie du tour, plus sinueuse et la perte éventuelle en termes de vitesse de pointe ne devrait pas être un problème étant donné le fait que les lignes droites et zones de freinage restent relativement courtes. Cela ne devrait donc pas représenter un danger vis-à-vis de la concurrence. L’absence de gros freinage implique aussi que nous utiliserons des écopes de freins plus petites pour optimiser les performances aérodynamiques.
Comportement sur les bosses : Le comportement de la voiture sur les bosses est un paramètre important à Silverstone où maintenir un fort niveau de performance aérodynamique est si critique dans les virages rapides. La surface est plutôt bosselée, notamment dans la zone de freinage du virage numéro 8 où la surface à elle seule peut déstabiliser la voiture. Dans leur recherche de la trajectoire idéale, les pilotes ont tendance à monter sur les vibreurs à la sortie des virages, ce qui amplifie l’effet bosselé de la piste.
Suspensions : La voiture est exploitée avec un équilibre sur l’avant, c’est-à-dire avec des suspensions plus dures à l’avant et plus souples à l’arrière. L’avant plus dur permet à la voiture d’être plus réactive dans les changements rapides de direction dans les virages rapides et lents alors que l’arrière plus souple offrira une meilleure adhérence en sortie et donc une meilleure motricité, notamment dans les virages 9, 11 et 16.
Pneus : Les pneus sont toujours soumis à rude épreuve sur ce circuit notamment en raison des quelques virages à haute vitesse que compte ce tracé et cela fait de Silverstone un des circuits du championnat les plus difficiles de la saison avec Spa et Barcelone à ce niveau. Bridgestone mettra à disposition des équipes les mélanges durs et intermédiaires de sa gamme 2008.
Conditions ambiantes : En tant qu’ancien aérodrome, Silverstone est inévitablement exposé au vent, ce qui a un impact notable sur les performances de la voiture. Les bourrasques de vent perturbent l’équilibre aérodynamique de la voiture et rendent son comportement parfois imprévisible, notamment dans les virages rapides. Les pilotes doivent donc être capables d’évaluer la force et la direction du vent et adapter en conséquence leur pilotage.
Stratégie : La consommation de carburant est assez élevée à Silverstone et la pénalité en temps liée à la charge d’essence embarquée l’est par conséquent également. Cela signifie que les stratégies retenues pour cette course s’éloignent généralement peu de la norme, puisque deux tours supplémentaires d’essence peuvent coûter près de deux dixièmes au tour. Nous nous attendons donc à voir les équipes opter pour une stratégie standard à deux arrêts généralement tôt pour les équipes de pointe, afin de garantir une bonne position sur la grille lors des qualifications. Avec des dépassements quasiment impossibles sur ce circuit, la position de départ sera capitale !
Moteur : Le circuit de Silverstone demande à la dernière génération de moteur V8 un temps à pleine charge de près de 66% du tour. Si c’est légèrement inférieur aux années précédentes, le moteur doit toujours être en mesure de répondre à haut régime lorsque le pilote aborde les virages rapides à fond ou en soulageant légèrement. En ce qui concerne le refroidissement, nos derniers essais ont confirmé que nous étions prêts à faire face à toute éventualité.
- L'an dernier :
Heikki Kovalainen et Giancarlo Fisichella, entrèrent dans les points en décrochant respectivement la septième et la huitième place dans le cadre du Grand Prix de Grande-Bretagne 2007.
Les deux pilotes se sont élancés de ces mêmes positions sur la grille et ont suivi une stratégie agressive à deux arrêts. Heikki et Giancarlo ont tous deux souffert d’un manque de performance relatif aux pneumatiques à différents moments de la course.
Qualifications :
Course :
Course :
- Présentation du GP 2008 :
.:: Fernando Alonso ::.
Fernando, vous marquez un point au dernier Grand Prix de France et pourtant vous aviez d’autres ambitions pour le Grand Prix national de Renault ?
Oui, après les qualifications je pensais que pour la première fois de l’année, nous pouvions viser le podium alors j’étais forcément un peu déçu. Ma course a un peu mal commencé, j’ai perdu trop de places au départ et après je n’ai pas réussi à retrouver mon rythme du samedi. La voiture était rapide en ligne droite mais cela n’était pas suffisant et je n’ai pas réussi à remonter. Je marque un point, ce qui est déjà quelque chose, et je suis bien déterminé à me rattraper dès ce week-end.
Comment abordez-vous le Grand Prix de Silverstone ce week-end ?
Je suis plutôt positif. Nous avons vu à Magny-Cours que nous étions en progrès, il y a encore à faire mais les choses continuent d’avancer. Ensuite, nous avons tourné trois jours en essais la semaine dernière avec Nelson et nous avons pu travailler sur la mise au point de la voiture, tester de nouveaux éléments, évaluer les pneumatiques et nous remettre dans le bain en ce qui concerne le tracé. Cela nous aidera forcément pour les premiers roulages cette semaine et pour faire évoluer la voiture au fil des séances.
L’usine d’Enstone est à moins d’une heure de route de Silverstone...
Après Magny-Cours, c’est un peu une autre course à domicile pour nous avec beaucoup de membres de l’écurie qui viendront nous soutenir dimanche. Alors bien entendu, un bon résultat sera très important pour nous et pour l’équipe.
Que pouvez-vous nous dire du circuit de Silverstone ?
C’est une vraie légende dans le calendrier F1 et le tracé se révèle être très sélectif aussi bien pour les voitures que pour les pilotes. Les virages rapides sont très exigeants au niveau du châssis et demandent un bon équilibre général. C’est plutôt bosselé et physique avec beaucoup de « G » encaissés par les pilotes. Un bon tour à Silverstone est toujours grisant car la voiture et le pilote doivent tous deux être à leur optimum.
.:: Nelson Piquet ::.
Nelson, vous avez marqué vos premiers points en France. Sans doute un moment un peu spécial pour vous ?
Oui, c’était un sentiment fort de marquer ces premiers points, d’autant que j’ai attendu longtemps ! Cela a sans aucun doute pris un peu plus de temps que ce que j’aurais aimé mais les premières courses n’ont pas été faciles pour l’équipe et moi. En France, tout s’est mis en place et tout s’est passé sans le moindre problème. J’ai bien progressé tout au long du week-end, j’étais prêt pour la course et me sentais à l’aise dans la voiture.
Ce résultat vous a-t-il donné davantage confiance pour la seconde moitié de saison ?
J’espère en effet continuer comme cela pour la suite du championnat, en commençant par le prochain rendez-vous ce week-end à Silverstone. Mais ce résultat ne m’a pas changé moi, je savais ce dont j’étais capable, il fallait juste que les choses se mettent en place. Je pense que ma seconde moitié de saison sera plus solide, j’ai maintenant plus d’expérience et j’ai beaucoup appris de ces huit premières courses. Chaque seconde que vous passez dans la voiture vous permet d’apprendre encore un peu plus et de prendre confiance, c’est un processus d’apprentissage naturel et qui prend du temps.
Quels sont vos espoirs pour Silverstone ? C’est un de vos circuits préférés paraît-il...
Oui, j’aime beaucoup ce tracé et nous avons tourné ici la semaine dernière. Nous avons donc les réglages de base de la voiture. Mon objectif sera de marquer des points, d’être dans le rythme de mon coéquipier mais comme nous avons pu le constater en France, le peloton est très serré et beaucoup de voitures sont au même niveau ; quelques centièmes seulement peuvent vous faire passer de la 8ème à la 16ème place sur la grille. Les qualifications seront donc une fois encore essentielles d’autant que les dépassements à Silverstone ne sont pas évidents.
Silverstone est presque un deuxième Grand Prix à domicile pour l’équipe, vous vivez vous-même en Angleterre. Cela rend-il cette course un peu particulière à vos yeux ?
Je pense que c’est un peu comme mon Grand Prix et c’est toujours sympathique de voir les membres de l’équipe normalement basés à l’usine passer nous voir et nous soutenir. Mais toutes les courses ont la même importance et j’aurai donc la même approche, j’essaierai de faire le maximum pour finir dans les points.
.:: Bob Bell ::.
Bob, l’équipe a vu en France pour la première fois cette saison ses deux voitures entrer dans les points. Etes-vous satisfait de ce résultat ?
Même si nous étions forcément très contents de voir nos deux voitures marquer des points, je crois que nous ne pouvions pas être totalement satisfaits de ce résultat. Nelson a fait le maximum de ce qu’il pouvait faire mais c’était forcément un peu décevant pour Fernando qui avait le potentiel de monter sur le podium et qui était donc notre objectif.
La prestation de Fernando en qualifications était une fois encore exceptionnelle et il a finalement souffert en course. Pouvons-nous dire que l’équipe doit encore améliorer son rythme en course ?
Nous étions plutôt confiants quant à la possibilité de transformer la performance de Fernando en une place sur le podium mais il n’était pas dans le rythme dans son premier relais et il était ensuite impossible d’espérer monter sur le podium. Nous n’avons toujours pas totalement compris ce qu’il s’est passé, nous examinons les données pour essayer de comprendre les causes de ce manque de performance. Alors, oui, très certainement, nous pouvons dire que nous avons progressé davantage sur les qualifications qu’en course et que c’est par conséquent un point sur lequel nous allons devoir travailler.
Nelson a connu un très bon week-end et a marqué ses premiers points en Formule 1. Comment évaluez-vous ce résultat ?
Il a fait un travail remarquable, n’a eu de cesse de progresser tout au long du week-end. En essais le vendredi, il lui en manquait un peu par rapport à Fernando mais ce n’était plus le cas en fin de week-end et il a même au final marqué plus de points que son coéquipier. C’est donc un Grand Prix très positif pour lui, ce qui va booster son niveau de confiance. On peut maintenant espérer que cela lui serve de tremplin pour la seconde moitié de saison d’autant qu’il connaît déjà la plupart des circuits européens. C’est donc une belle occasion pour lui de montrer son réel potentiel.
Que pouvez-vous attendre de la R28 au Grand Prix de Grande-Bretagne ?
Nous sommes optimistes. C’est un circuit qui exige un niveau d’appuis moyen-élevé avec quelques virages rapides, comme Barcelone, et la R28 s’est jusque là plutôt bien comportée dans ce genre de configuration. Vous devez avoir une voiture réactive dans les changements rapides de direction, une bonne motricité, un niveau de performance satisfaisant à haute vitesse… je pense que c’est justement là que peuvent se situer les qualités de notre monoplace. De plus, nous avons tourné à Silverstone la semaine dernière ce qui devrait nous permettre de trouver rapidement les bons réglages.
Avez-vous prévu de nouvelles évolutions pour cette course ?
Nous espérons avoir de nouvelles pièces mais il s’agira sans doute d’ajouts de dernière minute. Nous avons essayé ces pièces la semaine dernière lors de nos trois jours de roulage et nous espérons que cela nous fera encore progresser, même un peu.
Silverstone est presque une deuxième course à domicile pour l’équipe. C’est sans doute un rendez-vous un peu particulier ?
Oui, pour sûr. Pour tous les membres de l’usine d’Enstone, c’est un peu leur course et il en va de même pour tous ceux qui travaillent en F1 et sont originaires d’Angleterre. De par la proximité avec notre usine, nous avons toujours cette volonté de bien faire à Silverstone.
Cette course marque la mi-saison. Quels sont vos objectifs pour cette deuxième moitié de championnat ?
Ce sont à peu de choses près les mêmes que ceux que nous nous étions fixés en début de championnat. Nous devons poursuivre notre programme de développement pour remonter dans le peloton et essayer de concurrencer les BMW et les McLaren pour espérer monter sur le podium d’ici la fin de saison. Ce sera important pour notre niveau de confiance pour 2009 et montrer que nous sommes capables de revenir au niveau qui doit être le nôtre, c’est-à-dire aux avant-postes.
- Les horaires :
Vendredi 4 juillet
Essais L1 : 11h à 12h30
Essais L2 : 15h à 16h30
Samedi 5 juillet
Essais L3 : 11h à 12h
Qualification : 14h
Dimanche 6 juillet
Course : départ à 14h - La météo :
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