A 19 km au nord de Budapest, le Hungaroring a été de 1986 à 89 une anomalie capitaliste derrière le "rideau de fer" communiste. Un tourniquet sans intérêt, si ce n'est celui d'offrir une vue imprenable sur la quasi-totalité du tracé.
En 2003, le morceau de ligne droite fut rallongé de 250 m pour garnir de dépassements la traditionnelle procession dominicale. Une réussite.
La saleté est la première particularité du Hungaroring, qui souffre de l'absence de tradition automobile. 30 km/h seulement plus rapide que Monaco, il fait donc la part belle aux qualités de motricité, d'appui aérodynamique des voitures mais aussi de vivacité dans ses chicanes rapides.
Les enchaînements soutenus et la chaleur en font un test physique imparable. Attention à la fiabilité moteur. Concernant les pneumatiques, les paraboliques aux premier et dernier virages entraînent une usure excessive à l'avant gauche.
Particularité : c'est l'épreuve d'adoption des Finlandais, qui s'y massent en raison de sa proximité.
- 1er Grand Prix en 19866
- 35 éditions, toutes à Budapest
- 29 dépassements lors de l'édition de 2020
- 21% de probabilité d'intervention de la voiture de sécurité
- 16 vainqueurs partis de la pôle position sur ce circuit, soit 46%
- Record du tour : 1:13.447 - Lewis Hamilton (pôle 2020)
70 tours x 4.381 km = 306.630 km
Les premières lignes de la grille se trouvent sur une pente assez raide. Les pilotes doivent alors tenir les freins tout en devant gérer une procédure de départ déjà assez complexe. Le tracé met à l’épreuve le pneumatique arrière droit, mais le T11 et le T12 sont cruciaux en cas d’attaque ou de défense en course. Il y a donc un compromis à faire entre la gestion de ce pneu et la compétition face aux voitures devant ou derrière.
Pneumatiques à disposition :
- Durs, C3 (Blanc) - Esteban : 2, Fernando : 2
- Médiums, C4 (Jaune) - Esteban : 3, Fernando : 3
- Tendres, C5 (Rouge) - Esteban : 8, Fernando : 8
◊ Esteban Ocon ◊
Comment vous sentez-vous avant la Hongrie ?
Le Hungaroring est l’un de mes circuits préférés au calendrier de la Formule 1. Son rythme en fait un endroit idéal pour piloter une F1 puisqu’il faut maximiser les virages et tout mettre bout à bout. Je suis ravi d’aller en Hongrie après un week-end prometteur à Silverstone, où la voiture offrait de meilleures sensations que lors des rendez-vous précédents. J’ai continué de travailler dur avec l’équipe au simulateur pour bien préparer la Hongrie. C’est la dernière manche avant la trêve estivale et le but sera de marquer davantage de points pour boucler la première partie de saison sur une spirale positive.
Quel est votre historique sur ce tracé ?
J’ai de bons souvenirs du Hungaroring. J’y ai signé trois poles et remporté deux des trois courses en Formule 3 en 2014. En GP3, je suis monté deux fois sur le podium, donc c’est clairement une piste où je suis à l’aise. Mes résultats en F1 ne traduisent pas véritablement ma confiance ici, mais je veux y remédier dès cette année. Notre objectif sera de faire du bon travail vendredi afin de pouvoir attaquer tout le reste du week-end.
Quels sont les défis du Hungaroring ?
Le circuit est rapide avec beaucoup d’enchaînements intéressants. Le tour est amusant quand vous le bouclez à la perfection. Le premier secteur possède une longue ligne droite avec une opportunité de dépassement au premier virage, puis une autre au deuxième. Le T4 est jouissif tant il est rapide avec son entrée à l’aveugle. La suite est assez rythmée et sinueuse, à l’exception de la chicane, avec un final assez étroit dans les deux épingles. Les pneumatiques ont tendance à surchauffer dans le dernier secteur, donc nous devrons surveiller cet aspect.
À quel point était-ce important d’être dans les points à Silverstone ?
J’étais content de revenir dans les points à Silverstone après une série difficile. Il fallait rebondir et notre performance était bonne dans l’ensemble. Je pense que le format Sprint a joué en notre faveur en misant sur les pneus tendres et cela nous a permis d’être mieux placés sur la grille dimanche. J’ai été un peu malchanceux au départ, mais hormis cela, notre rythme était compétitif et nous avons identifié de nouveaux domaines sur lesquels travailler. Nous sommes donc prêts à repartir au combat ce week-end en Hongrie et j’ai hâte d’y être !
◊ Fernando Alonso ◊
Vous en êtes à cinq tops dix consécutifs après le Grand Prix de Grande-Bretagne. Comment s’est passé le week-end de votre côté ?
Il sera intéressant de savoir ce que les fans ont pensé du nouveau format conçu pour eux, mais j’ai aimé le fait qu’il y ait de l’action sur chacun des trois jours. J’ai réussi mes Qualifications Sprint en capitalisant sur mon départ pour dépasser plusieurs voitures dans les premiers virages. Le dimanche m’a semblé difficile et très long. Nous avons fait une bonne course grâce à notre stratégie pour inscrire des points supplémentaires pour l’équipe. C’était agréable de voir les tribunes et cela a vraiment fait une différence. Ce résultat veut toutefois dire que je dois refaire un track walk à Budapest et il s’annonce très chaud !
Quel est votre état d’esprit avant de retrouver le circuit de votre premier succès en F1 ?
J’ai hâte d’y être. C’est un tracé offrant peu de temps morts entre ses nombreux virages serrés. Cela ressemble à un grand circuit de karting et je crois que nous aimons tous piloter à Budapest parce que le pilote possède une plus grande influence que sur d’autres pistes. J’ai obtenu de bons résultats en Hongrie, notamment en 2003 avec ma première victoire en F1. J’y ai également signé des podiums et une pole en 2009. J’ai l’impression que l’écurie progresse sans cesse, surtout après notre performance à Silverstone avec nos deux voitures dans les points. J’espère donc que nous connaîtrons encore un bon week-end.
Que ferez-vous pour votre anniversaire jeudi ?
Je suis impatient de célébrer mon anniversaire et je crois que l’équipe a aussi prévu quelque chose. C’est plutôt agréable de le fêter durant un week-end de course, donc je ne peux pas me plaindre. Nous ferons en sorte d’avoir un gâteau, mais un week-end important nous attend et je serai pleinement concentré sur la course. C’est la dernière manche avant la pause estivale et je veux poursuivre notre série à Budapest.
◊ Marcin Budkowski ◊
Quel bilan l’écurie tire-t-elle de Silverstone ?
Même si notre double top dix à Silverstone était positif avec des points très importants pour le championnat, nos ambitions sont plus élevées qu’une septième et une neuvième place à l’arrivée. Cela étant, nous avons collectivement contribué au succès des premières Qualifications Sprint en Formule 1 avec un choix audacieux de pneumatiques et une belle prestation de Fernando et d’Esteban. Cela nous a permis de rebondir après une qualification quelque peu décevante vendredi, tout en offrant un bon spectacle aux fans présents.
Comment qualifieriez-vous les performances de Fernando et Esteban ?
Je pense que Fernando a fait taire pour de bon quiconque doutait de son retour. Sa vitesse est toujours là et sa science de la course reste sans pareil comme nous l’avons vu une fois de plus tant samedi que dimanche. Il continuera sans aucun doute à se surpasser et à pousser l’écurie au fil de la saison. C’était également bien de voir Esteban revenir dans les points après deux week-ends compliqués. Il peut désormais s’appuyer sur cette performance pour retrouver sa superbe forme affichée en début d’année.
L’équipe a-t-elle hâte de courir en Hongrie ?
D’un point de vue personnel, j’ai toujours aimé me rendre à Budapest. C’est une ville magnifique, l’une de mes destinations préférées du calendrier, et je crois que la majorité de l’équipe sera d’accord avec moi ! Le Hungaroring est un circuit étroit et sinueux où les dépassements sont notoirement difficiles. Les qualifications seront importantes et nous devrons exploiter tout le potentiel de nos monoplaces samedi pour atteindre une position nous permettant de nous battre pour davantage de points dimanche.
La saison a été intense jusqu’ici. Comment l’équipe aborde-t-elle la dernière course avant la pause estivale ?
C’est le moment de l’année où la fatigue des Grands Prix commence à se faire ressentir. Nous avons beaucoup donné depuis le début de l’année sur le développement de la voiture avec Enstone et Viry. L’attention s’est désormais entièrement tournée sur 2022 dans les deux usines. Il y aura donc moins de nouvelles pièces en piste, mais la seconde moitié du calendrier s’annonce éreintante et tout le monde attend avec impatience cette coupure de deux semaines pour se ressourcer. Avant de pouvoir nous détendre, nous visons cependant une performance solide avec nos deux pilotes dans les points en Hongrie.
Vendredi 30 juilletl
Essais L1 : 11h30 à 12h30
Essais L2 : 15h à 16h
Samedi 31 juillet
Essais L3 : 12h à 13h
Qualifications : 15h
Dimanche 1er aout
Course : départ à 15h
Cliquez sur l'image
