- Le circuit :
Circuit permanent, situé à 20km au nord-est de Budapest.
Le Hungaroring, surnommé le « tourniquet hongrois » à cause de ses multiples virages à lente ou moyenne vitesse, n’est pas un circuit simple à appréhender pour les pilotes. Il nécessite beaucoup d’appui et de motricité, et les pneus sont généralement déterminants ici.
70 tours x 4,381 km = 306,663 km - Données techniques :
- L'an dernier :
L'an dernier c'est simple, Renault n'était nul part sur ce tracé. Qualifiés en milieu de grille, les pilotes n'ont jamais réussi à s'extirper du peloton, Alonso étant même pénalisé par un accrochage dès le premier tour. Un zéro pointé donc, plus cinglant encore que celui de Montréal quelques semaines plus tôt.
Course :
- Présentation du GP 2006 :
.:: Fernando Alonso ::.
Fernando, vous avez eu une course difficile le week-end dernier en Allemagne…
Oui, probablement la plus difficile de la saison car nous ne pensions pas avoir les problèmes que nous avons eus. Nous n’avons pas été compétitifs du week-end mais malgré cela, je pense que nous aurions eu la possibilité de monter sur le podium si nous n’avions pas eu ce problème de bullage dans le premier relais. L’essentiel est que l’équipe travaille dur et tire le meilleur de chaque course. C’est encore ce que nous avons fait dimanche. Nous devons maintenant garder confiance et améliorer la situation à Budapest.
Cela vous semble-t-il réaliste de croire que les choses seront différentes après seulement une semaine ?
Je ne crois pas, les choses se dérouleront très certainement de la même façon qu’en Allemagne. Personnellement, je suis calme et je sais que l’équipe a travaillé dur pour comprendre ce qui s’est passé. Les pneus en Hongrie sont très différents de ce dont nous avions besoin à Hockenheim et Michelin a également réagi au problème. Les gens disent que Michael revient mais je n’ai jamais été trop confiant alors que j’étais pourtant confortablement en tête et c’est pourquoi je ne panique pas aujourd’hui. Je suis confiant, nous pouvons faire une belle course.
Bien entendu, la Hongrie sera toujours une piste particulière pour vous, c’est là que vous avez décroché votre première victoire il y a trois ans…
Oui j’ai des souvenirs fantastiques de la Hongrie. C’est un circuit que j’aime beaucoup, très exigeant physiquement et mentalement en raison de la chaleur et du tracé. Il y a beaucoup de virages, vous êtes donc bien occupé au volant, cela ressemble presque à un circuit de karting. J’apprécie chaque tour !
L’an passé, c’est une des deux seules courses au cours desquelles vous n’avez pas marqué de points…
Oui, cela a été une course amusante l’an dernier. J’ai eu un accident dans le premier virage et je roulais donc avec des problèmes de refroidissement. Cela montre bien à quel point les choses peuvent changer en Formule 1 car la course précédente, je m’étais imposé en Allemagne. Cela sera différent cette année, je pense. Le V8 et les pneus plus tendres nous permettront d’être beaucoup plus rapides en courbes. Je crois que nous ferons une bonne course et il n’y a aucune raison pour que Renault ne soit pas devant.
.:: Giancarlo Fisichella ::.
Giancarlo, le Hungaroring est un circuit qui évolue toujours beaucoup tout au long du week-end. Est-ce important d’avoir un bon feeling dès les premiers tours ?
Il faut se sentir à l’aise d’entrée de jeu, en confiance avec la voiture et le circuit. Le circuit est toujours glissant et un petit peu sale au début, il faut donc savoir quels changements effectuer pour améliorer le niveau de performances de la voiture. Ensuite, au fil des roulages, le circuit se charge en gomme et le grip n’a de cesse de s’améliorer.
Est-ce un tracé exigeant pour les pilotes ?
Oui. Il y a plusieurs chicanes où il faut utiliser les vibreurs mais pas trop non plus. Les longs virages rendent ce circuit difficile physiquement surtout en fin de course et il y a de gros freinages pour les virages lents. Il ne faut faire aucune erreur car le circuit est sale hors de la trajectoire et cela ne pardonne pas, vous salissez vos pneus et il est alors difficile de défendre sa place.
Nous avons vu a Monaco que vous étiez capable de l’impossible : doubler sur un circuit alors que cela semble irréalisable. Ferez-vous de même en Hongrie ?
Pour être honnête, je préfèrerais partir en pole et garder la tête ! Mais si cela n’est pas le cas, il est sans doute aujourd’hui plus facile de doubler en Hongrie que cela ne l’était par le passé. Il y a de grandes possibilités dans le virage 1 notamment. J’ai fait de beaux dépassements à Monaco et s’il le faut, je ferai de même à Budapest.
Finalement la course en Allemagne a été très décevante pour toute l’équipe. Qu’attendez-vous des semaines à venir ?
Nous avons manqué de réussite à Hockenheim pas seulement vis-à-vis des Ferrari mais aussi par rapport aux autres équipes Michelin. L’équipe a travaillé dur pour comprendre ce qui s’était passé et trouver des solutions adaptées pour ce week-end. J’ai confiance, Michelin nous proposera des pneus compétitifs et nous devrons en tirer le meilleur. J’attaquerai au maximum, comme en Allemagne, pour monter sur le podium.
.:: Pat Symonds ::.
Pat, Renault a vécu sa course la plus difficile depuis le début de saison en Allemagne. Quelle est l’ambiance au sein de l’équipe en ce début de semaine ?
PS : Nous sommes honnêtes et auto-critiques. Après un niveau de performances comme celui que nous avons eu ce week-end à Hockenheim, nous cherchons à avoir une analyse critique de chacune des décisions que nous avons prises avant la course et nous cherchons à comprendre dans quelle mesure elles ont pu impacter les performances de la voiture. Un résultat comme celui-ci souligne la qualité des personnes de notre organisation. Tous les membres de l’équipe ont travaillé calmement mais efficacement et ont redoublé leurs efforts pour mettre en œuvre des solutions dès Budapest.
Le week-end dernier a été la première course au cours de laquelle vous n’avez pas pu exploiter vos amortisseurs de vibrations et cela coïncide justement avec le plus mauvais résultat de l’équipe cette saison. Faut-il y voir un lien direct de cause à effet ?
PS : Ce n’était pas le seul facteur mais il va sans dire que le fait de retirer les amortisseurs de vibrations à dégradé notre niveau de performances, sans quoi cet élément ne serait pas sur la voiture depuis le début de saison. Après l’avoir utilisé lors des dernières courses en 2005, nous avons conçu et optimisé la monoplace 2006 et son développement avec la présence de ce composant. Le comportement de la R26 sur les bosses et les vibreurs à Hockenheim n’ont certainement pas été aussi bons que ce à quoi nous étions jusque-là habitués. Mais il y avait aussi d’autres paramètres à prendre en considération.
Lesquels par exemple ?
PS : Nous étions conscients en arrivant en Allemagne que la gestion des pneumatiques pouvait être très compliquée. C’est un circuit très exigeant pour les pneus arrières qui peuvent connaître des problèmes de bullage. En conséquence, nous avons choisi des enveloppes qui semblaient présenter le moins de risque à ce niveau mais malgré cela, nous avons dû faire face à un problème de bullage en course, plus que toute autre équipe Michelin d’ailleurs. Lorsque vous décidez d’utiliser des pneus conçus pour limiter le phénomène du bullage, vous acceptez d’autres compromis : par exemple, un grip moindre et un comportement qui peut varier quand vous utilisez des pneus neufs et des pneus usés. Cela a été notre cas, nos pilotes ont souffert de sous-virage en qualifications et au contraire de sur-virage en course.
Vous avez dit que l’équipe avait travaillé calmement mais sûrement pour mettre au point de nouvelles solutions, quelles sont-elles ?
PS : Tout d’abord, nous avons été notifiés par la FIA qu’elle allait demander à la Cour d’Appel que les équipes ayant utilisé les amortisseurs de vibrations en Hongrie n’encourent pas de pénalité rétroactivement alors que le jugement sera connu d’ici la Turquie. Dans cette optique, nous utiliserons à nouveau ce composant en Hongrie. Nous avons également revu les évolutions mises en place en Allemagne. Une nouvelle géométrie de la suspension arrière a été retenue pour cette course et étant donné le fait que nos problèmes étaient concentrés sur la dégradation des enveloppes arrières, nous préférerons probablement utiliser l’ancienne spécification jusqu’à ce que nous puissions revalider cette évolution en piste lors des prochains essais privés. Cependant, nous conserverons les évolutions relatives au package aéro qui se sont comportées en accord avec nos prédictions et nous espérons montrer toute leur efficacité.
Avez-vous également travaillé avec Michelin au sujet de ce problème de bullage ?
PS : Michelin a d’ores et déjà cherché à améliorer le niveau de performances de ses équipes. Toutes les écuries ont souffert ce week-end de bullage dans une plus ou moins grande mesure et Michelin a alors offert la possibilité à chacune de ses équipes de changer un des types de pneumatiques prévus pour Budapest. Ils ont été très réactifs.
En ce qui concerne le championnat, Ferrari grignote petit à petit votre avance depuis quelques course…
PS : Oui, c’est vrai et ce n’est pas franchement agréable mais n’oubliez pas que nous sommes toujours en tête des deux championnats Pilotes et Constructeurs. Il semble que le tandem Ferrari-Bridgestone ait pris la main sur les circuits chauds sur lesquels nous avons couru récemment mais être conscient du problème est déjà un premier pas vers sa résolution. Nous n’envisageons certainement pas la nouvelle position forte de nos concurrents comme une situation permanente et irréversible.
Vous êtes donc confiants dans votre capacité à rebondir en Hongrie ?
PS : Il est risqué cette saison de se lancer dans des pronostics mais oui, je suis optimiste quant à une amélioration en Hongrie. Nous avons tiré les enseignements nécessaires suite à notre course en Allemagne et ce n’est pas le moment de se montrer timides et d’avoir une approche conservatrice. Notre approche du problème a été pragmatique et c’est maintenant à nous de reprendre les choses en main. L’an passé, nous avons montré que nous étions capables de revenir et de lutter avec un concurrent qui semblait plus fort que nous. Entendre les gens nous retirer du jeu et nous croire enterrés nous a simplement rendu encore plus motivés. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour inverser la donne dimanche en Hongrie.