HAD RF1 a écrit:Une réflexion de Thibault Larue dans l'iMag F1 de Malaisie (téléchargement
ici)
Les pilotes sont des égoïstes-nés et il doit toujours y avoir un dominant et un dominé. Pourquoi encore s’en étonner ?
Le grand prix de Malaisie ne devrait surprendre personne. Toute la course automobile y est résumée, le danger extrême et la classe d’une certaine époque en moins, la furie médiatique de la nôtre en plus. Les pilotes de F1 sont parmi les
plus égoïstes qui soient. Malgré les beaux discours, les contrats juteux, et autres communiqués de presse angéliques, au final, le pilote ne pense qu’à lui. Il se moque de l’écurie avec laquelle il gagne. Il se fout du patron qu’il a au-dessus de lui. C’est pour cela qu’ils sont si compétitifs et c’est sans doute également pour cette même raison que l’on se lève parfois à 4 heures du matin pour les regarder. On espère secrètement ce genre de situations, prêt à les dénoncer aussi vite. Comme tant d’autres avant lui, Vettel a poussé son égoïsme à son paroxysme. Il vient d’entrer dans le Club très fermé des "prêts à tout". Le voilà aux côtés des Senna et Schumacher. Son geste, doubler Webber alors que les positions étaient figées, ce n’est pas fair-play. Le caractère, le vrai, se voit dans ces situations extrêmes. Sebastian Vettel a eu le mérite de s’autoflageller en conférence de presse. Honnête, malin ou juste calculé ? Ce méa culpa était le seul recours acceptable à ses yeux, à défaut d’avoir pensé à rendre sa place à son équipier. Derrière la polémique, une autre évidence. Au final, un pilote doit prendre le pas sur l’autre. Ce week-end, Mark Webber a accepté d’être le perdant. Il n’est pas fait comme son équipier. Il a trop de classe pour aller au bout et refuser la réalité. Vettel ou Schumacher aurait causé un accident. Senna aurait coupé la trajectoire jusque dans le mur ou aurait plongé sur son équipier au virage suivant. Webber a lâché. Vettel est un "winner" avec tous les travers qui vont avec. L’Australien est un gentleman qui préfère perdre que déraper. L’un est triple champion du monde et le sera encore. L’autre est un numéro deux.
Il n'a pas tort dans son argumentation, et démontre que ce genre de situation n'est pas nouvelle en F1. Outre les noms qu'il cite, on peut parler d'Alonso, d'Hamilton et en regardant plus loin Prost, Villeneuve, Pironi...
Cet article est très intéressant en effet.
Il reflète la réalité de notre société où il faut qu'il y ait des dominants et des dominés.
D'ailleurs, ce que l'histoire de la F1 retiendra, c'est que Vettel a gagné. L'admiration de tous va donc naturellement à celui qui est le dominant.
Personnellement, je ne connais personne qui veuille être dominé. La plupart le font parce qu'ils n'ont pas le choix, cela leur étant généralement imposé.
Notre société va donc dans cette logique être de plus en plus composée de personnes comme Webber, frustrées, en colère parce qu'ils ont été dominé par des moyens immoraux.
Pensez-vous que Webber voudra encore faire confiance à Vettel?
Pourront-ils continuer à collaborer ensemble pour le bien commun de l'équipe après une trahison pareille?
Webber aura t-il encore confiance dans l'équipe?
S'il avait eu la même logique que Vettel, le résultat aurait été la collision et la fin de leur course à tous les deux (destruction).
C'est certes un raccourci facile, mais si on extrapole cela à notre société la logique du dominant dominé menée dans le style "la fin justifie les moyens" ne nous conduira-elle pas droit à la catastrophe si les dominés se réveillent ?
En effet, peut-on faire confiance à une personne qui nous a délibérément trompé?
Peut-on continuer à vivre en société si on n'a pas confiance en l'autre?
Certaines personnes imaginent la fin du monde comme venant d'un astéroide, d'extra-terrestres ou je ne sais trop quoi d'autre.
Pour moi, le plus grand risque vient de notre comportement à chacun. Si on entre dans la logique de Vettel, je crains que la "fin du monde" ne soit pas tout à fait qu'une légende faite pour faire peur.
Personnellement, je ne crois pas en la fin du monde (je crois en quelque chose d'autre car quoi que l'on dise, on croit forcément en quelque chose).
Seulement, je crains qu'en excusant ce genre de comportement avec l'argument classique du dominant dominé on en vienne à devoir faire face à des soucis majeurs qui seront délicats à gérer. La situation actuelle (celle de notre société) me préoccupe, et les perspectives où l'on en viendrait à devoir imposer à chacun un comportement standard par la manipulation ou tout autre élément (c'est certainement déjà le cas, mais soyons optimiste) me semble plus que réaliste (via TV ou autre), sinon il y a longtemps que nous serions plongé dans le chaos (à moins que cela soit à venir).
Pensez à tous les scandales et les injustices qui jalonnent notre société (crise financière ...)
On y trouvera toujours des "dominants" qui se croient plus intelligents que les autres. La réalité est que la plupart de ces dominants (pas tous heureusement) nous emmènent plutôt vers la destruction s'il sont imités (je parle de ceux qui dominent en usant de stratagèmes peut honorables).
Pour ma part, bien que je ne sois en rien meilleur que Vettel ou tout autre être humain, je préfère faire le choix de ne pas chercher à dominer l'autre de cette manière.
Dominer parce que l'on a fait quelque chose de bien, de valable sans avoir utilisé de moyens peut honorables (tromperie, mensonge, manipulation, ...), OK. Cela mérite l'admiration.
Par contre, le faire en usant de l'injustice, c'est ouvrir la porte au pire. Je suis contre(même si je dois me surveiller pour ne pas faire pareil, l'égoïsme étant hélas présent en chacun de nous au point que l'on en vienne parfois à penser que la fin justifie les moyens).