Les interviews
Giancarlo Fisichella
Giancarlo, vous avez marqué les premiers points de l’équipe en Australie, il y a deux semaines. Comment s’est passée votre course ?
Cela a été une course compliquée. Nous n’étions pas dans le rythme des leaders, j’ai donc dû me montrer particulièrement agressif tout au long de la course pour pouvoir conserver ma position et contenir Massa, revenu très fort dans les derniers tours. Nous avons manqué de performance mais cette première course nous a permis de comprendre où nous nous situions et de voir qu’il nous fallait encore travailler et surtout dans quel domaine concentrer nos efforts.
Le Grand Prix de Malaisie est réputé pour être un rendez-vous du calendrier particulièrement difficile. Cela demande-t-il une préparation spécifique ?
C’est sans doute la course la plus difficile de la saison, physiquement mais aussi mentalement. L’humidité et la température rendent les choses particulièrement difficiles pour les pilotes et pour les monoplaces mais en ce qui me concerne, je garde ici de très bons souvenirs suite à ma victoire de l’an passé et je me sens prêt pour l’épreuve de cette année. Je me suis beaucoup préparé cet hiver et je suis en bonne forme, fermement résolu à en découdre !
Les températures et le taux d’humidité sont probablement les plus élevés de la saison, comment prenez-vous ces facteurs en considération pour la mise au point de la monoplace ?
Nous avons eu l’opportunité de tester cet hiver à Bahreïn dans des conditions de températures relativement hautes et cela nous a permis de bien progresser. Bien entendu en Malaisie, les conditions seront plus extrêmes mais nous avons d’ores et déjà une bonne idée de ce qu’il nous faudra faire notamment pour le refroidissement de la voiture et du moteur qui sera notre principale priorité. Et nous bénéficions des résultats des essais de la semaine dernière, cela s’avèrera très utile pour la course de ce week end.
Pensez-vous que la R27 puisse se montrer performante sur ce tracé ?
C’est notre objectif d’avoir une voiture performante mais aussi fiable pour ce deuxième rendez-vous de l’année. La Renault s’est toujours révélée performante à Sepang et je crois qu’avec la R27 ce sera également possible. Nous avons beaucoup travaillé depuis l’Australie et je crois que nous avançons dans la bonne direction. Pas à pas, nous comptons revenir sur le rythme des leaders.
Heikki Kovalainen
Heikki, vous avez été déçu par votre première course en Australie. Comment avez-vous préparé cette nouvelle course ?
Oui, mon expérience à Albert Park est à oublier, mais c’est dans le passé. Ces dernierès semaines, j’ai surtout pensé au Grand Prix à venir. Cela ne sert à rien de ressasser ; il s’agit de rebondir. J’ai travaillé avec l’équipe lors de la dernière séance d’essais ici à Sepang, j’ai pris mes marques sur ce tracé que je ne connaissais pas et cela a été très intéressant pour moi. Je suis motivé et déterminé à effacer le premier Grand Prix et je compte faire une belle course en Malaisie.
Sur quel domaine pensez-vous vous concentrer lors de la préparation de ce Grand Prix ?
Les conditions de températures sont telles que notre principale préoccupation sera de garantir un bon niveau de refroidissement de la voiture et du moteur pour pouvoir exploiter notre package à son maximum. Nous cherchons donc à optimiser le refroidissement en limitant autant que possible l’impact que cela peut avoir au niveau aérodynamique. Ensuite, nous travaillerons comme toujours sur les différents niveaux d’appuis envisageables, des essais de suspensions, de pressions, de pneus… Ce sera une fois encore une histoire de compromis.
Vous attendez-vous à disputer une course difficile à Sepang ?
Oui, je crois que la Malaisie sera une course difficile, sans doute la plus difficile de la saison en raison des conditions météorologiques notamment. L’air est très chaud, même en ligne droite, à pleine vitesse l’air est chaud et il est donc plus dur de récupérer. Ce sera difficile mais je me sens prêt physiquement à aborder ce challenge.
Vous avez testé à Sepang la semaine dernière, pensez-vous que cela vous soit utile pour la course ?
Oui, incontestablement. Cela nous a permis de trouver le réglage de base de la voiture dans les conditions que nous aurons sans doute ce week end en course. Sur le plan personnel, je connais désormais le circuit, les trajectoires, les points de freinage, ce sera donc plus facile pour aborder ensuite le week end de Grand Prix.
Bob Bell
Bob, ING Renault F1 Team a vécu un premier Grand Prix difficile à Melbourne. Quelles sont vos attentes à l’approche de la seconde épreuve à Sepang ?
Au sein de l’équipe nous espérons sincèrement que nous avons progressé depuis Melbourne. A ce stade, il est irréaliste de parler de revenir sur Ferrari ou McLaren mais nous devons montrer que des progrès ont été faits et que le fossé se comble petit à petit.
Le processus de développement est désormais lancé. Quelles nouveautés sont prévues pour la Malaisie ?
Nous aurons un nouvel aileron avant qui devrait nous permettre de gagner en performance. Cependant, le niveau de performance relatif entre les équipes sera sans doute fonction de la capacité de chacune à réagir aux clarifications que la FIA a apporté la semaine dernière quant au règlement relatif à la carrosserie. Les nouvelles méthodes d’essais pour le font plat auront causé quelques difficultés , je suis sûr, à toutes les équipes et leur façon de faire face à ce changement pourra avoir un impact plus important que tout autre développement sur la voiture.
Historiquement, le tracé de Sepang a toujours réussi à l’écurie qui a remporté les deux dernières éditions du Grand Prix de Malaisie. Comment se comportera la R27 cette année ?
La course à Melbourne et nos derniers essais ici même à Sepang la semaine dernière ont montré que l’équilibre de notre voiture était bon, notamment en pneus usés. Ce sera très certainement sa force. Cependant, nous avons aussi appris en Australie que nous souffrions d’un manque de grip général et cela nous pénalisera très certainement dans les virages rapides. Nous espérons faire de bons progrès et revenir dans le rythme des leaders mais le verdict sera donné dimanche prochain, en piste !
Etonnamment, l’équipe a souffert à Melbourne d’un certain nombre de problèmes de fiabilité. Pensez-vous que cela ait été réglé depuis ?
Des actions ont clairement été prises pour que ces incidents ne se répètent plus. Notamment dans la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui ; nous ne sommes pas dans le rythme, nous ne pouvons pas aussi pêcher en termes de la fiabilité. La fiabilité de la voiture se doit d’être absolument irréprochable et nous espérons que ce sera le cas en Malaisie.
A cette époque, l’an passé, l’équipe brillait. La situation cette année, nous l’aurons compris, est très différente. Quelle est l’ambiance dans le bataillon Renault ?
Je crois que nous sommes tous quelque peu frustrés de nous retrouver dans cette position car nous sommes des compétiteurs, nous nous battons pour la victoire et nous n’aimons pas avoir à nous incliner. Nous avons la responsabilité de progresser et d’améliorer notre niveau de performance et c’est un défi très motivant ! Il n’y a pas un manque de concentration ou de détermination de notre part. Nous sommes tout autant déterminés que nous l’étions l’an dernier, nous travaillons d’arrache pied pour rectifier le tir et améliorer notre position.
Giancarlo a mené une course agressive pour conserver sa cinquième place à Melbourne. Qu’est ce que l’équipe attend de lui pour la Malaisie ?
Plus encore. Il est important d’avoir un pilote qui cherche à tirer le maximum de son auto peu importe le potentiel qu’elle a ou la position à laquelle elle peut prétendre. Il doit considérer les atouts de son package, essayer d’oublier ses faiblesses et surtout se battre jusque bout. C’est exactement ce qu’il a fait en Australie et c’est dans ce sens que l’équipe doit continuer. Il a certainement la capacité d’être en tête dans les mois qui viennent.
Heikki a connu une première course difficile. Pourra-t-il améliorer la situation à Melbourne ?
Oui je crois. Heikki est déterminé à donner plus que ce qu’il a été capable de montrer en Australie et il sait que Giancarlo place la barre haut quant à sa capacité à tirer le meilleur de la voiture actuellement. Il a eu la chance de pouvoir se préparer cette semaine et nous espérons le voir concrétiser ce dont nous le savons tous capable.
Finalement, le nerf de la guerre sera une fois encore cette saison la capacité de développement rapide de la monoplace. Quel est le programme pour l’écurie ?
Comme toujours nous avons un programme de développement ambitieux. Compte tenu de notre situation actuelle, nous travaillerons encore plus dur pour être en mesure de lancer de nouvelles pièces aussi tôt que possible. Les saisons passées, il nous fallait mener une stratégie de développement agressive sans pour autant risquer de compromettre notre position de leader au championnat. Cette année, nous n’avons rien à perdre, nous pourrons donc être encore plus agressifs !
De
Renault F1