Excusez le HS juste une pensée pour le plus grand pilote de tout les temps qui aurait 48 ans ajd s'il etait encore de ce monde
Source du blog a froissart:
20 mars 2008
Nouvelle d'ailleurs
Le 21 mars 2008, Ayrton Senna aurait eu 48 ans. Après avoir terminé sa carrière chez Williams et Ferrari, le champion brésilien aurait encouragé son neveu Bruno à lui aussi tenter sa chance dans le sport automobile. Après avoir fêté son anniversaire en famille à Angra dos Reis, il aurait profité de ses derniers jours de farniente avant de rejoindre Bruno en Europe pour l'accompagner sur les circuits.
Hélas, le destin est passé par-là. Mais comment ne pas évoquer cette date du 21 mars? Il y a quelques jours j'ai reçu par mail un petit texte écrit par l'un des nombreux admirateurs d'Ayrton (il en reste quelques uns) et j'ai décidé de le publier aujourd'hui sur mon blog, sans y avoir changé une virgule. Le voici donc.
Perché au haut de sa tour, Peter avait vu des milliers de prétendants se présenter au pas du porche d’entrée de son château. Parfois, lorsqu’il n’avait rien à faire, il observait au loin ce réseau de routes flottant au dessus d’un coussin de fumée blanche. Après des dizaines d’années, il était toujours aussi impressionné par l’intensité du flux d’arrivage. Il passait son temps à imaginer la destination finale réservée à chacun d’entre eux en fonction de leur état, leur démarche et les informations lues dans leurs pensées. En ce jour qui marquera à jamais son esprit, il n’avait pas tellement envie de dépenser de l’énergie à cela et il observait, au travers de sa boule de cristal, ce qui se passait en dessous de la zone de nuages. Tout semblait assez calme. Jusqu’au moment ou son cœur faillit exploser sa cage thoracique. Les gardiens de la bonté venaient de transpercer la quiétude des lieux par un cri strident, signe de l’intensité de la douleur qu’ils venaient de vivre. Il eut à peine le temps de se lever et faire deux pas sur le coté qu’il s’arrêta net. Il n’avait jamais ressenti cela. Un nouvel individu venait de faire son apparition sur le fameux réseau de routes. Sans même l’avoir vu et surtout sans même s’être concentré sur son visage, il avait perçu une âme d’une immense force mentale, animée d’une motivation et d’une capacité de concentration hors norme. Il la ressentait de plus en plus fort et cela d’autant plus vite que l’individu semblait pressé d’arriver à l’endroit indiqué par les gardiens postés à l’entrée de ce qu’il considérait comme un immense réseau routier. Peter n’eut même pas l’occasion de l’observer en essayant de croiser son regard. L’individu était déjà présent devant le porche d’entrée, occupé à faire le plus de bruit possible pour qu’on vienne lui ouvrir rapidement.
Peter se mit à descendre les escaliers et autorisa par un signe visuel l’ouverture du porche. Lorsque la porte s’ouvrit, la nouvelle recrue se précipita pour rentrer et fut projetée en arrière par l’imposant torse bombé du gardien des lieux. Lorsque Peter arriva à coté de son gardien, l’individu venait de se relever et leur demanda : « Je suis bien au temple de la vitesse ? » sans même leur laisser le temps de répondre. « Je suis désolé mais je n’ai pas le temps. Il faut se dépêcher. Ils ne vont pas tarder à repartir et je dois encore peaufiner les réglages de … » poursuivit-il sans avoir le temps de terminer sa phrase. « CA SUFFIT ! », Peter venait d’élever la voix. « Je ne sais pas qui vous êtes ni ce que vous voulez reprendre mais si vous êtes ici, il faudra vous faire une raison, vous n’en sortirez plus jamais. Je suis désolé, mais c’est ainsi pour tout le monde ». Il pouvait enfin observer ce jeune homme. Son visage commençait seulement à se reformer : les effets magiques des lieux commençaient à faire effet. Peter se demandait pour quelles raisons la transformation n’était pas encore terminée lorsqu’il vit arriver un véhicule de sécurité se poster juste au dessus du porche d’entrée. « Attention Peter, celui-ci n’est pas encore un membre définitif. La décision n’a pas encore été prise. Il est toujours en train de luter et le grand maître a jugé qu’il méritait d’avoir le choix. Il s’agit quand même de … ». « Je sais ! Je sais de qui il s’agit s’émeut Peter qui n’avait maintenant plus aucun mal à reconnaître son interlocuteur. « De combien de temps dispose-je ? » demanda-t-il d’une voix tremblotante. « Quelques minutes de l’autre coté seulement. Ce qui vous donne une demi journée ici ».
Peter commençait seulement à comprendre ce qui se passait. Les cris horrifiés des gardiens de la bonté, la force mentale détectée chez cet individu, le choix accordé par le grand maître, … Les idées se chamboulaient dans son esprit. Avait-il le droit d’essayer d’influencer quelqu’un pour une décision aussi importante. Cela ne lui était pas souvent arrivé de recevoir un « demi-membre ». Il décida alors de lui montrer les spécificités de son temple et de le plonger directement dans la cour des grands. « Adrien, conduisez ce jeune homme sur le circuit de la celerita ». « Mais monsieur, sauf le respect que je vous dois, ce circuit est occupé par notre élite ! Ils préparent la course de la semaine prochaine ». « Je sais, je sais. C’est justement pour cela que je vous demande de l’y amener. Je pense qu’ils vont être sacrement surpris. Je me demande la tête qu’ils vont faire s’ils les malmènent comme je le pense ». L’employé obtempéra et conduisit la nouvelle recrue sur le lieu-dit.
Arrivé sur place, un technicien lui décrit le circuit, les pièges de la piste, la manière d’aborder les virages les plus durs. La recrue ne l’écoutait plus puisqu’elle avait enfourchée un vélo trainant sur le coté et avait entamée un tour de circuit, afin de repérer les difficultés de par lui même. A son retour, on lui présenta la machine sur laquelle il devrait faire de son mieux pour se mesurer aux stars de la vitesse, vivant des jours heureux dans cet endroit paradisiaque pour ces passionnés. Il se pencha au dessus du véhicule, l’observa dans les moindres détails puis demanda des conseils sur les réglages qu’on pouvait lui apporter. Il définit alors une configuration de réglage en fonction des données observées lors de son tour de repérage.
Il prit la piste, boucla trois tours chronométrés et revint à son stand avec le troisième temps à son actif. Il demanda qu’on recule quelque peu son siège, qu’on modifie les appuis sur l’avant de la voiture et demanda pour avoir un plan du circuit. Le technicien, impressionné par ces initiatives, tenta de lui expliquer qu’il n’arriverait pas à combler la seconde qu’il avait de retard sur le pilote, Argentin, le plus titré de tous les temps et la demi-seconde de retard sur un génial petit Canadien. Cela ne fit qu’exciter davantage ce petit bout d’homme, pas habitué à se laisser abattre comme cela. Deux tours rapide plus tard et le record du circuit était pulvérisé de trois dixièmes de secondes. A son retour au stand, il n’eut pas le temps d’être félicité par son technicien – qui de toute manière était toujours sous le choc de la performance à laquelle il venait d’assister – étant accueilli par l’ancien détenteur du record : « Hé bien, je pensais que tu prendrais le temps de battre mes records sur Terre avant de venir me titiller ici ». Par respect pour son ainé qu’il avait toujours respecté – parfois un peu de trop peut-être, allant jusqu’à ne pas souhaiter gagner plus de titre de champion du monde dans sa discipline, afin de laisser intact la légende de l’Argentin – le nouveau venu resta muet. Surtout qu’il venait de se rendre compte de la nature de l’endroit où il se trouvait. Les phrases de Peter, la cohue, l’invocation du grand maître, les images des dernières secondes avant le choc effroyable l’ayant amené ici. Il avait compris qu’il ne reverrait plus les siens, qu’il n’aurait pas l’occasion de défendre ses chances dans la course au titre … mais ce qui lui brisait le cœur à ce moment précis c’était de laisser tomber l’association qu’il était en train de mettre sur pied pour venir en aide aux enfants défavorisés de son pays. Peter avait parlé d’un choix. Soudain réapparu le souvenir de la douleur de son corps meurtri et de son incapacité à le commander durant la fraction de seconde ayant précédé son arrivée sur place. Son choix était-il là ? Se résigner et vivre dans ce paradis de la vitesse un peu égoïstement pensait-il où se battre en prenant le risque de terminer sa vie dans un fauteuil roulant et diminué au niveau de ses facultés mentales. Et si c’était cela le choix ? Ne plus jamais ressentir l’adrénaline de la vitesse et vivre complètement dépendant mais être là pour financer l’association. Son amour pour son pays et ses enfants à qui il rendait le sourire par ses exploits venait de prendre le dessus. Il s’excusa auprès de son prestigieux ainé et demanda à être reconduit auprès de Peter. A son arrivée, Peter l’accueilli dans la salle de séjour. « Ne dis rien. Je sais ce que tu vas prendre comme décision. J’en étais certain en te voyant arriver. Ton choix est tout a ton honneur. Juste une chose que je dois te préciser avant d’officialiser ton choix. Les mathématiques sont une science exacte et la loi qui régit les arrivées ici prévoit un quota d’arrivée par jour. Qu’il s’agisse d’arrivée directe ou d’arrivée semi-directe comme la tienne. » dit-il en fixant son interlocuteur droit dans les yeux. « Voulez-vous dire par là qu’en cas de retour sur Terre, je créerais un trou dans le quota prévu du jour et que cela aura une incidence sur ce qu’il va se passer sur Terre, au détriment d’un autre individu. Un enfant, une sœur, un père ou une mère de famille, … Quelqu’un d’innocent par rapport à ma situation et mon choix ? ». demanda le surdoué de la vitesse. « Oui, parfaitement. Tu as tout compris. Maintenant que tu as toutes les cartes en mains, je vais te laisser prendre ta décision. » continua Peter. « Si je reste ici, aurais-je l’occasion d’avoir des nouvelles de ma famille, mes parents, ma sœur, ma nièce et mon neveu, … Je me priverai du temple de la vitesse s’il le faut mais je ne saurais me passer de les voir évoluer. » demanda le jeune homme les yeux remplis de larmes désormais. « Rassure-toi, tu pourras avoir accès au temple de la vitesse et avoir des nouvelles régulièrement de toute ta famille. Mais maintenant j’ai besoin de savoir. Désires-tu retourner sur Terre. ». Sans hésiter le jeune homme ne dit rien mais hocha la tête en guise de refus.
Il est 14h17 à Imola. Pour la dernière fois le monde entier le voit prendre un virage. Le dernier de sa vie. Le dernier d’une légende. Le monde automobile peut pleurer la disparition de son plus grand talent. Désormais le prince de la vitesse ne pourra plus être suivi par -personne. Rien de bien nouveau finalement.
Alfonso Romio
Rédigé le 20 mars 2008 à 12:16 | Lien permanent
Celui qui a le plus gros coeur c'est celui qui freine le plus tard.