- Le circuit :
Circuit ultra-moderne permanant situé au sud de Kuala Lumpur, il fut, dès le premier Grand Prix en 1999, très apprécié des pilotes.
C'est un circuit possédant de très beaux enchaînements grâce à ses chicanes, longues lignes droites, courbes rapides et techniques...
Les infrastructures de cette piste furent construites avec des moyens colossaux. Ainsi des tribunes au design futuriste accueillent jusqu'à 100.000 spectateurs.
La météo y est très changeante, du fait de son climat tropical et la chaleur est très handicapante pour la mécanique.56 tours x 5,543 km - 310,408 km
Sepang est un circuit qui propose un peu de tout : des virages rapides, des changements de direction à haute vitesse (virages 5 et 6) et des épingles demandant beaucoup de motricité. De ce fait, la monoplace doit être stable et parfaitement équilibrée, prête à encaisser les gros freinages et les virages lents. Les équipes adoptent des suspensions assez dures bien que le circuit de Sepang ne comportant ni bosses ni des vibreurs hauts. Les appuis aérodynamiques sont moyennement élevées, afin d'optimiser la performance des monoplaces sur les longs virages rapides et au freinage. Cependant, le réglage idéal n'est pas toujours le plus adapté pour la course. Enfin, les écuries vont devoir affiner les niveaux de refroidissement en fonction de la température ambiante.
De par sa configuration, le tracé de Sepang n'est pas particulièrement exigeant à l'égard du moteur. Avec seulement 57 % du tour à plein régime, le circuit se situe dans la moyenne basse de la saison en termes de contraintes moteur. En outre, il ne propose aucun virage très lent forçant le moteur à tourner à très bas régime, ce qui implique que la plage d'utilisation reste dans la norme. Le principal danger pour le moteur est lié aux phases de dosage à haut régime qu'il subit en particulier dans les virages 5 et 6. Si ce problème n'est pas bien géré, les pistons et les segments peuvent être endommagés suite à des fuites de gaz de la chambre de combustion, phénomène décrit par le terme anglais blow-by. Les caractéristiques les plus inhabituelles du circuit de Sepang pour le moteur sont essentiellement climatiques. Les hautes températures et le taux d'humidité élevé font chuter la puissance du moteur et altèrent l'acoustique de l'entrée d'air de telle façon que la puissance maximale requiert des régimes plus élevés. Ainsi, les ingénieurs doivent composer avec deux contraintes opposées. D'un côté, optimiser le refroidissement pour lutter contre la température ; de l'autre, augmenter le régime moteur pour maximiser la puissance. Sauf que ce faisant, on augmente le dégagement de chaleur... Ainsi, pour tirer la quintessence des V8 à Sepang, le maître-mot sera encore et toujours "compromis". - L'an dernier :
Renault termina le GP de Malaisie sur une solide performance avec ses deux monoplaces dans les points.
C'est dans une chaleur écrasante de plus de 50°C sur la piste, que les deux R27 se sont élancées depuis la sixième ligne. Les deux pilotes Renault ont suivi la même stratégie à deux arrêts, tirant ainsi le meilleur parti de leur long premier relais, rendu possible par une charge d'essence importante en raison de leur position sur la grille hors du Top 10.
Renault a mené une stratégie identique sur ses deux monoplaces en ce qui concerne les pneumatiques - deux premiers relais en pneus tendres avant de passer en pneus durs pour le dernier relais, plus court. A l'issue des 56 tours, Giancarlo Fisichella se classa sixième après avoir remonté six places alors que Heikki Kovalainen marqua ses premiers points dans la catégorie reine, en décrochant la huitième place pour son second Grand Prix.
Course :
- Présentation du GP 2008 :
Fernando, vous avez fait une course remarquable en Australie pour remonter à la quatrième place. Un bon début pour ce championnat 2008 ?
Oui, ce résultat est très important pour l’équipe, cela nous redonne confiance, une motivation supplémentaire de poursuivre notre effort. Nous avons su profiter d’une course aux circonstances particulières mais il fallait également être en mesure de le faire. Cependant, ce n’est que la première course et nous devons encore progresser pour revenir dans le rythme des autres équipes. Il y a du travail mais un résultat comme celui de Melbourne, nous donne envie d’y croire.
Vous êtes maintenant prêt à disputer le Grand Prix de Malaisie, une épreuve qui vous a toujours réussi. Impatient ?
Oui, sans aucun doute. Sepang est vraiment mon circuit préféré. J’ai décroché ma première pole position sur ce tracé en 2003, avec Renault déjà, j’ai remporté deux fois cette course. C’est vraiment un circuit que j’apprécie et j’ai toujours tendance à attaquer un petit peu plus en Malaisie. J’espère que cette année, je pourrai encore en profiter, je suis vraiment impatient.
La Malaisie est réputée pour être un Grand Prix difficile pour les hommes et les machines. Etes-vous inquiet ?
Non, pas particulièrement. Nous avons déjà été confrontés à des températures étonnement élevées la semaine dernière en Australie ; nous ne devrions pas avoir de problème particulier dans ce domaine. Sur le plan physique, j’ai beaucoup tourné cet hiver, je suis donc affûté et là encore, il ne devrait pas y avoir de problème.
Après l’Australie, quels sont selon vous les domaines sur lesquels vous devrez vous concentrer dans la préparation de la prochaine épreuve ?
Je pense que nous devons surtout améliorer notre niveau de performance sur un tour, en configuration de qualifications, pour pouvoir prétendre à une meilleure position sur la grille car cela facilite énormément les choses ensuite pour la course. Après, il est important d’avoir un bon rythme en course pour maintenir sa position et éventuellement remonter et je pense que c’est ce que nous devrons garder en tête lors des premiers essais vendredi à Sepang.
Nelson, vos débuts en F1 n’ont sans doute pas été ceux que vous auriez souhaités. Quel bilan tirez-vous de cette première course ?
Oui, j’avoue que j’avais envisagé les choses différemment pour mon premier Grand Prix mais je savais que ce ne serait pas facile, je m’y étais préparé. J’ai peu tourné lors des essais du vendredi et cela m’a ensuite compliqué les choses tout au long du week-end. Cependant, j’ai beaucoup appris, je sais désormais comment se déroule un week-end de Grand Prix, cela passe à une vitesse folle, il faut être en mesure de se mettre dans le rythme tout de suite. Je crois que ça ne sert à rien de ruminer maintenant, je préfère me concentrer sur la prochaine course en Malaisie et mettre en pratique ce que j’ai appris la semaine dernière à Melbourne.
La deuxième épreuve se déroule à Sepang, en Malaisie, un circuit que vous connaissez…
Oui j’ai roulé à Sepang en 2005 en A1GP et avec l’équipe l’an dernier lors d’une journée d’essais ; je connais donc déjà ce circuit. J’ai été confronté aux températures extrêmes qui règnent dans la région. Je pense donc que cela sera plus facile pour moi ce week-end. Je pourrai en effet trouver mes marques plus rapidement et me concentrer sur la mise au point de ma monoplace avec mes ingénieurs. J’espère pouvoir tourner au maximum et ainsi éviter de revivre un Grand Prix comme celui de Melbourne.
Après l’Australie, quelles sont vos attentes pour ce nouveau rendez-vous ?
Je souhaite forcément progresser. A Melbourne, j’ai peu roulé en essais, j’ai fait une qualification décevante et je n’ai pas vu l’arrivée car ma voiture a été endommagée au départ et j’ai dû abandonner ; il ne devrait donc pas être difficile de progresser… même un peu. J’espère en Malaisie être en mesure de faire une bonne qualification pour pouvoir ensuite en course défendre mes chances et surtout finir pour poursuivre mon apprentissage. Chaque course sera pour moi l’occasion d’avancer, de progresser.
Pensez-vous que les exigences du tracé de Sepang sauront convenir à la R28 ?
Nous travaillerons pour en tout cas ! C’est un circuit exigeant pour les monoplaces et intéressants pour les pilotes. Il y a deux longues lignes droites, quelques gros freinages pour entrer dans des secteurs plus lents et exigeants au volant. Avec mes ingénieurs nous tâcherons d’avoir une voiture bien équilibrée dès les premiers essais pour pouvoir ensuite envisager différentes solutions de réglages et essayer de progresser au fil des séances.
Pat, l’équipe a connu un week-end étonnant à Melbourne avec une qualification décevante et pourtant un résultat dans les points. Dans quel étant d’esprit, l’équipe aborde-t-elle ce Grand Prix de Malaisie ?
C’est toujours bien de faire un premier bilan après la première épreuve, histoire de voir où nous en sommes. Souvent après Melbourne, on se pose encore des questions et je crois que c’est encore le cas cette année. Certaines équipes n’ont pas été en mesure de montrer leur réel potentiel, c’est le cas notamment de Ferrari. De notre point de vue, nous avons connu un week-end frustrant mais concluons sur un résultat dans les points. La chance va et vient. Fernando a été quelque peu malchanceux lors de l’entrée en piste de la voiture de sécurité mais au final la chance a été avec nous et nous marquons des points importants. Je crois que toute l’équipe est très contente de cette quatrième place mais nous nous préparons maintenant à courir sur des circuits plus traditionnels, en commençant par la Malaisie ce week-end.
Nelson a connu des débuts difficiles. Pensez-vous que les choses se seront améliorées d’ici le prochain Grand Prix ?
J’en suis persuadé. Melbourne est un circuit difficile pour les pilotes et ce n’est sans doute pas le circuit le plus facile pour débuter une carrière car cette course est toujours difficile. Cela avait déjà le cas pour Heikki l’an dernier. Nelson a eu un week-end difficile et je regrette que l’équipe n’ait pas été en mesure de l’aider davantage. Nous souhaitions lui permettre de tourner un maximum vendredi et samedi mais cela n’a finalement pas pu être le cas et ensuite il a dû abandonner en course suite à un problème sur sa monoplace. Nous sommes tous désolés mais il ne faut pas s’apitoyer, nous nous concentrons sur les courses à venir, la Malaisie notamment, où Nelson a tourné l’an passé lors d’une journée d’essais. Il connaît donc ce circuit. Il faut donc recommencer et voir comment cette course se déroule.
La course de Melbourne a été pleine de rebondissements, avec notamment de nombreux abandons. Est-ce selon vous dû au nouveau contexte règlementaire dans le domaine de l’électronique ?
Je pense que c’est le résultat de plusieurs facteurs. Melbourne a tendance à générer de nombreux incidents et accidents, en partie car c’est un circuit difficile, toujours glissant et bosselé dans les zones de freinage. Je pense aussi que c’était la première fois que les pilotes tournaient en course dans ces conditions, ils attaquaient à la limite. C’est intéressant de voir ce que le nouveau contexte électronique a généré car nous pensions que cela ne serait pas très différent, même si nous nous attendions à voir les pilotes partir à la faute plus souvent. Je crois que c’est ce à quoi nous avons pu assister à Melbourne. Si le nouveau contexte électronique n’a sans doute pas permis de voir plus de dépassements, je crois que la difficulté du freinage sans le système sophistiqué de l’EBS a sans doute rendu les dépassements plus difficiles, ce qui est vraiment dommage.
Est-il encore trop tôt pour dire quelle est la place de ING Renault F1 Team aujourd’hui dans la hiérarchie ?
Absolument ! Je ne pense pas que nous pouvons définir notre place à l’heure actuelle car nous n’avons pas assisté à une course claire et propre. Nous avons assisté à une course qui a été interrompue à plusieurs reprises par l’entrée en piste de la voiture de sécurité, avec des pilotes ayant souffert de problèmes ce qui n’est pas nécessairement représentatif. Je n’aime jamais faire des prédictions et autres pronostics sur la base d’une seule épreuve et je crois qu’il serait faux de le faire. Nous attendons généralement au moins trois courses pour commencer à définir notre place dans la hiérarchie. Nous aurons les idées plus claires après la Malaisie et sans doute encore plus après Bahreïn.
Sepang est un circuit qui a toujours réussi à Renault par le passé. Pouvez-vous nous dire quels sont les défis que représente ce tracé ?
C’est un circuit intéressant avec des virages rapides, surtout les virages 4 et 8 où il faut une voiture bien équilibrée. Une bonne motricité est également essentielle, surtout à la sortie du virage 9. L’enchaînement des virages 1 et 2 est aussi particulièrement exigeant pour les pilotes mais je crois que ma partie préférée de ce circuit est le virage 14, un vrai virage pour pilotes ! Les températures élevées, comme à Melbourne, viendront sans doute compliquer l’exploitation des pneumatiques, nous utiliserons donc les pneus durs de la gamme Bridgestone. Notre option tendre de Sepang sera le mélange le plus dur que nous avions à notre disposition à Melbourne. La surface est maintenant ancienne, il faudra donc être vigilant quant à la dégradation des pneus arrière.