- Le circuit :
La Malaisie était le nouveau circuit de la saison 1999 et il n'a pas déçu. Depuis la F1 revient chaque année avec bonheur sur le tracé malais, un des plus beaux du championnat, même s'il ne favorise pas beaucoup les dépassements.
Organisation impeccable et structures luxueuses, la F1 est à la fête à Sepang. Après le chaud climat australien, les pilotes ne sont pas dépaysés par les températures mais par l'humidité ambiante, très forte à ce moment de la saison.
Les pilotes règlent leurs voitures avec des appuis moyens, afin de ne pas trop pénaliser la vitesse de pointe, importantes sur les deux longues lignes droites parallèles, mais pas trop bas non plus afin de passer les enchaînements de virages moyens et rapides le plus rapidement possible. Les suspensions sont réglées assez dures et les monoplaces assez basses, le tracé étant relativement peu bosselé.56 tours x 5,543 km - 310,408 km
Record du tour : 1:34.223 - JP Montoya (2004)
Sepang est un circuit qui propose un peu de tout : des virages rapides, des changements de direction à haute vitesse (virages 5 et 6) et des épingles demandant beaucoup de motricité. De ce fait, la monoplace doit être stable et parfaitement équilibrée, prête à encaisser les gros freinages et les virages lents. Les équipes adoptent des suspensions assez dures bien que le circuit de Sepang ne comportant ni bosses ni des vibreurs hauts. Les appuis aérodynamiques sont moyennement élevées, afin d'optimiser la performance des monoplaces sur les longs virages rapides et au freinage. Cependant, le réglage idéal n'est pas toujours le plus adapté pour la course. Enfin, les écuries vont devoir affiner les niveaux de refroidissement en fonction de la température ambiante.
De par sa configuration, le tracé de Sepang n'est pas particulièrement exigeant à l'égard du moteur. Avec seulement 57 % du tour à plein régime, le circuit se situe dans la moyenne basse de la saison en termes de contraintes moteur. En outre, il ne propose aucun virage très lent forçant le moteur à tourner à très bas régime, ce qui implique que la plage d'utilisation reste dans la norme. Le principal danger pour le moteur est lié aux phases de dosage à haut régime qu'il subit en particulier dans les virages 5 et 6. Si ce problème n'est pas bien géré, les pistons et les segments peuvent être endommagés suite à des fuites de gaz de la chambre de combustion, phénomène décrit par le terme anglais blow-by. Les caractéristiques les plus inhabituelles du circuit de Sepang pour le moteur sont essentiellement climatiques. Les hautes températures et le taux d'humidité élevé font chuter la puissance du moteur et altèrent l'acoustique de l'entrée d'air de telle façon que la puissance maximale requiert des régimes plus élevés. Ainsi, les ingénieurs doivent composer avec deux contraintes opposées. D'un côté, optimiser le refroidissement pour lutter contre la température ; de l'autre, augmenter le régime moteur pour maximiser la puissance. Sauf que ce faisant, on augmente le dégagement de chaleur... Ainsi, pour tirer la quintessence des V8 à Sepang, le maître-mot sera encore et toujours "compromis". - L'an dernier :
Fernando Alonso et Nelson Piquet Junior ont terminé le Grand-Prix de Malaisie là où l’avait commencé, encadré par les mêmes pilotes devant et derrière eux. Le double champion du monde Espagnol n’est pas parvenu à déborder Mark Webber malgré une attaque de tous les instants en fin de parcours, et Piquet a été tenu en respect par Button et Coulthard, ceux-là même qui l’avaient devancé en qualifications.
A la régulière, Renault était la 6è force du plateau, derrière Ferrari, McLaren Mercedes, BMW Sauber, Toyota et Red Bull Racing.
- Présentation du GP 2009 :
Fernando, après un weekend difficile pour l’équipe, vous êtes tout de même heureux d’avoir engrangé quatre points...
Effectivement, après un weekend mitigé, nous sommes satisfaits du résultat décroché à Melbourne. J’ai perdu pas mal de places au début de la course car j’ai dû éviter l’accident du premier virage. Je me suis alors retrouvé en queue de peloton et j’ai du me battre pour remonter. Comme souvent, la première course de la saison a été mouvementée, mais nous avons réussi à tirer un certain avantage des incidents et à remonter en 5ème place. Malgré les points marqués, il nous faut à présent travailler dur pour améliorer la performance de la voiture. Nous restons confiants, cependant.
Sur quels domaines allez-vous vous concentrer pour la Malaisie?
Nous avons eu du mal lors de la séance de qualifications en Australie et nous en avons souffert lors de la course. Il nous faudra donc améliorer ce domaine afin d’espérer de disputer une bonne course. Nous devons utiliser au mieux le système KERS, surtout en début de course, sur la longue ligne droite située avant le premier virage. Nous devons aussi apprendre à mieux utiliser les pneumatiques. A Melbourne, nous avons constaté que les deux types de mélanges jouaient un rôle déterminant dans la performance de la voiture. Cela sera très important pour la Malaisie, où les températures sont toujours très élevées. Il nous faudra apprivoiser les pneumatiques dans ces conditions.
Quelles sont vos attentes pour ce Grand Prix de Malaisie ?
Sepang est résolument différent de Melbourne et je pense que c’est un circuit qui nous conviendra mieux. Il figure probablement sur la liste de mes circuits préférés. J’y ai gagné deux fois et je suis toujours heureux de m’y rendre. Le circuit présente beaucoup de virages rapides où il est vraiment possible de mettre en avant la performance d’une Formule 1. En parlant de performance, j’espère que nous obtiendrons de meilleurs résultats. Nous avons constaté à Melbourne que toutes les équipes sont assez proches les unes des autres, il nous faudra donc nous battre pour finir dans les points.
Nelson, votre course s’est terminée tôt a Melbourne, mais vous étiez compétitif...
Oui. J’ai fait un bon début de Grand Prix et j’ai gagné pas mal de places pendant le premier tour. Mais c’est au moment où la voiture de sécurité est intervenue que j’ai commencé à connaître des soucis avec les freins. Quand la course est repartie, je me suis battu avec Rosberg et je l’ai dépassé, mais c’est à ce moment que les freins ont lâché. Je suis sorti de la piste et j'ai terminé dans le gravier. Heureusement la voiture n’a pas été pas endommagée. C’est vraiment dommage, j’étais en bonne position. Je pense que nous aurions pu faire une belle course et finir dans les points.
Parlez-nous du circuit de Sepang...
C’est une piste très large qui présente quelques bons endroits pour dépasser. Nous y avons vu de belles courses par le passé. Il y a deux longues lignes droites, dans lesquelles notre système KERS devrait nous donner un avantage et nous aider à effectuer des dépassements. C’est aussi une course très physique car les températures sont élevées. Cet hiver, je me suis entrainé sous des températures extrêmes pour bien me préparer. La chaleur et l’humidité ne devraient donc pas être un handicap énorme.
Comment allez-vous attaquer ce weekend en Malaisie ?
J’ai déjà mis Melbourne derrière moi et je suis entièrement concentré sur le Grand Prix de Malaisie. Nous savons qu’il nous faut améliorer notre niveau de performance, et nous avons déjà beaucoup appris de la R29 en Australie. Nous allons mettre à profit ces acquis lors des essais libres et essayer de trouver un meilleur équilibre châssis. Sepang devrait également nous permettre de déterminer notre réel niveau de performance car c’est un circuit plus traditionnel que Melbourne. Je suis impatient d’y être.
Bob, quelle leçon tirez-vous de la performance de l’équipe le weekend dernier en Australie ?
Nous n’avons pas obtenu les résultats escomptés par rapport aux objectifs que nous nous étions fixés. Nous pensions être plus compétitifs, tout simplement. Je pense que la nature du circuit d’Abert Park y est pour quelque chose. Ce n’est pas un tracé qui nous convient vraiment et nous nourrissions quelques doutes à ce sujet. A présent, il va falloir analyser les raisons de ces contre-performances et rectifier le tir à temps pour la Malaisie.
Beaucoup d’équipes sont assez proches les unes des autres, cela vous a-t-il surpris? Est-ce une conséquence de la nouvelle règlementation ?
Oui, cela a été une surprise. Il existe aujourd’hui un groupe disposant de voitures très proches les unes des autres, juste derrière Brawn GP. Nous pensions que, avec la nouvelle règlementation, nous allions constater une plus grande différence entre les performances des uns et des autres avant de commencer à voir une convergence dans les solutions de design adoptées. C’est assez surprenant de voir les voitures aussi proches d’entrée de jeu mais nous verrons comment se déroulera le Grand Prix de Malaisie.
Vous savez à présent que l’équipe doit travailler pour améliorer sa compétitivité. Comment allez-vous approcher cette question ?
Je ne pense pas que nous ayons un problème spécifique. Je crois qu’il nous faut hausser notre niveau de jeu dans plusieurs zones afin d’obtenir davantage de performance aérodynamique. Il nous faut trouver un meilleur équilibre, quelque chose qui convienne mieux à nos pilotes. Nous pouvons également travailler sur le KERS afin d’en tirer plus. Il est donc question de mieux exploiter la voiture, mais nous n’avons pas de problème spécifique.
Que pouvons-nous attendre du Grand Prix de Malaisie? Le circuit conviendra-t-il à l’équipe ?
La surface très lisse du circuit de Sepang pourrait présenter un avantage comparé à la surface glissante et bosselée de Melbourne. Je pense aussi que nous bénéficierons davantage du KERS en Malaisie, surtout avec les longues lignes droites que comporte le circuit. Nous devrions y faire un meilleur travail. Nous ne pourrons pas apporter de nouvelles solutions à temps car la course suit directement le Grand Prix d’Australie. Par conséquent, nous allons nous concentrer sur la performance et sur l’exploitation de la R29 existante.