Le dernier endroit pour y faire de la F1, mais les yachts, hôtels luxueux pour soirées branchés, la Riviera et la coïncidence du glamour Festival de Cannes en ont fait une attraction irrésistible. Cet anachronisme a perduré par ses standards de sécurité très élevés. En n'oubliant rien : des hommes-grenouilles sont prêts à plonger dès lors qu'un pilote aventurerait son bolide dans le port.
Le premier défi est de cerner les limites de la piste car le rail se charge de le faire. D'autant plus pervers qu'aller vite oblige à l'effleurer.
Le deuxième défi est de soutenir ce rythme infernal sans le répit d'une ligne droite. Les nerfs sont d'autant à contribution que les opportunités de dépassements sont rarissimes.
Le réglage de la monoplace s'étalonne sur les nombreuses bosses et le manque de grip d'une piste visitée une fois l'an. La priorité : un train avant très directionnel. Côté moteur, la souplesse prime.
- 1er Grand Prix en 1950
- [64 éditions
- 3 dépassements en 2017
- 52% de probabilité d'intervention de la voiture de sécurité
- 28 vainqueurs partis de la pôle position sur ce circuit, soit 44%
- Record du tour : 1:12.178 - Kimi Raikkonen (pôle 2017)
En dehors de la performance pure, si un pilote veut aller vite à Monaco, il doit avoir bien plus confiance dans les réactions de sa voiture que sur n’importe quel autre circuit. Les murs sont si proches que la moindre erreur ou surprise peut mettre un terme aux qualifications ou à la course. Même si ce tracé est connu pour ses virages lents, on retrouve des courbes rapides à l’instar de la Piscine (T13-T14). Celle-ci se négocie à pleine charge en qualifications. Encerclés par les rails, les concurrents y évoluent à plus de 220 km/h.
- Plein régime : 61% du tour
- Freinage : 22% du tour
- Vmax : 294 km/h
- Force G la plus importante : 3,9 dans le virage 3, pendant 5 seconde
- Changements de vitesse par tour : 54
- Distance entre la grille de départ et le premier virage : 150 m
- Longueur de la voie des stands : 258 m (moyenne : 367 m)
- Effet du carburant : 0,27 s au tour par tranche de 10 kg
- Consommation du carburant : 1,35kg par tour
Pneumatiques à disposition :
- Supertendres (rouge) – Hülkenberg 1, Sainz 1
- Ultratendres (violet) – Hülkenberg 1, Sainz 1
- Hypertendres (rose) – Hülkenberg 11, Sainz 11
Remonter au quatrième rang du Championnat Constructeurs est l’un des points positifs à l’issue du Grand Prix d’Espagne. Pour la première fois depuis notre retour en F1, nous occupons cette position. Et même s’il est encore très tôt, cela montre que nous sommes de plus en plus forts et cela nous motive pour le reste de la saison.
Dans l’ensemble, le week-end espagnol regorgeait de défis et nous sommes bien revenus d’un vendredi difficile pour marquer de bons points grâce à la septième place de Carlos dimanche. Nous devons en retenir certaines leçons, par exemple être plus solides d’entrée et nous assurer que la fiabilité soit parfaite. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre le moindre point dans un championnat aussi disputé.
Nous nous rendons désormais à Monaco, l’un des rendez-vous les plus animés de la saison. Nous savons à quoi nous attendre en piste. Monaco est un circuit de pilotes. La vitesse de notre duo et les excellentes relations qu’ils entretiennent avec nos ingénieurs jouent en notre faveur. Naturellement, notre objectif sera dorénavant de placer les deux voitures dans le top dix à chaque course.
Dans un autre registre, la semaine dernière a été mémorable pour nos jeunes pilotes. Jack Aitken a signé sa première victoire en F2 tandis que Sacha Fenestraz et Anthoine Hubert mènent tous deux leurs catégories respectives après le premier meeting. Cela souligne les progrès réalisés par la Renault Sport Academy dans la formation des champions de demain.
Qu’est-ce qui rend le Grand Prix de Monaco si particulier ?
Rien n’est semblable à Monaco et aucun autre rendez-vous ne s’en rapproche ! C’est le moment fort de l’année, la course que j’attends le plus. C’est unique et spécial dans tous les sens du terme : les strass et les paillettes, le côté glamour, le circuit en lui-même… L’atmosphère est incroyable tout au long du week-end. Et il y a cette sensation de vitesse qui vous donne le tournis !
Parlez-nous du combat qu’impose une F1 à Monaco...
Ce n’est pas la piste la plus exigeante physiquement, mais elle requiert beaucoup de concentration, de précision et de discipline. Sur ce tracé assez lent, on ne prend pas beaucoup de g, mais chaque tour nous sollicite. Il faut être très concentrée puisque la moindre erreur peut vous mener dans le rail. À Monaco, tout repose sur la confiance au volant et la confiance que vous avez dans votre voiture. C’est généralement une course palpitante. Tout peut arriver. Et même si les dépassements sont difficiles, c’est tout le défi de Monaco et voilà pourquoi je l’adore.
Comment abordez-vous ce rendez-vous ?
Vous devez prendre confiance pas à pas, tour par tour, séance par séance. Il n’y a aucun intérêt à brûler les étapes ou à se montrer trop vite trop sûr. Si vous faites cela, le mur n’est jamais très loin. Vous devez atteindre votre pic de confiance en qualifications afin de prendre des risques et jouer avec les rails pour être à la limite. Cela procure des frissons tout particulièrement excitants !
Est-ce revigorant de passer le week-end chez soi ?
C’est agréable par rapport à notre routine habituelle. C’est un peu étrange de rentrer à la maison tous les soirs ou encore entre les sessions, mais j’apprécie le fait que cela me mette davantage à l’aise. Et j’aime bien prendre mon scooter ou mon vélo pour me promener autour du circuit.
Pourquoi aimez-vous courir à Monaco ?
C’est toujours agréable d’aller à Monaco. La tension monte d’un cran durant le week-end du Grand Prix. On y pilote comme nulle part ailleurs. C’est vraiment unique. Monaco requiert une approche complètement différente de n’importe quel autre rendez-vous. On garde les rails à l’œil et l’on doit rester concentrés à chaque virage de chaque tour du jeudi au dimanche.
Comment un pilote de F1 aborde-t-il le Grand Prix de Monaco ?
Pour réussir son week-end, la clé est d’avoir confiance en soi et en sa voiture. Pour cela, vous devez construire votre confiance par petites étapes pour être à 100 % en qualifications. Les qualifications sont cruciales à Monaco. Généralement, la tension est à son comble. Je dirais même que c’est l’une des séances les plus difficiles de toute la saison, si ce n’est la plus dure ! Il faut ce petit plus de détermination. Quand vous réalisez le tour parfait sur ce tracé, vous ressentez des choses uniques. C’est incroyable.
Que ferez-vous d’autre à Monaco ?
Même quand l’action en piste s’arrête, le week-end reste complètement différent. Par exemple, nous prendrons un scooter pour aller de l’hôtel au paddock. C’est cool ! C’est vraiment un rendez-vous spécial à tous points de vue avec les strass et paillettes, le glamour, les voitures de sport un peu partout sans oublier les nombreux yachts impressionnants dans le port. Tout cela contribue encore plus à cette atmosphère particulière.
Vous devez vous réjouir de vos deux entrées consécutives dans les points...
Nous avons obtenu un nouveau bon résultat à Barcelone, mais nous ne devons pas nous relâcher. Ce serait une énorme erreur. Nous sommes convaincus que notre approche est la bonne. Nous effectuons de bons progrès. Il faut poursuivre sur cette lancée en continuant de travailler dur. Après Barcelone, l'équipe est passée à la quatrième place du Championnat Constructeurs. L’objectif est de consolider cette position avec plus de points à Monaco.
Comment évaluez-vous le Grand Prix d’Espagne ?
Nous avons affiché un bon niveau de performances lors des qualifications. Nous avons ensuite réalisé une course solide grâce à un beau départ. Nous nous sommes battus aux avant-postes pour la quatrième position et des moteurs Renault se sont classé quatrième et cinquième. Après cinq courses, notre quatrième place reflète le pas en avant attendu cette saison. En Espagne, les performances étaient similaires aux quatre premières manches. Nous avons mené Carlos en Q3. Cela n’a malheureusement pas été le cas pour Nico, mais nous en connaissons les raisons.
Le nouveau carburant apparu en Espagne a-t-il répondu à nos attentes ?
L’arrivée du nouveau carburant a été très bien gérée. La performance était au rendez-vous et nous n’avons rencontré aucun problème. C’était un bon pas en avant.
Monaco réserve-t-il un traitement spécial au moteur ?
À Monaco, nous ne souhaitons rien changer par rapport aux cinq dernières courses. La chose la plus importante pour un pilote ici est d’avoir confiance dans le comportement du moteur. Bien sûr, nous voulons nous appuyer sur nos performances, mais la régularité et la prévisibilité sont cruciales sur un circuit aussi particulier. Nous devons nous concentrer sur la manière dont la puissance est délivrée en raison des virages lents à bas régime. Nous garderons un œil là-dessus, mais nous sommes prêts.
L’objectif est de placer les deux R.S.18 dans les points à chaque course. Quelle sera la clé pour y parvenir ?
Nous avons plus de mille personnes travaillant à Enstone et Viry pour développer une voiture en mesure d’y arriver. Ensuite, il faut être certain d’avoir les éléments pour rallier l’arrivée. Une fois en piste, notre but est d’optimiser ce que nous avons entre les mains. Nous avons le package pour marquer des points à chaque course. Nous devons donc compter sur l’humain – pilotes, ingénieurs et mécaniciens – pour être sûrs de maîtriser tous les paramètres.
Que pouvons-nous espérer avec l’imminente évolution moteur ?
Nous introduirons un moteur neuf et bénéficiant d’évolutions lors de la septième course au Canada. J’espère que les gains attendus seront au rendez-vous et nous sommes impatients de le voir en action.
Jeudi 24 mai
Essais L1 : 11h à 12h30
Essais L2 : 15h à 16h30
Samedi 26 mai
Essais L3 : 12h à 13h
Qualifications : 15h
Dimanche 27 mai
Course : départ à 15h10