Le dernier endroit pour y faire de la F1, mais les yachts, hôtels luxueux pour soirées branchés, la Riviera et la coïncidence du glamour Festival de Cannes en ont fait une attraction irrésistible. Cet anachronisme a perduré par ses standards de sécurité très élevés. En n'oubliant rien : des hommes-grenouilles sont prêts à plonger dès lors qu'un pilote aventurerait son bolide dans le port.
Le premier défi est de cerner les limites de la piste car le rail se charge de le faire. D'autant plus pervers qu'aller vite oblige à l'effleurer.
Le deuxième défi est de soutenir ce rythme infernal sans le répit d'une ligne droite. Les nerfs sont d'autant à contribution que les opportunités de dépassements sont rarissimes.
Le réglage de la monoplace s'étalonne sur les nombreuses bosses et le manque de grip d'une piste visitée une fois l'an. La priorité : un train avant très directionnel. Côté moteur, la souplesse prime.
- 1er Grand Prix en 1950
- 66 éditions
- 6 dépassements en 2018
- 54% de probabilité d'intervention de la voiture de sécurité
- 29 vainqueur parti de la pôle position sur ce circuit, soit 45%
- Record du tour : 1:10.810 - Daniel Ricciardo (pôle 2018)
En dehors de la performance pure, si un pilote veut aller vite à Monaco, il doit avoir bien plus confiance dans les réactions de sa voiture que sur n’importe quel autre circuit. Les murs sont si proches que la moindre erreur ou surprise peut mettre un terme aux qualifications ou à la course. Même si ce tracé est connu pour ses virages lents, on retrouve des courbes rapides à l’instar de la Piscine (T13-T14). Celle-ci se négocie à pleine charge en qualifications. Encerclés par les rails, les concurrents y évoluent à plus de 220 km/h.
Pneumatiques à disposition :
- Durs, C3 (Blanc) - Nico : 1, Daniel : 2
- Médiums, C4 (Jaune) - Nico : 2, Daniel : 1
- Tendres, C5 (Rouge) - Nico : 10, Daniel : 10
Les cinq premières courses de l’année ont été décevantes mais nous sommes mobilisés comme jamais pour redresser la situation.
Nous sommes lucides sur le niveau global de notre monoplace et les progrès que nous devons réaliser pour tenir nos engagements mais dans le même temps nous faisons la part des choses entre les circonstances qui ont pesé sur chacune des 5 premières courses.
Nous avons les capacités, les ressources et la résilience nécessaire à Enstone et à Viry, mais aussi deux pilotes déterminés et talentueux pour retrouver notre véritable niveau de compétitivité.
Monaco est un circuit offrant un défi de taille, mais également l’un des plus propices aux surprises. Daniel y a signé la pole position et s’est imposé l’an dernier. Nous comptons sur son expérience et celle de Nico pour réaliser le résultat dont nous avons besoin pour redonner de l’élan à notre campagne.
Pourquoi le rendez-vous monégasque est-il à part ?
Rien ne vaut Monaco. C’est un vrai moment fort de l’année et la course que j’attends le plus. Tout est hors du commun : le prestige de l’événement, l’histoire et le glamour… L’atmosphère nous fait véritablement vibrer tout au long du week-end. Je vis à Monaco, donc je loge chez moi toute la semaine pour profiter de tout le confort que cela peut offrir.
Où classer Monaco parmi les autres circuits urbains ?
Certains tracés en ville au calendrier de la F1 comme Bakou et Singapour sont excellents, mais Monaco est tout simplement fantastique et incomparable. Il vous procure une énorme poussée d’adrénaline et l’on y ressent vraiment la sensation de vitesse avec les murs très proches des deux côtés tout au long d’un tour. À Monaco, tout se joue sur la confiance et la capacité d’être à la limite.
C’est un véritable défi de dépasser à Monaco et cela met un peu plus de pression sur les qualifications, où tout doit être absolument parfait. Il faut prendre progressivement ses marques à chaque tour de chaque séance avant d’essayer de tout donner au moment des qualifications.
Comment jugez-vous le Grand Prix d’Espagne et les essais qui ont suivi ?
Après mon erreur en qualifications m’ayant finalement fait partir depuis la voie des stands, nous étions un peu sur la retenue pour la course en Espagne. Cela dit, nous avons repris quelques positions et nous avons profité d’un dimanche normal. C’était bien pour continuer d’engranger de la confiance au volant. Je commence à retrouver cette harmonie qui faisait défaut en début d’année. Les tests se sont également avérés productifs puisque nous avons évalué quelques nouveautés. Nous viserons un bon week-end pour revenir à notre place, c’est-à-dire dans les points.
Pourquoi le week-end de Monaco est-il votre préféré ?
Monaco est ma course préférée à cause de toute l’adrénaline et des frissons que l’on y ressent. Le mot insensé est probablement le meilleur pour décrire ce circuit, on a presque l’impression que l’on ne devrait plus être autorisé à courir dessus ! J’emprunte ces routes tous les jours, mais tous les ans au mois de mai, je sais qu’il est bientôt temps d’avoir cette chance de piloter dessus une fois dans l’année. C’est assez dingue lorsqu’on y pense ! L’endroit est magnifique et tout devient démesuré quand le Grand Prix arrive. Cela crée une atmosphère unique.
Chaque tour est très intense et l’on saute de vibreur en vibreur et de mur en mur. Il faut juste y aller à fond et j’adore ce défi. Le passage au bureau de Tabac et la Piscine est si rapide que c’en est incroyable. C’est probablement ma section préférée du circuit, mais le reste est tout aussi cool.
À quel point votre victoire à Monaco l’an dernier était-elle particulière ?
C’est assurément l’une de mes plus belles victoires. C’était déjà fantastique de signer deux poles à Monaco, où l’on sort toutes nos tripes en un peu plus d’une minute et que l’adrénaline coule à flots, mais la victoire est un rêve devenu réalité... Et encore plus après l’avoir manquée malgré d’excellentes positions les années précédentes. Même s’il paraît improbable de viser la pole et la gagne cette année, cela n’enlève rien au fait que nous avons notre carte à jouer et que nous attaquerons comme jamais pour obtenir le meilleur résultat possible. Tout peut arriver à Monaco.
Quel est votre état d’esprit avant cette course ?
Je ne peux pas m’empêcher d’être un peu déçu après l’Espagne comme nous avons manqué les points. Nous avons sous-performé avec une voiture qui aurait dû être dans le top dix. Nous devons faire mieux et réaliser un week-end plus abouti. Je me sens bien au volant, nous avons bien progressé tout au long des trois jours et nous avons mérité notre place en Q3. Comme je l’ai dit, Monaco est un circuit que j’ai toujours apprécié. J’ai donc hâte de tout donner pour retrouver les points.
Quelles sont les spécificités du circuit de Monte-Carlo ?
C’est une piste unique, très lente, bosselée et étroite. Chaque tour peut être extrêmement intense, donc il faut que le châssis et le moteur soient constants à chaque tour afin que le pilote puisse se concentrer uniquement sur le pilotage. Un pilote en confiance peut faire une grande différence et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que Nico et Daniel soient contents de l'équilibre de la voiture pour qu'ils puissent se concentrer sur leur pilotage.
Après cinq rendez-vous, comment les pilotes collaborent-ils désormais ?
Ce sont de toute évidence deux excellents pilotes qui offrent de bons retours et travaillent très bien ensemble. Ils savent ce qu’ils veulent et s’accordent généralement sur la direction à prendre dans le développement. Cela nous aide énormément.
Avez-vous transposé des informations acquises lors de la dernière course en ville ?
Nous avons déjà couru sur un tracé urbain cette saison à Bakou. Le circuit en lui-même est assez différent de Monaco avec des sections très rapides, mais certaines caractéristiques sont en réalité très similaires, comme les bosses et les portions plus serrées. Nous avons eu du mal avec les températures des pneumatiques et l’équilibre à Bakou, mais nous avons appris beaucoup de choses qui seront utiles. Nous avons également mené des essais spécifiques à Barcelone pour progresser dans ces domaines en vue de Monaco.
Jeudi 23 mai
Essais L1 : 11h à 12h30
Essais L2 : 15h à 16h30
Samedi 25 mai
Essais L3 : 12h à 13h
Qualifications : 15h
Dimanche 26 mai
Course : départ à 15h10