- Le circuit :
Circuit occasionnel, situé dans les rues de la principauté, ce circuit peut être qualifié de mythique.
Les pilotes n'ont aucune marge d'erreur sinon c'est l'accident.
Adulé par les uns, détesté par d'autres, il ne laisse personne indifférent tant il semble anachronique aujourd'hui, en Formule 1.
Il reçut pas mal de modifications depuis 1950 afin de ralentir les monoplaces lâchées dans la ville. C'est le rendez vous incontournable de la Jet Set et des sponsors.78 tours x 3,340 km - 260,520 km- Renault au Grand Prix de Monaco
Le Grand Prix de France a toujours plutôt bien réussi à Renault au cours de son histoire mais il était bien plus difficile de ramener coupes et trophées de la Principauté. L’écurie n’a pas couru en 1977 et ensuite, il aura fallu attendre 1983 pour que Renault monte sur le Podium de l’épreuve monégasque, et là encore, ce résultat avait laissé un goût d’inachevé dans la mesure où Alain Prost finissait troisième alors qu’il s’était élancé de la pole position. Il a cependant effacé l’échec de son coéquipier, René Arnoux, qui en 1982 avait fait un tête-à-queue au 14ème tour alors qu’il menait la course.
En 1985, Renault montait une nouvelle fois sur le podium avec Elio de Angelis et sa Lotus. Mais c’est son coéquipier, qui participait alors à sa seconde épreuve en Principauté, qui laissait entrevoir une fabuleuse histoire d’amour entre lui et le Grand Prix de Monaco. Ayrton Senna avait pris un départ sensationnel en 1984 pour finir second alors que la pluie s’était invitée. En 1985, propulsé par le turbo Renault, le Brésilien décrochait la pole et était fermement installé en tête jusqu’à ce qu’une casse moteur l’oblige à abandonner.
Quatre nouvelles pole positions ont marqué l’épopée du V10, Mansell en 1992, Prost en 1993, Hill en 1995 et Frentzen en 1997. Mais aucun de ces pole men n’allait remporter ce Grand Prix pour le Losange. Mansell s’en approcha en 1992 mais un arrêt tardif au stand allait l’obliger à céder la place à Senna alors qu’il était revenu très fort mais n’avait su trouver la faille sur la McLaren. En 1993, 10 ans après avoir décroché la première pole position du Losange en Principauté, Prost n’avait pu prétendre qu’à la quatrième place ; le Français a peut être remporté quatre fois ce Grand Prix au cours de sa carrière mais ce fut toujours au volant d’une McLaren. La pole position de Hill en 1995 allait déboucher sur une seconde place alors que Schumacher remportait l’épreuve cette année là, la première victoire d’un moteur Renault à Monaco et partie d’un résultat 1-3-4 pour le Losange (avec Hill et Herbert).
Renault remporta sa première victoire 100% en 2004 avec Jarno Trulli qui avait placé sa R24 en pole position avec une avance colossale de 0,4sec sur son premier poursuivant (le même écart qui séparait la deuxième de la sixième place sur la grille), et avait ainsi remporté une superbe victoire dans les rues de Monaco, la seule de sa carrière jusque là. Des soucis avec les pneumatiques avaient pénalisé le Losange en 2005 mais douze mois plus tard, Fernando Alonso remportait sa première victoire à Monaco, en partant de la pole position.
L’an dernier, malgré une R27 difficile, Giancarlo Fisichella faisait une course magnifique depuis la deuxième ligne sur la grille pour finalement franchir la ligne d’arrivée en quatrième position.
L’équipe espère cette année capitaliser sur les récents progrès enregistrés pour relever le défi qui l’attend dans les rues sinueuses de la Principauté.
- Renault au Grand Prix de Monaco
- Données techniques :
Monaco est sans doute le rendez-vous le plus atypique du calendrier de Formule 1 mais pour les ingénieurs, le challenge reste le même : adapter la voiture afin de garantir le niveau de performance optimal dans les rues de la Principauté. C’est un circuit mythique et tirer le meilleur de la R28 ne se révèlera pas aisé. En début de week-end, la piste sera d’autant plus piégeuse qu’elle manquera cruellement de grip, une situation qui aura tendance à changer au fur et à mesure de l’avancée du week-end.
Aérodynamisme : On utilise à Monaco les appuis aérodynamiques les plus élevés de la saison. Contrairement aux idées reçues, le principal intérêt de ces appuis n’est pas de faciliter le passage en courbe qui se négocie ici à des vitesses relativement faibles et où le grip mécanique se révèle être de première importance. En réalité, ces appuis aéros importants permettent de gagner en stabilité au freinage et à la réaccélération afin de maximiser ainsi la motricité en sortie de virage.
Suspensions : Afin de maximiser le grip de la voiture, nous utilisons des suspensions plus souples. Elles facilitent notamment le passage de la monoplace sur les vibreurs. Pour permettre aux roues de tourner de façon indépendante sur les bosses, nous assouplissons également les barres anti-roulis. Une attention particulière est portée au carrossage. L’objectif est de donner au pilote une voiture neutre dans laquelle il pourra avoir confiance en tout point du circuit.
Hauteur de caisse : Les rues de la Principauté peuvent sembler tout à fait lisses au volant d’une voiture de tourisme, il n’en est rien au volant d’une monoplace. Pour pouvoir répondre aux différentes variations de surface, on opte généralement pour des hauteurs de caisse plus hautes de 5 à 7 mm par rapport à la normale. Les rues sont également glissantes, notamment au niveau du marquage au sol ; un paramètre que les pilotes devront garder en tête au long des 78 tours que compte ce Grand Prix.
Pneus : Monaco n’est pas un circuit particulièrement exigeant pour les pneumatiques car cela reste un tracé plutôt lent. Dans ce contexte, Bridgestone mettra à disposition des équipes, comme l’an passé déjà, les deux types les plus tendres de sa gamme : les tendres et ultra-tendres, qui devraient offrir une meilleure motricité dans la relance des virages lents.
Angle de braquage : La fameuse épingle du Grand Hôtel est le virage le plus serré de la saison, avec celui de la Rascasse. Il nécessite un angle de braquage plus important, près de deux fois plus grand qu’à Barcelone. Une suspension avant est spécialement conçue pour le tracé de Monaco et ainsi garantir l’angle de braquage nécessaire.
Boîte de vitesses : On utilise des rapports de boîte très courts pour optimiser l’accélération et tirer le meilleur du moteur même à basse vitesse. La boîte de vitesses devra être en mesure de supporter les 53 changements de rapports par tour soit au total près de 4150 changements.
Moteur : Sur le papier, Monaco apparait comme le circuit le moins exigeant de la saison pour le moteur, avec à peine 45% du tour à pleine charge. Mais les apparences sont parfois trompeuses. La surface bosselée peut mener à des surrégimes lorsque les roues décollent. Le pilote devra donc se montrer prudent. Un moteur souple avec notamment une bonne relance sera déterminant dans les rues sinueuses de la Principauté. - L'an dernier :
A cet instant de la saison, Renault F1 enregistre son meilleur résultat avec la quatrième place de Giancarlo Fisichella lors du Grand Prix de Monaco. L'Italien s'élançait de la quatrième position sur la grille et a mené une course exemplaire pour finir 20 secondes devant son principal rival. Sur une stratégie à deux arrêts et utilisant des pneus durs lors de ses deux premiers relais pour finir sur des tendres, il a été en mesure de construire une avance confortable dès son premier relais qu'il a ensuite su maintenir tout au long de la course.
Son coéquipier Heikki Kovalainen, quant à lui, a connu une course difficile. S'élançant de la quinzième place après avoir été gêné en qualifications samedi par Coulthard, le Finlandais était sur une stratégie à un arrêt commençant avec les pneus durs et continuant avec les pneus tendres. Il a été retenu par la Red Bull de ce même Coulthard lors de son premier relais et n'a pas été en mesure de le dépasser. Il a finalement pris l'ascendant sur l'Ecossais lors de son unique arrêt mais était trop loin des autres concurrents pour espérer remonter dans le peloton. Il termine finalement 13ème.
Course :
- Présentation du GP 2008 :
Fernando, vous avez confirmé en Turquie les progrès pressentis lors du Grand Prix d’Espagne. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je suis content, vraiment. Nous avons montré en Turquie que les progrès dont nous avions fait preuve en Espagne n’étaient pas qu’une simple coïncidence. Nous avions besoin de confirmer et c’est ce que nous avons fait à Istanbul. Je décroche trois points, aidé il est vrai par le problème dont Heikki a souffert en début de course mais ce sont trois points importants et surtout la preuve que nous sommes désormais en train de progresser et de revenir. Il y a encore beaucoup à faire pour pouvoir se battre aux avant-postes mais la tendance est là et nous sommes plus que jamais déterminés à y arriver !
Deux victoires à Monaco lors des deux dernières éditions, c’est sans doute pour vous très spécial de courir en Principauté ?
Oui, c’est un circuit très atypique du calendrier et j’y ai de très bons souvenirs car gagner à Monaco, c’est quelque chose de très spécial pour un pilote ! C’est un rendez-vous que j’apprécie car l’ambiance est très particulière et le fait de rouler en ville est très excitant. Vous n’avez pas le droit à l’erreur et cette année, la course promet une fois encore d’être très intéressante.
Pensez-vous que les progrès enregistrés depuis maintenant deux courses, vous permettent de défendre vos chances à Monaco ?
Nous avons progressé mais nous sommes encore derrière Ferrari, McLaren et BMW. Si Monaco est un circuit où tout peut arriver et où le pilote peut vraiment faire la différence, une bonne voiture sera toujours un avantage et facilitera les choses. Nous essaierons malgré tout de tirer notre épingle du jeu et de saisir la moindre opportunité qui se présentera. A la régulière, nous nous battons aujourd’hui pour la septième place mais nous avons vu à Istanbul qu’il est possible de faire mieux si un des favoris a un problème. Il faudra donc être prêt et affûté !
Quel domaine nécessitera une attention particulière dans la mise au point de votre monoplace ?
Le circuit de Monaco de par ses enchaînements techniques nécessite une bonne motricité pour pouvoir bien se relancer en sortie de virage et ainsi pouvoir éventuellement défendre sa position ou doubler un concurrent. Ce n’est pas le point fort de notre R28 pour le moment, même si nous avons progressé, alors je pense que nous y porterons une attention toute particulière dès les premiers roulages jeudi.
Nelson, vous approchez du tiers de votre première saison. Comment vous sentez-vous et comment décririez-vous vos débuts dans la catégorie reine jusque là ?
Cela n’a pas été un début facile, c’est le moins que je puisse dire. J’ai commis quelques erreurs, j’ai parfois manqué un peu de chance et ce n’est probablement pas comme cela que j’avais imaginé mes premiers Grand Prix en Formule 1. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que j’ai beaucoup appris, j’ai tiré les leçons qui s’imposaient, ce qui, je l’espère, me permettra de devenir un meilleur pilote pour la suite de la saison.
Monaco est sans aucun doute le rendez-vous le plus glamour du calendrier et un circuit très atypique. Appréciez-vous généralement les circuits en ville ?
Oui, même si les courses en ville sont un peu toujours une loterie. Les qualifications sont toujours importantes, à Monaco sans doute encore plus qu’ailleurs car les rues sont très étroites et il est presque impossible de dépasser. Ensuite, en course, il faut avoir la meilleure stratégie et ne pas rester coincé dans le trafic. Bien entendu, comme n’importe quel autre circuit en ville, il faut être très régulier car les murs sont toujours trop près et la moindre erreur est toujours sévèrement punie !
Est-ce pour vous un peu spécial de courir à Monaco dans la mesure où vous avez vécu tout près de la Principauté étant enfant ?
L’atmosphère à Monaco est incroyable, j’ai vécu ici plus jeune ; c’est donc un endroit que je connais très bien. C’est sans doute un peu spécial d’y retourner en tant que pilote de Formule1 même si ce ne sera jamais mon Grand Prix national. J’ai couru ici en GP2, je connais le circuit. Ce sera sans doute très différent au volant d’une F1 mais je suis impatient de voir ça !
Si on considère les récents progrès dont l’équipe a fait preuve depuis Barcelone, que pouvez-vous raisonnablement attendre de ce Grand Prix ? Comment allez-vous aborder cette course ?
Je l’aborderai comme toutes les autres en essayant de faire le meilleur travail possible pour l’équipe. Ce serait super si je pouvais marquer quelques points, ce sera mon objectif. Je vais donc devoir bien me qualifier, idéalement dans le Top 10, et faire une course régulière.
Bob, l’équipe a fait un véritable pas en avant lors des deux dernières courses en marquant des points précieux en Turquie. Est-ce important de voir enfin les résultats de tous les efforts que l’équipe a fournis ?
Je suis très fier de l’équipe et des efforts que tous ont su déployer. C’est très gratifiant de voir que nous avons effectivement progressé. Côté coulisses, chacun travail très dur et cela finit par payer, ce qui est très important pour nous tous, je pense.
Fernando a fait une très belle course en Turquie. Quel impact a-t-elle eu sur le moral des troupes ?
C’est très important pour le moral des membres de l’équipe mais nous restons lucides dans la mesure de notre progression. Nous avions été clairs dans notre volonté de vouloir progresser d’ici les premiers Grand Prix européens mais nous restions réalistes, nous savions qu’il ne serait pas possible de rivaliser avec les trois équipes de pointe du moment. Il s’agissait de s’inscrire en tant que quatrième force du plateau et chacun s’était donc fixé cet objectif. C’est donc toujours très satisfaisant d’y arriver et c’est très motivant pour nous tous pour la suite de la saison.
Etes-vous maintenant convaincus d’être la quatrième équipe du plateau ?
Oui, je pense que c’est une appréciation honnête de la situation et nous souhaitons maintenant consolider notre position à Monaco. Mais aux vues des dernières courses, notre objectif est de revenir toujours plus près du groupe leader. Les récents progrès étaient juste une première étape qui devrait en appeler d’autres tout au long de la saison.
Nelson a maintenant disputé cinq Grand Prix. Comment prend-il ses marques dans l’équipe course ?
Il s’est rapidement acclimaté dans sa façon de travailler avec l’équipe et il s’entend très bien avec tout le monde. Il ne faut pas oublier qu’il est rookie et qu’il a beaucoup à apprendre. La Formule 1 demande du temps pour y trouver ses marques. Sur les circuits qu’il connaît bien comme c’était le cas à Barcelone par exemple, il est capable de faire un travail remarquable mais c’est plus difficile sur les tracés qu’il découvre. Sa course en Turquie a été compromise par des qualifications décevantes mais je suis convaincu qu’il pourra rebondir à Monaco. Il est jeune, pleinement capable et il apprend de ses erreurs. Je m’attends à le voir beaucoup progresser au fil de la saison.
Que pouvez-vous nous dire du programme de développement de la R28 ? Des nouveautés pour Monaco ?
Nous développons généralement un package spécialement pour le Grand Prix de Monaco car c’est un circuit très atypique. C’est un circuit qui exige des appuis très élevés, il faut également ajuster l’angle de braquage et nous retenons généralement un set up très particulier pour faire face à tous les types d’exigences de ce tracé. A cela s’ajoute aussi des évolutions conçues en vue des courses à venir ce qui devrait nous faire progresser encore un peu.
Quels sont les défis du Grand Prix de Monaco ?
C’est un circuit très difficile où il est donc très aisé de partir à la faute. L’expérience sur un tel tracé est déterminante. Il y a généralement de nombreux incidents en course ce qui réduit encore davantage la marge d’erreurs des pilotes et l’absence d’assistance au pilotage cette saison risque d’en piéger plus d’un ! Je pense que Fernando saura tirer son épingle du jeu car il est très à l’aise sur ce tracé, il saura donc exploiter la voiture au maximum de son potentiel actuel.
Quelles sont les attentes de l’équipe pour ce nouveau Grand Prix ? Conviendra-t-il selon vous à la R28 ?
Je pense que nous pouvons faire une belle course à Monaco. Cela devrait convenir à la voiture et je pense que Fernando et Nelson sauront tous d’eux exploiter leur monoplace à son maximum. Grâce aux évolutions que nous avons apportées à la R28, nous abordons cette course relativement sereinement.