- Le circuit :
Le dernier endroit pour y faire de la F1, mais les yachts, hôtels luxueux pour soirées branchés, la Riviera et la coïncidence du glamour Festival de Cannes en ont fait une attraction irrésistible. Cet anachronisme a perduré par ses standards de sécurité très élevés. En n'oubliant rien : des hommes-grenouilles sont prêts à plonger dès lors qu'un pilote aventurerait son bolide dans le port.
Le premier défi est de cerner les limites de la piste car le rail se charge de le faire. D'autant plus pervers qu'aller vite oblige à l'effleurer.
Le deuxième défi est de soutenir ce rythme infernal sans le répit d'une ligne droite. Les nerfs sont d'autant à contribution que les opportunités de dépassements sont rarissimes.
Le réglage de la monoplace s'étalonne sur les nombreuses bosses et le manque de grip d'une piste visitée une fois l'an. La priorité : un train avant très directionnel. Côté moteur, la souplesse prime.
Record du tour : 1:14.439 - M Schumacher (2004)
- Données techniques :
- L'œil du pilote avec Robert Kubica :
J’apprécie toujours beaucoup de rouler à Monaco, je suis un grand fan des circuits urbains car je pense qu’ils donnent aux pilotes la possibilité d’exposer leur vrai talent.
Je suis d’ailleurs monté sur le podium en 2008. Je suis donc impatient d’y être ce weekend et je pense aussi que c’est le genre de tracé qui conviendra aux caractéristiques de la R30.
C’est un circuit sur lequel j’ai toujours obtenu de bons résultats. Je suis d’ailleurs monté sur le podium en 2008. Je suis donc impatient d’y être ce weekend et je pense aussi que c’est le genre de tracé qui conviendra aux caractéristiques de la R30.
Un bon équilibre châssis est indispensable à Monaco. La monoplace doit être réglée souple car le circuit est très serré et la surface est bosselée. Une fois la voiture équilibrée, on peut réellement pousser jusqu’à la limite et passer les virages à quelques centimètres seulement des rails. Contrairement à la majorité des circuits modernes, il n’y a pas de marge d’erreur possible à Monaco et il faut à tout moment tenir compte des rails car il n’y a que très peu de dégagements pour prendre large.
Le Grand Prix de Monaco est une course très exigeante pour les pilotes - pas physiquement mais mentalement. On est constamment dans un virage et proche des murs. La plupart des circuits présentent une ligne droite qui nous permet de reprendre notre souffle pour quelques secondes mais à Monaco on est perpétuellement sous pression.
Comme pour la plupart des circuits urbains, les dépassements en Principauté sont quasi impossibles. Une des raisons, c’est le faible niveau d’adhérence et, même si le circuit s’améliore au fur et a mesure dans ce secteur, il faut rester en permanence sur la trajectoire. Un grand nombre de zones de freinages sont bosselées et, à moins de commettre une erreur, il est impossible que quelqu’un vous dépasse.
Le premier virage est un des seuls endroits du tour où il y a un peu de dégagement et on peut souvent y voir les voitures prendre large. Bien négocier ce virage est très délicat et le premier tour est particulièrement serré, surtout lorsqu’on débute la course en bas de la grille car on se retrouve dans une sorte d’entonnoir à Ste Dévôte.
Le tunnel est la section du tour la plus rapide. On le prenait à fond mais cette année, il sera plus difficile à négocier avec les lourdes charges d’essence en première partie de course. En fait, tout le tour sera plus difficile. Avec le niveau d’essence embarqué, la voiture sera moins réactive.
La Piscine (virages 13 et 14) est une partie du tour où il est nécessaire d’avoir une voiture bien équilibrée. C’est une section très rapide, prise en cinquième vitesse et où il faut attaquer les vibreurs et changer de direction très rapidement. C’est une partie très excitante mais il est facile de mal faire rebondir la voiture et si ce secteur est mal négocié, on ne peut pas échapper aux barrières. - L'an dernier :
La performance de Fernando Alonso était d’excellente facture à Monaco, mais l’Espagnol ne pouvait pas décemment espérer mieux qu’une 7è place malgré les espoirs fous de Renault, nés de la fragilité des pneus tendres – ils se sont assagis en fin de course, lorsque le dépôt de gomme était plus conséquent.
Pour Nelson Piquet, la course a pris fin au 10è tour dans un excès de zèle de Sébastien Buemi.
Course :
- Présentation du GP 2010 :
Robert, vous avez marqué des points en Espagne le week-end dernier mais vous étiez un peu déçu de votre course…
C’était un peu frustrant car mon premier tour a été difficile et j’ai perdu trois places. Cela a affecté le reste de ma course. J’ai également connu un incident avec Kobayashi, ce qui a endommagé ma voiture et a entraîné beaucoup de sousvirage. Mais malgré une voiture un peu rétive, mon rythme de course était pas mal et j’ai pu suivre Sutil de très près après mon arrêt au stand. Malheureusement, il est difficile d’effectuer des dépassements à Barcelone et je n’ai pas pu le passer. Il était encourageant de voir notre rythme ce weekend, surtout comparé à celui des Mercedes. Je pense que nous aurions mérité de marquer plus de points.
Parlons de Monaco, est-ce un Grand Prix que vous appréciez et quelles sont vos attentes pour le week-end ?
J’ai toujours aimé les circuits urbains et surtout Monaco, où j’ai toujours obtenu de bons résultats. En ce qui concerne la voiture, Monaco présente des aspects positifs et négatifs. Il sera difficile d’avoir une idée précise concernant notre compétitivité avant les essais libres de jeudi. Aussi, comme on a pu le voir à Barcelone, la séance de qualifications sera une partie déterminante du week-end car dépasser est encore plus difficile à Monaco qu’ailleurs. Si on veut marquer de gros points, il faudra se qualifier en haut de la grille et éviter toute erreur.
Quel est le secret d’une bonne mise au point à Monaco ?
Il faut une voiture réactive et facile à piloter. Pour trouver les derniers petits dixièmes, il faut être en confiance. Cela permet de vraiment pousser jusqu’à la limite et frôler les rails. Je pense que le défi sera encore plus grand cette année avec le plein d’essence car les voitures sont automatiquement moins vives. Avant, on prenait le tunnel à fond mais avec la charge d’essence, je pense que le challenge sera beaucoup plus relevé.
Vitaly, en Espagne, vous avez terminé votre première course sur piste sèche. Comment s’est déroulé ce week-end de course ?
Il y a eu des points positifs et des points négatifs. C’est une course qui m’a beaucoup appris, une nouvelle fois. Pour moi, il était très important de boucler les 66 tours et de poursuivre mon apprentissage de la voiture dans des conditions de piste sèche – la manière dont l’équilibre de la voiture évolue et comment gérer les pneumatiques. La R30 était constante et je tenais un bon rythme, mais marquer des points allait toujours être difficile car les dépassements sont trop difficiles à réaliser en Espagne. Je me suis bien battu avec Kobayashi durant la course et j’ai réussi à rester devant lui, mais je suis déçu de n’avoir pas pu entrer dans les points.
Votre adaptation à la Formule 1 s’est-elle déroulée comme vous l’imaginiez ?
Le plus difficile, c’est de connaître un week-end parfait et je pense que l’expérience y joue un grand rôle. Il faut extraire le meilleur de la voiture à chaque séance et la moindre petite erreur est interdite car cela affecte tout le reste du week-end. C’est pour cette raison que les courses comme le Grand Prix d’Espagne sont importantes pour moi. Je me sens plus en confiance maintenant que j’ai bouclé une distance de course sur piste sèche. Je sais que je peux encore hausser mon jeu dans pas mal de domaines et c’est pour cette raison qu’il est important pour moi de passer autant de temps que possible avec mes ingénieurs pour essayer de tout comprendre concernant la voiture. Chaque course m’apprend quelque chose de nouveau et devient une nouvelle opportunité pour progresser.
Nous nous rendons à Monaco ce week-end. Est-ce un circuit que vous aimez ?
Je suis vraiment impatient d’y être et d’y piloter une F1 pour la première fois. J’ai beaucoup aimé le circuit en GP2 series et je suis certain que ce sera encore mieux au volant d’une F1. En même temps, je sais que ce sera une course difficile car c’est un circuit urbain et on ne peut pas y commettre d’erreur. De plus, les dépassements sont quasiment impossibles, alors la séance de qualifications sera très importante et elle ne sera pas facile avec autant de voitures sur le circuit, surtout en Q1. Je pense que faire un seul tour clair sera un réel exploit ! Plus que tout, il sera important de ne pas faire d’erreurs si on veut finir dans les points.
Après trois belles courses, l’équipe n’a marqué que quatre points à Barcelone. Quel jugement portez-vous sur le week-end ?
C’est assez simple : nous étions satisfaits de la séance de qualifications mais pas autant du résultat de course. L’accident de Vitaly samedi matin était plutôt malchanceux, il ne lui a pas permis d’aborder sereinement les qualifications. Il a perdu du temps en piste et il a écopé d’une pénalité de cinq places sur la grille car nous avons dû changer sa boîte de vitesses pour réparer sa voiture. Robert a fait un excellent travail en se qualifiant en septième position et de là, nous espérions progresser dans le classement. Malheureusement, il a connu un problème dans son premier tour, une phase de course qui est plus importante que jamais avec les règles en place cette année. C’est dommage d’avoir à dire cela mais le résultat dépend des erreurs que peuvent commettre nos rivaux après le deuxième tour, surtout à Barcelone où les dépassements sont si difficiles.
L’équipe a une nouvelle fois démontré ses qualités à Barcelone : elle a fait un effort herculéen afin de réparer la voiture de Vitaly à temps pour la séance de qualifications, et les deux pilotes ont gagné des places après leur arrêt…
Je ne peux assez remercier l’équipe pour l’effort fourni le weekend dernier. Elle a travaillé tard dans la nuit le jeudi et le vendredi afin de préparer les voitures et de greffer les derniers développements sur les monoplaces ; elle a fait un super boulot en réparant la voiture de Vitaly entre les essais libres et les qualifications ; elle a également fait deux arrêts au stand parfaits. C’est à mettre au crédit de tous ceux qui s’investissent dans l’équipe.
Des écuries rivales avaient annoncé des développements majeurs pour cette course mais en séance de qualifications, l’équipe a semblé avoir conservé sa position en termes de compétitivité. Est-ce une source de satisfaction ?
Nous étions très satisfaits après les qualifications. Nous avions connu une séance d’essais difficile à Barcelone l’hiver dernier et nous appréhendions un peu le weekend. Toutefois, la voiture était performante. Après une bonne séance de qualifications et une course si disputée, il est décevant de n’avoir marqué que quelques points. Je pense que nous pouvons être optimistes et nous dire que nous disposons d’une voiture capable de réaliser de bonnes courses sur tous les types de circuits.
La voiture entrera à nouveau en piste à Monaco ce jeudi. Quelles sont vos attentes ?
Nous avons hâte d’être à Monaco et nous sommes confiants. Robert est très compétitif et Vitaly s’améliore à chaque course grâce à l’expérience qu’il accumule. Mais, plus que jamais, la séance de qualifications et le début de course seront déterminants.
Le trafic est un problème bien connu en Principauté. Pensez-vous que le muret des stands aura beaucoup de travail ?
Je pense que nous sommes un peu inquiets tout d’abord à propos la première partie de la séance de qualifications, puisque Q1 se disputera avec 24 voitures en piste. Avec des écarts de performance significatifs entre les voitures les plus rapides et les plus lentes, le défi sera d’avoir une piste claire, mais ce sera un peu une loterie et quelques grands noms pourraient facilement sortir.
Le fait que la course se déroule quelques jours après Barcelone, est-ce un challenge supplémentaire ?
Les courses qui se suivent de cette manière sont toujours un défi mais quand Monaco est la deuxième course, tout doit être prêt un jour plus tôt car les essais libres débutent le jeudi. Cela rend le défi encore un peu plus difficile. Nous avons passé 24 heures intenses après Barcelone, mais tout le monde dans l’équipe travaille dur pour s’assurer que tout soit prêt pour les premiers roulages de jeudi matin.
- Une course contre la montre
Lorsque le calendrier 2010 a été publié en fin 2009, on a pu constater que les Grand Prix d'Espagne et de Monaco allaient se suivre à quelques jours d'intervalle. C'est une première. Les courses qui se suivent un weekend après l'autre présentent toujours un défi logistique mais avec Monaco, les choses se compliquent encore un peu plus...
Le Grand Prix de Monaco est particulier. Pour commencer, le weekend débute un jour plus tôt, les essais libres ayant lieu le jeudi. Deuxièmement, l'espace est plus restreint : les camions doivent se faufiler dans les rues étroites de la Principauté pour arriver à destination.
Le premier défi à relever pour l'équipe, c'est de transporter les voitures de Barcelone à Monaco le plus rapidement possible comme nous l'explique Geoff Simmonds, coordinateur de l'équipe : « Avec si peu de temps à notre disposition entre les deux courses, nous avons mis en place de nouvelles tactiques pour arriver à Monaco aussi tôt que possible. L'équipe de support est partie vers minuit dans un bus couchette dimanche soir. Elle est arrivée à Monaco lundi matin, tout comme les camions. Les gars ont alors débuté le travail d'installation du garage et de l'hospitalité sans traîner. »
Les autres mécaniciens et ingénieurs ont pris la route pour Monaco en voiture et sont arrivés le lundi soir. Le travail sur les voitures débute mardi matin. Le chef mécanicien Gavin Hudson explique que l'équipe de course a dû tout faire pour préparer les voitures avant minuit, heure à laquelle elles sont parties de Barcelone. « Afin de gagner du temps dimanche, nous avons introduit une nouvelle procédure de service entre ces deux courses. Normalement, toutes les pièces des suspensions sont enlevées de la voiture et retournent à Enstone pour inspection mais maintenant nous avons fait cela sur place. Cela nous a fait gagner du temps pour partir le plus rapidement possible pour Monaco. »
Un autre élément qui complique un tout petit peu la donne, c'est l'arrivée du nouveau motorhome qui s'est faite en début de saison européenne. Il est plus grand que l'ancien et plus sophistiqué à assembler et à démonter. Afin de gérer cela, l'équipe a fait appel à quelques personnes supplémentaires de l'usine d'Enstone pour aider l'équipe de huit personnes déjà en place. De cette manière, il a été entièrement démonté à l'aube le lundi matin et en route pour Monaco. L'équipe aura donc toute la journée du mardi et du mercredi afin de le mettre en place et prêt pour jeudi matin.
- Les horaires :
Jeudi 13 mai
Essais L1 : 10h à 11h30
Essais L2 : 14h à 15h30
Samedi 15 mai
Essais L3 : 11h à 12h
Qualification : 14h
Dimanche 16 mai
Course : départ à 14h
- La météo :
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