Le Sochi Autodrom (initialement dénommé circuit urbain international de Sotchi) est un circuit automobile temporaire situé au sein du Parc olympique de Sotchi, à Adler, dans le sud de la Russie, sur le bord de la mer Noire. Pour sa construction, le gouvernement russe a investi plus de 150 millions d'euros.
Avec la construction de ce circuit, c'est une lutte de près de trente ans pour la résurrection du Grand Prix de Russie (absent depuis 1914) qui prend fin. En effet, en 1983, Bernie Ecclestone avait tenté sans succès d'organiser un Grand Prix d'URSS ce qui avait par la suite amené la construction du Hungaroring.
- 1er Grand Prix en 2014
- 2 éditions, toutes à Sotchi
- 31 dépassements en 2015
- 50% de probabilité d'intervention de la voiture de sécurité
- 1 vainqueurs partis de la pôle position, soit 50%
- Record du tour : 1:37.113 - Nico Rosberg (2015)
- Meilleur tour en 2015 : 1:37.113 - Nico Rosberg
Le Sotchi Autodrome possède de nombreux éléments caractéristiques des circuits urbains, à l’image de ses murs et des nombreux virages à 90°. Néanmoins, sa longue ligne droite et sa surface extrêmement lisse en font un tracé à part. Le troisième virage place les pneus sous d’incroyables pressions, mais le reste de la piste est relativement tendre avec les gommes. N’attendez pas beaucoup d’arrêts aux stands même si les murs peuvent être mener à des interventions de la voiture de sécurité.
La consommation d’essence étant élevée, l’objectif sera de récupérer le plus d’énergie possible au freinage. Neuf des dix-huit virages requièrent de fortes décélérations où le MGU-K peut récupérer de l’énergie.
- La ligne droite des stands et l’entrée du virage 2 forment la zone la plus rapide du circuit. Avec le DRS activé après 15 secondes d’accélération, les vitesses y dépassent les 330 km/h.
- Le virage 2 offre un bon freinage où le monde se pressera au premier tour. La grande zone de dégagement permet de bonnes occasions pour dépasser.
- Le long troisième virage sera impitoyable pour les voitures sous-vireuses tout en faisant pression sur le pneu avant droit.
- Les enchainements autour du virage 8 offre une séquence rapide de freinages et de reprises. Le circuit requiert un bon freinage entre les virages 4 et 10 ainsi qu’entre le treizième et dix-huitième
- La sortie du virage 10 à l’entrée du virage 13 est la deuxième longue section du circuit se négociant à plein régime. Neuf cents mètres seront avalés en douze secondes.
- Trouver la bonne trajectoire au freinage du virage 13 est un défi après l’enchaînement des deux virages précédents à pleine charge.
- Plein régime : 57% du tour
- Freinage : 16% du tour
- Lignes droites : 36% du tour
- Vmax : 330 km/h
- Vitesse la plus haute en virage : 280 km/h au virage 3
- Vitesse la plus faible en virage : 90 km/h au virage 13
- Changements de vitesse par tour : 63
- Distance entre la grille de départ et le premier virage : 630 m
- Pleine charge la plus importante : 1 000 m
- Effet du carburant : 0,38 s au tour par tranche de 10 kg
- Consommation du carburant : 1,89 kg par tour
Que pensez-vous du Sotchi Autodrome ?
C’est un circuit assez unique avec de belles courbes. Il est différent des autres. Le niveau d’adhérence de la piste est assez bon également. Concernant le tracé, le virage 3 semble interminable tout en se négociant à plein régime. Ensuite, de nombreux virages donnent l’impression de freiner trop tard, mais comme ils s’ouvrent, vous devez alors vous concentrer pour en ressortir du mieux possible. L’approche du pilotage y diffère légèrement par rapport à d’habitude.
Avec le recul, la casse de votre suspension en Chine a-t-elle déclenché une crise ?
Honnêtement, ce n’était pas un drame au volant. La suspension s’est affaissée et il y a eu une crevaison. C’était assez facile à gérer. Bien entendu, il a fallu beaucoup de temps pour réparer la voiture. C’était frustrant de faire l’impasse sur les séances et encore plus quand j’ai vu samedi matin qu’il pleuvait alors que la course se déroulerait sur le sec. En fait, ce n’est qu’en qualifications que j’ai pris pour la première fois le dernier virage sur piste sèche !
Que vous a-t-il manqué après être resté dans le garage la majeure partie des EL1, puis l’intégralité des EL2 ?
Chaque tour au volant vous permet d’améliorer tant votre pilotage que votre connaissance de la voiture, du circuit et des pneus. Généralement, vous êtes de plus en plus régulier à chaque tour. Manquer une session n’est pas très grave. En manquer deux tout en ayant la troisième dans des conditions humides alors que le reste du week-end sera sec ? C’est loin d’être idéal.
Comment était votre course ?
Elle a été assez régulière et peu mouvementée. Ce n’est pas un problème quand vous êtes aux avant-postes, mais ce n’était pas le cas et j’oublierai rapidement cette course ! Tout le monde a rallié l’arrivée et nous n’avons pas pu capitaliser sur une fiabilité supérieure à celle de nos adversaires. Nous espérons clairement mieux en Russie.
En 2014, vous vous êtes qualifié sixième avant de terminer cinquième de votre premier Grand Prix de Russie. Un souvenir particulier ?
Nous avions reçu une pénalité pour un changement de boite de vitesses. Il a fallu travailler dur pour obtenir cette cinquième place, mais c’est toujours intéressant de découvrir une nouvelle destination et un nouveau circuit.
Feriez-vous mieux que Jolyon si vous tentiez une danse cosaque ?
Je l’ai vu s’essayer à la salsa sur une plage donc je pense qu’il serait meilleur que moi.
D’autres expériences russes que vous souhaitez partager ?
J’ai été deux fois au Moscow Raceway en 2012 et en 2013 avec la Formula Renault 3.5 Series. J’y ai fini deuxième. La Russie m’a plutôt bien traité, mais je ne peux pas dire que je connaisse bien la nourriture locale. En revanche, on m’a parlé d’une certaine boisson…
Que pensez-vous de Sotchi ?
Personnellement, la meilleure chose au sujet de la Russie est d’y avoir gagné la toute première épreuve de GP2 Series à y être organisée. Ce succès m’ayant permis de remporter le titre, j’ai donc de très bons souvenirs du Sotchi Autodrome ! C’était une excellente course. J’ai mené dès le premier tour après un départ canon pour m’imposer malgré une pression incessante. La victoire est toujours géniale, mais l’atteindre en étant menacé à chaque virage est un véritable exploit. Et sceller le championnat m’a fait garder de bons souvenirs de Sotchi.
Comment était le débriefing après la Chine ?
Ce n’était pas beau à voir. Nous travaillons afin de nous assurer de retenir chaque leçon du week-end. Nous avons clairement rencontré des difficultés et nous faisons tout pour comprendre pourquoi. Nous avons effectué de bons progrès et nous pouvons faire bien mieux que ce que nous avons montré à Shanghai. Personnellement, je dois encore apprendre les besoins de cette voiture sur différents circuits avec des pneus et des conditions différentes. Nous disséquons et comprenons cela dans le but de bien progresser, et cela devrait se traduire par une amélioration des performances en temps utile.
Quels sont vos objectifs pour Sotchi ?
Mon premier but est de retrouver le niveau de Melbourne, où j’étais satisfait de la R.S.16 tout comme nous étions ravis des performances en tant qu’équipe. Nous avions atteint la Q2 en qualifications avant de terminer aux portes des points avec les deux monoplaces. J’ai échoué à faire aussi bien sur les deux dernières courses et c’est ce sur quoi nous nous sommes focalisés. Nous avons conscience que le circuit en Russie n’est pas forcément celui que nous conviendra le mieux, mais je me concentre sur ma propre performance afin d’en tirer le maximum au volant.
En dehors du Sotchi Autodrome, que connaissez-vous de la Russie ?
J’ai entendu parler de quelques boissons russes. Espérons donc réussir quelque chose à Sotchi pour garantir une petite fête.
Tenterez-vous une danse cosaque ?
Je ne sais même ce que c’est, donc je ne serais probablement pas bon, mais peut-être devrais-je apprendre…
À quel point est-ce différent de courir en F1 et en GP2 ?
Avec ses composés de pneus, la plus grande dégradation des gommes, la consommation d’essence et la gestion de l’énergie, la F1 est bien plus complexe. Vous devez penser à beaucoup de choses. Le GP2 est beaucoup plus brut : vous vous installez à son volant et vous pilotez. En F1, il faut beaucoup plus réfléchir tout en étant à la limite face aux meilleurs pilotes du monde.
Qu’est-il arrivé en Chine ?
Ce fut un week-end difficile dès le début. Le problème de suspension sur la voiture de Kevin nous a fait perdre beaucoup de roulage et cela a été particulièrement préjudiciable cette fois. Il n’a pas seulement manqué de temps de piste, mais nous n’avons pas pu accumuler les données nécessaires pour comparer les pneus. Dès lors, choisir nos réglages pour la suite était un défi. Par rapport à notre position en Chine, nous attendons clairement mieux à Sotchi.
Comment se développe la collaboration avec les deux pilotes ?
Nous travaillons bien ensemble et les relations sont fortes. Nous devons encore connaître une course propre pour les deux voitures sur l’ensemble d’un Grand Prix. Kevin a eu une crevaison en Australie, puis le problème de feu à Bahreïn où Jolyon n’a pu prendre le départ. Ensuite, la Chine a été assez difficile pour tout le monde. Nous avons besoin de week-ends solides et sans embûche afin de réaliser des progrès constants et sensibles.
Qu’avez-vous pensé des qualifications avec le retour de l’ancien format ?
J’ai naturellement reconnu ce système ! C’était passionnant jusqu’au dernier moment en Chine et c’est donc positif. Qu’importe le format, l’action n’est jamais à tous les virages en qualifications, mais Shanghai a offert un beau spectacle. Bien entendu, le sport cherchera toujours où des améliorations peuvent être apportées et il est bon de voir que nous pouvons parfois apprendre de nos erreurs aussi.
En dehors de la piste, quelles sont les avancées à venir pour l’équipe ?
De nombreuses choses en cours ne sont pas encore visibles tout comme beaucoup de beaux projets ont été lancés. Le rendez-vous chinois en a été l’exemple avec l’annonce du nouveau membre de la Renault Sport Academy, Sun Yue Yang, et un soutien accru pour l’Asian Formula Renault. Nous avons accueilli un nouveau partenaire en APL qui nous permet de nous concentrer sur la performance humaine de l’écurie. Nous avons également présenté la nouvelle montre Bell and Ross de l’équipe, qui s’inscrit parfaitement dans notre image et nos objectifs. On voit que beaucoup de pierres s’ajoutent à l’édifice. Nous avons beaucoup de travail à faire avec l’Academy, mais c’est très excitant et potentiellement très gratifiant à de nombreux égards.
Sur quels domaines l’équipe se concentre-t-elle pour progresser ?
Nous passons beaucoup de temps sur chaque détail. À Viry, chaque aspect du groupe propulseur est étudié, tout comme c’est le cas sur le châssis à Enstone. Il n’est pas question de se focaliser sur un seul sujet, mais plutôt d’analyser le moindre détail. Nous savons que nous avons beaucoup à faire, nous connaissons nos objectifs et c’est ce vers quoi nous travaillons.
Quels sont les défis proposés par le Sotchi Autodrome ?
C’est un circuit intéressant du point de vue technique. S’il s’agit fondamentalement d’un tracé urbain, il ne demande pas un maximum d’appui. Ses nombreux virages à angle droit sollicitent le freinage rectiligne et la motricité plus que l’équilibre en courbe. Il est exigeant sur les freins tout en ayant tendance à requérir aux gommes les plus dures en raison de la forte charge qu’elles subissent dans l’enchaînement des virages 3 et 4. Il ne devrait donc y avoir qu’un seul arrêt.
Son tracé haché de freinages et de reprises fait que la consommation d’essence est parmi les plus élevées et la nature même de la piste augmente la probabilité d’intervention de la voiture de sécurité. Il faut alors conserver un grand nombre de stratégies possibles. En beaucoup d’aspects, c’est un circuit relativement simple en raison de la prépondérance de virages lents, mais elle peut rapidement poser des défis tactiques à cause de la dégradation des pneumatiques et des risques de safety car. Il n’est pas le plus propice aux dépassements et nous y avons déjà vu des soucis lors de la mise en température des pneus. Pour nous, ce n’est probablement pas le tracé le plus difficile compte tenu de la performance actuelle de notre voiture. Nous devrions pouvoir faire un travail décent.
La dernière course de l’équipe n’a pas été très prolifique. Que s’est-il passé ?
Dès la première séance de Shanghai, nous avons connu une défaillance de la suspension arrière pour Kevin. Nous avons compris la raison tout en pouvant corriger, concevoir et appliquer une solution à Shanghai. Nous n’avions aucune inquiétude à remettre la voiture en action. Cela n’aurait bien évidemment jamais dû se produire. Nous savons ce qui s’est passe et pourquoi nous sommes persuadés de ne plus revoir un problème de ce genre.
Quel en a été l’impact sur le week-end ?
Après cet incident, Kevin a perdu du temps de piste en EL1 et a dû renoncer aux EL2. Cela a eu des répercussions, avec un manque relatif de données pour les réglages sur le sec alors que nous essayons d’habitude plusieurs choses sur les deux voitures afin de définir le meilleur set-up. Sans les retours habituels de Kevin, qui n’a pas pu faire de longs relais en gommes tendres, il nous manquait 50 % de nos informations de base pour les réglages. Nous en avons ressenti les effets en course. L’équilibre, puis l’usure des pneus, sont les raisons de ce significatif déficit de performance nous empêchant d’être là où nous pourrions ou devrions être.
Shanghai est un circuit assez spécifique. Est-ce pour cela que nous n’avons pas brillé ?
Nous avions un problème, partagé par d’autres équipes. Du vendredi au dimanche, la piste a beaucoup varié. Les données récoltées le premier jour nous ont menés à des réglages n’étant plus vraiment pertinents pour le dernier. C’est le résultat conjoint de l’évolution d’un circuit durant le week-end et des différentes conditions météorologiques. Nous avons pris la mauvaise direction sur l’équilibre et nous en avons souffert.
Quelles sont les améliorations à venir sur la R.S.16 ?
Par rapport à l’an dernier, nous avons effectué un bon pas en avant au niveau des performances du groupe motopropulseur. Il y en a encore à venir dans ce domaine puisque la prochaine évolution marquera une étape alors que nous sommes en constants progrès du côté du châssis. Nous n’avons aucun problème particulier avec notre voiture. Il faut augmenter l’appui et l’adhérence comme nous sommes en retrait sur nos rivaux sur ces aspects. C’est une conséquence du lancement tardif du développement et nous voulons progresser sur ces deux sujets : aérodynamique et adhérence mécanique.
Comment le développement se répartit-il entre la voiture de cette année et celle de l’an prochain ?
L’an prochain, le règlement comporte d’importants changements. Travailler sur la monoplace actuelle n’est donc pas aussi pertinent que lorsque les règles sont relativement stables. Nous avons un programme de développement raisonnable pour la R.S.16 et nous attendons de bonnes évolutions d’ici la mi-saison, tant aérodynamiques que mécaniques pour le châssis. En parallèle, le règlement sera modifié en profondeur en 2017. Nous devons rattraper nos concurrents et cela nous offre une belle occasion pour y parvenir.
Vendredi 29 avril
Essais L1 : 9h à 10h30
Essais L2 : 13h à 15h30
Samedi 30 avril
Essais L3 : 11h à 12h
Qualifications : 14h
Dimanche 1er mai
Course : départ à 14h