- Le circuit
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Caractéristiques : Tristement célèbre pour les accidents malheureux qui ont coûté la vie successivement à Roland Ratzenberger et Ayrton Senna en 1994, Imola accueille toutefois toujours un Grand Prix de F1, verve italienne s'en faut. Il y a eu cependant un lourd tribut à payer et le circuit a dû être redessiné dans les courbes Tamburello et Villeneuve.
Le circuit difficile, fait de courtes lignes droites et de chicanes. Il est important de privilégier la traction et de minimiser le sous-virage dans les chicanes, tout en ayant un débattement de suspension suffisant pour escalader les vibreurs. Le circuit est difficile pour les freins, et pour les dépassements. Les qualifications sont donc de toute première importance. La surface de la piste est inhabituelle, et le choix de pneumatiques � utiliser pour la course est toujours délicat. L’influence d’un réservoir plein est énorme sur le temps au tour, principalement cause des chicanes.
Statistiques :
● 1er GP de Saint Marin : 1981 ~ Imola : 1980 (GP d'Italie)
● 1er vainqueur sur cette piste : Nelson Piquet (Brabham-Ford)
● Pilote le plus victorieux sur cette piste : Michaël Schumacher (vainqueur en 1994, 1999, 2000, 2002, 2003 et 2004)
Commentaires :
Imola présente des contraintes spécifiques en termes de manoeuvrabilité. Le circuit ne comporte que très peu de courbes rapides, mais il faut accorder tout de même une attention particulière à des points spécifiques des réglages. La voiture doit bien se comporter au freinage et en entrée de virage, tout en offrant une bonne motricité en sortie.
Au niveau châssis, les ingénieurs doivent prendre en compte les nombreuses chicanes dans les réglages ainsi que dans la gestion du moteur sur toute la durée du week-end. En termes de manoeuvrabilité, la voiture doit être équilibrée dans les changements de direction à basse et moyenne vitesses. Enfin, la Variante Alta et Variante Bassa requièrent des aptitudes particulières sur les vibreurs.
La violence avec laquelle les voitures chevauchent les vibreurs dans les chicanes réclame beaucoup de fiabilité. Si la monoplace "atterrit" alors que le moteur est encore à plein régime ou même à mi-régime, la transmission subit un choc qui peut déclencher des pannes dans les arbres de transmission ou dans les rapports de boîte. Par ailleurs, les équipes portent une attention particulière à la partie inférieure de la monoplace, qui encaisse des impacts assez sévères lors du franchissement des vibreurs. On peut alors casser un étai ou endommager des composants tels que l'aileron avant ou le fond plat. Tous ces éléments, en effet, sont tous montés très bas. Ces composants sont régulièrement vérifiés lorsque la voiture rentre au garage.
Pour ce qui est des réglages, les pilotes utilisent des appuis qui permettront de réaliser les meilleurs temps au tour – cela équivaut à des appuis élevés par rapport à la moyenne de la saison. Cela fait perdre de la vitesse de pointe, mais ce n'est pas très pénalisant car les lieux propices aux dépassements ne sont pas nombreux à Imola en raison de la brièveté des lignes droites. Ainsi, les ingénieurs n'ont pas besoin de jouer sur les appuis moindres pour protéger le pilote contre les dépassements. Côté suspension, il faut disposer d’un réglage qui permette de bien passer les vibreurs – donc des suspensions plutôt souples – et qui aide dans les changements de direction vifs – soit un réglage plus rigide. Comme d’habitude, le compromis est donc l’ordre du jour.
Au niveau des gommes, les nombreux passages qui nécessitent de la motricité vont contraindre les ingénieurs à surveiller de près l'usure des pneus arrière pendant la course. En raison des températures fraîches, il y a toujours un risque de grainage, mais le niveau d'usure global devrait être comparable à celui de Melbourne. Les températures sont similaires et le revêtement n'est pas particulièrement abrasif.
Imola est un circuit très exigeant pour un moteur de F1 : il comporte beaucoup de franches accélérations depuis des vitesses assez basses. La puissance est donc très importante. Le moteur passe plus de 65 % du tour à pleine charge, une valeur assez élevée par rapport à la moyenne de la saison. Le régime moyen est également assez haut sur l’ensemble du tour.
Le tracé ne comporte aucune ligne droite particulièrement longue : ceci signifie que l'attelage mobile - et plus particulièrement les pistons - généralement soumis à rude épreuve lors des longues périodes à haut régime, n'est pas sollicité outre mesure. Cependant, comme les températures sont souvent assez fraîches à Saint Marin, l'air est plus dense : cela se traduit par un supplément de puissance. Or, qui dit plus de puissance dit également plus de contraintes pour le V8.
Si le tracé d'Imola se distingue par une chose, c'est bien par ses nombreux vibreurs, que les pilotes incluent dans leur trajectoire. Lorsque les voitures les chevauchent, les roues arrière ne sont plus en contact avec l'asphalte, ce qui présente des risques de surrégime ou entraîne une utilisation excessive du limiteur de régime. Or, il est toujours préférable d'éviter de toucher le limiteur, car celui-ci augmente le niveau de vibrations. Mais il est toujours préférable de toucher le limiteur que de faire un surrégime…
La présence des vibreurs ne n'oblige pas les équipes à restreindre les pilotes. Elles ne leur demandent pas par exemple de ralentir à l'entrée d'un virage pour préserver le moteur. En revanche, pour la course, elles analysent différentes trajectoires possibles et envisagent des changements de rapport un peu plus tôt, toujours pour préserver le moteur.
Données techniques : - En 2005
Fernando Alonso : 1er
Giancarlo Fisichella : Abandon
Podium :
1- F. Alonso (Renault) en 1h27
2- M. Schumacher (Ferrari) à 0.2 sec
3- A. Wurz (McLaren) à 27.5 sec
Meilleur tour en course : M. Schumacher (1:21.858)
Pole position : K. Raïkkonen (2:42.880)
Renault décrocha sa quatrième victoire consécutive de la saison 2005 au Grand Prix de Saint-Marin à Imola. Partant de la deuxième position, Fernando a pris sa troisième victoire consécutive sous la pression intense de Michael Schumacher pendant les dix derniers tours. Il consolida alors son avance en tête du championnat du monde des pilotes et possèdait 36 points. Giancarlo Fisichella a abandonné après seulement 5 tours, suite à une sortie de piste au virage 2 ; la cause était un problème technique jamais identifié...
Le moteur V10 RS25 installé dans la monoplace de Fernando devienait le premier moteur de l’ère moderne de la Formule 1 à gagner deux Grands Prix consécutifs. Cette victoire fut la 101ère d’un moteur Renault en Formule 1, et la 21ère d’un châssis Renault.
A noté : la disqualification des BAR pour tricherie.
Fernando Alonso :
"Je pense que c’était la meilleure de mes victoires jusque-là, parce qu’elle a été différente de toutes les autres. Je n’ai pas pu gérer mon écart et mener une course conservatrice – je savais que Michael revenait de loin, et j’ai dû pousser sur chaque tour de la course. En fin de compte, cela a parfaitement marché – les choses ont été justes en fin de course, mais j’étais sûr à 99% que Michael n’allait pas pouvoir me doubler ici à Imola. Le comportement de la voiture a été bon, mais la course a été la première fois du week-end que j’avais pu faire plus de trois tours chronométrés de suite parce que nous avons dû gérer le potentiel du moteur par un programme de roulage très réduit ce week-end. Nous avons donc fait nos meilleures estimations au niveau des réglages, mais chaque tour a été un peu une surprise. J’ai perdu du grip en fin de course, mais à la fin, nous avons fait assez pour prendre la victoire. Accomplir ce triplé est un sentiment inoubliable."
- Giancarlo Fisichella :
Je ne sais pas ce qui s’est passé cet après-midi. J’ai pris un bon départ, et ai été beaucoup plus rapide que Heidfeld, donc je maintenais ma position en attendant de le dépasser lors des arrêts. Puis, à la sortie du virage 2, l’arrière de la voiture a glissée et je me suis retrouvé dans le mur. Naturellement, c’est très décevant parce que la vitesse était là pour marquer des points.