- Le circuit :
Le circuit urbain de Singapour, à Singapour, a accueilli une épreuve du championnat du monde de Formule 1 pour la première fois le 28 septembre 2008 sous le nom de Grand Prix de Singapour. La grande particularité de cette épreuve est qu'elle s'est couru de nuit sous un éclairage artificiel, le départ étant donné à 20 heures locales, ce qui était une première pour la F1. Le circuit, installé provisoirement le long de la marina à l'occasion du Grand Prix et inspiré du projet de l'architecte allemand Hermann Tilke, est long de 5,067 kilomètres et comprend 23 virages. S'y est tenu le troisième Grand Prix sur circuit urbain de la saison, avec le Grand Prix de Monaco, qui est au calendrier depuis 1929, et le Grand Prix d'Europe qui pour la première fois a été organisé en 2008 sur le circuit urbain de Valence.
- Données techniques :
Le circuit de Singapour, long de 5,1km semble être un des plus lents de la saison et on s’attend à voir les équipes opter par conséquent pour leur package aérodynamiques à forts appuis.
Pneus : Comme à Monaco, le niveau de grip attendu à Singapour est relativement faible. Bridgestone a ainsi choisi de fournir aux équipes du plateau les pneus tendres et extra-tendres de sa gamme 2009, très similaires à ceux utilisés à Monaco, Budapest ou encore Valence plus tôt cette année. Cela permettra d’avoir un niveau de grip raisonnable alors que la piste sera sans doute très sale et donc glissante en début de week-end. Cependant, comme tous les circuits temporaires, le niveau d’adhérence ira en s’améliorant au fil des séances.
Aérodynamisme : Après Monaco, Singapour est le deuxième circuit le plus lent du championnat. L’équipe optera donc pour un package aérodynamiques aux appuis élevés afin de garantir une bonne stabilité de la voiture au freinage et optimiser sa motricité en sortie de virages lents.
Freins : Les simulations préliminaires suggèrent que le circuit sera apparemment difficile pour les freins avec une usure proche de celle subie par les systèmes de freinage à Melbourne. Ce n’est pas tant la sévérité des freinages que leur fréquence qui fait de Singapour une épreuve délicate pour les freins. Une attention toute particulière sera d’ailleurs portée au refroidissement des systèmes de freinage.
Suspensions : Le réglage des suspensions est sans aucun doute la chose la plus délicate à faire à partir des seules simulations lorsque l’on découvre un nouveau circuit. Cependant, comme tout circuits urbains avec un nombre élevé de virages lents, le grip mécanique sera déterminant et l’équipe y consacrera sans doute une bonne partie de son programme technique en début de week-end. L’objectif sera de donner aux pilotes des suspensions suffisamment souples pour avoir une voiture efficace en sortie et stable au passage des vibreurs et autre bosse.
Moteur et boîte de vitesses : Les circuits urbains ont tendance à être moins exigeants pour le moteur compte tenu du temps de pleine charge auquel le bloc est soumis mais il peut cependant être mis à rude épreuve puisqu’il est utilisé dans un mode « on-off » permanents. Des rapports de boîte courts seront utilisés pour optimiser la réaccélération et tirer le meilleur du moteur dès le bas régime.
- L'an dernier :
Fernando Alonso a renoué avec la victoire au moment où l’on s’y attendait le moins. Parti 15è sur la grille de départ du 1er Grand-Prix de Singapour, sur un tracé urbain où dépasser n’est pas une sinécure – mais où les manœuvres sont possibles contrairement à Monaco et Valence – l’Espagnol a franchi la ligne d’arrivée en vainqueur en capitalisant sur la neutralisation de la course au 15è passage, à la suite de l’accident de son équipier, Nelson Piquet.
Jusqu’au crash du Brésilien, la stratégie agressive de Fernando avait quelque peu fonctionné mais ne permettait pas à Alonso d’envisager les points – et encore moins un podium – à la régulière : l’Asturien était 12è à une minute du leader avant son pit stop, observé un tour avant l’entrée en piste de la voiture de sécurité.Une fois sur orbite, Fernando a parfaitement maîtrisé son sujet et a fait étal du potentiel de sa machine en signant des temps d’excellente facture et en faisant trembler le record du tour de Räikkönen.
Course :
- Présentation du GP 2009 :
Fernando, vous avez connu un weekend positif à Monza. Parlez-nous de votre course...
En tenant compte du fait que j’étais huitième sur la grille de départ, j’étais heureux de finir cinquième. Ce résultat était meilleur que ce que nous avions prédit avant la course. Nous avons utilisé le système KERS tout le weekend, mais je n’ai pas réussi à l’optimiser au départ et nous avons perdu un peu de notre avantage avant le premier virage. L’équilibre de la voiture était bon le restant de la course et ma stratégie à un arrêt a bien fonctionné, nous avons donc pu marquer des points importants.
La prochaine course se déroule à Singapour. Que pensez-vous de ce circuit ?
C’est un tracé que j’apprécie car il présente des défis assez intéressants. Certaines sections, comme la chicane du virage numéro 10 où il faut se montrer très rapide et utiliser les vibreurs, sont intéressantes. Les dépassements ne sont pas faciles à Singapour mais le circuit présente certaines opportunités.
De quelle manière la R29 se comportera-t-elle ?
La R29 se comporte bien sur la majorité des circuits, je pense donc que nous pouvons être assez compétitifs et viser le podium. Ceci doit être mon objectif ce weekend.
Comment vous préparez-vous pour les horaires de roulage inhabituels ?
L’an passé, j’avais décidé de rester à l’heure européenne au lieu de me mettre à l’heure locale. Je vais donc faire la même chose cette année, c’est la meilleure solution pour ma préparation physique.
Romain, votre weekend à Monza a été mitigé. Que s’est-il passé durant la course...
J’ai été déçu par ma course car je n’ai pas été en mesure de montrer le vrai potentiel de ma voiture. J’ai perdu pas mal de places au départ et j’ai été touché dans la première chicane, ce qui a endommagé la voiture. Elle est alors devenue très difficile à piloter. Un peu plus tard dans la course, ma radio n’a plus fonctionné et cela a rendu les choses encore plus difficiles. Finir la course était essentiel et j’ai encore pu engranger de l’expérience mais j’avais espéré un meilleur résultat.
Avez-vous hâte de courir à Singapour ?
Bien sur. J’apprécie beaucoup les circuits urbains et le tracé à l’air intéressant. J’ai suivi la course à la télévision en 2008 et je me souviens à quel point les voitures était superbes sous les projecteurs. Ce sera ma première course de nuit et je suis impatient d’y être.
Comment se prépare-t-on pour un circuit qu’on ne connaît pas ?
J’ai déjà beaucoup travaillé avec mes ingénieurs et j’ai visionné des vidéos pour comprendre le tracé et pour apprendre autant que possible. Je connais déjà bien la configuration du circuit pour l’avoir étudié sur des cartes. Mais ce n’est qu’une fois au volant de la voiture, sur le circuit lui même, que l’on commence vraiment à le comprendre.
Quels sont vos objectifs ce weekend ?
Mon objectif est de disputer un week-end solide afin de maximiser les essais libres, la séance de qualifications et la course. Je vais essayer de me rapprocher de Fernando en qualifications et j’espère pouvoir entrer dans les points.
Bob, Fernando a marqué quatre points à Monza. Etiez-vous satisfait de sa performance ?
Je pense que ce résultat a montré le potentiel de la voiture et Fernando en a extrait le maximum. Nous avons pu gagner quelques positions pendant la course et, globalement, je pense que la cinquième place est représentative de notre niveau de compétitivité. Nous aurions déjà dû marquer un nombre de points similaire lors des dernières courses.
Après trois weekends de Grand Prix, comment Romain évolue-t-il ?
Il a très bien pris ses marques au sein de l’équipe, et tous les ingénieurs qui ont travaillé avec lui ont été impressionnés. Il est de toute évidence très rapide et durant le weekend de Grand Prix à Monza, il était à seulement deux ou trois dixièmes de Fernando. C’est ce que nous espérions voir. Il a été malchanceux car il n’a pas vraiment connu de course sans encombre, nous avons donc encore à juger sa rapidité le dimanche, mais il est clair qu’il a un grand potentiel.
Après une course à faible appuis à Monza, nous passons aux appuis élevés pour Singapour. L’adaptation de la R29 sera-t-elle facile ?
Comme je l’ai dit par le passé, la R29 n’a pas de points faibles spécifiques et sa performance est similaire avec des appuis faibles ou élevés. Il lui faut plus de performance globale en termes de grip, par les appuis et la mise au point mécanique. Ce weekend, nous utiliserons un package similaire à celui utilisé à Monaco, mais nous allons incorporer des évolutions faites depuis cette course.
Quels sont les challenges que l’équipe va connaître avec les horaires inhabituels de ce weekend ?
En me basant sur notre expérience de l’an passé, je dirai que la course de nuit n’a pas posé de problèmes spécifiques à l’équipe. Les installations et l’illumination de la piste à Singapour sont fantastiques. En fait, nous travaillons en poste de nuit à Singapour mais comme l’équipe reste calée à l’heure européenne, ça marche assez bien. Le programme reste le même comme pour tout autre Grand Prix, sauf que tout est décalé de plusieurs heures.
De quelle manière l’équipe approche-t-elle ces quatre dernières courses de la saison ?
Des développements sont planifiés pour certaines de ces courses et seront introduits en temps voulu. A présent, nous nous concentrons entièrement sur le développement de la R30 et sur la préparation de la saison 2010.