- Le circuit :
Circuit permanent, situé sur le versant anatolien de la Turquie à 17km d'Istanbul, ce circuit développe 5,338 km et présente 13 virages.
Dénivellation, grandes zones de dégagement, ligne droite gigantesque et courbes rapides demandant un gros cœur, il ne manque quasiment rien aux 5.3km de bitume du circuit d’Istanbul. Le tracé concocté par Hermann Tilke regorge de défis et d’enchaînements jouissifs, à commencer par le fameux virage 8 aux trois ou quatre points de corde selon les sensibilités et les styles de pilotage. Une courbe à gauche abordée en 6è et dont les pilotes ressortent à plus de 300km/h. Istanbul Park possède une autre particularité, celle de tourner dans le sens anti-horaire (comme Interlagos) ce qui sollicite les muscles du cou d’une manière peu habituelle. Entre chaleur et exigence physique, Istanbul peut rapidement devenir un chemin de croix pour les pilotes et les machines.58 tours x 5.338 km = 309.356 km- Renault au Grand Prix de Turquie
Le Grand Prix de Turquie est un des circuits les plus récents ajoutés au calendrier du championnat du monde de Formule 1. Inauguré en 2005, ce circuit est d’ores et déjà devenu un rendez-vous incontournable pour les passionnés de sport automobile et les pilotes, qui apprécient beaucoup ce tracé. Le circuit s’adapte à la topographie de la région et propose un virage numéro 8, reconnu pour être un des plus intéressants du championnat.
La première édition de l’épreuve turque en 2005 coïncide à l’époque avec la lutte de Fernando Alonso et Renault pour leur première couronne mondiale Pilotes et Constructeurs. Si la Renault semblait tout à fait adaptée au tracé, c’est Kimi Raikkonen sur McLaren qui s’impose le jour de la course. Fernando Alonso arrache la deuxième place au coéquipier du Finlandais, Juan Pablo Montoya, dans le dernier tour alors que le Colombien perd le contrôle de sa monoplace dans le célèbre virage numéro 8.
L’année suivante, Renault est au coude-à-coude avec Ferrari pour le titre. Fernando Alonso, alors opposé à Michael Schumacher, prive l’écurie italienne d’un doublé. S’il laisse la victoire à Massa, sa lutte avec Schumacher dans les derniers tours de course lui permet de décrocher une seconde place pleinement méritée.
En 2007, Renault n’est malheureusement pas en mesure de se battre pour le podium mais Kovalainen remporte la sixième place. Les points restent cette année encore l’objectif de Fernando Alonso et Nelson Piquet qui tâcheront de tirer le meilleur de leur package et de leur expérience pour cette nouvelle édition du Grand Prix d’Istanbul.
- Renault au Grand Prix de Turquie
- Données techniques :
Le circuit d’Istanbul Park, conçu pour tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, offre une série de virages rapides mais aussi lents. Les dépassements sont difficiles, notamment dans la première moitié du tour mais la longue ligne droite qui mène à l’épingle du virage numéro 12 représente l’opportunité idéale pour se frayer son chemin au sein du peloton. Couplé au défi qu’est le virage numéro 8, sans doute le plus intéressant de la saison, tous les ingrédients sont réunis pour nous faire vivre un Grand Prix palpitant.
Aérodynamisme : Istanbul Park ne compte que peu de virages rapides critiques mais l’équipe optera pour des appuis aérodynamiques moyens de sorte à avoir une bonne vitesse de passage dans le virage numéro 8. Cependant, dans les virages 3 à 5 et 12 à 14, c’est le grip mécanique qui s’avère déterminant.
Suspensions : Le circuit encore récent offre une surface en très bon état et les vibreurs ne s’avèrent pas particulièrement agressifs ce qui facilitent très certainement la mise au point de la monoplace, surtout en ce qui concerne son équilibre. Une fois n’est pas coutume, l’équipe tâchera d’opter pour un compromis entre un réglage dur pour la partie rapide du circuit qui demande une voiture réactive dans les changements rapides de direction, et un réglage plus souple pour la partie plus lente qui requiert un bon grip mécanique.
Freins : La zone de freinage au niveau du virage numéro 12, après la longue ligne droite, est sans doute la plus importante du circuit. C’est également la meilleure opportunité de dépassement et nous devrions donc assister à plusieurs manœuvres musclées lors du Grand Prix. Si ce circuit n’est pas particulièrement exigeant pour les freins, le package aérodynamique embarqué risque de générer quelques blocages de roues arrière, ce qui sera d’autant plus compliqué compte tenu du nouveau règlement électronique mis en place cette saison.
Pneus : Le circuit turc est relativement exigeant pour les pneus, notamment dans le virage numéro 8 qui met les enveloppes à rude épreuve, l’avant droite surtout. Bridgestone a opté pour les pneus durs et médium de sa gamme, comme c’était déjà le cas à Barcelone, pour le Grand Prix d’Espagne. Le fait que la course ne se déroule plus en été mais au mois de mai risque très certainement d’avoir un impact sur les conditions de piste et donc le comportement et le niveau d’usures des pneumatiques. Dans des conditions de piste plus fraîches, la piste devrait être plus exigeante pour les enveloppes nippones.
Moteur : Istanbul offre des défis variés pour les motoristes ING Renault F1 Team et demande à la fois une bonne vitesse de pointe ainsi qu’un moteur puissant pour bien sortir des virages plus lents. Le virage numéro 8 est une préoccupation permanente ; le moteur doit offrir une puissance solide à haut régime dans ce virage très rapide. Avec près de 65% du tour à pleine charge, ce circuit est dans la moyenne du calendrier. - L'an dernier :
Après des résultats décevants en Allemagne et en Hongrie, les pilotes Renault montrèrent que les développements apportés à la R27 visant à améliorer la régularité de la voiture fonctionnaient sur une distance de course. L'équipe avait opté pour une stratégie à deux arrêts pour ses deux pilotes et a fait notamment un long premier relais, ce qui a permis aux deux pilotes de remonter dans le classement.
Au drapeau à damiers, Heikki Kovalainen, qui revenait sur Hamilton, devança la BMW de Robert Kubica alors que Giancarlo Fisichella a attaqué tout au long de la course et aurait pu entrer dans les points sans son accrochage au départ.
Course :
- Présentation du GP 2008 :
Fernando, un sentiment doux et amer après le Grand Prix d’Espagne. Vous avez tout de même tenu à insister sur les progrès dont l’équipe avait fait preuve lors de cette course…
Oui, nous avons sans doute manqué une occasion de marquer des points importants ce qui aurait été très bon pour le moral de l’équipe. Nous avons abandonné avec nos deux voitures mais la performance était là, nous étions dans le rythme et je crois que c’est bien là ce qu’il faut retenir de ce week-end en Espagne. Pour mon Grand Prix national, j’aurais aimé terminer et peut être décrocher la cinquième place qui était tout à fait envisageable.
Pensez-vous que l’équipe aura le même niveau de performance en Turquie ?
Nous étions nettement en progrès dès le début du week-end à Barcelone et comme je l’ai dit c’est grâce aux efforts de toute l’équipe qui travaille très dur depuis des semaines pour essayer de revenir sur les meilleurs. Ce n’est qu’une première étape, nous avons encore des évolutions pour les courses à venir et nous avons une approche très agressive. Je suis convaincu, même si cela ne sera sans doute pas facile, que nous pourrons maintenant à nouveau disputer de belles courses et en tant que pilote, c’est ce que je veux avant tout !
Appréciez-vous le tracé d’Istanbul Park ?
Oui, je trouve que cela ressemble à certains circuits d’exception comme Spa par exemple. Le circuit est très large et offre de très belles opportunités pour les dépassements. Il y a aussi des virages très particuliers, où l’on ne voit pas la sortie par exemple. C’est très différent de ce que l’on a l’habitude de voir. Je pense notamment au virage numéro 8, qui est un très long gauche où nous prenons plus de 4G en latéral. C’est un circuit amusant où j’espère pouvoir en profiter !
Le Grand Prix de Turquie se déroule généralement en été. Il aura lieu plus tôt cette année, pensez-vous que les conditions de piste seront par conséquent très différentes ?
Les conditions seront peut être légèrement différentes, notamment au niveau des températures mais elles seront les mêmes pour toutes les équipes et il s’agira alors d’exploiter les essais du vendredi au mieux pour trouver les meilleures solutions de réglages. Ce n’est pas quelque chose qui m’inquiète, nous avons travaillé dans des conditions de piste très chaudes et d’autres plus fraîches. C’est aussi ce qui rend le travail de mise au point intéressant !
Un peu déçu sans doute après le Grand Prix d’Espagne…
Oui, c’est toujours décevant d’abandonner en course, surtout suite à un accrochage. La voiture était performante, nous avions pour objectif d’entrer dans les points et je pense que cela était possible. Mais il ne faut pas ressasser, il faut continuer d’avancer. Je continue d’ailleurs d’apprendre. Je tâcherai maintenant de mettre à profit tout cela pour notre course à Istanbul et ne pas répéter mes erreurs.
Vous connaissez le circuit d’Istanbul Park et y avez de bons souvenirs…
J’ai gagné en GP2 en Turquie ainsi que décroché la pole position et le meilleur tour. C’est donc effectivement un circuit que je connais et où je garde de bons souvenirs. Ce sera sans doute plus facile pour moi d’attaquer mon week-end de travail et pour mettre au point ma monoplace.
Pensez-vous que ce fameux virage numéro 8 sera beaucoup plus impressionnant au volant d’une monoplace de Formule 1 ?
Le virage numéro 8 est sans doute un des virages les plus intéressants du calendrier. Il est extrêmement rapide et le pilote est soumis à rude épreuve. Je ne suis pas persuadé qu’il sera plus difficile à aborder au volant d’une F1, au contraire peut être même car les capacités des voitures sont toutes autres en termes de grip aérodynamique notamment. Mais je suis impatient de voir cela depuis mon cockpit pour être très honnête !
L’équipe semblait avoir bien progressé ce week-end. Quels seront vos objectifs en Turquie ?
Nous avons bien progressé mais il reste encore beaucoup à faire. Toute l’équipe en a bien conscience. J’espère ce week-end poursuivre mon apprentissage. Entrer en Q3 sera mon premier objectif. Il faudra pour cela bien travailler avec mes ingénieurs dès les premiers roulages de vendredi pour mettre au point ma monoplace et trouver mes repères afin de pouvoir aborder ce Grand Prix sereinement.
Pat, l’équipe a fait en Espagne un réel pas en avant mais n’a pas su concrétiser ce potentiel. Comment analysez-vous ce week-end ?
Lors de nos essais à Barcelone la semaine précédant le Grand Prix, nous ne connaissions que les améliorations que nous avions apportées à notre monoplace et nous devions garder à l’esprit que les autres équipes allaient elles-aussi apporter des nouveautés pour le premier Grand Prix européen. Alors, même si nous savions que nous avions progressé, ce qui comptait surtout c’était de savoir comment nous avions progressé par rapport à nos concurrents. Il a fallu attendre les qualifications du Grand Prix d’Espagne samedi après-midi pour avoir une vraie idée de notre position dans le peloton. Voir nos deux monoplaces dans le Top 10 a été un véritable soulagement, nous savons maintenant que nous sommes dans le rythme des autres équipes.
Le Grand Prix national de Fernando a été écourté. Dans quel état d’esprit était-il après la course ?
Fernando était plutôt optimiste après sa course, ce qui est la bonne attitude à avoir sans quoi c’est terriblement frustrant de ne pas voir ses espoirs se concrétiser. Mais après tout, c’est tout de même mieux que de ne pas avoir d’espoir du tout ! C’est l’attitude que toute l’équipe a d’ailleurs adoptée. Nous étions beaucoup plus proches de leaders. Nous devons marquer des points à nouveau, mais si nous n’avions pas fait preuve du même potentiel en Espagne, je crois que nous ne pourrions pas dire vouloir marquer des points. Le fait est que nous avons aujourd’hui le potentiel et que nous pouvons prétendre à placer nos voitures dans les points.
Nelson a connu un accrochage ce qui a écourté son Grand Prix. Quel bilan tirez-vous de son week-end en général ?
C’était un week-end presque parfait, gâché par une erreur, ce qui est vraiment dommage car vendredi, lorsque les conditions de piste étaient relativement mauvaises, il s’est très bien débrouillé avec la voiture. Il était rapide samedi encore et sa qualification en Q2 a été impressionnante, tout à fait dans le rythme de Fernando. C’était une belle satisfaction de le voir entrer en Q3, avec un temps tout à fait raisonnable compte tenu de sa charge d’essence. N’oublions pas que nous comparons un rookie à un double champion du monde et donc voir Nelson dans le rythme de Fernando est très satisfaisant. C’est simplement dommage qu’il ait commis cette erreur qui l’a finalement conduit à cet accrochage avec Bourdais.
Pensez-vous que l’équipe puisse avoir le même niveau de performance à Istanbul ?
Nos progrès sur le plan aérodynamique devraient être payants sur quasiment tous les tracés et il n’y a donc aucune raison qui me porte à croire que nous ne puissions pas avoir le même niveau de performance en Turquie. Je pense que nous sommes désormais à 1% de l’équipe leader, ce qui est un incroyable progrès compte tenu de notre début de saison. Mais il y a beaucoup à faire et nous aurons de nouveaux développements aérodynamiques d’ici Istanbul.
Quelle est l’ambiance dans l’équipe en ce moment ?
Nous sommes très confiants en ce moment et je crois que nous avons toujours su que nous allions progresser, sans doute de par notre expérience des années précédentes. Les dernières semaines ont été difficiles pour toute l’équipe et que nos progrès en piste sont donc pour nous tous une belle récompense. Cela rend tout le monde très optimiste et nous sommes prêts maintenant à poursuivre nos efforts dans les semaines à venir.