Disputé sur le circuit de Sakhir au cœur du désert situé au sud de la capitale Manama, le Grand Prix de Bahreïn s'est fait une place parmi les épreuves incontournables. La piste offre régulièrement des thrillers haletants grâce à ses multiples zones de dépassement créées par de longues lignes droites et des virages serrés. La course débute peu avant le crépuscule pour se finir sous les feux des projecteurs, ajoutant toujours plus de variables, notamment en termes de température. Celle-ci passe d'une chaleur étouffante en une agréable douceur très rapidement.
- 1er Grand Prix en 2004
- 11 éditions, toutes à Sakhir
- 35 dépassements en 2015
- 18% de probabilité d'intervention de la voiture de sécurité
- 5 vainqueurs partis de la pôle position, soit 45%
- Record du tour : 1:30.130 - Michael Schumacher (2004)
- Meilleur tour en 2015 : 1:32.571 - Lewis Hamilton
- Si la ligne droite des stands s’allonge sur un kilomètre, le freinage du premier virage offre de belles opportunités de dépassement. L’erreur y est peu pénalisante et les excès d’optimisme seront légions ! En sortie de virage, le pilote devra se montrer extrêmement délicat avec l’accélérateur, et encore plus lorsque les pneus seront usés.
- Plus l’on mord le vibreur du deuxième virage, plus la vitesse sera élevée dans la ligne droite suivante.
- Après une ligne droite de 520 mètres, l’entrée large du virage 4 sera également propice aux dépassements avec la forte décélération requise et l’espace disponible en sortie de virage.
- L’aileron avant sera réglé de manière à stabiliser la voiture dans les virages 6 et 7.
- L’entrée du virage 10 représente tout un défi. Après le virage précédent, le placement de la voiture doit être idéal car la roue intérieure peut être délestée et facilement se bloquer. Il faudra alors atteindre une certaine vitesse dans le virage 9 sans prendre trop de risques au freinage. Il sera d’ailleurs préférable d’éviter l’énorme vibreur dentelé à la sortie de l’enchaînement.
- Les virages 10 et 11 sont également séparés par 520 mètres à pleine charge. Avec les 600 autres mètres de distances entre les virages 13 et 14, le groupe propulseur sera véritablement mis à l’épreuve.
- Outre le premier virage, le virage 14 est l’un des plus grands défis de ce tracé tant il doit être négocié à la perfection. La sortie se dérobe légèrement au moment d’entrer dans le virage 15. Le pilote devra trouver la trajectoire idéale avant d’aborder la longue ligne droite des stands. Trouver le bon équilibre entre des réglages agressifs et l’équilibre sera extrêmement délicat.
- Plein régime : 48% du tour
- Freinage : 23% du tour
- Lignes droites : 43% du tour
- Vmax : 335 km/h
- Vitesse la plus haute en virage : 266 km/h au virage 12
- Vitesse la plus faible en virage : 65 km/h au virage 1
- Plus grande force G : 3,8G au virage 11, pendant 2 secondes
- Changements de vitesse par tour : 80
- Distance entre la grille de départ et le premier virage : 600 m
- Pleine charge la plus importante : 860 m
- Effet du carburant : 0,29 s au tour par tranche de 10 kg
- Consommation du carburant : 1,75 kg par tour
- Récupération d’énergie : 1,4 MJ avec le MGU-K lors des freinages, avec la possibilité de récupérer le maximum autorisé de 2 MJ avec la surcharge (en utilisant le moteur à combustion interne pour charger la batterie via le K lors des phases d’accélération partielle).
Comment s’est déroulée votre première course avec Renault Sport Formula One Team ?
Après une année d’absence en F1, c’était un retour très agréable. Si le Grand Prix s’est révélé difficile, j’étais vraiment heureux de l’excellent rythme affiché. C’était dommage de crever dès le départ. Cela a compromis notre course et, à ma connaissance, il n’y a eu aucun contact. J’ai vu les pressions chuter et j’ai su que quelque chose n’allait pas. En un sens, nous avons eu de la chance d’avoir le drapeau rouge, et encore plus que Fernando soit indemne après cet énorme accident. Nous avons pu revenir au garage, puis en piste, et c’est à ce moment que ma course a vraiment débuté. Nous avions un bon rythme, équivalent, voire peut-être même plus rapide, que Williams. Nous pouvions finalement jouer le top dix alors que nous ne le pensions pas. Je suis déçu puisque nous aurions pu être dans les points sans cette crevaison, mais c’est la vie. Pour une première, c’est très encourageant pour la suite de la saison.
Qu’avez-vous pensé de la R.S.16 ?
J’étais à l’aise à son volant. J’ai pu me battre, dépasser et la placer où je voulais. Elle dispose de toute évidence d’une excellente maniabilité. Elle ne peut pas viser le podium ou la Q3, mais c’est une bonne voiture qui se comporte bien. C’est un domaine sur lequel nous allons poursuivre nos efforts. Il n’y a aucun besoin de changer la philosophie, il faut tout simplement continuer le développement et cela paiera.
Quelle est votre opinion sur votre nouvelle équipe sur les Grands Prix ?
Il est clair que cette écurie fait partie des équipes de pointe en F1. Peut-être pas sur le plan du rythme. Nous savons où nous nous situons, nous n’en sommes pas satisfaits, mais dès que la voiture sera plus rapide, nous serons dans le coup. Nous avons une base solide sur laquelle nous pouvons véritablement nous appuyer. Je n’ai pas eu un bon GP, mais je suis très heureux de voir comment les choses s’annoncent pour le reste de la saison.
Le prochain Grand Prix aura lieu à Bahreïn, est-ce l’un de vos préférés ?
Pour être honnête, ce n’est pas le circuit le plus excitant ! Ses principaux défis sont la chaleur et sa dureté sur les pneus arrière. Avoir une monoplace qui sait ménager ses gommes sera un avantage. Avec ses quatre longues lignes droites, la puissance y joue aussi un rôle important. Je vais prendre plaisir à être en piste et si vous me demandez si l’on peut avancer la course à demain, j’y serai sans poser de question !
Jolyon, comment jugez-vous votre premier week-end de course en Formule 1 ?
J’ai tout simplement adoré. Tout s’est très bien passé. J’ai réalisé une bonne qualification avant d’extraire le maximum de ma monoplace en course. J’étais satisfait d’avoir effectué un beau départ et de m’être livré à de virils duels pendant un long moment. C’était très amusant. Je voulais être à l’arrivée, et dans ces circonstances on espère toujours ravir un point, mais j’ai échoué de peu en finissant onzième. C’était vraiment frustrant ! Néanmoins, nous pouvons définitivement construire sur ces bases. En Australie, nous ne pouvions pas hausser le rythme de la voiture, mais c’était un début encourageant.
Votre père vous a-t-il donné des conseils ?
Pas vraiment ! L’unique chose qu’il ne cessait de dire était de boire. Il répétait inlassablement que je devais rester hydraté, mais c’était son seul conseil d’expert ! Il m’a laissé m’en sortir…
Comment avez-vous ressenti votre retour à la compétition après une année sabbatique ?
C’était tout à fait normal. La différence entre le GP2 et la F1 réside en l’ordre de grandeur des variables. Les gens sont sur des stratégies et des pneus différents. Vous devez donc réfléchir pour déterminer s’il est raisonnable de se battre et de défendre sa position, mais ce n’était pas un problème. Il y a eu de beaux duels et j’ai véritablement aimé cela.
Qu’avez-vous pensé de l’équipe ?
Je m’y sens comme à la maison. Côté opérationnel, l’écurie est rodée et de nouvelles évolutions vont arriver. La voiture est bien équilibrée, le rythme est bon, et nous avons dans l’ensemble effectué un départ solide, d’autant plus avec le rachat achevé juste avant Noël. De nouveaux développements viennent sans cesse et il nous faudra peu de temps avant de jouer régulièrement les points.
Que peut-on attendre de vous à Bahreïn ?
J’y ai couru en GP2 et c’est une piste qui m’a souvent réussi dans le passé. J’y ai remporté la dernière course que j’ai disputée, et je suis également monté sur le podium. L’an passé, j’avais participé aux essais. Le tracé est bien. Il possède de nombreuses lignes droites et de nombreuses opportunités de dépassement. Nous allons en apprendre plus sur la R.S.16 dans cette configuration. La piste évolue beaucoup. Elle est très sablonneuse en début de week-end avant que la gomme ne se dépose progressivement. Les conditions changent sans cesse. Le temps est presque toujours ensoleillé, mais il peut y avoir beaucoup de vent qui apporte du sable sur le circuit. Le fait qu’il s’agisse d’un Grand Prix nocturne est assez intéressant, car il fait encore très sec. Sur le plan des réglages, les essais libres 1 et 3 se révèlent compliqués, la chaleur étant alors plus importante que lors de la course. Néanmoins, nous pouvons effectuer de nombreuses procédures telles que des tests aérodynamiques. Je serai plus détendu maintenant que j’ai un GP à mon actif, et je le serai d’autant plus que j’ai parcouru l’intégralité des 58 tours. Je me sens bien plus à l’aise après les essais hivernaux et j’ai hâte d’être sur un circuit que je connais et sur lequel je me suis déjà imposé.
Êtes-vous satisfait de votre première Grand Prix dans le rôle de Directeur de la Compétition en Australie ?
C’était merveilleux et je tiens à remercier l’équipe de m’avoir offert un week-end sans encombre ! Au terme du Grand Prix, j’avais l’impression de travailler avec eux depuis des années. Bien évidemment, nous devons progresser et nous sommes conscients de l’immense tâche qui nous attend, mais je suis très heureux de la collaboration entre Viry et Enstone et de la façon dont se déroulent les choses jusqu’ici.
Quel est votre avis sur l’Australie ? L’écurie a-t-elle atteint ses objectifs lors de la première course ?
C’était un début de saison très positif. Nous voulions rallier l’arrivée et nous y sommes parvenus avec les deux voitures. Le résultat brut n’est peut-être pas très flatteur, mais il est dû aux nombreux incidents qui n’ont pas joué en notre faveur. En fin de course, notre rythme était bon, similaire à celui des Force India et proche de celui des Williams. C’est encourageant pour l’équipe et une base solide sur laquelle construire. Nous devons extraire le maximum en qualifications pour profiter de ce bon rythme, mais je suis persuadé que cela va venir. Sans le drapeau rouge, je pense que nous aurions pu marquer des points, car nous étions dans une excellente position, mais cela fait partie des aléas. Nous savons où nous sommes et ce que nous devons faire pour atteindre nos objectifs.
Qu’avez-vous appris sur la voiture ?
Nous n’avons pas eu de problème majeur et elle semble agréable à piloter. Le premier but était de voir l’arrivée. Cela a été fait avec nos deux R.S.16. Il faut toujours avoir l’objectif en tête lors du départ, et si quelqu’un m’avait dit à Barcelone que nous nous battrions avec une Force India et une Williams, j’aurais ri ! C’est une belle surprise.
Que pensez-vous de la performance des pilotes ?
Nous pouvons être satisfaits de nos deux pilotes. Jolyon a effectué de très bons débuts. Kevin a joué de malchance, mais il a pu remonter pour réaliser une splendide fin de course. L’absence de points est un peu décevante, mais nous ne nous attendions sincèrement pas en marquer à Melbourne compte tenu du lancement tardif de notre projet.
Sur quels domaines allez-vous travailler à Bahreïn ?
Nous ne devons pas nous concentrer sur une chose, mais sur chaque aspect de notre package : moteur, châssis et pilotes. Nous devons le faire en équipe pour aller de l’avant. Néanmoins, nos débuts en Australie ont été très encourageants et il faut désormais poursuivre sur cette dynamique.
Avez-vous atteint vos objectifs de performance avec la R.S.16 à Melbourne ?
J’estime que nous avons réalisé des débuts très crédibles dans l’ensemble. L’équipe se soude à merveille et nous avons su répondre aux défis techniques et sportifs de notre premier Grand Prix en tant que nouvelle écurie. Nous avons connu un week-end sans problème, ce qui était positif pour mener notre programme et tirer le meilleur de la voiture. Nous avons exploité au mieux le nouveau format des qualifications, ce qui est à mettre au crédit de l’équipe et de sa capacité de réflexion. Nous avons été plus rapides en course que nous le prévoyions après les qualifications, mais nous avons bien géré cet aspect. Kevin a joué de malchance avec une crevaison précoce avant de revenir tandis que nous n’aurions pas pu demander plus à Jolyon. L’ensemble était vraiment bien. Nous n’avons pas inscrit de points, mais nous sommes huitièmes au championnat, premiers parmi ceux qui doivent ouvrir leur compteur ! Pour une première sous les couleurs Renault, nous sommes en position crédible.
Qu’avez-vous appris sur la voiture à Melbourne ?
Elle s’est comportée conformément à nos prévisions. Nous avons éliminé les problèmes en essais ou nous avons su les régler pour être fin prêts à Melbourne. Nous étions un peu mieux que prévu en qualifications, mais le rythme de course de la R.S.16 était bon. Nous avons parfaitement étudié la dégradation des pneus et elle s’est parfaitement comportée durant le GP, tant sur les relais courts que sur les longs. C’est une excellente base qui sera plus performante quand nous le pourrons. Kevin a également utilisé un nouvel aileron avant à Melbourne et ce dernier a répondu à nos attentes. Les deux voitures en seront équipées à Bahreïn.
Le Grand Prix d’Australie a-t-il mis en évidence des domaines d’améliorations ?
Nous allons aborder le développement sur deux fronts : moteur et châssis. En première partie d’année, nous nous concentrerons sur le moteur tout en disposant d’un programme classique de développement pour le châssis. Des évolutions aérodynamiques arriveront sur chaque course, à l’image de nos concurrents, puis nous apporteront des éléments mécaniques complexes au moment d’entamer les essais européens. Nous avons un plan solide pour améliorer la R.S.16, mais il faudra bien évidemment équilibrer nos ressources entre l’année prochaine et nos ambitions pour cette saison.
Où placez-vous Renault Sport dans la hiérarchie et où pensez-vous vous être d’ici la fin d’année ?
J’estime que nous devons d’abord mieux comprendre où nous nous situons au classement. Dès que nous le saurons, nous pourrons nous asseoir, analyser ce que nous pouvons atteindre avant le terme de la saison et comment mener le développement pour y parvenir. Nous comprenons bien la voiture et nous ne perdons pas de temps pour appréhender le déficit de performance. Le but est donc de rentrer, d’examiner et de trouver la bonne méthode.
À quoi devons-nous attendre à Bahreïn, un circuit très différent du précédent ?
Je ne pense pas que ce que nous avons vu à Barcelone ou Melbourne soit inquiétant. Barcelone est plutôt représentatif des niveaux d’appuis standards et du grip mécanique. Nous n’avons rien vu de préoccupant sur la plupart des pistes. Naturellement, nous aimerions faire comme en Australie et nous glisser dans les points si nous le pouvons.
Vendredi 1er avril
Essais L1 : 13h à 14h30
Essais L2 : 17h à 18h30
Samedi 2 avril
Essais L3 : 14h à 15h
Qualifications : 17h
Dimanche 3 avril
Course : départ à 17h