Disputé sur le circuit de Sakhir au cœur du désert situé au sud de la capitale Manama, le Grand Prix de Bahreïn s'est fait une place parmi les épreuves incontournables. La piste offre régulièrement des thrillers haletants grâce à ses multiples zones de dépassement créées par de longues lignes droites et des virages serrés. La course débute peu avant le crépuscule pour se finir sous les feux des projecteurs, ajoutant toujours plus de variables, notamment en termes de température. Celle-ci passe d'une chaleur étouffante en une agréable douceur très rapidement.
- 1er Grand Prix en 2004
- 12 éditions (toutes à Sakhir)
- 66 dépassements en 2016
- 17% de probabilité d'intervention de la voiture de sécurité
- 5 vainqueurs partis de la pôle position, soit 47%
- Record du tour : 1:29.493 - Nico Rosberg (2016)
- Meilleur tour en 2016 : 1:29.493 - Nico Rosberg (pôle)
Virage 1 : Si la ligne droite des stands s’allonge sur un kilomètre, le freinage du premier virage offre de belles opportunités de dépassement. L’erreur y est peu pénalisante et les excès d’optimisme seront légions ! En sortie de virage, le pilote devra se montrer extrêmement délicat avec l’accélérateur, et encore plus lorsque les pneus seront usés.
Virage 2 : Plus l’on mord le vibreur du deuxième virage, plus la vitesse sera élevée dans la ligne droite suivante.
Virage 4 : Après une ligne droite de 520 mètres, l’entrée large du virage 4 sera également propice aux dépassements avec la forte décélération requise et l’espace disponible en sortie de virage.
Virage 6 : L’aileron avant sera réglé de manière à stabiliser la voiture dans les virages 6 et 7.
Virage 10 : L’entrée du virage 10 représente tout un défi. Après le virage précédent, le placement de la voiture doit être idéal car la roue intérieure peut être délestée et facilement se bloquer. Il faudra alors atteindre une certaine vitesse dans le virage 9 sans prendre trop de risques au freinage. Il sera d’ailleurs préférable d’éviter l’énorme vibreur dentelé à la sortie de l’enchaînement.
Virage 13 : Les virages 10 et 11 sont également séparés par 520 mètres à pleine charge. Avec les 600 autres mètres de distances entre les virages 13 et 14, le groupe propulseur sera véritablement mis à l’épreuve.
Virage 14 : Outre le premier virage, le virage 14 est l’un des plus grands défis de ce tracé tant il doit être négocié à la perfection. La sortie se dérobe légèrement au moment d’entrer dans le virage 15. Le pilote devra trouver la trajectoire idéale avant d’aborder la longue ligne droite des stands. Trouver le bon équilibre entre des réglages agressifs et l’équilibre sera extrêmement délicat.
- Plein régime : 61% du tour (50,3 % en 2016)
- Freinage : 15% du tour (17,9¨% en 2016)
- Vmax : 326 km/h
- Force G la plus importante : 4,1 dans le virage 7, pendant 1,1 secondes
- Changements de vitesse par tour : 71
- Distance entre la grille de départ et le premier virage : 400 m
- Effet du carburant : 0,31 s au tour par tranche de 10 kg
- Consommation du carburant : 1,84 kg par tour
Le Grand Prix de Chine a été à nouveau source de frustration. Pour la première fois dans l’histoire de Renault Sport Formula One Team, nous nous sommes qualifiés dans les dix premiers, mais nous avons terminé très loin de la septième place occupée par Nico sur la grille.
La stratégie choisie de changer de pneus dès le premier tour pour passer en slicks a été anéantie par la voiture de sécurité virtuelle et a donné un avantage décisif à nos concurrents. Dès lors nous devions limiter les dégâts.
Le côté positif est que nous avons le rythme et la fiabilité nécessaires pour marquer des points. Nous devons néanmoins assembler toutes les pièces du puzzle à la perfection. Nous faisons le maximum à chaque course afin d’y parvenir.
Pour le sport, il était agréable de voir une telle affluence en Chine. L'action en piste était également passionnante pour les fans avec une course mouvementée et spectaculaire.
Voici désormais Bahreïn. La météo est très différente de Shanghai et nous espérons que nos résultats le seront aussi. La chaleur va éprouver notre groupe propulseur et nos pilotes. Nico et Jolyon sont toutefois très professionnels dans leur démarche et les frustrations de Shanghai sont oubliées même si nous gardons en tête les leçons à retenir.
Ce week-end, nous ne cesserons d’essayer d'exploiter le potentiel montré sur les deux dernières épreuves pour enfin débloquer notre compteur.
Comment abordez-vous la troisième course de la saison 2017 ?
Après le froid et l’humidité de Shanghai, je me rends à Bahreïn avec moins de vêtements chauds. Le contraste devrait être saisissant et ma crème solaire est prête ! Concernant Bahreïn, les infrastructures sont excellentes. C’est un tracé assez technique avec ses propres difficultés que sont la direction variable du vent et le sable sur la piste. J'aime beaucoup Bahreïn et son ambiance.
Quelle est la clé pour réaliser une belle prestation sur le circuit international de Bahreïn ?
Sur ce circuit technique, il faut être fluide et souple tout en étant bien évidemment le plus rapide possible. Le sable est un élément crucial. Les rafales peuvent en apporter davantage. Les conditions peuvent ainsi énormément varier d'une session à l'autre. On doit s’adapter sans cesse aux différents niveaux d’adhérence et au sens du vent, qui peut également jouer dans la réussite du tour parfait. Nous savons qu’il fera très chaud, mais c’est moins déterminant car nous courrons bien plus tard qu’auparavant. Les températures descendent assez rapidement une fois le soleil couché.
Qu’y a-t-il de spécial sur un tour ?
Bon nombre de défis ! Après la ligne droite des stands, on perd environ 240 km/h sur le freinage du premier virage. Il est facile d’y entrer trop profondément. La traction est assez limitée en sortie et il faut se battre avec l'arrière de la voiture. Avec les nouveaux pneus plus larges et davantage d’appuis, ce sera intéressant de voir à quel point c’est différent.
Le virage 4 est précédé d’une grosse décélération menant à une longue courbe légèrement en dévers. L’enchaînement des virages 5 et 6 est très rapide et amusant si vous le réussissez bien. L’épingle lente et serrée du virage 8 peut facilement surprendre si l’on y bloque l’avant, encore plus si l’on est en dehors de la trajectoire. Les virages 9 et 10 forment un long gauche après un freinage tardif où l’on relâche progressivement après l’entrée. Ce n’est jamais facile en raison de la propension des blocages à l’avant, sans oublier le vent qui peut également vous piéger. De face, c’est un ami. S’il souffle dans votre dos, ce sera votre ennemi. Le dernier secteur est très rapide et fluide pour se préparer à la ligne droite longue.
Un pronostic pour la course ?
Voyons ce qui se passe.
Que pouvons-nous attendre de votre part à Bahreïn ?
J'aime assez le tracé et j'y ai déjà gagné, c’est donc encourageant après deux Grands Prix en deçà de mes attentes. Vendredi, je vais sauter dans le baquet et travailler avec mon équipe pour tirer le maximum de chaque session. Nous viserons ensuite clairement les points. Nous avons vu le potentiel de la voiture. Tout ce dont j'ai besoin, c’est d’un week-end propre.
Quels sont les défis du circuit international de Bahreïn ?
La piste évolue beaucoup. Il y a d’abord beaucoup de sable, puis elle se gomme de plus en plus, d’où des conditions très changeantes. Le temps y est presque toujours ensoleillé, mais le vent peut rapporter du sable. Le côté nocturne est assez intéressant... Les EL1 et EL3 sont durs sur le plan des réglages tant il fait beaucoup plus chaud qu’en course. Nous pouvons néanmoins beaucoup travailler sur les procédures, avec des essais aérodynamiques par exemple, ou comprendre cette nouvelle génération de voitures sur ce tracé. Avec les nombreuses lignes droites et autant d’opportunités de dépassement, cela devrait offrir un beau spectacle.
Vous attendez-vous à un week-end différent de Shanghai ?
Oui, à bien des égards et à commencer par la météo ! Je serais très surpris si nous devons chausser les pneus pluie ou intermédiaires cette semaine. Dans des conditions sèches, il y a moins de chances de retrouver les circonstances difficiles vues à Shanghai. Tout devrait donc être de notre côté pour connaître un week-end plus linéaire et c’est ce dont nous avons besoin pour obtenir des points.
Quels sont les retours concernant le R.E.17 après ses deux premières courses ?
Les débuts sont positifs. Nos groupes propulseurs se sont révélés fiables sur les deux premiers Grands Prix de la saison, avec une performance accrue par rapport à l’an dernier. Ils offrent de nombreuses possibilités et nous verrons plus tard dans l’année comment y associer des améliorations sur la performance, une fois la fiabilité maîtrisée. Un exemple : nous avions repéré des problèmes liés au MGU-K lors des essais hivernaux. Nous avons alors pris la décision de revenir à une ancienne spécification. Jusqu’à présent, cette solution s'avère efficace et nous n'introduirons la nouvelle qu’une fois pleinement satisfaits de sa fiabilité.
Quels sont les défis du circuit international de Bahreïn ?
La chaleur et le sable représentent deux défis spécifiques. C'est l'une des pistes les plus chaudes du calendrier. Cela éprouvera le groupe propulseur en lui-même, mais aussi les systèmes d'installation et de refroidissement. Même si la course a lieu de nuit, nous débuterons par des essais en pleine journée et beaucoup de chaleur peut se dégager de la surface de la piste. L'autre problème est le sable. Il peut y avoir beaucoup de vent. Avec le désert environnant, nos systèmes de filtration d'air menant au moteur doivent vraiment accomplir leur travail.
Sur le plan des performances, que doit-on attendre de ce troisième GP de la saison ?
Les deux premières manches ont clairement démontré que nous pouvons nous battre pour les points. La septième place de Nico en qualifications à Shanghai, un circuit typé ‘puissance’ avec sa très longue ligne droite, montre que nous devrions être dans le coup indépendamment du tracé. Nous avons été fiables côté groupe propulseur sur les deux dernières épreuves et nous ferons ce qui est nécessaire pour y parvenir avec les deux voitures. J’espère que Bahreïn nous offrira nos premiers points en 2017.
Vendredi 14 avril
Essais L1 : 13h à 14h30
Essais L2 : 17h à 18h30
Samedi 15 avril
Essais L3 : 14h à 15h
Qualifications : 17h
Dimanche 16 avri
Course : départ à 17h