Disputé sur le circuit de Sakhir au cœur du désert situé au sud de la capitale Manama, le Grand Prix de Bahreïn s'est fait une place parmi les épreuves incontournables. La piste offre régulièrement des thrillers haletants grâce à ses multiples zones de dépassement créées par de longues lignes droites et des virages serrés. La course débute peu avant le crépuscule pour se finir sous les feux des projecteurs, ajoutant toujours plus de variables, notamment en termes de température. Celle-ci passe d'une chaleur étouffante en une agréable douceur très rapidement.
- 1er Grand Prix en 2004
- [13 éditions (toutes à Sakhir)
- 32 dépassements en 2017
- 23% de probabilité d'intervention de la voiture de sécurité
- 5 vainqueurs partis de la pôle position, soit 38%
- Record du tour : 1:28.769 - Valtteri Bottas (pôle 2017)
La sécheresse et la chaleur accablante ont longtemps joué un rôle important à Bahreïn. Depuis les changements effectués en 2014, le Grand Prix se dispute de nuit. De quoi reléguer ce facteur à l’arrière-plan.
Pendant les séances où le soleil se couche, la température de la piste chute et la mise en température des pneus et le niveau d'adhérence en sont affectés. Le mercure est ainsi bien plus haut lors des EL1 et EL3, organisés l’après-midi.
Néanmoins, ces sessions sont moins représentatives que d’ordinaire. L’accent se tourne alors sur les EL2, les seuls essais libres à se tenir dans des conditions similaires à celles des qualifications et de la course.
- Plein régime : 61% du tour
- Freinage : 15% du tour
- Vmax : 326 km/h
- Force G la plus importante : 4,1 dans le virage 7, pendant 1,1 secondes
- Changements de vitesse par tour : 71
- Distance entre la grille de départ et le premier virage : 400 m
- Longueur de la voie des stands : 426 m (moyenne : 367 m)
- Effet du carburant : 0,31 s au tour par tranche de 10 kg
- Consommation du carburant : 1,84 kg par tour
Pneumatiques à disposition :
- Mediums (blanc) – Hülkenberg 2, Sainz 2
- Tendres (jaune) – Hülkenberg 3, Sainz 3
- Supertendres (rouge) – Hülkenberg 8, Sainz 8
Il y a plusieurs points positifs à retenir de l’Australie, la fiabilité, la performance et les résultats. Nous n’avons pas rencontré de problème de fiabilité chez Renault Sport Formula One Team mais également pour chacune de nos deux écuries clientes. La performance de l’écurie a été là où ne le pensions et là où nous souhaitions être pour ce premier grand prix. Enfin les résultats, c’est la première fois que nous avons nos deux voitures dans le Top 10 depuis notre retour mais aussi la première fois de l’histoire de Renault que les 6 voitures motorisées par le losange finissent dans les points, ce qui est une grande satisfaction. Ces premiers résultats de l’année sont très encourageants, mais nous devons rester prudents, conscients des circonstances et très concentrés car les écarts sont infimes entre chaque voiture du top 10 voire au-delà. Cela confirme en tous cas que nous allons dans la bonne direction. Nous devons nous appuyer là-dessus pour continuer à aller de l’avant.
À Bahreïn, pour la seconde course de l’année, nous devons à nouveau réaliser un week-end sans problème sachant que nous enchaînons deux courses loin de nos bases européennes.
Quel bilan tirez-vous de la première manche ?
C'était une course fluide et réussie de notre côté pour conclure un beau week-end. J’étais satisfait de notre bon rythme de course. Je me sentais bien et le résultat est probant. Comme il est très difficile de dépasser tant les monoplaces sont sensibles à l’aérodynamique et les vitesses élevées, la septième place est probablement un résultat juste, même si nous aurions fini plus haut sans le mauvais timing de la voiture de sécurité virtuelle. Nous devons continuer de travailler pour nous assurer de battre nos concurrents directs. Nous avons envoyé un message positif à Enstone et à Viry, mais tout le défi repose dans la réduction de l’écart qui nous sépare des premiers.
Qu'aimez-vous autour du Grand Prix de Bahreïn ?
Le circuit international de Bahreïn dispose d’excellentes infrastructures au cœur du désert. La piste en elle-même est assez technique, sans oublier les défis apportés par les éléments naturels, notamment le vent. Avec une chaleur garantie et une ambiance toujours agréable, j’apprécie vraiment Bahreïn !
Quelle approche faut-il avoir pour une course de nuit dans le désert ?
À Bahreïn, vous devez respecter le tracé tout en étant le plus rapide possible bien évidemment. Nous blaguons sur sa localisation en plein désert, mais le sable est une donnée que nous prenons véritablement en considération. Si le vent souffle, le sable est projeté sur la piste et cela peut drastiquement modifier les conditions d'une session à l'autre. Vous devez sans cesse vous adapter aux différents niveaux d'adhérence et à la direction du vent pour pouvoir réaliser le tour parfait. L’an dernier, mon effort en qualifications frôlait la perfection, tout comme celui de ma pole au Brésil en 2010. J'espère que nous pourrons récidiver cette saison. Cela nous permettrait d’être bien placés dimanche prochain.
À quoi faut-il également penser lors de la préparation ?
Il fait toujours chaud au Moyen-Orient. Cela a longtemps été un élément important pour ce rendez-vous, mais cela ne l’est plus vraiment maintenant que nous pilotons de nuit sous des températures beaucoup plus douces. Cela renforce toutefois l’importance des EL2, la séance la plus représentative des conditions de course. Nous mettrons d’autant plus l’accent sur cette session.
Comment négociez-vous un tour du circuit international de Bahreïn ?
Il y a une longue ligne droite s’achevant sur un gros freinage au premier virage. On décélère d’environ 240 km/h et la moindre erreur compromet la suite ! La traction est assez limitée en sortie et il faut se battre avec le train arrière. L’enchaînement T5-T6 est très rapide et plaisant si vous le prenez parfaitement. L’épingle lente et serrée du T8 peut facilement surprendre si l’on bloque l’avant, surtout si l’on est en dehors de la trajectoire. Les T9 et T10 forment un long gauche dans lequel vous freinez très fort, très tard. Ce n’est jamais facile, l’avant a tendance à bloquer et le vent peut également vous jouer des tours.
Comment vous sentez-vous après la première course de l’année ?
Avec les deux voitures dans les points, le début de saison est très positif pour l'équipe et nous pouvons être fiers de ce week-end. De mon côté, j’étais de plus en plus confiant au fil des sessions. Je suis également convaincu qu’il nous reste de nombreuses options à explorer avec les réglages. C’est toujours important de marquer des points dès le premier Grand Prix de l’année. Le rythme était là et j’ai hâte de retrouver le baquet à Bahreïn.
Quelles sont les grandes caractéristiques du circuit international de Bahreïn ?
Cette piste peut être éprouvante pour les freins. Selon l’heure des séances, certains points de freinage changent légèrement au fil du week-end. Nous prenons nos références en EL2, une session très importante puisqu’il s’agit de la seule à être représentative des conditions de course. C'est toujours agréable de piloter de nuit sous les projecteurs.
Quels sont les défis sur un tour ?
D’une manière générale, c’est un tracé assez classique avec de belles courbes et de longues lignes droites qui devraient faciliter les dépassements. Les virages les plus difficiles sont le T9 et le T10. En fait, cela pourrait même être l’un des enchaînements les plus durs de la saison. Il faut freiner et tourner en même temps, bloquer une roue y est donc très facile. Le T12 est intéressant. Si le vent est de votre côté, vous pouvez le prendre à fond… Mais s’il a changé de direction au tour suivant, impossible de faire pareil ! Le T1 offre aussi la possibilité de dépasser au freinage.
Avec un programme décalé, avez-vous le temps d'explorer Bahreïn ?
Les horaires calés sur l’heure du départ en début de soirée nous laissent de quoi se détendre le matin, aller nager ou faire du sport. C’est toujours agréable. À côté du circuit, il y a aussi l’une des plus belles pistes de karting d’après mon expérience ! J’essaie également de faire un peu de golf avant le début du week-end. À Bahreïn, on trouve un superbe green que l’on peut pratiquer de nuit ! Ce n’est pas banal, tout comme la course !
Quel est le constat d’ensemble de l’Australie ?
Nous avons démontré que nous disposons d’un bon package et que nous aurions fini un peu plus haut sans la voiture de sécurité virtuelle. Le sport automobile est parfois ainsi... Un coup, vous gagnez, l’autre, vous perdez ! L’équilibre était bon chez Nico, auteur d’une course très professionnelle. Ce n’était pas aussi bon du côté de Carlos, mais sa prestation était également louable et il a rallié l’arrivée. C’est très bien de commencer la saison avec nos deux R.S.18 dans les points, mais il sera important de confirmer avec une performance du même calibre à Bahreïn.
Les trois écuries de pointe sont devant. Derrière, nous sommes engagés dans une belle bataille pour la quatrième place avec Haas et McLaren. Nous nous faisons un plaisir de relever le défi et nous n’allons pas compter nos heures pour rester dans le match.
À quoi devons-nous nous attendre à Bahreïn ?
Le circuit international de Bahreïn est bien plus lisse que celui de l’Albert Park à Melbourne. Nous aurons donc moins de problèmes avec les bosses. L’adhérence est un peu plus élevée, les virages offrent une palette légèrement différente et les possibilités de dépassement sont plus nombreuses avec les lignes droites plus longues. Comme en Australie, je m’attends à ce que les équipes soient très proches pour un nouveau combat très disputé et serré.
Vendredi 6 avril
Essais L1 : 13h à 14h30
Essais L2 : 17h à 18h30
Samedi 7 avril
Essais L3 : 14h à 15h
Qualifications : 17h
Dimanche 8 avril
Course : départ à 17h10