- Le circuit :
L'Autódromo José Carlos Pace est situé dans la banlieue de São Paulo. Il tient son nom de l'ancien pilote de F1 José Carlos Pace, mort en 1977 dans un accident d'avion. Néanmoins, il est encore largement connu sous son ancien nom, Interlagos. Le terrain sur lequel est construit le circuit fut acheté à l'origine par des promoteurs en 1936 afin d'y construire des habitations. Cependant, lorsque l'on découvrit que cette zone ne s'y prêtait pas, il fut décidé d'y construire un circuit de course.
Le nom original du circuit (Interlagos - littéralement "entre les lacs") vient du fait qu'il a été construit entre deux grands lacs artificiels (Guarapiranga et Billings) creusés pour subvenir aux besoins en eau et en électricité de la métropole brésilienne.
Ce circuit est l'un des rares circuits avec l'Autodromo Enzo e Dino Ferrari et le circuit d'Istanbul Park à tourner dans le sens anti-horaire. Le tracé actuel date des années 1990 quand le circuit original a été raccourci de 7 829 à 4 397 mètres pour mieux correspondre aux nouvelles normes de la FIA. La conséquence de cette réduction fut notamment la perte de trois longues lignes droites et de trois virages rapides tandis qu'un virage fut renversé et un autre créé. Le tracé original, qui permettait aux voitures de rester à pleine charge pendant plus de vingt secondes, était considéré comme très dangereux (bien qu'aucun accident grave ne se soit produit). La piste actuelle possède une très longue section rapide, des virages rapides ainsi que des zones plutôt lentes. Interlagos est un circuit jugé intéressant car il suit la topographie vallonnée du terrain ce qui rend le pilotage plus difficile et demande plus de puissance au niveau du moteur.
Record du tour : 1:11.473 - JP Montoya (2004)
- Données techniques :
Interlagos est un circuit à plusieurs visages, qui combine des épingles serrées avec l’une des lignes droites les plus longues de la saison. Véritable tracé naturel, Interlagos serpente sur 4,309km et est réputé pour sa surface bosselée, même si le problème a été en partie résolu avec les nouveaux revêtements posés ces dernières années. Les contraintes physiques de ce circuit sont d’autant plus sensibles qu’il tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, soumettant les pilotes –et surtout leur cou- à des forces inverses à celles qu’ils connaissent habituellement. Il est possible de dépasser sur cette piste, surtout à l’entrée du virage n°1. Le compromis de set-up tend généralement à favoriser la vitesse de pointe en ligne droite et non le meilleur chrono possible : cela donne aux pilotes la possibilité de dépasser… et de ne pas se faire dépasser pendant 71 tours de course.
Aérodynamique : Les contraintes différentes d’Interlagos demandent des qualités quasi opposées aux monoplaces. Les premier et dernier secteurs sont composés principalement de longues lignes droites, où une bonne vitesse de pointe est essentielle pour protéger sa position. Cela signifie qu’un niveau assez minime d’appuis aérodynamiques y est requis. Cependant, le deuxième secteur est constitué de virages plutôt lents, qui demandent une charge élevée afin de procurer de l’adhérence à la ré-accélération, au freinage, et en courbe. La prise en compte de ces deux impératifs donne naissance à un niveau d’appui optimal destiné à réaliser le meilleur temps au tour possible. Cependant, cet optimum doit également prendre en compte les autres concurrents. Pour défendre ses chances et tenter de dépasser dans le virage n°1, il faut pouvoir être rapide en fin de ligne droite : il faut donc réduire l’appui. Fernando explique : « Il est très important de bien sortir du dernier virage avec une bonne vitesse de pointe. De cette manière, on peut bien aborder la dernière ligne droite qui est en montée. C’est à la fin de cette ligne droite que l’on a la meilleure opportunité de dépasser et si on est dans la bonne trajectoire, on peut l’effectuer dans la première chicane. »
Mise au point : Il est difficile de trouver un bon compromis dans ce domaine, encore une fois à cause des caractéristiques opposées d’Interlagos. Comme pour le secteur aérodynamique, il faut faire des choix et donner la priorité à certains secteurs. Le virage le plus important à Interlagos est le virage12, qui conditionne la vitesse de pointe le long de la longue ligne droite principale, en montée. Nous portons donc une grande attention à la sortie de ce virage, mais si cela peut générer un peu de sous-virage dans les virages serrés du deuxième secteur. Cependant, ce qui est perdu à cette occasion vaut largement les gains réalisés par un bon passage dans le troisième secteur. Le deuxième paramètre important à prendre en compte est la surface de la piste. Interlagos était traditionnellement très bosselé, mais le nouveau revêtement posé récemment permet aux équipes d’utiliser des hauteurs de caisse moins élevées. La situation pourrait être encore meilleure cette année. Le circuit ne soumet pas les freins à rude épreuve mais comporte trois décélérations importantes. L’énergie demandée dans ce domaine est comparable à Barcelone. Fernando explique : « La section du virage six à huit est une partie difficile du circuit et dévoile les contrastes que l’on a à Interlagos. Il faut prendre les virages six et sept comme un seul et même long virage mais il est important d’être aussi régulier que possible à l’approche de cette courbe et de ne pas monter sur les vibreurs. Cette partie est bosselée ce qui peut déstabiliser la voiture. Il est faut également se battre avec du survirage. Ensuite, après un virage rapide, on arrive au virage numéro 8, un des plus lents du circuit. Là, il faut être agressif avec le volant et utiliser les vibreurs, en même temps, il faut se battre avec du sous-virage. »
Pneumatiques : Interlagos comprend peu de virages à haute vitesse soumettant les enveloppes à des forces latérales élevées. Sachant que la surface n’est pas abrasive, des gommes assez tendres peuvent donc être utilisées sans problème. Par conséquent, Bridgestone apportera les mélanges mediums et extra tendres de sa gamme 2009 ce weekend.
Moteur : La longue ligne droite principale d’Interlagos demande beaucoup de puissance et la plus longue période de pleine charge dépasse 15 secondes. Tous les moteurs devront également être adaptés aux contraintes de l’altitude car le circuit se situe à 800 mètres au-dessus du niveau de la mer. La pression atmosphérique moindre entraîne une perte de puissance de l’ordre de 7%. Par conséquent les 62% du tour passés à pleine charge correspondent à 56% au niveau de la mer. Cette situation rend la vie de certains éléments mécaniques, comme les pistons, plus facile. Cependant, d’autres éléments, comme le vilebrequin, restent très sollicités. La progressivité est également un facteur important, surtout dans le deuxième secteur. Les pilotes utilisent les vitesses les plus basses à cet endroit, avec des changements de direction vifs et des actions rapides sur les freins comme sur l’accélérateur. L’arrivée progressive de la puissance peut avoir un réel impact sur l’équilibre de la voiture, permettant aux pilotes d’utiliser la trajectoire optimale dans ce secteur.- L'an dernier :
Renault F1 Team décrocha la deuxième place du Grand Prix du Brésil, ultime épreuve du championnat du monde 2008. La pluie longtemps redoutée s’est finalement abattue sur le tracé d’Interlagos peu avant le départ, entraînant un retard de dix minutes afin de permettre aux équipes de passer les pneus pluie pour le lancement de la course. A l’extinction des feus, Fernando attaquait fort, alors que Nelson est sorti de la piste seul, comme trop souvent. Au fur et à mesure de la course, les conditions de piste n’ont eu de cesse de s’améliorer permettant à Fernando d’opter pour les pneus secs et de pointer à la troisième place après le premier balai des ravitaillements. Un deuxième arrêt au 40ème tour a ensuite permis à l’Espagnol d’accrocher la seconde place. Une averse en fin de course a rendu l’arrivée de ce Grand Prix du Brésil particulièrement palpitante ; Fernando repassant par les stands une dernière fois pour passer les pneus pluie standard pour décrocher définitivement la deuxième place !
Qualifications :
Course :- Présentation du GP 2009 :
.:: Fernando Alonso ::.
Fernando, après un weekend décevant au Japon, dans quel état d’esprit se trouve l’équipe qui se prépare pour le Grand Prix du Brésil?
Même si le résultat de la course à Suzuka a été décevant, l’équipe reste dans un état d’esprit positif. Nous savons que la voiture est rapide, malheureusement nous n’avons pas eu de chance lors de la séance de qualifications. C’est dommage, car je pense que nous aurions pu marquer des points si ma position sur la grille de départ avait été différente. Nous savons que nous nous battons avec Williams et BMW au championnat des constructeurs, alors chaque point que je pourrais marquer lors des deux dernières courses sera très important.
Quels souvenirs de course avez-vous du Brésil ?
Interlagos sera toujours très spécial pour moi car j’y ai remporté deux titres de champion du monde avec Renault. C’est une des plus belles courses de la saison, les fans sont passionnés de Formule Un et l’atmosphère y est très particulière.
Quels sont les challenges d’Interlagos ?
La surface est généralement très bosselée, il est donc nécessaire d’avoir une voiture capable de passer sur ces bosses. Le circuit tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, il est donc très physique pour les pilotes. De plus, il présente quelques longs virages à gauche qui sont éprouvants pour les muscles du cou. Il n’est pas facile de trouver la parfaite mise au point de la voiture car il y a des virages rapides, des virages lents, et puis une ligne droite très longue. Le secret pour un bon chrono est d’avoir un package aérodynamique efficace et une voiture avec un bon grip mécanique pour le milieu du tour..:: Romain Grosjean ::.
Romain, après cinq courses, comment trouvez-vous la Formule Un ?
La Formule Un, c’est toujours autant de bonheur que lors de ma première course à Valence en août dernier. Ca reste toujours mon rêve et à chaque fois que je monte dans la voiture je me fais énormément plaisir.
Interlagos sera encore une nouvelle expérience pour vous. Avez-vous hâte de courir au Brésil ?
Oui, j’ai hâte d’être au Brésil car je n’ai pas envie que cette saison se termine. Interlagos n’est peut-être pas le circuit le plus facile de la saison mais c’est un tracé mythique. Y piloter sera une belle expérience pour moi.
De quelle manière vous préparez-vous pour aborder ce circuit qui est nouveau pour vous ?
Il y a deux aspects concernant ma préparation pour le Grand Prix du Brésil. D’abord, il y a la préparation physique. Interlagos est un circuit qui tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et il peut être assez éprouvant pour les pilotes. Je vais donc bien m’entraîner physiquement, surtout la nuque. Ensuite, je me prépare à connaître le tracé. Je n’ai jamais roulé à Interlagos et donc je visionne un maximum de vidéos embarquées, j’apprends la configuration du circuit. Je vais me rendre à Interlagos dès mon arrivée à Sao Paulo en début de semaine, car l’apprentissage du tracé est très important.
Quels sont vos objectifs pour ce week-end ?
Mes objectifs sont de continuer de prendre de l’expérience en Formule Un, de progresser et de me rapprocher le plus possible de Fernando. J’espère pouvoir faire une course sans encombre et essayer de viser les points pour l’équipe. Je vais faire mon maximum en espérant également que la voiture soit compétitive à Interlagos..:: Bob Bell ::.
Bob, après le podium de Singapour, l’équipe a manqué de chance à Suzuka. Résumez-nous ce weekend...
Nous sommes déçus de n’avoir pas pu marquer de points surtout parce que la course de Fernando a été très agressive et parce qu’il a pu gagner six places. Au final, nous avons souffert des problèmes rencontrés lors de la séance de qualifications et Fernando s’est élancé de la 16ème place. Malgré le fait que nous n’ayons pas pu marquer de points, l’équipe a fait un très bon travail et nous pouvons être relativement satisfaits d’avoir pu sortir le maximum de cette course vu d’où nous l’avions commencée. Nous nous concentrons désormais sur les deux prochaines courses et je pense que si nous avons une bonne position sur la grille de départ, nous pourrons convertir cette performance en points.
La bataille pour le classement au championnat du monde des constructeurs est rude – nous voulons battre Williams et nous défendons notre position par rapport à BMW. Cela a-t-il un impact quant à la manière dont vous abordez ces dernières courses de la saison ?
Je ne pense pas. A chaque course, nous sommes déterminés à gagner ou du moins viser un podium. Nous n’allons rien changer à cette approche fondamentale et commencer à être sur la défensive pour protéger notre position. Le seul moyen possible de vaincre ces deux équipes est d’avoir une approche agressive et d’essayer de maximiser nos positions finales.
Interlagos est renommé être un circuit bosselé. Il présente pas mal de challenges pour les voitures et pour les pilotes. De quelle manière est-il possible d’avoir du succès au Brésil ?
C’est un circuit très exigeant pour les pilotes. Il tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et de ce fait il est très physique. En ce qui concerne la voiture, nous aurons un niveau d’appuis assez faible. Un bon équilibre est nécessaire, il mettra les pilotes à l’aise et leur donnera confiance. Cette course se déroule aussi en altitude, à près de 800 mètres au-dessus du niveau de la mer. Cela a un impact sur la puissance du moteur alors il nous faudra travailler sur la cartographie afin d’optimiser la performance du V8.
Nous avons récemment annoncé que Robert Kubica sera pilote titulaire de Renault F1 Team à partir de 2010. Qu’est ce qui vous a convaincu que Robert sera le pilote qui répondra aux ambitions de Renault ?
Tout d’abord, Robert est très rapide, c’est un pilote très régulier qui a déjà démontré ses capacités. C’est également un battant qui n’abandonne jamais et il a un trait de caractère qui va bien avec notre approche chez Renault. Robert est quelqu’un qui va pousser et encourager l’équipe. Sa soif du succès et ses qualités de leader lorsqu’il est au volant d’une voiture seront également motivants. Côté personnalité, il est très sympathique et je pense qu’il va bien travailler avec nos ingénieurs et qu’il aura de bonnes relations avec l’ensemble de l’équipe. - L'an dernier :