La "Belle province" est l'assurance d'un week-end très convivial. Utilisé à partir de 1978, rebaptisé Gilles-Villeneuve en l'honneur de son premier vainqueur, ce circuit mi-routier et mi-urbain est implanté dans le superbe cadre de l'Ile Notre Dame, baignée par le Saint-Laurent, autour du site d'Expo67 et du bassin d'aviron des Jeux de 1976. Il souffre néanmoins d'un manque de place : son paddock est en particulier l'un des plus petits du championnat.
Ce tracé non-permanent offre une adhérence faible en constante évolution, un casse-tête pour les réglages. La rigueur de l'hiver et le radoucissement influencent aussi la nature du revêtement dont la topographie s'est remplie de bosses au fil du temps.
Avec quatre pointes à plus de 300 km/h, le développement est aussi l'un des plus exigeants pour les freins, et avec ses 15 virages un révélateur de la souplesse du moteur, qui doit avoir du couple à bas régime et de la reprise. Tout cela fait donc de la consommation un enjeu essentiel.
- 1er Grand Prix en 1967
- 49 éditions (39 à Montréal, 8 à Mosport Park et 2 à Mont-Tremblant)
- 11 dépassements en 2018
- 56% de probabilité d'intervention de la voiture de sécurité
- 19 vainqueur parti de la pôle position sur ce circuit, soit 49%
- Record du tour : 1:10.764 - Sebastian Vettel (pôle 2018)
C’est l’un des circuits les plus typés « moteur » de l’année en raison des longues périodes d’accélération à pleine charge couplées à des virages majoritairement lents. Ce tracé est également redoutable pour les freins avec plusieurs gros freinages sur un tour. Le vibreur à la corde du T13 peut aussi faire décoller la voiture. Le pilote dispose alors d’une marge infime pour la rattraper avant de percuter le mur longeant la piste à la sortie du T14.
Pneumatiques à disposition :
- Durs, C3 (Blanc) - Nico : 2, Daniel : 1
- Médiums, C4 (Jaune) - Nico : 3, Daniel : 4
- Tendres, C5 (Rouge) - Nico : 8, Daniel : 8
Si seul compte le résultat du dimanche soir, malheureusement ce résultat ne dit pas tout de notre week-end monégasque car le potentiel était là pour signer un meilleur résultat, à l’image de la cinquième position qu’occupait Daniel jusqu’à la safety car déclenchée par le contact entre Charles Leclerc et Nico.
C’était donc un week-end encourageant avec l’amélioration qui se poursuit sur le front du châssis, les progrès confirmés du moteur, des arrêts aux stands enfin au niveau des meilleurs et les nombreux succès des pilotes de la Renault Sport Academy, pépinière de nos espoirs de demain, incarnés par Anthoine Hubert et Victor Martins qui se sont respectivement imposés en Formule 2 et en Formule Renault Eurocup tandis que Guanyu Zhou et Caio Collet les ont rejoints sur le podium.
Nous devons maintenant viser au Canada un résultat reflétant fidèlement la position qui doit être la nôtre.
À quel point aimez-vous courir au Canada ?
J’adore le week-end du Grand Prix du Canada. Le circuit est formidable, la ville est vraiment cool et les fans canadiens créent une superbe ambiance. Montréal a toujours accueilli la Formule 1 les bras ouverts et cette dernière suscite un véritable engouement sur place.
Quels sont les défis du Circuit Gilles Villeneuve ?
Le circuit est en lui-même unique en mêlant piste permanente et tracé urbain sur une île. Il y a un beau rythme : de longues lignes droites, des courbes rapides, des épingles et de gros vibreurs à franchir.
Nous avons un kit à faibles appuis aérodynamiques pour Montréal pour ressentir une voiture plus légère à la sortie des virages lents. Pour être performant, on doit attaquer les vibreurs et se montrer courageux en s’approchant des murs. C’est un circuit éprouvant pour les freins et il faut être en confiance pour freiner tard. Les dépassements sont difficiles, mais on en a déjà vu de célèbres dans la dernière chicane. C’est probablement la meilleure opportunité.
Quel est votre sentiment après Monaco et avant d’aller au Canada ?
Nous sommes repartis déçus de Monaco. Vu notre rythme quand la piste était dégagée, le potentiel était là pour obtenir un beau résultat d’équipe. Nous devons revenir dans les points de manière régulière. Après Monaco, les améliorations apportées à la voiture m’encouragent beaucoup, mais notre niveau de compétitivité ne se reflète pas dans les résultats. Le Canada est une nouvelle occasion de remettre notre saison sur les rails et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour retrouver le top dix.
Qu’aimez-vous du Circuit Gilles Villeneuve ?
Le Circuit Gilles Villeneuve est vraiment mon type. C’est encore un tracé en ville avec des murs proches, des vibreurs à escalader et aucune marge d’erreur. Il n’y a pas beaucoup de virages, mais cela n’en reste pas moins difficile tant chaque virage est complexe. Il faut entrer dans un bon rythme pour enchaîner et aligner les secteurs. C’est bien d’aller directement au Canada, nous sommes déjà dans le bain après une épreuve organisée sur un tracé urbain. Comme elle n’est pas souvent utilisée, la piste est généralement un peu sale dans les premiers tours, mais nous serons dans le rythme dès que la gomme se déposera.
Pourquoi le Canada occupe-t-il une place à part pour vous ?
Le Canada aura toujours une place dans mon cœur, car j’y ai gagné ma première course en Formule 1 en 2014. Nous avons dû nous battre depuis la sixième position sur la grille et nous avons eu un brin de réussite puisque certains concurrents ont rencontré des problèmes. Cette première victoire était néanmoins incroyable et je ne l’oublierai jamais !
Quelle est votre analyse du Grand Prix de Monaco ?
C’était très frustrant de quitter Monaco avec seulement deux points, car nous aurions dû être dans le coup pour en marquer beaucoup plus. Nous avons manqué une occasion et nous devons en tirer les leçons. Concernant les éléments positifs, la voiture semblait bonne pendant les qualifications et la course et je suis ravi de la façon dont nous avons travaillé pour progresser tout au long du week-end. Nous examinerons ce qu’il s’est passé, nous nous efforcerons d’améliorer tout ce que nous pouvons et nous allons nous rendre au Canada avec l’ambition d’être dans le match.
Pourquoi le Circuit Gilles Villeneuve représente-t-il un vrai défi ?
Ce tracé comporte de nombreux éléments qui en font l’un des plus difficiles du calendrier. Montréal est une piste typée « moteur » malgré plusieurs gros freinages sur un tour. La clé est de trouver le juste équilibre entre traînée et efficacité aérodynamique. Les chicanes au milieu des longues lignes droites et les passages sur les vibreurs peuvent encore raccourcir le tour et abaisser les temps. Nous examinons attentivement la hauteur de caisse et les suspensions pour les franchir du mieux possible, mais nous avons été assez bons dans ce domaine à Monaco et nous espérons que ce sera toujours le cas. Montréal possède également une surface relativement lisse avec peu d’adhérence. Le bon fonctionnement des pneumatiques sera l’un des principaux sujets à étudier lors des essais vendredi.
Y a-t-il de nouvelles évolutions prévues pour le Canada ?
Nous avons des éléments aérodynamiques et mécaniques prêts pour Montréal. Notre objectif premier est de faire en sorte que chaque pièce fonctionne en harmonie. Le milieu de la grille est désormais tellement serré que nous devons maximiser la performance globale.
Quel bilan l’équipe tire-t-elle de Monaco ?
Monaco est un circuit à part où l’on n’obtient pas toujours le résultat final que l’on pense en cas de voiture de sécurité ou d’accident. C’était frustrant, car nous avions le sentiment d’avoir une monoplace capable de scorer avec nos deux pilotes. Il y a des points positifs : la voiture était compétitive et les pilotes ont pu attaquer en piste. Nous en prenons note, nous examinons les aspects négatifs et nous espérons concrétiser ce potentiel au Canada.
Jeudi 7 juin
Essais L1 : 16h à 17h30
Essais L2 : 20h à 21h30
Samedi 8 juin
Essais L3 : 17h à 18h
Qualifications : 20h
Dimanche 9 juin
Course : départ à 20h10