La "Belle province" est l'assurance d'un week-end très convivial. Utilisé à partir de 1978, rebaptisé Gilles-Villeneuve en l'honneur de son premier vainqueur, ce circuit mi-routier et mi-urbain est implanté dans le superbe cadre de l'Ile Notre Dame, baignée par le Saint-Laurent, autour du site d'Expo67 et du bassin d'aviron des Jeux de 1976. Il souffre néanmoins d'un manque de place : son paddock est en particulier l'un des plus petits du championnat.
Ce tracé non-permanent offre une adhérence faible en constante évolution, un casse-tête pour les réglages. La rigueur de l'hiver et le radoucissement influencent aussi la nature du revêtement dont la topographie s'est remplie de bosses au fil du temps.
Avec quatre pointes à plus de 300 km/h, le développement est aussi l'un des plus exigeants pour les freins, et avec ses 15 virages un révélateur de la souplesse du moteur, qui doit avoir du couple à bas régime et de la reprise. Tout cela fait donc de la consommation un enjeu essentiel.
- 1er Grand Prix en 1967
- 50 éditions (40 à Montréal, 8 à Mosport Park, 2 à Mont-Tremblant)
- 19 vainqueurs partis de la pôle position sur ce circuit, soit 48%
- Record du tour : 1:10.240 - Sebastian Vettel (pôle 2019)
- La variation d’altitude est de 5,2 m. Et pour cause, le circuit est situé sur l’Île Notre-Dame (île artificielle).
- Environ 70% des résidents parlent français à la maison. Il s’agit d’ailleurs de la seule langue officielle dans la province de Québec.
Comment résumeriez-vous votre week-end à Bakou ?
Ce ne fut pas mon meilleur week-end, c'est sûr. Nous avions un bon niveau de compétitivité jusqu'à dimanche, mais savons que nous aurions pu faire mieux le jour de la course. Samedi, nous avions le rythme pour nous inviter dans le top 10 en qualification, mais les drapeaux jaunes ont encore une fois perturbé notre séance, ce qui a eu un impact sur notre position de départ et notre approche de la course. Mais au final, l'équipe a réussi à placer ses deux voitures dans les points, et le bilan global est tout de même positif. Nous avons débriefé de tout cela après la course et nous pourrons nous appuyer sur les enseignements tirés à Montréal ainsi que lors des courses suivantes afin d'élever notre niveau de performance d’un cran.
Le prochain Grand Prix se déroule au Canada. Comment l’abordez-vous ?
En premier lieu, c'est formidable de revenir au Canada. J'ai l'impression que ça remonte à longtemps. Il s’agit de l'une des courses les plus populaires du calendrier. Le circuit de Montréal propose des chicanes lentes et des lignes droites. Nous avons montré que nous avions une bonne vitesse de pointe, donc nous espérons que cela nous aidera. L'objectif est de passer un bon week-end, de passer en revue notre programme sans problème, de hisser notre rythme en qualifications et de marquer de bons points le dimanche. J'ai déjà hâte de reprendre le volant.
Votre dernière apparition sur le Circuit Gilles Villeneuve date de 2018, ce qui semble être une éternité. Qu'est-ce que vous attendez le plus ?
Oui, on a l'impression que cela fait une éternité, surtout que c'est un endroit où j'aime vraiment me rendre. La dernière fois que j'y ai couru, j'ai terminé neuvième, donc je vais chercher à faire mieux. J'ai toujours bénéficié d'un fort soutien de la part des fans canadiens francophones et de la grande communauté française de Montréal, donc je sais que l'atmosphère sera excellente. Les fans canadiens sont passionnés, et je suis sûr qu'ils sont impatients de retrouver la Formule 1, surtout après les difficultés rencontrées ces dernières années. Espérons maintenant que nous pourrons conserver un bon niveau de performance tout au long du week-end.
Comment résumeriez-vous votre week-end à Bakou, avec une nouvelle septième place ?
Septième, c’est un bon résultat pour nous. Je pense que nous avons tiré le maximum de notre voiture et maximisé les opportunités offertes par les abandons des Ferrari. Nous avons dû gérer les pneus avec précaution, plus encore avec la configuration faible appui pour laquelle nous avions opté. Mais cela nous a permis d’être difficile à attaquer dans les lignes droites. Nous avons pu reprendre du terrain après l'arrêt au stand et repousser assez confortablement les assauts des McLaren, qui nous suivaient en fin de course. Il nous faut cependant approfondir encore notre compréhension de la voiture et savoir pourquoi il y a tant de différence entre le vendredi et le dimanche.
Beaucoup de gens parlent d’une piste inconfortable à Bakou. Qu’en avez-vous pensé ?
Notre voiture gère assez bien l'effet de rebond inhérent aux nouvelles monoplaces. Je ne l'ai pas trop ressenti à Bakou. Nous étions davantage concentrés sur la gestion de la dégradation des pneus, surtout des pneus arrière. Cela va être différent sur chaque circuit. Par exemple, à Jeddah, le revêtement était très lisse. Tout comme en Australie, où personne ne s’est plaint. Il va être très difficile pour toutes les équipes de s’accorder sur des changements.
Vous êtes maintenant le pilote ayant eu la plus longue carrière en Formule 1. Comment faites-vous pour continuer à évoluer à un niveau si élevé ?
Oui, je suis heureux d'avoir établi ce record. Je pense que 21 ans au sommet, qu'il s'agisse de sport automobile, de basket-ball ou de tout autre sport, c’est un accomplissement de taille. Cela demande beaucoup de passion, d'autodiscipline et de sacrifices au fil des ans. Mais tout cela en vaut la peine. Je suis heureux d'y être parvenu et ce n'est pas fini !
Sur quoi se portera votre attention ce week-end, pour le retour de la la Formule 1 à Montréal ?
Nous revenons à Montréal, ce week-end, pour le premier Grand Prix du Canada depuis trois ans. Etape incontournable du calendrier de la Formule 1 depuis une vingtaine d’années, il propose des défis uniques puisqu'il s'agit d'un circuit hybride non permanent. Nous pouvons nous attendre à ce que la piste soit un peu verte et sale lors de la première séance d’essais libres. Mais, comme nous l'avons vu par le passé, cela disparaîtra assez rapidement quand elle se couvrira de gomme. Nous disposerons des pneumatiques les plus tendres de la gamme Pirelli et se familiariser avec les conditions et comprendre le fonctionnement des gommes sera assurément l’une des priorités de notre programme.
Quelles sont les principales caractéristiques du circuit et les défis à relever ?
Par rapport à la dernière course à Bakou, le niveau d'appui sera légèrement plus élevé. Nous allons redresser d'un cran l'aileron arrière et avons diverses options de support d'aileron à tester pour identifier le réglage optimal. La nature de la piste de Montréal vous pousse à augmenter le niveau appui, car il y a des lignes droites et une série de virages à négocier à basse ou moyenne vitesse. Au niveau du groupe motopropulseur, Montréal est très similaire à Bakou. Etant généralement exigeant pour les freins, nous allons également surveiller cela.
Comment l'équipe évalue-t-elle sa performance de Bakou ?
C’est assurément positif d’avoir réussi à mettre les deux voitures dans les points à Bakou. Côté performance, nous avons roulé avec un faible niveau d’appui, ce qui s’est ressenti dans nos chronos dans le troisième secteur et notre vitesse de pointe élevée. Ce choix était optimal, tant pour les qualifications que pour la course, même si nous avons sacrifié notre efficacité dans les virages à basse vitesse au profit des deux longues lignes droites. Nous n'avons pas eu trop de difficultés avec le rebond, pourtant au coeur des discussions dans le paddock de Bakou. Les voitures 2022 roulent assez bas et il y aura toujours un peu de talonnage. Les bosses se ressentent donc probablement davantage, mais ce n'est pas trop un problème pour nous.
Quels sont les prochains éléments du plan de développement de l'équipe ?
Après avoir fait évoluer nos pontons à Bakou, nous apporterons un package d’aileron arrière spécifique au circuit de Montréal. Nous allons constamment mettre à jour la voiture au cours des prochaines courses, d'autres améliorations étant prévues pour Silverstone et l’Autriche.
Vendredi 17 juinl
Essais L1 : 20h à 21h
Essais L2 : 23h à 0h
Samedi 18 juin
Essais L3 : 19h à 20h
Qualifications : 22h
Dimanche 19 juin
Course : départ à 20h