- Le circuit :
Circuit semi-permanent situé sur l'île Notre-Dame, à Montreal
Appelé initialement, Ile Notre-Dame, ce circuit sera rebaptisé circuit Gilles Villeneuve après la mort du pilote canadien.
Il est composé de longues lignes droites, d'une épingle et de chicanes lentes et intermédiaires. Les murets qui bordent la piste, parfois d'un peu trop près, ne sont pas sans rappeler certains parcours typiquement urbains.
La chicane Senna donne souvent lieu à des départs très mouvementés.
C'est un circuit qui sollicite beaucoup les freins et qui offre bien souvent des courses animées.
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- Renault au Grand Prix du Canada
Les Renault Turbo ont couru à Montréal de 1978 à 1986 et il aura fallu attendre 1985 pour voir le manufacturier Français décrocher la pole position sur le circuit Gilles Villeneuve. Il aura fallu attendre, mais le Losange a fait les choses avec style pour cette première pole au Canada, alors que Elio de Angelis sur sa Lotus Renault faisait le meilleur temps, juste devant son coéquipier, Ayrton Senna. La course a finalement était décevante puisque De Angelis ne parvenait pas à faire mieux qu’une cinquième place alors que Ferrari faisait un doublé.
Au fil des années Turbo, le meilleur résultat jamais décroché par une monoplace propulsée par Renault fut la seconde place de Eddie Cheever en 1983, alors que son coéquipier, Alain Prost, en lutte pour le titre mondial, terminait à la cinquième place. L’année précédente, les deux Renault avaient finalement dû abandonner alors qu’elles étaient deuxième et troisième comme lors de leur départ sur la grille.
L’ère V10 changea un peu les choses. C’est en effet à Montréal que le Renault V10 décrocha sa première victoire, avec Williams Renault décrochant par la même occasion un doublé avec Thierry Boutsen et Ricardo Patrese, dans cet ordre. En 1991 une autre victoire était pressentie alors que Mansell était finalement contraint à l’abandon au dernier tour, mais en 1993, Alain Prost remportait le Grand Prix et par la même occasion la 45ème victoire d’un moteur Renault, la 48ème pour le Français. En 1995, Renault a verrouillé la première ligne et la Benetton-Renault de Michael Schumacher décroche ainsi la 100ème pole position de l’histoire du Losange, devant Damon Hill. L’année suivante, Hill et Villeneuve en première ligne prendront part à un 1-2-3 avec Alesi qui viendra compléter le podium.
Depuis 2002, la chance semble avoir tourné pourtant. Fernando Alonso prenait le record du tour en 2003 mais termine au pied du podium. En 2004, les monoplaces frappées du Losange sont performantes mais sont contraintes à l’abandon. En 2005, Giancarlo Fisichella et Fernando Alonso abandonnent encore alors qu’ils menaient la course et il aura finalement fallu attendre 2006 pour voir Fernando Alonso et Renault s’imposer après que les deux monoplaces de l’écurie se soient qualifiées en première ligne. C’était la 32ème d’un châssis Renault et la 112ème pour un moteur du Losange en Formule 1.
L’an dernier, c’est au Grand Prix du Canada que Heikki Kovalainen a le déclic. Après un début de week-end chaotique, le jeune Finlandais décroche finalement la quatrième place. L’équipe espère cette année marquer de gros points au Canada et ainsi poursuivre ses récents progrès enregistrés depuis le Grand Prix d’Espagne. - Données techniques :
Les longues lignes droites du circuit Gilles Villeneuve sont synonymes de gros freinages et les nombreux virages lents exigent une excellente motricité et un moteur avec du couple pour permette aux monoplaces de se montrer très rapides en sortie. Une voiture performante donnera aux pilotes la confiance nécessaire pour freiner tard et pour ce nouveau rendez-vous, les équipes utiliserons une fois encore les pneus Bridgestone Potenza les plus tendres.
Aérodynamisme : Montréal sera l’occasion pour les équipes d’utiliser leur nouveau package aérodynamique à faible appui. On peut considérer que ce tracé ne comporte pas de virage rapide, le virage numéro 5 se prenant confortablement à fond de cinquième ou sixième. La principale préoccupation des aérodynamiciens sera de minimiser le niveau de traînée afin d’optimiser la vitesse de pointe en ligne droite (avec une vitesse maximale dépassant ici les 320 km/h) alors que les appuis aérodynamiques permettront de gagner en stabilité, notamment au freinage et dans les chicanes plus lentes. Un package aérodynamique à faibles appuis signifie que les pilotes devront être plus délicats au volant mais aussi au freinage et à la réaccélération.
Suspensions : La voiture se doit d’être particulièrement réactive aux changements de directions dans les chicanes tout en garantissant une bonne stabilité aux freinages et une bonne motricité en sortie de virages lents. Lors du réglage des suspensions, il faudra également prendre en compte le risque éventuel de blocage de roue au freinage car des blocages à répétition risqueraient de se montrer très pénalisant en termes de temps au tour.
Freins : Comme Monza ou Bahreïn, Montréal est un des circuits le plus exigeants de la saison en ce qui concerne les freins. Si la surchauffe du système de freinage n’est pas la principale préoccupation, puisque les disques et les plaquettes ont le temps d’être refroidis dans les longues lignes droites que compte le tracé Gilles Villeneuve, c’est son usure qu’il faudra surveiller. Avec quatre freinages à plus de 300 km/h et deux autres à plus de 250 km/h, c’est l’usure basique des disques et plaquettes que les équipes devront surveiller au fil des séances et surtout tout au long de la course.
Pneus : Le caractère temporaire de ce circuit implique que la piste soit particulièrement glissante en début de week-end, le niveau de grip allant en s’améliorant,, situation que nous avons connue récemment dans les rues de Monaco ou de Melbourne en début de saison. La piste n’est pas abrasive et l’absence de virages rapides signifie que l’énergie exercée sur les pneus est parmi les plus faible du calendrier. Par conséquence, les équipes utiliseront les pneus tendres et extra-tendres de la gamme Bridgestone 2008, comme c’était déjà le cas à Monaco.
Stratégie : Les stratégies généralement retenues pour le Grand Prix du Canada s’échelonnent de 1 à 3 arrêts, même si compte tenu de la donne règlementaire 2008, la stratégie susceptible de se révéler la plus efficace cette saison est celle à 2 arrêts, comme cela a été le cas à chaque Grand Prix depuis le début de l’année. L’absence de virages à haute vitesse réduit l’impact de la charge d’essence embarquée (temps perdu en fonction de la charge d’essence embarquée), ce qui, combiné à une faible consommation, diminue l’impact en qualifications de rouler avec une charge d’essence plus importante. L’équipe devra également gardé en tête l’éventuelle entrée en piste de la voiture de sécurité et une stratégie souple pourra donc s’avérer payante dimanche après-midi.
Performance moteur : Le moteur passe environ 60% du tour à pleine charge, ce qui n’est pas un des taux les plus élevés du championnat, mais le plus long secteur à pleine puissance dure 14 secondes, ce qui est particulièrement élevé et place par conséquent ce tracé parmi les plus exigeants du calendrier. Le refroidissement du bloc moteur n’est généralement pas un problème ici de par les nombreuses et longues lignes droites, mais les débris et l’herbe coupée sur la piste peuvent venir bloquer les radiateurs et ainsi limiter l’efficacité du refroidissement ; ce sera donc un point à surveiller et des actions pourront être envisagées lors des ravitaillements pour dégager ces débris. - L'an dernier :
Après s’être élancé de la dernière place sur la grille, Heikki Kovalainen a fait une superbe remontée et termine à la quatrième place. Si la chance a sans doute sa place dans le résultat de cette édition 2007 du Grand Prix du Canada, il est aussi important de savoir la saisir et c’est ce que fit le Finlandais en menant une course remarquable et résistant à la pression de Kimi Raikkonen et Fernando Alonso dans les dix derniers tours. Il termina aux pieds du podium après un week end difficile.
Giancarlo Fisichella s’est montré particulièrement agressif en début de course, dépassant plusieurs concurrents au départ et gardant le contact avec Kimi Raikkonen, devant lui. S’il n’a jamais bénéficié d’un tour clair pour apprécier pleinement le niveau de performance de sa R27, sa compétitivité lui aurait permis de prétendre à une place sur le podium. Cependant, une erreur après son ravitaillement lors de la première période sous safety car, où il a repris la piste alors que le feu était rouge, l’a vu disqualifié de la course au 53ème tour.
Course :
- Présentation du GP 2008 :
Fernando, l’équipe a parlé d’occasion manquée à Monaco. Quel bilan avez-vous tiré de cette course alors que nous avons maintenant dépassé le tiers de la saison ?
Nous n’avons pas réussi à concrétiser ce à quoi nous aurions pu prétendre dans des conditions de course normales. C’est donc forcément frustrant. Comme nous ne pouvons pas nous battre pour le championnat, nous devons tout tenter pour briller, quitte à faire des choix risqués. A Monaco cela n’a pas payé, je suis maintenant impatient de courir ce week-end et de voir ce à quoi nous pourrons prétendre sur ce tracé de Montréal très différent.
Le Canada est un rendez-vous généralement très apprécié des équipes. Est-ce un circuit que vous aimez ?
Oui, il y a toujours une très bonne ambiance au Canada. Toute la ville est aux couleurs du Grand Prix et on sent vraiment que les Canadiens aiment le sport automobile et plus particulièrement la F1. C’est donc une course toujours très sympathique. Sur le plan sportif, j’ai remporté ce Grand Prix en 2006, j’y garde donc de bons souvenirs. Je suis persuadé que cette année encore ce sera un rendez-vous intéressant.
Le circuit de Montréal est très exigeant pour les freins. Est-ce un élément sur lequel vous devrez travailler à votre arrivée sur le circuit Gilles Villeneuve ?
Indéniablement. Il faudra notamment porter une attention particulière à leur refroidissement car leur gestion en course peut s’avérer très importante. Mais je n’ai pas d’inquiétude à ce niveau, je pense que la R28 devrait bien se comporter. Nous travaillerons de toute façon dans ce sens dès les premiers roulages du vendredi.
Des appuis aérodynamiques faibles sont essentiels au Canada. Pensez-vous que la voiture se comportera bien dans cette configuration ?
Il ne devrait a priori pas avoir de contre indication, en tout cas ! L’équipe a préparé cette course depuis déjà plusieurs semaines, avec notamment une séance d’essais au Paul Ricard. Nous avons fait récemment des progrès intéressants et nous essayons de continuer d’avancer autant que possible. Comme cela semble être le cas depuis le Grand Prix d’Espagne, nous devrions être au Canada aussi dans le rythme, nous ferons tout pour en tout cas !
Vous avez maintenant disputé un tiers de votre première saison en Formule 1. Vous avez connu un week-end difficile à Monaco. Comment vous sentez-vous ?
Monaco est sans aucun doute le tracé le plus difficile de l’année. Nous avons eu des soucis en qualifications, après tout s’est relativement bien passé en début de course, j’essaie de retenir ces points positifs. Montréal sera a priori un circuit plus facile et j’ai confiance, j’espère y faire une course solide.
Montréal exige de faibles appuis aérodynamiques. Ce sera la première fois que nous verrons la R28 dans cette configuration. Comment pensez-vous qu’elle se comportera ?
C’est difficile à dire pour être honnête. J’espère juste qu’elle réagira bien et que notre voiture sera performante au Canada tout au long du week-end. L’équipe a beaucoup progressé depuis le début de saison, nous avions à Barcelone de nouveaux éléments et nous tâchons maintenant de maintenir cette tendance et d’apprendre toujours un maximum sur la voiture et son comportement pour continuer d’avancer. Il nous faudra attaquer les essais de vendredi avec un bon réglage de base, ce sera déjà pour moi un bon début.
Vous vous êtes préparé pour le Canada lors d’une séance d’essais au Paul Ricard il y a maintenant deux semaines. Quels seront les domaines sur lesquels vous devrez vous concentrer à votre arrivée à Montréal pour régler votre monoplace ?
Il a plu lorsque nous avions prévu de travailler pour Montréal et nous n’avons finalement pas pu autant tourner que nous l’aurions souhaité. Nous avions essentiellement fait quelques simulations de départs. Je ne connais pas encore mon programme d’essais pour la journée de vendredi mais je tâcherai de bien avancer et d’aider mes ingénieurs au maximum pour aborder ce week-end de la meilleure façon possible et maximiser surtout mon temps en piste. Ma priorité sera d’apprendre rapidement ce circuit que je ne connais pas.
Justement, vous n’avez jamais roulé au Canada. Vous êtes vous spécialement préparé pour cette épreuve ?
Non, rien de spécifique. J’ai essayé d’aborder cette course sereinement, de manière concentrée, comme je l’ai fait pour chaque course à vrai dire. Mon objectif sera d’apprendre la piste rapidement et de me sentir à l’aise dans la voiture. Ensuite il faudra profiter au maximum de chaque séance pour optimiser la mise au point de ma monoplace et pouvoir ainsi espérer faire une belle qualification.
Pat, Monaco a été un week-end décevant pour l’équipe. C’est un peu une occasion manquée. A quoi pouvait-on prétendre selon vous ?
Oui. Ce qui aurait été possible de faire au final est sans doute difficile à dire compte tenu des conditions dans lesquelles cette course s’est disputée. Les paramètres à prendre en compte sont très nombreux mais si on ne retient que les faits essentiels, on peut dire que comme Fernando était 32 secondes devant Mark Webber avant son premier incident au tour 8 et l’Australien a terminé 4ème, nous pouvions donc décrocher de gros points également !
Fernando a eu une course mouvementée à Monaco mais était néanmoins positif à l’issue du Grand Prix. Il semble qu’il prenne à nouveau du plaisir en course, est-ce aussi votre ressenti ?
En début de saison, il était un peu frustré mais nous avons depuis fait un véritable pas en avant en termes de performance et je pense que la voiture est devenue par conséquent plus agréable à piloter. On peut donc dire qu’en ce moment, il reprend plaisir et je crois aussi qu’il a confiance quant à notre capacité à continuer de faire évoluer la voiture.
Nelson poursuit son apprentissage et a connu un nouveau week-end difficile à Monaco. Dans quel état d’esprit est-il à l’approche de ce Grand Prix du Canada ?
Son niveau de confiance en a pris un coup c’est évident mais nous espérons le voir rebondir très bientôt ; il a clairement les capacités et nous avons déjà pu voir qu’il était rapide. Il doit juste retrouver confiance en lui et nous tâchons de l’y aider.
Nous avons maintenant dépassé le premier tiers de la saison. Quels sont les points positifs que l’équipe peut retenir de ce début de championnat ?
Le point le plus important est sans doute notre taux de développement qui s’est révélé plus solide que celui des autres équipes. Nous avons travaillé très dur et nous avons toutes les raisons de croire que nous continuerons à progresser. Je ne suis pas en train de dire que nous allons nous battre pour la pole position et la victoire mais que les plans de développements que nous avons prévus devraient nous permettre de prendre l’ascendant sur nos concurrents directs, ce qui devraient à terme nous permettre de nous battre avec les BMW et les McLaren.
Le circuit Gilles Villeneuve est le premier circuit à faibles appuis que l’équipe visitera cette saison. Comment pensez-vous que la R28 se comportera ?
La R28 s’est plutôt bien comportée à Barcelone et Monaco qui sont pourtant les deux extrêmes mais le Canada est encore un circuit différent avec de longues lignes droites, des chicanes et quelques courbes. Tout est question de freinage et de motricité. Bien entendu l’aérodynamisme est aussi extrêmement important car même si les virages sont relativement lents à Montréal, il faut toujours avoir un bon niveau de performance aérodynamique pour garantir une bonne capacité de freinage et de motricité. Traditionnellement, le Canada a toujours été un circuit où notre aéro semblait plus adaptée que sur circuits à plus forts appuis. Nous pouvons donc espérer être performants à Montréal ce week-end.
Le Grand Prix du Canada s’avère être une course très sélective tant pour les hommes que pour les machines…
Cette course est généralement difficile et les statistiques le confirment compte tenu du nombre d’incidents et de casses de transmission notamment. En termes d’accidents, c’est toujours délicat pour les pilotes sur un circuit à faibles appuis car la voiture est légère, comme si elle manquait de grip. Il peut être difficile pour eux de s’adapter dans ces circonstances. Le circuit Gilles Villeneuve ne pardonne pas et il y a de nombreux endroits où il est facile de partir à la faute, ce qui généralement ce conclut par un abandon. C’est également difficile pour les transmissions car il y a de nombreuses chicanes dans lesquelles vous essayez toujours de passer fort. C’est donc exigeant pour la transmission et c’est pourquoi des éléments comme la boîte de vitesses ont toujours fait partie des causes d’abandons lors de ce Grand Prix depuis des années.