.:: Michael Schumacher pense avoir perdu le titre ::.
Dimanche 08 octobre 2006 - 11h34
Michael Schumacher a concédé qu'il n'avait plus de chances de remporter un huitième titre de champion du monde de Formule 1.
Le pilote Ferrari a été contraint à l'abandon à 17 tours de la fin de Grand Prix du Japon, laissant son rival de chez Renault Fernando Alonso s'envoler vers la victoire et prendre dix points d'avance au classement à une course de la fin de la saison.
"Pour être honnête, je ne pense pas qu'il reste une chance de gagner le championnat", a dit l'Allemand à la chaîne de télévision RTL.
Schumacher ne peut gagner le championnat que s'il gagne le 22 octobre à Sao Paulo et qu'Alonso ne marque aucun point. Il s'imposerait alors au nombre de victoires (8 contre 7).
"Il faut voir les choses en face: Fernando n'a plus besoin que d'un point", a ajouté Schumi.
"Cela signifie que pour lui ce ne sera rien d'autre qu'une promenade au cours de laquelle il n'aura aucun risque à prendre".
"Je l'ai déjà digéré", a dit Schumacher, qui prendra sa retraite après le Grand Prix du Brésil.
.:: GP du Japon l'analyse de Patrick Tambay ::.
Dimanche 08 octobre 2006 - 12h01
Patrick Tambay revient sur la victoire miraculeuse de Fernando Alonso au Japon et l'abandon de Michael Schumacher alors qu'il était en tête. « Sans cet abandon, Alonso ne pouvait pas gagner , estime notre consultant. Michael Schumacher était dans une situation de maîtrise totale .» « Ce sont les aléas des sports mécaniques, on est toujours à merci de ce genre d'incident, même si c'est dur pour un pilote car il ne s'attend jamais à ça », précise l'ancien pilote Renault et Ferrari.
«Patrick Tambay, qu'a-t-il pu se passer sur la Ferrari de Schumacher, une monoplace qui avait acquis une réputation d'invulnérabilité ?
Felipe Massa avait déjà cassé un moteur cette saison. Statistiquement, ces choses peuvent arriver. Quand on a une grande réussite pendant aussi longtemps, la probablité que cela arrive augmente fatalement. Fernando Alonso a aussi connu son lôt de soucis, à Monza, en Hongrie. Ce sont les aléas des sports mécaniques, on est toujours à merci de ce genre d'incident, même si c'est dur pour un pilote car il ne s'attend jamais à ça. Ca m'est arrivé dans le dernier tour d'une course de F2, à Pau en 1977, alors que j'étais en tête...
La réaction assez sereine, au moins souriante, de Michael Schumacher peut surprendre. Le championnat est-il joué comme il le pense ?
Les pourcentages sont en faveur d'Alonso même si mathématiquement, rien n'est fait. Quand à la réaction de Schumacher, c'est le mental, le raisonnement, qui prend le dessus sur le comportement instinctif. Il sait que ce n'est pas de sa faute, que ce n'est pas faute de l'équipe non plus. Sentant la déception de tous, il a voulu rassurer les membres de l'écurie, d'autant qu'il a signé une saison exceptionnelle quoi qu'il en soit. Il a pris sur lui de façon importante même si la déception doit être immense. Immense !
S'il n'avait pas abandonné, pensez-vous que Fernando Alonso aurait peu le rejoindre et lui disputer la victoire ?
Non, Alonso ne pouvait pas gagner. Michael Schumacher était dans une situation de maîtrise totale, même si tous les deux étaient à la limite. Cet abandon est d'autant plus surprenant qu'il contrôle à ce moment là. Sans la casse moteur, il l'aurait emporté au bout.
L'autre surprise, c'est la bonne performance en course des Renault alors que Ferrari et Bridgestone avait dominé les qualifications.
Les Bridgestone étaient les meilleurs sur un tour et en début de course mais en fin de relais, les Michelin devenaient plus performants grâce à leur constance.
Renault va devoir jouer la fiabilité plus que la performance au Brésil. N'est-ce pas la meilleure façon de connaître l'échec ?
Il existe deux approches, l'une prudente, l'autre qui consiste à faire comme si de rien n'était. Mais il faut dans tous les cas travailler sur la fiabilité. Fernando Alonso aura un moteur neuf. Quand à Schumacher, avec lui aussi un nouveau moteur, il devra jouer l'attaque à outrance en espérant qu'Alonso ne gagne pas.
A ce propos, le jeune Michael Schumacher n'hésitait pas à forcer le destin en "aidant" ses adversaires à ne pas terminer la course. Celui d'aujourd'hui peut-il prendre ce risque ?
Je ne veux pas y penser. Il faut dire que lui aussi doit terminer la course. J'espère que les vieux démons ne resurgiront pas. D'abord, Alonso n'ira pas à la baston. Il peut très bien rester troisième dans le sillage des Ferrari en les marquant à la culotte. Je pense qu'il ne tombera pas dans le piège qu'on pourrait lui tendre.»