.:: GP du Mexique 2015 ::.
- Le circuit :
L'Autódromo Hermanos Rodríguez (Circuit des frères Rodriguez) est un circuit automobile de 4,43 km situé à Mexico, au Mexique. Son nom est un hommage aux frères Ricardo et Pedro Rodríguez, parmi les plus grands représentant du sport automobile mexicain à cette époque, décédés sur les circuits en 1962 et 1971.
Construit en 1962, le circuit accueille la même année son premier Grand Prix de Formule 1 en tant que course hors-championnat. L'année suivante, le Grand Prix automobile du Mexique intègre le calendrier du championnat du monde jusqu'en 1970, date à laquelle le site est jugé dangereux en raison de la surfréquentation par les spectateurs. Quand la Formule 1 revient en 1986, de nouveaux bâtiments pour les stands ont été construits et la sécurité améliorée. La Formule 1 quitte les lieux en 1992 et l'Autódromo Hermanos Rodríguez reste le seul circuit à ce jour ayant accueilli le Grand Prix du Mexique. La Formule 1 y fait son retour en 2015, sur un circuit largement modifié et remis aux normes.
Le circuit est situé dans le parc public Magdalena Mixhuca au nord-est de Mexico. Le circuit est la propriété de la ville, mais est actuellement exploité en concession par la Corporación Interamericana de Entretenimiento, par le biais de OCESA, l'une de ses filiales. Le circuit est loué à des organisateurs de courses, à des clubs automobiles et à des clients privés.
Le circuit a une surface très bosselée, principalement du fait que Mexico se trouve sur une région géologiquement active. En outre, avec une altitude de 2 285 mètres, l'air est plus difficile à respirer à la fois pour les pilotes et leurs voitures. Le circuit doit son nom à l'accident qui coûte la vie à Ricardo Rodriguez lors du Grand Prix du Mexique 1962 (Pedro, son frère perdra lui-aussi sa vie derrière un volant plus tard).
Le dernier virage (la peraltada) est très rapide et précède la longue ligne droite de départ/arrivée et, par conséquent, rappelle Monza. Mais contrairement à la courbe Parabolica du circuit de Monza, la courbe Peraltada est légèrement inclinée, permettant aux voitures de prendre encore plus de vitesse. C'est dans ce virage que Ricardo Rodríguez s'est tué, mais les conditions de ce décès sont restées floues et il n'a pas été possible de déterminer si l'accident est dû à un excès de vitesse ou une rupture de suspension. Après le dernier Grand Prix de Formule 1 en 1992, un stade de baseball est construit sur une partie de la courbe. Quand le Champ Car arrive en 2002, la courbe peraltada est en partie contournée par une série de virages. En 2015, le virage est renommé en Virage Nigel-Mansell, dernier vainqueur du Grand Prix du Mexique, avant son retour au calendrier de la Formule 1, en 2015
- 1er Grand Prix en 1963
- 15 éditions, tous à Mexico City
71 tours x 4.304 km = 305.354 km
- Données techniques :
Plein régime : 54% du tour
Freinage : 19% du tour
Lignes droites : 40% du tour
Vmax : 360 km/h
Vitesse la plus haute en virage : 200 km/h au virage 9
Vitesse la plus faible en virage : 75 km/h au virage 6
Changements de vitesse par tour : 47
Distance entre la grille de départ et le premier virage : 900 m
Pleine charge la plus importante : 1 100 m
Effet du carburant : 0,29 s au tour par tranche de 10 kg
Consommation du carburant : 1,41 kg par tour
- Notes de piste :
Le circuit est situé à plus de 2 000 m d'altitude. L'air est donc moins dense. Les appuis aérodynamiques s'en retrouvent réduits et le refroidissement moins efficace.
Les moteurs turbo et leurs systèmes de récupération d'énergie sont moins affectés par l'altitude que les moteurs atmosphériques utilisés jusqu'en 2013.
Le circuit est relativement court (4,3 km). La ligne droite des stands représente une part importante du tour (1,1 km).
Le revêtement neuf peut rendre la piste glissante, surtout en cas de pluie.
Gros freinage aux virages 1, 4 et 12. Les virages 1 et 4 semblent représenter les meilleures opportunités de dépassement.
Les virages 7 à 11 se prennent à haute vitesse et demandent une voiture bien équilibrée.
Un compromis devra être trouvé sur les réglages aérodynamique.Pour compenser les appuis aérodynamiques réduits par l'altitude, une configuration à fort appuis peut être utilisée, mais pour privilégier la vitesse de pointe dans la longue ligne droite, une configuration similaire à Monza est nécessaire.
- Le circuit de Mexico City côté moteur :
- ICE :
L’Autodrome des Frères Rodriguez est un circuit à moyenne et haute vitesses. La moyenne devrait s’établir autour des 190 km/h, ce qui est similaire à Austin.
D’après les simulations, un faible pourcentage du tour sera négocié à pleine charge. Seuls 45 % des 4304 mètres seront parcourus à fond, soit moins qu’au Hungaroring. C’est une conséquence des courbes lentes et des tortueux secteurs 2 et 3 où le pilote jouera avec l’accélérateur plutôt que d’être à plein régime.
Le MCI aura deux opportunités principales pour atteindre sa vitesse maximale de rotation. Les concurrents parcourront la ligne droite des stands de plus d’un kilomètre en à peu près quinze secondes. Ensuite, ils effectueront les 600 mètres séparant les virages 3 et 4 en sept secondes.
Les vitesses de pointe devraient être très élevées, probablement les plus grandes de la saison. Dans la principale ligne droite, on attend des pics au-delà de 340 km/h en essais et dépassant les 350 km/h en qualifications. L’altitude de Mexico City augmente ces performances. L’air y est moins dense et la voiture rencontre ainsi moins de résistance.
Autre problème posé par l’air en altitude, l’efficacité du refroidissement des F1 sera capitale. Pour obtenir le flux d’air nécessaire vers les radiateurs et le MCI, la carrosserie sera spécialement adaptée pour participer au refroidissement. - Turbocompresseur:
Niché à plus de 2200 mètres d’altitude, légèrement moins que la moitié du Mont-Blanc, le circuit est de loin le plus élevé de la saison. En comparaison, Sao Paulo est à seulement 800m. Avec les moteurs atmosphériques, cela aurait mené à une perte de puissance de 22 %, mais les blocs turbo produiront la même puissance que sur les pistes situées au niveau de la mer, comme Abu Dhabi. Pour y parvenir, la rotation du turbo sera supérieure de 8 % par rapport à Abu Dhabi. - MGU-K:
Avec trois zones de freinage principales, le circuit est de difficulté moyenne pour le MGU-K. La première se situe au premier virage, où les pilotes décélèrent de 350 km/h à moins de 100 km/h en moins d’une seconde. Les forces exercées sur la voiture avoisineront les 5G.
Egalement placé au terme d’une longue période à pleine charge, le virage 4 négocié à 95 km/h sera le deuxième test. La dernière phase se trouve au virage 12, où la vitesse d’entrée est estimée à 120 km/h. - MGU-H:
Des virages 6 à 13, le pilote jouera de l’accordéon sur son accélérateur pour négocier un enchaînement similaire aux célèbres Esses de Suzuka. Avec une vitesse oscillant entre 240 et 120 km/h, les concurrents préfèreront jouer avec la course de leur pédale plutôt que de sauter sur les freins.
La consommation d’essence sur un tour devrait être relativement basse, la récupération d’énergie sera alors moins cruciale au Mexique qu’ailleurs.
- Le saviez-vous ?
- Depuis l’ultime visite de la F1, le circuit a été remodelé. Le changement le plus visible concerne le dernier virage. Jadis nommée Peraltada, la courbe ovale et relevée, négociée à près 300 km/h, a laissé place à un tortueux complexe pris à 130 km/h de moyenne. L’ensemble a été rebaptisé Mansell en souvenir de la célèbre lutte y ayant opposé Gerhard Berger et Nigel Mansell en 1990.
- Le revêtement a été refait afin de gommer de vilaines bosses. La longévité des pneus devrait en profiter grâce à un contact permanent entre leur surface et la piste. Néanmoins, le revêtement devrait être très glissant au début du week-end, obligeant à la prudence.
- Pirelli fournira des gommes medium et tendres pour le Grand Prix du Mexique. La mise en température des pneus pourrait se révéler piégeuse avec seulement 20°C annoncés.
- Avec une pression atmosphérique moindre par rapport au niveau de la mer, les voitures généreront moins de trainée. Les F1 utiliseront donc des niveaux d’appui similaires à Budapest et Singapour pour assurer l’adhérence en virage, même si l’appui produit sera inférieur à celui de Monza.
- L’humidité se situera autour de 70 %, réduisant encore plus le taux d’oxygène dans l’air. Les équipes pourraient rencontrer des difficultés aux pit-stops puisque chaque inspiration contiendra moins d’oxygène. Pour vous donner une idée, imaginez un marathon au sommet du Mont-Blanc !
- Présentation du GP 2015 :
.:: Rémi Taffin ::.
"Découvrir un nouveau tracé à ce stade de la saison n’est jamais chose facile et les spécificités de Mexico corsent encore plus le défi."
"Evoluer à une telle altitude est totalement inédit depuis notre dernière visite à Mexico City et aucun autre circuit du calendrier ne s’en rapproche. Sao Paulo était considéré comme une piste en « altitude », mais nous serons trois fois plus haut ! L’effet le plus évident concernera le turbo, qui sera poussé au-delà de ses limites habituelles de fonctionnement. La longue ligne droite sera éprouvante pour le MCI, notamment en raison de la vitesse élevée. Quand on y ajoute les virages lents et les contraintes du MGU-K, on obtient l’une des épreuves les plus dures à ce jour pour la nouvelle génération de Power Units."
"Malgré ces défis, nous avons hâte de courir au Mexique. Nous avons vu une belle progression de la performance au cours des derniers rendez-vous, et en particulier à Austin où les Red Bull se sont battues pour la tête. Avec un niveau stable de fiabilité, nous sommes en position favorable et confiants afin d’exploiter le potentiel démontré en seconde partie de saison."