de Sgrud » Ven 4 Mar 2005 21:28
Briatore : ''Que le sport reprenne ses droits''
Flavio veut le titre pour Renault
Le titre? La cerise sur le gâteau
A quelques encablures du premiers Grand Prix de la saison, ce week-end en Australie, Flavio Briatore, directeur général de l'écurie Renault F1 Team, fait le point et nous parle des ambitions mondiales de son équipe.
Flavio, la saison de Formule 1 démarre après un hiver pour le moins agité. Quel est votre sentiment sur la situation actuelle?
Il est temps que le sport reprenne ses droits. Récemment, il n’a été question que de finances et de bureaucratie. Or je ne pense pas que les gens s’intéressent à nos dépenses ni à l’éventuelle signature des Accords Concorde. Ce qu’ils veulent, c’est du divertissement. Pour l’instant, nous ne faisons rien pour rendre nos spectateurs heureux. Récolter de l’argent, dans notre discipline, c’est offrir du divertissement et des courses. J’ai l’impression que les gens sont enfin en train de comprendre que ce qui importe, c’est d’offrir du spectacle.
Proposer un spectacle de qualité est votre préoccupation depuis toujours, n’est-ce pas?
Je pense que les demandes du public sont très simples: ils veulent voir des courses animées. Notre travail consiste à faire une voiture, à organiser des courses et à créer un bon championnat, opposant des pilotes qui peuvent se dépasser, lutter et prétendre au titre jusqu’aux dernières épreuves. Peu importe si ces pilotes sont de la même équipe, pourvu qu’ils puissent continuer de se battre. Ces derniers temps, Ferrari a empêché ses pilotes de faire cela.
Le problème ne vient-il pas plus simplement de l’hégémonie Ferrari?
Je ne crois pas, non. L’écurie Ferrari n’était pas si compétitive en 2003. Leur titre était davantage une défaite de Williams et de McLaren. L’an dernier, Ferrari présentait un package très fort. Des pneumatiques efficaces, une bonne voiture, de la fiabilité et bien sûr un pilote, Michael (Schumacher), qui joue un rôle prépondérant. Pour les battre, il ne faut pas chercher à les ralentir. Il faut tenter de faire mieux. C’est mon boulot.
Que pensez-vous du format des courses pour 2005 ? En êtes-vous satisfait?
Pour cette année, oui. Mais le format ne me paraît pas idéal. Je pense qu’il serait plus raisonnable de faire des essais le vendredi, de se qualifier le samedi, et de courir le dimanche. Cette année, nous allons réaliser nos essais hors des courses et dépenser énormément d’argent pour tourner sur des circuits vides, sans divertir personne. Nos essais doivent apporter des revenus et attirer des audiences. La situation actuelle est illogique.
Vous devez être fier de ce que vous avez contribué à créer chez Renault depuis 2000?
Oui, je le suis. Et j’ai envie de finir le travail. La Formule 1 me motive toujours. Cela fait seize ans que j’y suis et je connais très peu de métiers qui vous offrent autant de défis différents au quotidien pendant une si longue période. Quand je suis revenu à cette équipe, au Brésil en 2000, ce n’était plus vraiment une écurie de compétition. Le moral était bas, l’organisation mauvaise.
C’est là que nous avons commencé à construire. La saison 2001 a mal débuté, mais nous avons beaucoup progressé. Et nous progressons toujours… L’an dernier, nous avons terminé en troisième position au championnat et pendant cette période, l’équipe a produit un jeune talent de la trempe de Fernando Alonso. Aujourd’hui, il dispose en Giancarlo d’un coéquipier chevronné et motivé. 2005 sera une année importante pour l’écurie. Elle vient de conclure deux années de préparation. Nous devons poursuivre nos progrès. Je veux finir l’œuvre que j’ai initiée, et cela passe par le titre. Attendons de voir quels résultats nous récoltons cette année.
Une bonne saison de F1 se résume aujourd’hui à produire de bonnes prestations et à concurrencer Ferrari. En êtes-vous capables?
Oui, je pense. Nous sommes conscients qu’il faut mettre sous pression Ferrari et Michael. Tout le monde peut aller vite dans des circonstances idéales, mais dans le passé, des pilotes comme Hill, Hakkinen ou Villeneuve ont réussi à acculer Michael et à le pousser à la faute. Pour le bien du sport, il est temps que nous arrivions à faire cela. J’espère que Renault fera partie des équipes qui y parviendront, mais nous ne devons pas être les seuls. McLaren, Williams, BAR et Toyota doivent également y mettre du leur.
Source : Renault F1