.:: GP d'Italie 2015 ::.
- Le circuit :
L'Autodromo Nazionale di Monza est situé près de la ville de Monza, à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Milan.
C'est le circuit le plus rapide du championnat, les F1 y atteignent des vitesses supérieures à 365 km/h (à l'époque des moteurs V10: 370,1 km/h en course en 2005 et 372,6 km/h en essais privés).
Financé par l'Automobile Club de Milan et construit en 1922 et réalisé par les ingénieurs Piero Puricelli et Alfredo Rosselli, c'est un circuit chargé d'histoire. La course d'inauguration fut la seconde édition du Grand Prix d'Italie, courue en septembre 1922.
Le circuit de Monza fut le théâtre d'une terrible tragédie, le 20 mai 1973 : un dramatique accident lors du Grand Prix motocycliste, en catégorie 500 cc, entraîna la mort de deux grands champions, Renzo Pasolini et Jarno Saarinen.
Ce circuit est aussi utilisé pour la course d'endurance des 1 000 kilomètres de Monza qui fait aujourd'hui partie d'une manche du championnat Le Mans Series avant d'avoir été pour le championnat mondial WSC.
- 1er Grand Prix en 1950
- 65 éditions, dont 64 à Monza (1 à Imola)
- 34 dépassements en 2014
- 23% de probabilité d'intervention de la voiture de sécurité
- 22 vainqueurs partis de la pôle position, soit 34%
53 tours x 5.793 km = 306.720 km
Record du tour : 1:20.089 - Rubens Barrichello (2004)
Meilleur tour en 2014 : 1:24.109 - Lewis Hamilton
Record du tour : 1:20.089 - Rubens Barrichello (2004)
Meilleur tour en 2014 : 1:24.109 - Lewis Hamilton
- Données techniques :
Plein régime : 71% du tour
Freinage : 13% du tour
Lignes droites : 52% du tour
Vmax : 340 km/h
Vitesse la plus haute en virage : 296 km/h au virage 3
Vitesse la plus faible en virage : 73 km/h au virage 2
Changements de vitesse par tour : 51
Distance entre la grille de départ et le premier virage : 800 m
Pleine charge la plus importante : 1 200 m
Effet du carburant : 0,29 s au tour par tranche de 10 kg
Consommation du carburant : 1,88 kg par tour
- Notes de piste :
Approche du virage 1 : C'est la partie la plus rapide du circuit, avec des vitesses autour de 340 km/h, avant un gros freinage pour la partie la plus lente du tracé, la chicane Rettifilo qui se passe au moins autour de 75 km/h. Les vibreurs sont sérieusement attaqués ici, les pilotes cherchant la trajectoire la plus courte dans ce droite-gauche compliqué.
Virages 2 et 3 : Une bonne disponibilité de la puissance en sortie de cette chicane est essentielle puisque les pilotes accélèrent très fort sur la Curva Biassono. C’est l’occasion de profiter d'un sillage avant l'enchainement suivant.
Virages 4 et 5 : Large utilisation des vibreurs dans cette chicane 4-5 que les voitures approchent à 330 km/h, avant un freinage pour descendre à 120 km/h.
Virages 6 et 7 : Les voitures arrivent sur les courbes de Lesmo à plus de 260 km/h, avec un minimum de 180 km/h au passage de Lesmo 2. Il faut bien contrôler la voiture dans ce double droit en raison du niveau d’appui inférieur à la normale utilisé sur ce circuit.
Virages 8 – 10 : La Variante Ascari est une chicane rapide qui se négocie sur les troisième et quatrième rapports. A la différence des précédentes, les vibreurs sont peu utilisés ici. Les voitures arrivent sur cet enchainement à 330 km/h et attaquent le premier gauche aux environs de 170. Un endroit du tracé très spectaculaire où la bravoure des pilotes fait la différence.
Virage 11 : Le deuxième endroit le plus rapide du circuit, abordé à environ 335 km/h, avant un freinage pour descendre à 215 dans le secteur le moins rapide de la courbe. Pour être en bonne position en attaquant la ligne droite afin de tenter un dépassement, il est impératif de rester collé au sillage de la voiture qui précède sur la Parabolique.
- Le circuit de Monza côté moteur :
- ICE :
Monza est le circuit du calendrier le plus sensible à la puissance moteur. Plus de 70 % du tour se négocient à fond, un niveau inégalé cette saison.
On recense quatre portions à pleine charge, d’une durée moyenne de 13 secondes chacune : la ligne droite des stands, la Curva Grande, et les passages de Lesmos à la Variante Ascari et d’Ascari à la Parabolica.
Le Renault Energy F1 sera soumis à sa plus longue période à plein régime sur la ligne droite des stands : 16 secondes.
Les vitesses de pointe les plus élevées de l’année seront atteintes à Monza. DRS ouvert, elles pourraient dépasser les 360 km/h. L’an passé en qualifications, le record était de 354 km/h sans aspiration. En course, la Red Bull Renault de Daniel Ricciardo avait été enregistrée à 362 km/h lorsque l’Australien profitait de la trainée d’un concurrent tout en dépassant un autre pilote.
Malgré un ICE à bloc sur les trois-quarts du tour, la consommation d’essence au kilomètre est relativement faible. Cela est dû à un circuit court, à une vitesse moyenne élevée et constante ainsi qu’aux faibles appuis qui réduisent le temps nécessaire pour couvrir la distance.
L’ICE sera constamment sollicité sur la plage supérieure du régime moteur. Néanmoins, les reprises seront plus importantes que la vitesse de pointe afin d’effectuer la distance bien plus rapidement. - Turbocompresseur:
Les longues périodes à pleine charge génèrent un flux continu de gaz d’échappement. Le turbo sera donc à sa vitesse maximale sur plus de 80 % du tour grâce à l’énergie disponible dans l’échappement et au temps passé à plein régime.
L’usure des pneus limite la performance et les stratégies sur ce circuit. Une bonne motricité à bas régime est essentielle pour dompter les chicanes. Afin d’assurer une bonne réponse et une transmission correcte du couple depuis le Power Unit, le turbo doit pouvoir ralentir, récupérer de l’énergie dans les zones de freinage, et éviter la latence en phase d’accélération. Tout cela doit être accompli en moins de six secondes, soit le temps nécessaire pour franchir les chicanes. - MGU-K:
Malgré les fortes décélérations liées aux trois chicanes, le MGU-K n’est pas énormément sollicité à Monza. Chaque période de freinage dure moins de deux secondes et il y a seulement trois virages lents. Par rapport à un circuit sinueux comme la Hongrie, le MGU-K récupère à peine l’énergie maximale autorisée.
Même s’il sera difficile d’accumuler l’énergie maximale autorisée par le règlement, le MGU-K compensera en récupérant l’énergie à mi-course de la pédale d’accélérateur afin de surcharger l’ICE. Le MGU-H rechargera également le MGU-K dans les lignes droites. - MGU-H:
Négociées avec un filet de gaz, la Parabolica et les Lesmos fournissent au MGU-H deux opportunités pour recharger la batterie. La Parabolica est prise à une vitesse constante de 180 km/h, permettant un flot continu de gaz d’échappements pour le MGU-H.
Les Lesmos sont aussi pris en accélération partielle. Après Lesmo 1, le pilote va sauter sur l’accélérateur avant de légèrement soulager pour Lesmo 2.
Les gaz d’échappements générés à pleine charge seront utilisés pour alimenter le MGU-H en fin de ligne droite.
- Le saviez-vous ?
- Circuit le plus visité de l’histoire de la F1, Monza figurait au calendrier du premier Championnat du Monde en 1950. Son tracé a évolué avec l’ajout des chicanes.
- En raison de sa faible distance et de la vitesse moyenne élevée, Monza est la course la plus courte de la saison. L’édition 2014 a duré 1h19 pour une vitesse moyenne de 232 km/h. En 2003, on y a battu le record de la course la plus rapide de l’histoire de la F1.
- Avec une vitesse de pointe supérieure à 360 km/h, Monza est le circuit le plus rapide de l’année. Spa est deuxième au classement, avec une vitesse maximale de 344 km/h.
- Avec les V8, la vitesse de pointe atteinte à Monza dépassait légèrement les 340 km/h contre plus de 370 km/h avec les V10. Qu’un bloc de plus petite cylindrée puisse rivaliser avec un gourmand V10 démontre les progrès effectués sur la consommation, la récupération et la restitution d’énergie.
- Le Renault RE30 d’Alain Prost est la première voiture à moteur turbo à avoir remporté le Grand Prix d’Italie en 1981. Troisième sur la grille, Prost prenait rapidement la tête et creusait l’écart pour s’imposer avec 22 secondes d’avances sur les Williams d’Alan Jones et de Carlos Reutemann. Un an plus tard, René Arnoux récidivait pour Renault. Suivirent cinq victoires des moteurs atmosphériques du Losange : Mansell en 1991, Hill en 1993 et en 1994, Herbert en 1995 et Sebastian Vettel en 2011.
- Présentation du GP 2015 :
.:: Rémi Taffin ::.
"Nous avons connu un Grand de Belgique positif au niveau de la performance. L’exploitation du moteur y a été bien meilleure que sur d’autres pistes à haute vitesse. La performance a progressé et les Power Units ont bien fonctionné, en particulier avec les configurations à faible appui."
"Nous espérons poursuivre notre lancée à Monza. Il s’agit du circuit le plus dur de l’année pour les Power Units, mais nous avons pleine confiance en notre dernière spécification. Tous les pilotes vont en bénéficier et nous devrions donc au moins être capables de récidiver à Monza."
"Nous pouvons nous rendre à Monza la tête haute car nous savons que nous pouvons être au coude à coude avec nos adversaires."