A 19 km au nord de Budapest, le Hungaroring a été de 1986 à 89 une anomalie capitaliste derrière le "rideau de fer" communiste. Un tourniquet sans intérêt, si ce n'est celui d'offrir une vue imprenable sur la quasi-totalité du tracé.
En 2003, le morceau de ligne droite fut rallongé de 250 m pour garnir de dépassements la traditionnelle procession dominicale. Une réussite.
La saleté est la première particularité du Hungaroring, qui souffre de l'absence de tradition automobile. 30 km/h seulement plus rapide que Monaco, il fait donc la part belle aux qualités de motricité, d'appui aérodynamique des voitures mais aussi de vivacité dans ses chicanes rapides.
Les enchaînements soutenus et la chaleur en font un test physique imparable. Attention à la fiabilité moteur. Concernant les pneumatiques, les paraboliques aux premier et dernier virages entraînent une usure excessive à l'avant gauche.
Particularité : c'est l'épreuve d'adoption des Finlandais, qui s'y massent en raison de sa proximité.
- 1er Grand Prix en 1986
- 31 éditions, toutes à Budapest
- 32 dépassements en 2015
- 17% de probabilité d'intervention de la voiture de sécurité
- 13 vainqueurs partis de la pôle position, soit 42%
- Record du tour : 1:18.773 - Sebastian Vettel (2010)
- Meilleur tour en 2015 : 1:22.020 - Lewis Hamilton
70 tours x 4.381 km = 306.630 km
- Virage 1 : Les voitures passent de près de 300 km/h sur la ligne droite à moins de 100 km/h au premier virage dont l’énorme freinage en fait l’endroit du circuit le plus propice aux dépassements.
- Virage 2 : La piste étant en dévers vers le deuxième virage, les pilotes devront rester attentifs tant ils ont de fortes chances de manquer leur freinage..
- Virage 5 : La décélération modérée du virage 5 fait passer les monoplaces d’environ 240 à 150 km/h après le léger crochet du virage 4, une série délicate de courbes négociées à moyenne et haute vitesses.
- Virage 8 : Peu de place pour le freinage et aucune marge d’erreur. La moindre faute à n’importe quel instant peut grandement se répercuter sur les chronos. Les pilotes ont besoin d’une voiture bien équilibrée et de bonnes capacités de changements de direction dans cette portion.
- Virage 13 : Deuxième virage le plus lent du circuit, le 13 est un gauche serré se négociant à 100 km/h environ avant de jeter la monoplace dans le dernier virage.
- Virage 14 : Une bonne sortie en troisième vitesse y est cruciale puisque le virage 14 mène à l’unique ligne droite du tracé puis au premier virage, la meilleure occasion de dépassement du circuit.
- Spécificité de cette année : La piste a aussi été récemment resurfacée dans sa totalité, tout comme les dégagements, également agrandis.
- Plein régime : 55% du tour
- Freinage : 22% du tour
- Vmax : 335 km/h
- Vitesse la plus haute en virage : 295 km/h au virage 12
- Vitesse la plus faible en virage : 55 km/h au virage 1
- Changements de vitesse par tour : 70
- Distance entre la grille de départ et le premier virage : 500 m
- Effet du carburant : 0,38 s au tour par tranche de 10 kg
- Consommation du carburant : 1,43 kg par tour
◊ L’avant-propos de Cyril Abiteboul ◊
"Les résultats actuels en piste ne font pas justice à la somme de travail et de progrès accomplis en coulisses à Enstone et Viry. Nous construisons progressivement l’équipe, nous recrutons de nouvelles personnes et notre rythme de développement est élevé. Nous l’avons vu lors des essais de Silverstone en testant de nouvelles pièces aérodynamiques et d’autres sur la suspension qui, nous l’espérons, apporteront un surplus de performance à la voiture."
"Notre objectif reste néanmoins à moyen et long terme et nous continuons d’y consacrer beaucoup d’efforts. Cela ne signifie pas que 2016 est sans importance : une quantité significative de nos ressources sont toujours dédiées à cette année. Les résultats ne sont pas forcément impressionnants, mais nous en apprenons sans cesse et cela nous sera grandement utile à l'avenir."
"Nous avons hâte d’être à Budapest tout en sachant l’immense défi qui nous y attend. Les circuits lents et sinueux ne nous conviennent pas particulièrement, mais comme dit précédemment, chaque leçon tirée, aussi dure soit-elle, est précieuse en vue du futur."
◊ Kevin Magnussen ◊
Que pensez-vous du Hungaroring et de Budapest ?
C’est un circuit vraiment sinueux où les dépassements sont difficiles, mais où il est possible d’avoir une bonne course. J'y ai obtenu de solides performances dans le passé et j'espère que cela aidera ce week-end. L’événement est très populaire auprès des fans et tout soutien est toujours utile. Budapest est clairement une ville où règne la bonne ambiance. C’est beau, avec de vieux bâtiments charmants et d’excellents restaurants. Nous n’avons malheureusement pas assez de temps pour explorer la région lors d’une course, mais j’espère en voir un peu plus cette fois.
Qu'aimez-vous au sujet du tracé ?
Le Hungaroring est une belle piste. Je me rends compte que je dis cela à chaque fois, mais je suis un pilote et tous les circuits sont géniaux à bord d’une F1 ! C’est à nouveau une manche où il me tarde d’être et j’espère que nous pourrons encore attaquer autant que possible en vue des points.
Étant donné sa nature étroite et sinueuse, quelle est l'importance des qualifications ?
Elles sont capitales. Il est certes possible de dépasser, le premier virage en est l'exemple le plus évident, mais ce n’est pas aisé. La position de départ y est donc un peu plus importante qu’à d'autres endroits.
Nous devrions voir des températures plus estivales en Hongrie qu’à Silverstone...
Il faisait assez frais et très venteux à Silverstone, toute amélioration de la météo serait donc géniale ! Néanmoins, qu’importe le temps, nous aborderons le week-end comme d’habitude, en travaillant dur et en nous adaptant aux conditions. Le résultat de la dernière course n’était certainement pas ce que nous espérions, donc nous allons travailler aussi fort que possible en Hongrie tout en espérant profiter des leçons retirées des essais de Silverstone cette semaine.
Quelle est votre histoire à Budapest ?
Je suis monté sur le podium chaque fois que j’y étais en Formula Renault 3.5, avec notamment deux victoires. J’y suis donc assez en forme. J'ai toujours aimé le circuit, ce qui aide quand vous chassez un bon résultat et j’ai hâte d’être au week-end de course.
◊ Jolyon Palmer ◊
Quel est votre état d’esprit sur la route de Budapest ?
J'apprécie vraiment Budapest, qui a été le théâtre de certaines de mes meilleures courses. J'y ai gagné en GP2 Series. J'aime la ville et le lieu tout entier. Le circuit possède une nature différente de beaucoup d’autres avec ses nombreux virages lents. Il y a un goût de Monaco, sans les murs.
Quels sont les défis qui vous y attendent cette saison ?
Évidemment, je vais y disputer mon premier Grand Prix et il faudra garder de nombreuses choses en tête. Le circuit a notamment été resurfacé et c’est une inconnue. Cela pourrait nous aider tout comme cela ne le pourrait pas. Nous ne le saurons vraiment qu’en y roulant ! Les nouvelles surfaces sont toujours un petit saut dans l'inconnu : quelle sera l'adhérence, l’évolution au cours du week-end ou encore le comportement des pneus ? Bien sûr, cela ne change pas le tracé et ne fait pas une grande différence dans l’approche du circuit en question, mais c’est néanmoins un aspect supplémentaire à traiter.
Certaines portions du circuit vous donnent-elles le sourire ?
Il n’y a pas de section particulière à proprement parler que je choisirais, mais plutôt la fluidité de l’ensemble qui en fait un tracé passionnant. Une fois que vous freinez pour le premier virage, vous avez peu de répit jusqu’au retour sur la ligne droite tant les virages se suivent et s’enchaînent rapidement. C’est amusant à piloter et c’est bon pour le spectacle. Espérons que nous puissions avoir un peu de plaisir avec la stratégie et obtenir un résultat solide.
C’est étroit et sinueux, mais y a-t-il des possibilités de dépassement ?
J’y ai eu de superbes courses, notamment dans le premier secteur. Le freinage en amont du premier virage est la principale opportunité de dépassement, mais l’on peut répliquer tout de suite après, ce qui peut permettre de splendides batailles.
En sport automobile, l’équipier est toujours le meilleur point de comparaison. Comment vous jaugez-vous par rapport à Kevin cette saison ?
Il est évidemment légèrement plus expérimenté et il a passé quelques saisons à travailler avec une écurie de pointe. C’est donc une bonne référence. C’est vrai qu'il m’a devancé en qualifications à de nombreuses reprises, mais c’est très proche si l’on regarde les temps aux tours, nous parlons d’un dixième ou de centièmes seulement. Cela tombe juste très légèrement en faveur de Kev. Les courses sont tout aussi serrées et nous nous battons souvent pour le même morceau de piste. Cela montre que nous tirons généralement tous deux le meilleur de la voiture, peu importe les circonstances, ce qui est bénéfique pour l'équipe. Je mentirais si je disais que je ne voulais pas être celui qui est environ un dixième plus rapide en qualifications, mais peut-être y arriverons-nous à Budapest.
Comment se sont déroulés les essais de Silverstone ? C’est devenu assez chaud sur la fin…
Nous avons accompli un bon programme le mercredi, même si nous regardions constamment les nuages en priant pour qu’ils retiennent la pluie. Nous avons examiné différentes pièces et configurations aérodynamiques tout en effectuant des comparaisons de suspension. Ce n'est pas le travail le plus excitant au monde et vous cherchez plus des données comparables que de briller avec le tour le plus rapide de la journée. Même si nous ne l’avons pas fait avec notre temps, nous sommes parvenus à faire briller la voiture elle-même, ce qui n’était clairement pas programmé ! Il semble que c’était dû à une fuite hydraulique, mais heureusement, tout était assez rapidement maîtrisé. C’est arrivé lors de notre dernier tour de rentrée des essais, donc cela n’a pas eu d'incidence sur le programme du jour même si cela a donné un peu de travail inattendu à l’équipe en piste et à Enstone !
◊ Frédéric Vasseur ◊
Comment le Grand Prix de Hongrie s’annonce-t-il ?
Nous avons bien progressé lors des tests de Silverstone et nous avons deux pilotes très motivés pour briller après une dernière manche finalement frustrante. Rien ne dit donc qu’un bon travail nous est impossible.
Quel est l’objectif de l’équipe ?
Des évolutions doivent encore arriver cette saison, mais il est vrai que beaucoup de nos efforts sont tournés vers 2017. Aux essais de Silverstone, nous avions de nombreuses pièces destinées à améliorer la performance de notre voiture actuelle et nous aurions pu faire beaucoup plus d’évaluations sans la météo capricieuse. Cette année est surtout consacrée au développement de l'écurie, maintenir un cap et mettre en place tous les détails pour pouvoir délivrer dès que nous atteindrons les solides performances auxquelles nous travaillons tous. À chaque course, nous nous battons inlassablement pour chaque position en piste. Le bon point, c’est que même si les résultats ne viennent pas encore, l’équipe reste positive. Tout le monde travaille dur et veut se hisser au niveau et fournir des résultats. Ce sont des compétiteurs tant à Enstone qu’à Viry, et nous parviendrons à être là où nous devons être.
Qu’avons-nous appris aux essais ?
La météo britannique ne nous a clairement pas été bénéfique ! Sergey Sirotkin a à nouveau fait du bon travail à notre volant même s’il a dû faire face à la plupart des averses de Silverstone. Nous avons pu obtenir plus de tours avec Jolyon et même si nous n'avons pas terminé tous les programmes et évaluations souhaités, nous tirons tout de même une bonne base de connaissances de ces tests.
Que s’est-il passé avec la voiture en toute fin d’essais ?
La monoplace a pris feu. Cela semble être le résultat d'une fuite hydraulique et nous sommes en train d’enquêter sur ce qui est arrivé. L’avantage est que cela s’est produit sur notre dernier tour de rentrée du jour. Nous avons donc pu achever tout ce que nous pouvions sur cette journée. Jo n’avait pas de problème et l’incendie a été éteint rapidement.
Quelles sont les leçons du Grand Prix de Grande-Bretagne ?
Le rythme n'était pas fantastique et nous avons également eu quelques soucis durant la course. Notre fiabilité n’était pas au niveau que nous souhaitions et une erreur lors d’un arrêt s’est aussi révélée dévastatrice pour notre stratégie. Nous connaissons les domaines dans lesquels nous devons nous améliorer.
Que s’est-il produit lors de ce pit-stop à Silverstone ?
C’était une erreur humaine. Pour l’équipe de ravitaillement, les arrêts aux stands sont répétés et effectués fréquemment, mais aucune ne commet jamais d’erreur. En y pensant, c’est vraiment remarquable de pouvoir soulever une monoplace, lui changer quatre roues et la reposer en deux secondes environ. Nous travaillons sans cesse à rendre nos pit-stops plus rapides et nous comprenons ce qui est arrivé sur cet incident. Nous avons modifié le processus pour nous assurer que cela ne se reproduise plus.
Quelle est la stratégie pour le développement d’Esteban ?
Esteban a piloté avec nous lors des EL1 à Silverstone avant deux journées d’essais chez Mercedes AMG. Nous allons donc vérifier ce qu’il est autorisé à nous dire à ce sujet ! Le plan est désormais de le faire à nouveau participer aux EL1 en Hongrie dans le cadre de son programme sur la saison.
◊ Rémi Taffin ◊
Quel est votre ressenti du Grand Prix de Grande-Bretagne pour l’équipe ?
Ce ne restera clairement pas un classique, mais nous n’avons connu aucune inquiétude particulière. Le groupe propulseur a bien marché et nous n’avons pas eu de problème majeur de fiabilité. C’est désormais la quatrième course où nous utilisons la dernière spécification et tout a bien fonctionné. Nous en sommes donc arrivés au point où nous peaufinons d’infimes détails pour améliorer l’ensemble et offrir plus de performance à travers la souplesse ou davantage de puissance. Avoir un groupe propulseur fiable et globalement souple était l’un de nos principaux objectifs cette année. Maintenant qu'il a été atteint, nous pouvons travailler sur l’ensemble en collaboration avec Enstone. Nous en apprenons tout le temps en tant qu’équipe sur le fonctionnement de la voiture et chaque leçon sert pour l'avenir.
Avez-vous essayé quelque chose de spécifique aux essais de Silverstone ?
Le week-end de Silverstone a montré que nous pouvions encore améliorer la maniabilité sur piste humide. Nous avons connu tous les types de conditions en trois jours, des fortes pluies à une piste séchante, et nous avons ainsi pu voir le comportement du groupe propulseur en toutes circonstances. Nous avons déterminé qu’il était possible d’apporter des améliorations mineures à la maniabilité en conditions humides et nous nous sommes donc concentrés sur ce point à Silverstone. À vrai dire, nous avons eu des conditions idéales pour cela et nous serons pleinement préparés lorsque nous aurons une nouvelle épreuve humide, ce qui devrait d’ailleurs probablement être la prochaine course où nous allons cette année !
Quels sont les défis proposés par la Hongrie pour l’équipe ?
Nous savons que les pistes lentes avec de nombreux virages serrés ne sont pas notre point fort. En général, la monoplace digère mal les vibreurs et les virages lents, mais avec l’important travail réalisé à Silverstone, nous devrions bénéficier de nouvelles pièces et d’une meilleure compréhension de la voiture à Budapest. De plus, il y a de courtes lignes droites entre les virages, ce qui pourrait jouer en notre faveur. Nous avons donc hâte d’être à Budapest pour maximiser nos acquis.
Le même groupe propulseur est utilisé dans la Red Bull, cela donne-t-il une indication du potentiel de performance actuel du moteur ?
C’est évidemment encourageant de voir que le groupe propulseur à même de se battre pour la tête et les pole positions. Cela démontre que le travail effectué a payé, mais nous sommes conscients que nous devons toujours augmenter la puissance et c’est désormais notre objectif puisque nous savons comment y parvenir.
Vendredi 22 juillet
Essais L1 : 10h à 11h30
Essais L2 : 14h à 15h30
Samedi 23 juillet
Essais L3 : 11h à 12h
Qualifications : 14h
Dimanche 24 juillet
Course : départ à 14h