La "Belle province" est l'assurance d'un week-end très convivial. Utilisé à partir de 1978, rebaptisé Gilles-Villeneuve en l'honneur de son premier vainqueur, ce circuit mi-routier et mi-urbain est implanté dans le superbe cadre de l'Ile Notre Dame, baignée par le Saint-Laurent, autour du site d'Expo67 et du bassin d'aviron des Jeux de 1976. Il souffre néanmoins d'un manque de place : son paddock est en particulier l'un des plus petits du championnat.
Ce tracé non-permanent offre une adhérence faible en constante évolution, un casse-tête pour les réglages. La rigueur de l'hiver et le radoucissement influencent aussi la nature du revêtement dont la topographie s'est remplie de bosses au fil du temps.
Avec quatre pointes à plus de 300 km/h, le développement est aussi l'un des plus exigeants pour les freins, et avec ses 15 virages un révélateur de la souplesse du moteur, qui doit avoir du couple à bas régime et de la reprise. Tout cela fait donc de la consommation un enjeu essentiel.
- 1er Grand Prix en 1967
- 48 éditions (38 à Montréal, 8 à Mosport Park et 2 à Mont-Tremblant)
- 29 dépassements en 2017
- 54% de probabilité d'intervention de la voiture de sécurité
- 18 vainqueurs partis de la pôle position sur ce circuit, soit 47%
- Record du tour : 1:11.459 - Lewis Hamilton (pôle 2017)
C’est l’un des circuits les plus typés « moteur » de l’année en raison des longues périodes d’accélération à pleine charge couplées à des virages majoritairement lents. Ce tracé est également redoutable pour les freins avec plusieurs gros freinages sur un tour. Le vibreur à la corde du T13 peut aussi faire décoller la voiture. Le pilote dispose alors d’une marge infime pour la rattraper avant de percuter le mur longeant la piste à la sortie du T14.
- Plein régime : 60% du tour
- Freinage : 16% du tour
- Vmax : 328 km/h
- Force G la plus importante : 3,45 dans le virage 5, pendant 2 secondes
- Changements de vitesse par tour : 58
- Distance entre la grille de départ et le premier virage : 155 m
- Longueur de la voie des stands : 412 m (moyenne : 367 m)
- Effet du carburant : 0,32 s au tour par tranche de 10 kg
- Consommation du carburant : 1,5 kg par tour
Pneumatiques à disposition :
- Supertendres (rouge) – Hülkenberg 3, Sainz 3
- Ultratendres (violet) – Hülkenberg 2, Sainz 2
- Hypertendres (rose) – Hülkenberg 8, Sainz 8
Le Grand Prix de Monaco représente toujours un test pour les équipes, les châssis et les moteurs tant sur le plan de la performance que de la fiabilité. Nous en sommes repartis avec des sentiments mitigés. Nous avons mené nos deux pilotes dans les points à l’arrivée. Pour Nico, c’était un retour bienvenu dans le top dix après deux épreuves difficiles alors que Carlos a poursuivi sa série. En fait, seuls Lewis Hamilton, Sebastian Vettel et lui ont marqué des points sur les quatre dernières courses.
Cependant, certaines de nos faiblesses ont été exposées. Nous savons que nous devons travailler sur la gestion des pneumatiques et l’optimisation des qualifications pour faciliter la tâche de nos pilotes. C’est ainsi qu’ils pourront donner le meilleur d’eux-mêmes. Ces domaines ont désormais toute notre attention. Si nous signons de bonnes performances de façon générale, ces détails peuvent faire la différence entre finir dans les points et les manquer de justesse.
Nous nous tournons vers le Canada avec optimisme. Nous y avons prévu la prochaine étape du développement de notre groupe propulseur ainsi que plusieurs évolutions aérodynamiques et mécaniques. Le Canada est un rendez-vous difficile, mais nous devons unir nos efforts pour exploiter la moindre occasion qui se présentera.
Que pensez-vous du Grand Prix du Canada ?
C’est un événement fantastique. La ville, l’ambiance et le circuit en font l’une des épreuves les plus plaisantes. La piste est rythmée, même si elle est un peu verte et sale au début comme il s’agit d’un tracé semi-urbain. On y trouve d’imposants murs en sortie de virages et des vibreurs à escalader... Un tour agréable en somme !
Que doit subir la voiture à Montréal ?
Au Canada, l’accent est mis sur la vitesse de pointe et la recherche d’un certain équilibre aérodynamique. Les longues lignes droites s’achèvent sur de gros freinages. C’est sûrement l’un des circuits les plus difficiles pour les freins, et il faut avoir confiance pour pouvoir freiner de la même façon à chaque tour, surtout lorsqu’on tente de plonger le plus possible ! Pour s’assurer un bon chrono, on doit aussi travailler les réglages nécessaires pour chevaucher les vibreurs.
Décrivez-nous l’ambiance qui y règne...
L’atmosphère est généralement très conviviale au Canada. On peut voir à quel point ils aiment la F1 là-bas. Toute la ville accueille l’épreuve et nous sommes toujours bien reçus. À l’épingle, on le ressent encore plus en étant entouré par ces tribunes très bruyantes !
Où peut-on gagner et perdre une course au Canada ?
Les opportunités de dépassement sont assez rares, mais la dernière chicane est l’endroit idéal pour essayer ! En fait, c’est probablement là où l’on peut réussir ou ruiner son tour. La stratégie pourrait à nouveau entrer en compte puisque nous utiliserons les pneus hypertendres, comme à Monaco. Il y aura quelques paris à faire et les temps devraient être très rapides !
Quel bilan Hulk tire-t-il de Monaco ?
Nous avons bien rebondi après avoir manqué la Q3. Nous avons tiré pleinement profit d’une stratégie différente pour glaner de bons points. Je pense que c’était un superbe week-end dans l’ensemble et qu’il était important pour l’équipe d’avoir les deux voitures dans le top dix. Nous voulons désormais poursuivre sur cette lancée en récidivant à Montréal... Mais un peu plus haut au classement !
Qu’appréciez-vous à Montréal ?
Montréal est l’une de mes villes préférées du calendrier. On y retrouve de succulents restaurants, notamment quelques grilladeries dont je raffole ! L’accès au paddock est également assez unique puisqu’il faut emprunter un pont flottant pour traverser le lac. C’est un rendez-vous assez cool !
Parlez-nous du circuit...
C’est vraiment différent, même s’il est assez similaire à Melbourne avec une portion urbaine et une permanente. Généralement, la piste est sale au début du week-end. Il y a beaucoup de feuilles et même des animaux. Cela rend les choses un peu plus difficiles pour entrer dans le rythme. J’aime bien la section allant du T4 au T7. Les murs sont proches et l’on doit trouver le bon tempo tout en chevauchant les vibreurs pour claquer un temps. Enfin, n’oublions pas la dernière chicane et son célèbre « mur des Champions », l’un des virages les plus mythiques du calendrier !
Vous devez vous réjouir de vos quatre entrées consécutives dans les points...
Je crois que c’est encourageant d’être compétitifs et présents dans les points sur les dernières courses. L’important est de poursuivre sur cette lancée et d’augmenter notre compteur. Il faut nous appuyer sur cette régularité pour progresser au sein du top dix. Il me tarde d’être au Canada pour continuer sur cette dynamique.
À quoi pouvons-nous nous attendre au Canada ?
Comme cette piste n’est pas très utilisée, sa surface est assez sale quand nous commençons à y rouler. C’est vraiment un circuit de « traction » avec des virages lents débouchant sur de longues lignes droites. Au Canada, la puissance et la traction sont primordiales. Il faut moins d’appuis pour préserver une bonne vitesse de pointe. Cela complexifie la recherche du juste équilibre aérodynamique, mais nous savons assez bien en déterminer le niveau avant d’arriver sur place. Les passages sur les vibreurs sont également importants, mais nous devons optimiser la hauteur de caisse pour l’aérodynamique. Nous devons donc trouver le compromis pour être performants sur l’aérodynamique et avaler les vibreurs.
Est-ce difficile de gérer une course outre-Atlantique en pleine saison européenne ?
La logistique est un peu plus complexe pour le Canada. Tout doit être prêt plus tôt et expédié par fret. Ce sera encore plus dur après avec trois week-ends consécutifs de compétition. Un véritable défi et beaucoup de travail !
Y aura-t-il des nouveautés sur la Renault R.S.18 à Montréal ?
La spécification B du moteur va faire son apparition. Nous avons hâte de disposer de son surplus de performance. Nous aurons aussi des évolutions sur la carrosserie avec de nouvelles dérives latérales pour l’aileron arrière, ainsi que de petits changements sur l’aileron avant. Nous tentons d’en apporter sur chaque Grand Prix.
Quel bilan tirons-nous de Monaco ?
C’était bon dans l’ensemble avec les deux voitures dans le top dix. Nico est bien revenu en exploitant sa stratégie. Carlos a souffert d’une forte dégradation des pneus à l’avant et il a dû se contenter de la dixième place. Il était important que nous continuions à prendre des points, et c’est ce que nous avons fait.
Jeudi 8 juin
Essais L1 : 16h à 17h30
Essais L2 : 20h à 21h30
Samedi 10 juin
Essais L3 : 17h à 18h
Qualifications : 20h
Dimanche 11 juin
Course : départ à 20h10