Je vous mets les interviews de Boullier, Bell, White, Allison et Kubica. En tout cas, le 2ème pilote ne semble pas encore avoir signé et ne devrait pas être présenté dimanche.
En tout cas, la R30 s'avère radicalement différente de la R29
Eric Boullier
Eric, vous êtes en poste depuis un peu plus d’un mois. Avez-vous trouvé vos marques au sein de l’équipe ?J’ai été très bien accueilli par tout le monde au sein de l’équipe. Il est certain que les quatre dernières semaines ont été très chargées pour tous mais j’ai été très impressionné par la motivation et la philosophie de travail qui règne dans l’usine. Maintenant que le début de la saison approche, nous devons restés concentré et continuer à travailler dur pour être performants dès la première course. Pour moi, l’aspect humain est le plus important dans ce type de préparation.
Le développement de la nouvelle monoplace s’est-il bien passé ?De manière générale, cela s’est passé comme prévu. Bien sur, il y a toujours des questions à régler durant la période hivernale, surtout lorsque le bureau d’études, comme cette année, prend des décisions assez radicales concernant le design de la voiture. Mais, comme je l’ai dit, tout a pris forme, nous avons respecté les échéances et nous sommes prêts pour la première séance d’essais de Valence. Nous avons hâte de mesurer la performance de la voiture, et de voir si elle est conforme à nos simulations.
La livrée jaune et noire de la R30 est très classique. Etes-vous heureux de revoir ces couleurs mythiques de Renault ?Personnellement, je pense que cela est une bonne décision et je trouve que la voiture est superbe dans ces couleurs – elle est belle et elle souligne l’héritage de Renault dans le sport automobile. Cela me rappelle les monoplaces de mon enfance, celles de Prost, Arnoux… Ces couleurs 2010 envoient un message clair sur l’engagement de Renault en Formule Un.
Parlons de Robert Kubica – avez-vous hâte de travailler avec lui ?Nous sommes ravis d’avoir Robert au sein de l’équipe. Il est clairement un des pilotes les plus talentueux du plateau. Il est très rapide, il a de l’expérience et c’est un battant qui ne renonce jamais – cette attitude correspond avec celle de Renault. Ce comportement aidera l’équipe à aller de l’avant car il a la même soif de victoire que nous.
La saison est encore à ses tous débuts, toutefois avez-vous des objectifs définis pour 2010 ?Il est certain que nous voulons à nouveau nous battre aux avants postes et être capables de nous battre pour des podiums le plus rapidement possible. Les viser dès le début du championnat est peut-être un peu trop optimiste, mais les progrès accomplis et le résultat des simulations observé cet hiver sont encourageants. Nous possédons également les ressources nécessaires à Enstone pour apporter de nombreux développements durant la saison afin de continuer à progresser course après course. Nous pourrons certainement, alors, envisager le podium de manière régulière dans la dernière partie du championnat.
Quelles sont ces ressources qui vont nous permettre de mettre en place un programme de développement agressif ?Tout d’abord, nous venons juste de terminer la remise à niveau de la soufflerie, qui jouera un rôle essentiel dans le développement aérodynamique tout au long de l’année. Ensuite, nous pouvons compter sur un centre de simulation numérique (CFD) ultra moderne, qui complémente le travail effectué en soufflerie, et vice-versa. Cette technologie est encore relativement récente mais nous sommes arrivés à un stade de maturité, et nous obtenons les résultats attendus. L’équipe du design mécanique a également fait un travail remarquable avec la R30 et elle va continuer à apporter des développements tout au long de la saison.
Le coup d’envoi de la saison 2010 à Bahreïn est dans un peu plus d’un mois. Avez-vous hâte d’y être ?Absolument ! Ce sera la première occasion de nous mesurer à nos concurrents, dans de réelles conditions de course. Nous pouvons nous rendre à Bahreïn en sachant que l’équipe tout entière a fourni un travail énorme cet hiver, et qu’elle est déterminée à voir tous ses efforts se traduire en de solides performances sur la piste. J’aimerais d’ailleurs profiter de cette opportunité pour remercier tous les membres de l’équipe. Leur volonté et leur travail, j’en suis certain, paieront cette année.
Bob Bell
Bob, l’équipe se prépare à attaquer un nouveau challenge. Parlez-nous de votre nouveau rôle au sein de l’organisation…En tant que Directeur Général, ma mission se concentre sur la gestion quotidienne de l’usine d’Enstone. Nous avons hâte d’attaquer un nouveau challenge en 2010 puis dans les années à venir. La manière dont l’équipe est structurée aujourd’hui nous permet de mettre tous les atouts nécessaires au succès de notre côté.
Sur quels domaines l’équipe s’est-elle penchée afin d’améliorer la performance ?Les soucis que nous avons connus avec la R29 étaient fondamentalement liés à l’aérodynamique : nous manquions d’appui par rapport à nos concurrents. Pour rectifier cela, nous venons de moderniser notre soufflerie et nous continuons à faire de bons progrès avec nos outils CFD. Nous sommes conscients du fait qu’il nous faut rattraper le déficit de performance que nous avions par rapport à nos concurrents en fin de la saison dernière. Aujourd’hui, nous avons atteint et souvent dépassé nos objectifs 2010 en soufflerie. Je suis donc optimiste et je pense que la R30 sera rapide dès le départ. Nous ne devrions pas avoir besoin de passer une année supplémentaire à tenter de rattraper nos concurrents.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus concernant la modernisation de la soufflerie ?Il était grand temps que nous changions l’ancien tapis roulant afin de la moderniser. Nous avons choisi une structure en métal, qui est déjà utilisée par un certain nombre d’autres équipes. Cette modernisation veut dire que nous pouvons à présent utiliser des maquettes à 60% au lieu de 50%, et ceci à une plus grande vitesse, près de 50 mètres par seconde. Ce nouveau tapis sera plus fiable et les résultats seront plus précis. Nous pouvons ainsi maximiser le temps passé dans la soufflerie. Malgré le fait que nous ayons été obligés de fermer la soufflerie le temps de cette modernisation, nous avons terminé les travaux en quatre semaines au lieu des dix que nous avions prévues. Ce fut un bel effort. Durant cette période, nous avions augmenté les ressources du CFD jusqu’à capacité maximale afin de minimiser l’impact sur le projet R30.
Robert Kubica rejoint Renault cette année, qu’apporte-t-il à l’équipe ?Robert apporte une dynamique au sein de l’équipe au moment où nous abordons une nouvelle ère. Il est très motivé et a envie de gagner. Ce nouvel élan est réellement positif, il va nous aider à aller de l’avant. Je me souviens lorsque Fernando était arrivé, nous avions tout de suite remarqué qu’il était excellent. Je ressens la même chose avec Robert, surtout lorsque je vois ce qu’il a déjà accompli. Il n’est pas encore champion du monde mais je n’ai aucun doute quant à son potentiel de suivre les pas de Fernando et de devenir champion. Avec Renault, j’espère.
Comment voyez-vous ce début de championnat et qu’espérez-vous pour Renault en 2010 ?Par rapport à 2009, lorsque tout le monde repartait d’une feuille blanche, nous avons une meilleure idée du rapport de forces. Dans ce sens, il est donc plus facile de nous fixer des objectifs aujourd’hui et nous battre dans la partie supérieure de la hiérarchie en début de saison. De plus, nous sommes désormais en possession de bonnes ressources pour envisager un solide développement durant la saison. La modernisation de la soufflerie nous permettra également de bénéficier de nouveautés assez rapidement. Si tout se passe bien, nous pouvons espérer finir la saison en étant en position de nous battre pour des podiums et être des candidas solides au championnat 2011.
Rob White
Rob, de quelle manière les préparatifs pour la nouvelle saison se sont-ils déroulés à Viry-Châtillon ?Comme toujours, la période qui sépare la fin d’une saison et le début de la suivante est toujours une période d’activité intense à l’usine. Notre objectif est d’être prêt pour la première course de la saison et nous utilisons chaque instant et toutes les ressources à notre disposition pour maximiser le potentiel de performance de la voiture. Par conséquent, il y a une période d’incertitude durant les premières semaines de l’année : au moment où je vous parle, nous ne sommes pas encore entièrement prêts mais nous le serons pour la première course, à Bahreïn.
Quelles ont été les modifications faites sur le moteur pour 2010, si toutefois il y en a ?Comme nous le savons tous, le moteur est homologué. Cela veut dire que ses spécifications sont figées. Tout changement doit être autorisé par la FIA. Avec la situation de gel technique en place depuis 2007, nous sommes obligés d’effectuer une demande d’autorisation auprès de la Fédération afin d’opérer la moindre modification. Les principaux motifs vont de mesures concernant la fiabilité à de petits ajustements liés à l’installation du moteur (cela inclut la suppression du KERS), ou des changements liés a des prestataires, voire des mesures d’économies. De plus, nous disposons du même quota de huit moteurs par pilote pour 19 courses au lieu de 17 cette saison. Par conséquent, et de manière générale, les moteurs devront être capables de faire davantage de kilomètres. Les voitures 2010 seront également plus rapides qu’en 2009 : les sollicitations moteur seront donc accrues. Enfin, avec l’interdiction de ravitailler, nous devons être capables de fonctionner avec un mélange air-essence plus pauvre de manière à réduire la consommation pendant certaines phases de course.
L’interdiction de ravitailler entre en vigueur cette année. Quelles en ont été les conséquences pour l’équipe moteur ?Tout d’abord, sans ravitaillement en carburant, la consommation sera un élément de différentiation significatif en termes de performance durant la course. L’essence embarquée dans la voiture le sera pour la durée de la course et non pas pour une partie du Grand Prix. En outre, l’impact de la consommation sur la performance sera de moins en moins pénalisant au fil de la course, la charge en carburant allant en s’amenuisant. Sur la distance d’un Grand Prix, en moyenne, 5% d’économie de carburant procurera un gain au tour équivalent à 1% plus de puissance. En 2010, la maîtrise de la consommation sera un challenge important dans le développement en Formule Un, de la même manière qu’il l’est pour nos collègues qui développent les voitures de route.
Deuxièmement, gérer la quantité de carburant embarquée dans la voiture est un réel challenge. Le challenge sera de finir la course sans tomber en panne d’essence, mais sans être en surpoids non plus en cas d’erreur de mesure ou de mauvaise fonction du système, ce qui représenterait une pénalité de performance. Il nous faudra donc accomplir des tâches précises afin d’assurer l’exactitude de notre système de mesure embarqué et mettre en place des procédures pour les membres de l’équipe afin d’extraire le maximum de la performance de la voiture.
Troisièmement, il sera nécessaire de savoir gérer la température de l’essence embarquée : celle-ci se trouvera dans le réservoir pour toute la durée de la course et sa température augmentera dans l’environnement dans lequel elle se trouve. Ceci représente donc un challenge additionnel pour nos collègues de chez Total et ce sera un facteur additionnel à prendre en compte afin d’optimiser d’abord la fiabilité, et ensuite la performance.
Les moteurs de Renault F1 Team sont économiques. Ils sont réputés pour cette qualité. Est-ce un avantage pour l’équipe ?Il est vrai qu’en 2009, nous avions un avantage sur ce point par rapport à nos concurrents. Un faible niveau de consommation procurera cette année un net avantage sur la performance durant la course et nous espérons être de nouveau compétitifs dans ce domaine en 2010. Notons aussi que l’avantage n’aidera pas en qualifications cette année, puisque les voitures rouleront quasiment à vide durant la séance.
La suppression du KERS a-t-il eu des conséquences sur le design du moteur ?L’abandon du KERS a supprimé un certain nombre des modifications techniques introduites en 2009. Par exemple, la prise de puissance vers le moteur électrique a été supprimée, tout comme l’arbre liant le vilebrequin au système KERS. De plus, des détails de faisceau et de refroidissement ont dû être revus.
Les écarts de performance étaient très faibles en 2009. Cette tendance se confirmera-t-elle cette année ?La saison 2009 a été très serrée. Aujourd’hui, tout le monde, y compris moi, est impatient de voir de quelle manière les choses vont se présenter. En plus de nouvelles équipes, nous accueillons Cosworth cette année. J’espère sincèrement voir Renault en haut de la grille mais il va y avoir du monde !
James Allison
James, la R30 est-elle radicalement différente de la monoplace 2009, la R29 ?Elle est si différente que même ma mère pourrait s’en apercevoir ! La R30 est plus svelte et plus belle que son aînée, mais l’esthétique n’est pas l’objectif des ingénieurs. La ligne de la voiture est le résultat d’un programme de développement aérodynamique intensif dont a bénéficié la R30. Les changements opérés sous la carrosserie sont également importants. Nous avons notamment un réservoir beaucoup plus grand afin de respecter les règles en application pour 2010. Nous avons aussi optimisé la voiture sans le système KERS. En fait, des centaines d’améliorations ont été introduites sur l’ensemble de la monoplace.
Quels ont été les principaux défis techniques à relever durant la période hivernale ?Le règlement aérodynamique est en place depuis 2009, mais la reconfiguration de l’architecture de la voiture nous a été dictée par l’interdiction de ravitailler en carburant, qui entre en vigueur cette année. De plus, l’arrière de la voiture a été considérablement revu afin de maximiser le diffuseur à double étage. Nous avons déjà pu voir ces diffuseurs l’an passé.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus concernant le secteur aérodynamique ? Doit-on plutôt parler d’évolution ou de révolution ?Lorsque le règlement concernant l’aérodynamique reste stable, c’est un peu des deux. Les résultats obtenus en soufflerie nous ont permis de faire des développements, mais les pas en avant les plus importants sont l’introduction de nouveaux concepts. C’est ce que nous avons fait avec la R30.
Quel a été le rôle du centre de simulation numérique (CFD) dans le développement de la nouvelle monoplace ?Le CFD joue un rôle prépondérant dans le développement de la voiture chaque année. Ce centre a mis 12 mois pour atteindre sa maturité et il fournit à présent des résultats probants dans un nombre important de domaines, du détail des écopes de freins à l’ensemble des concepts aérodynamiques qui définissent le schéma de la voiture. Les ingénieurs du CFD jouent un rôle de plus en plus déterminant dans l’étude de concepts à destination de la soufflerie.
D’après vous, quel impact l’interdiction de ravitaillement en carburant va-t-il avoir et de quelle manière l’équipe s’est-elle préparée ?Nous avons développé un plus grand réservoir et cela veut dire que le monocoque est désormais plus large. Les charges d’essence ont également un impact sur les freins. De plus, d’un réservoir plein à un réservoir vide, les contraintes s’exerçant sur les suspensions seront très différentes.
Sans ravitaillement, l’essence qui se trouve dans le réservoir durant la course sera soumis à des températures élevées pendant une période plus longue. Or, lorsque l’essence est chaude, la performance de la voiture chute. Si cette température monte trop, le carburant peut s’évaporer dans le réservoir et empêcher les pompes d’alimenter correctement le moteur.
L’interdiction de ravitailler change aussi complètement les stratégies de course. Prenons par exemple la nouvelle règlementation qui s’applique lorsque la voiture de sécurité est déployée. L’an passé, toutes les équipes se mettaient en mode d’économie de carburant dès le déploiement de la voiture de sécurité. En 2010, il nous faudra faire exactement le contraire : brûler l’excès de carburant qui sinon s’accumulerait lorsque la voiture roule lentement. Il faudra nous assurer de ne pas avoir trop d’essence à bord une fois que la voiture de sécurité sera rentrée.
Quels sont les objectifs réalistes pour cette saison ?Nous n’étions pas compétitifs en fin de saison dernière et il est toujours difficile de faire un énorme bond en avant après pareil déficit du jour au lendemain. Les premiers roulages et résultats parleront d’eux-mêmes et nous verrons si nos efforts ont été fructueux. Néanmoins, notre objectif est de débuter la saison 2010 en bien meilleure forme qu’en 2009. De plus, quel que soit notre niveau de compétitivité initial, nous prévoyons un programme de développement agressif. Nous sommes confiants et pensons être en mesure de revenir afin de viser podiums et victoires très rapidement.
Robert Kubica
Robert, vous avez eu une association avec Renault tout au long de votre carrière. Aujourd’hui, vous êtes pilote officiel du Renault F1 Team. Que ressentez-vous ?Je suis très heureux car, comme vous le dites, j’ai déjà une longue histoire en commun avec Renault. En fait, j’ai débuté ma carrière en Formule Renault en 2001. J’ai ensuite remporté les World Series by Renault en 2005. Cette victoire m’a donné l’opportunité de faire des essais avec le Renault F1 Team, ce qui m’a ensuite permis de faire mes débuts en Formule Un. Après avoir piloté pour BMW Sauber, je suis content d’être de retour chez Renault, une équipe avec laquelle j’ai déjà de bons souvenirs. Je connais déjà pas mal de personnes au sein du team. Cet hiver, j’ai également pu constater à quel point tout le monde est motivé et souhaite améliorer le niveau de compétitivité de l’équipe afin de revenir au premier plan.
Vous avez suivi le développement de la nouvelle voiture, la R30, de très près cet hiver. Quelles sont vos premières impressions ?La R30 est une monoplace plus longue que la R29. Avec l’interdiction de ravitailler, le réservoir est à présent plus imposant et cela a eu un impact sur le design de la voiture. La voiture 2009 n’était pas assez compétitive, je veux donc rester réaliste car je sais qu’il nous faut faire un pas en avant assez conséquent si nous voulons nous battre en haut de la hiérarchie. Néanmoins, cela fait maintenant pas mal de temps que l’équipe se concentre sur le développement de la monoplace 2010, et je suis certain que nous sommes sur la bonne voie. Si nous débutons l’année en milieu de peloton, je suis sur que nous pourrons rattraper les autres durant la saison.
Renault est seulement votre deuxième équipe en Formule Un. C’est donc un nouveau challenge et vous devez être très motivé ?Absolument ! Je suis encore relativement nouveau en Formule Un et j’ai hâte de rencontrer de nouvelles personnes et d’apprendre à connaitre le fonctionnement d’une autre structure. Comme je l’ai déjà dit, j’ai une connexion très particulière avec l’équipe Renault et j’aime son approche de la course. Il y règne une bonne ambiance, assez détendue, et les gens sont très ouverts. L’équipe sait comment gagner. Je me sens donc très en confiance dans cet environnement.
L’interdiction de ravitailler et l’introduction de pneumatiques plus étroits à l’avant auront-ils un impact significatif sur la course ?Je ne pense pas qu’ils auront un impact majeur sur la course à proprement parler. Mais ces nouveautés ont un impact sur la voiture. On pourra, par exemple, observer une différence énorme entre les chronos de qualifications et ceux du début de course. Chargée en essence, la voiture pèsera 150kg de plus et cela aura une influence importante sur le pilotage, surtout lors des freinages. Concernant les pneumatiques plus étroits, il faudra bien faire attention de ne pas les user trop rapidement. Il sera aussi nécessaire d’ajuster la mise au point en attachant une importance toute particulière à la répartition des masses.
Quels sont vos objectifs pour 2010 ?Il m’est difficile de répondre à cette question. Si je me base sur mon expérience personnelle, il est toujours très difficile de savoir ce que l’on peut attendre avant que la saison ne débute réellement. Tellement de choses peuvent changer très rapidement, surtout durant la période hivernale ! Je me souviens qu’en 2008, chez Sauber, la voiture n’avait pas répondu à nos attentes en début de saison mais qu’un mois après, les choses avaient changé et j’ai réalisé la pole position à Bahreïn. Alors, vous voyez, les choses peuvent évoluer rapidement et c’est la raison pour laquelle il est difficile de décrire précisément mes objectifs aujourd’hui. J’espère seulement que la voiture sera facile à piloter car le nouveau règlement favorisera les voitures qui ne sont pas trop sensibles : il faut une voiture qui soit constante dans son comportement, quelles que soient les conditions.