de HAD RF1 » Ven 4 Déc 2015 08:59
L'apport financier de Maldonado et de Palmer était indispensable à Lotus pour financer la fin d'année 2015 et développer du mieux possible la future Renault. Cependant, dans l'interview de Ghosn au Figaro (voir ci-dessous), ce dernier reste évasif sur la question des pilotes. Concernant Maldonado, on le connait et on a fait le tour. Pour Palmer, je suis plus réservé. Il a gagné le GP2 en 2014 et peut être une bonne surprise.
Mais il faudra une bonne pointure pour 2017 et il risque d'y avoir de beaux noms disponibles comme ceux que tu cites. Voir un Ocon serait également intéressant. Même s'il est couvé par Mercedes actuellement, j'aimerai bien le voir 3ème pilote en 2016 avec quelques EL1 en cours de saison.
L'interview de Carlos Ghosn donnée au Figaro :
Renault réfléchit depuis quelque temps à un retour en Formule 1. Avez-vous pris une décision ?
Oui, nous pouvons annoncer aujourd'hui que Renault va revenir en Formule 1 avec une écurie propre. Notre écurie sera engagée dès la saison 2016. C'est une décision longuement réfléchie, qui a nécessité plusieurs mois de réflexions, discussions et négociations avec les partenaires et parties prenantes du monde de la Formule 1.
Comment justifiez-vous un investissement qui reste considérable ?
Il faut d'abord se rappeler que nous avons opté pour la position de motoriste en 2010, après la crise financière. À cette époque, beaucoup d'autres constructeurs ont tout simplement abandonné la Formule 1, comme Toyota, Honda et BMW. Nous non. Cependant, depuis quelques mois, il nous fallait choisir : soit revenir en tant qu'écurie, soit sortir définitivement. La position de motoriste ne permet pas un retour sur investissement suffisant. Nous avons donc mené une réflexion économique, mais il y a eu également une réflexion liée à l'histoire de Renault. Renault a associé son nom à la Formule 1 depuis 40 ans. Nous sommes le deuxième constructeur, qui a gagné le plus de courses et de titres en Formule 1, derrière Ferrari et devant Mercedes. Il y a un attachement à cette compétition en interne et j'ai pu aussi mesurer combien il y avait un attachement à Renault de la part des membres du monde de la Formule 1, aussi bien de la FIA, de la FOM, voire même d'un certain nombre de concurrents. Vous avez également une grande motivation des collaborateurs Renault sur l'engagement en Formule 1. Il y a un caractère passionné chez Renault autour de la compétition.
L'investissement n'est-il pas trop important ?
Un certain nombre d'accords obtenus permettent le retour de Renault dans de bonnes conditions. Nous finalisons les accords avec Lotus F1, écurie que nous connaissons bien pour avoir été champion du monde avec eux en 2005 et 2006. La répartition des gains provenant des droits TV est aujourd'hui plus favorable à ce qu'elle était en 2009. Enfin, nous avons un atout important : 400 personnes à Viry-Châtillon très compétentes qui ont déjà beaucoup contribué à la Formule 1 et qui vont continuer à le faire au travers d'une écurie qui porte les couleurs de Renault.
Quels avantages allez-vous retirer de votre retour en Formule 1 ?
D'abord, c'est un engagement qui « booste » le développement technologique. La Formule 1 est une compétition qui stimule le développement technologique et l'innovation. Ensuite, nous avons décidé de mettre en avant nos modèles sport en doublant les investissements sur Renault Sport. Il y a une liaison claire entre notre engagement de long terme en Formule 1 et le développement commercial et de l'image des modèles sport, Mégane RS, Clio RS et vous en aurez d'autres.
Cet engagement symbolise-t-il la bonne santé financière de Renault ?
C'est évident. La solidité financière de l'entreprise n'est plus une question. 2016 devrait être meilleure que 2015. Et 2017 meilleure que 2016. Nous sommes en pleine offensive commerciale sur tous les marchés. Nous lançons la Kwid en Inde actuellement. Nous avons une usine qui va commencer à produire en Chine en 2016. Nous nous attendons à ce que dans les deux ou trois prochaines années, les marchés au Brésil ou en Russie repartent, après avoir beaucoup souffert. Et en France, nous avons lancé Talisman, fabriquée à Douai. Nous avons besoin de renforcer la marque Renault dans ces marchés. L'écurie de Formule 1 Renault sera un excellent moyen de le faire. C'est une compétition très importante dans ces pays émergents. En Europe, elle est également très populaire, mais la marque Renault est déjà très connue. Dans le monde, il y a 450 millions de téléspectateurs annuels, malgré la limitation de la diffusion à des chaînes payantes. C'est très important. Et Renault sera la seule marque généraliste présente en Formule 1 avec sa propre écurie.
Quand l'écurie sera-t-elle compétitive ?
Je pense que, compte tenu de l'envie de nos équipes, cela va prendre trois ans pour être compétitif. Nous continuerons d'ailleurs de développer notre activité motoriste, mais en fonction de l'intérêt de notre propre écurie. Nous discutons notamment avec Red Bull.
Peut-on s'attendre à un pilote français dans l'écurie Renault F1 ?
Il faut attendre quelques semaines. Je vous donne rendez-vous en janvier 2016. On vous expliquera l'organisation, les objectifs, les pilotes, la stratégie, les partenaires.
Depuis quelques mois, des tensions existent entre l'État et le conseil d'administration de Renault. Un accord entre l'État, Renault et Nissan est-il possible le 11 décembre ? Et, si oui, quelles conditions indispensables doivent y figurer ?
Je vous rappelle que depuis plusieurs mois, toutes les parties prenantes ont déclaré qu'elles étaient favorables à l'alliance, qu'elles voulaient que cette alliance réussisse et qu'elles voulaient que les deux entreprises, Renault et Nissan, poursuivent leur collaboration. Il y a unanimité sur ces sujets. Cela étant dit, il y a effectivement une échéance importante qui est le conseil d'administration de Renault qui aura lieu la semaine prochaine, le 11 décembre. Actuellement, il y a beaucoup de négociations qui ont lieu, et en aucun cas je ne veux faire de déclarations qui puissent d'une manière ou d'une autre gêner ces discussions. Je vous demande donc d'être patient et d'attendre le 11 décembre.