de Drool1 » Mer 20 Juil 2005 12:22
En tout cas chez toyota ca boss dur sur le V8 pour l'année prochaine:
L'Italien Luca Marmorini est le génial concepteur de tous les moteurs Toyota de F1. Pour le constructeur japonais, il avait d'abord travaillé sur un V12 avant que cette architecture fût interdite par la FIA.
Il s'est alors lancé dans la conception d'un V10 dont on dit aujourd'hui que c'est l'un des meilleurs du peloton. Luca Marmorini s'attaque maintenant à un nouveau défi: le V8 de l'année prochaine! Un travail qui a commencé, pour lui et son équipe, il y a quelques longs mois déjà...
Depuis combien de temps travaillez-vous sur le nouveau Toyota V8?
Luca Marmorini: Cela fait huit mois que le premier prototype est prêt. Il a tourné pour la première fois au banc le 21 mars. D'habitude, je ne me souviens jamais de ce genre de choses, mais c'était le premier jour du printemps et le commencement d'une nouvelle ère pour nous aussi.
Est-ce qu'il est difficile de mener en parallèle le développement du V8 et du V10?
LM: Nous n'avons pas le choix. Le règlement 2005 nous impose l'utilisation d'un V10, mais à partir de mars 2006 nous devons utiliser un V8 de 2,4 litres. Nous n'avons pas assez de temps pour mettre au point un nouveau moteur lors des essais d'intersaison et de ce fait, nous sommes obligés de mener ces deux programmes en parallèle. Heureusement, notre département moteur a les ressources nécessaires pour faire ça. Par ailleurs, c'est très intéressant du point de vue de l'ingénieur.
Je suppose que vous avez commencé à travailler sur le moteur V8 dès que le règlement 2006 a été finalisé...
LM: Exactement. Mais nous avions déjà travaillé sur certains points critiques avant que le règlement 2006 ne soit confirmé et à partir de ce moment, nous avons adapté certaines choses. Cela a pris du temps avant que certains points ne soient confirmés. Par exemple les 96,6 millimètres entre chaque cylindre et le poids minimum de 96 kilos. Ce V8 est de 20% plus petit que le V10 et il était donc tout à fait possible de descendre le poids minimum des nouveaux moteurs à 85 kilos.
Avez-vous un objectif pour ce qui concerne la puissance ou la vitesse de rotation?
LM: Nous voulons un V8 qui tourne plus vite que le meilleur V10 de cette saison. Pour ce qui concerne la puissance, nous avons comme objectif qu'il délivre 80% de celle d'un V10. Nous voulons donc commencer la saison 2006 avec un moteur qui délivrera entre 730 et 760 chevaux.
Quelles sont les principales différences avec un moteur V8?
LM: Normalement, les pièces internes comme les pistons, les bielles et les roulements sont semblables, mais leur moulage sera différent. Quant aux vibrations, elles représenteront un important défi à relever.
Pour quelle raison un V8 génère-t-il plus de vibrations?
LM: Un V12 est très bien équilibré et vous avez aussi certains V10 qui le sont tout autant. Notre moteur V10 par exemple vibre très peu. Avec un V8 à 90° et un vilebrequin typique pour ce genre de moteur, il est impossible d'équilibrer les vibrations du second degré. Sur une voiture de série, on peut équilibrer le moteur avec un arbre qui tourne en sens inverse, mais sur un moteur de course, ce n'est pas possible. C'est l'une des raisons qui nous a poussés à avoir le moteur prêt si tôt. Ce n'était pas seulement pour contrôler le fonctionnement du moteur, mais pour surveiller les composants autour de celui-ci et leur résistance aux vibrations supplémentaires.
Comment s'est déroulé son premier roulage à Jerez?
LM: Cela s'est très bien passé. C'était très intéressant. Lors de la dernière journée, Olivier Panis a tourné en 1'21"2 alors que les voitures de cette année étaient aux environ de 1'18". C'est assez impressionnant lorsque vous savez que nous avons été prudents avec ce nouveau moteur qui était à environ 200 chevaux de sa puissance maximale et monté dans un châssis pas adapté à lui. Je crois que l'expérience d'Olivier nous sera très utile. Le premier jour était très bon - le moteur a bien tourné et nous avons résolu quelques problèmes secondaires. Le deuxième jour nous avons eu une panne, mais c'est normal en début de développement. Lors de la troisième journée, nous avons travaillé sur de plus longues distances.
Le V8 est-il un territoire inexploré pour vous?
LM: J'ai déjà travaillé sur des moteurs V8. C'était pour des voitures de série performantes, mais jamais pour la compétition. C'est une activité très intéressante pour moi, car il y a de nombreux nouveaux problèmes à résoudre et d'autres qui arriveront encore. Toyota a l'expérience des moteurs V8 pour le CART, mais faire tourner de tels moteurs à plus de 19.000 tours/minutes, c'est un défi unique. Nous partons quasiment d'une page blanche...
Source: F1-live