Avec 6 victoires, 4 pole positions, 6 podiums et 7 meilleurs tours en course pour la saison 2007, Romain Grosjean ajoute son nom au Palmarès d’un des championnats européens les plus prestigieux.
Romain Grosjean, Champion d’Europe. Comment cela sonne-t-il à tes oreilles ?C’est un très joli son ! C’est une fierté, vraiment, parce que ça n’a pas été facile à obtenir. Je me suis battu à chaque manche. Il y a eu des moments plus difficiles que d’autres, mais au final le titre est là et c’est ce qui compte le plus. La cerise sur le gâteau : j’ai gagné plus de victoires que n’importe quel autre pilote cette saison.
Tu es le premier Français depuis Alain Prost à gagner cette couronne, est-ce que ça donne un goût particulier à ce titre ?
C’est un honneur ! Alain Prost est un pilote de référence avec quatre titres en Formule 1. Si je pouvais avoir une carrière similaire, ce serait vraiment un rêve… ! Maintenant, je sais qu’il me reste encore des étapes avant d’arriver là où je veux être et il ne faut pas les brûler. Je veux gravir les échelons pour gagner en expérience.
Tu remportes le titre aujourd’hui lors de l’avant-dernière course de la saison. Tu partais en pole position et tu finis deuxième. Parles-nous de l’épreuve… J’étais en pole alors que Buemi partait cinquième. Je ne voulais prendre absolument aucun risque. J’ai préféré assurer le départ et Nico s’est mieux envolé. Je me retrouve deuxième. Ensuite, j’étais rapide, mais je n’ai pas réussi à reprendre Hulkenberg. J’ai porté une attaque et nous avons failli nous toucher. J’ai jugé préférable de rester sagement derrière lui. Gagner le titre était bien plus important que de gagner la course !
Quels ont été les moments phare de ta saison ?
La pole position suivie de la victoire au Mugello : c’était ma première pole en F3 Euroseries et la course qui a suivi était la plus belle de ma carrière. J’avais 16 secondes d’avance sur le second à l’arrivée ! Je n’oublie pas non plus la victoire à Nogaro il y a deux semaines devant le public français. Enfin, évidemment, le titre aujourd’hui à Hockenheim !
Quand as-tu su que tu avais de réelles chances pour le titre ?
Je n’avais qu’un seul objectif cette année : gagner le titre. Dès le début de la saison, je savais que j’avais tous les éléments en main pour le faire. J’ai été placé dans la meilleure équipe, ASM : ils ont gagné les quatre derniers championnats et ils ont encore une fois montré qu’ils ont la mainmise sur ce championnat. J’ai vraiment apprécié de travailler avec Théo, mon ingénieur. Je pense que ça a été une des clés du succès. En parallèle, j’ai bénéficié d’un super encadrement au RDD : j’ai encore progressé physiquement et mentalement. J’ai pu mieux gérer la pression et j’envisage sereinement l’avenir.
Parles-nous de ta lutte avec Buemi…
Ce fut l’une des plus intenses de ma carrière. C’est un excellent pilote et compétiteur né, qui ne lâche rien non plus. On n’a jamais eu vraiment d’occasions de nous battre sur la piste, mais nous avons toujours été très serrés au classement. C’est d’autant plus valorisant de gagner face à un tel adversaire.
As-tu douté ?
Je ne suis pas sûr si le mot « douter » soit vraiment approprié, mais il m’est arrivé effectivement de me demander si j’arriverais finalement à décrocher le titre car il m’a parfois manqué d’un peu de chance contrairement à mon adversaire comme, par exemple, quand je suis sorti en Course 2 au Norisring ou quand mon moteur casse à Barcelone alors que je n’ai pas fait un surrégime de l’année… Mais, à chaque fois, je me suis battu sur la piste pour ne rien avoir à regretter à la fin de la saison. Je préfère vivre avec des remords plutôt qu’avec des regrets ! Donc, si j’ai pu me poser des questions en-dehors de la piste, une fois dans la voiture, je ne m’en posais plus du tout.
Ton meilleur souvenir ?
Aujourd’hui ! C’est le titre le plus important que j’ai gagné jusqu’à présent. C’est la concrétisation des efforts soutenus depuis que j’ai débuté en compétition automobile. Je n’ai pas encore réalisé ce que cela représentait, mais je profite aujourd’hui de ces instants magiques. Ils sont d’autant plus beaux qu’ils n’ont pas été faciles à obtenir. Demain, j’espère pouvoir me battre pour la victoire et terminer ainsi de la plus belle des manières cette magnifique saison !
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