Vers une sortie de crise ?
http://www.lefigaro.fr/sport/2009/05/14 ... crise-.phpINTERVIEW - Après les menaces de retrait de Ferrari et Renault, Bernie Ecclestone, grand argentier de la formule 1, prône l'apaisement et espère trouver vendredi un compromis lors d'une réunion au sommet.
Comme nous l'annoncions dans nos éditions du 13 mai, Renault s'est aligné mercredi sur la position de Ferrari, Toyota, Red Bull et Toro Rosso, menaçant ainsi de quitter la F1 si la FIA n'amende pas son règlement 2010. Joint mercredi après-midi au téléphone, Bernie Ecclestone, le représentant de la FOM (la structure détentrice des droits commerciaux de la discipline dont le fond CVC Capital Partners est l'actionnaire majoritaire) espère une sortie de crise rapide et raisonnable. Il sera présent vendredi, ainsi que Max Mosley, le président de la FIA, à une réunion de la Fota, l'association des écuries. Une rencontre au sommet décisive pour l'avenir de la F1.
LE FIGARO. - Cinq des écuries du plateau actuel menacent de quitter la Formule 1 si la FIA n'accepte pas d'amender son règlement 2010. La F1 fait-elle face à une crise grave ?
Bernie ECCLESTONE. - Gardons-nous de tout excès d'égocentrisme. La crise, ce n'est pas la Formule 1, c'est l'économie mondiale. À cet égard, si beaucoup prédisaient le pire pour notre sport, je crois qu'il ne s'en tire pas si mal pour le moment. Nous avons su réagir et des mesures d'économie ont été prises. Ce n'est pas fini, nous sommes en plein processus de réduction des coûts. Je le répète depuis le début, il y a moyen de dépenser moins tout en restant compétitif. Cela vaut pour la discipline sur le marché global du sport comme pour les équipes qui participent au championnat. Il n'y a rien de bien nouveau, Renault m'a par exemple clairement indiqué l'an dernier qu'il quitterait la F1 si nous ne réduisions pas les dépenses. Nous allons y parvenir.
Vous ne pensez donc pas que les équipes qui menacent la FIA, Ferrari en particulier, puisque c'est l'écurie mythique dont la F1 a selon vous absolument besoin, puissent mettre leur menace à exécution ?
Je ne veux pas parler de menace. Les représentants des équipes, Max Mosley et moi-même allons nous réunir vendredi. Assis autour de la même table, nous allons trouver une solution raisonnable dans l'intérêt de toutes les parties concernées. Je ne dis pas que ce sera facile, mais nous y parviendrons. Notre sport demeure un produit très satisfaisant pour tout le monde, personne n'a intérêt à ce qu'il vacille. Je le répète, nous allons trouver une solution.
En décidant unilatéralement, le 29 avril dernier, de fixer un plafond des budgets à 44 millions d'euros et de créer deux catégories distinctes d'équipe - entre celles qui accepteront de s'y conformer et les autres -, Max Mosley n'est-il tout de même pas allé trop loin ?
Ne tombons pas dans les reproches personnels. Concernant le plafond budgétaire, tout dépend de ce que vous incluez dans les dépenses plafonnées. Tel que fixé par la FIA, le budget limité ne concernera pas les salaires des pilotes, les dépenses de communication et de marketing, et les amendes et frais liés à la FIA. Outre tout ce qui ne concerne pas directement le fait d'être compétitif en course, peut-être suffit-il de sortir d'autres postes budgétaires de cette limitation ? Sinon, pour cette idée de F1 à deux vitesses, en fait… cela a toujours été le cas ! Il y a toujours eu ceux qui avaient beaucoup de moyens et ceux qui n'en avaient guère, il y a toujours eu un vainqueur heureux et des perdants déçus…
Les équipes vous réclament également une plus large part des retombées financières…
Trouvons déjà un compromis satisfaisant sur la réduction des coûts. C'est le plus urgent et le plus important.
Il y a certes des écuries avec de gros moyens et d'autres avec moins mais toujours une seule règlementation. Les plus gros ne sont pas tous des champions, la preuve Honda et Toyota n'ont rien fait d'extraordinaire, par contre des petits ont fait des miracles
Posté: Ven 8 Mai 2009 16:16
